Urban Comics
  Azrael #4
 
Auteur : Baragon
Date de parution :
 

La scène semblait figée. Virginia agrippée au panneau de marqueterie, le père supérieur sur les talons et l’homme qu’elle avait vu la veille sanglé sur le divan.
Alors tout vola en éclat comme elle s’élançait vers le divan, portant un regard noir vers l’ecclésiastique.

- Vous, vous allez m’expliquer ce que ça veux dire, ou alors je vous jure que prêtre ou pas vous passerez la prochaine nuit en cabane !

- Ne l’approchez pas ! Il doit rester sous contrôle. Au nom du tout puissant.

Il venait de s’agripper à son bras, ses doigts décharnés de vieillard s’enfonçant presque dans le bras malgré la veste, à la manière de serres osseuse, l’arrêtant un instant dans sa course, interloquée.
L’homme sur le divan se débattait toujours, les yeux de nouveau fermés, comme pris de fièvres. Jusqu'à ce qu’il parle d’une voix qui n’était pas celle que le prêtre avait entendu.

- Ne… laissait pas… faire le prélat. Il ne sait pas… ce qu’il fait. Ce qu’il risque… de relâcher.
La voix semblait lointaine, comme à demi étouffée. Voix de naufragé provenant du large.

- Hors d’ici chevalier ! Par le nom de saint Dumas et de son ordre, par ma charge de chapelain je te contrains ! Laisse place à celui qui doit venir ! Par cette croix qui fut tienne, je te contr… OURF

Sans réfléchir, Virginia venait de calmer le père supérieur hystérique d’un coup de crosse. Le vieil homme était à peine conscient mais respirait. Un regard dur au moinillon suffit à le faire décamper. S’approchant, elle posa sa main libre sur l’épaule du prisonnier. Lentement l’homme sanglé sur le divan se détendit, arrêtant tout d’abord de tendre ses liens, ses traits retrouvèrent un semblant de calme, enfin ses yeux s’ouvrirent. Quelques instant encore, son œil mort fut animé d’une parcelle de vie avant de retrouver la teinte grise et morne qui devait être la sienne.

- Owww… ça parait cliché mais… je suis sensé être où là ?

- Je dirais sangler dans un monastère.
Virginia venait de répondre par automatisme. Comment envisager que l’homme présent ne se souvenait pas où il pouvait être ni même qu’il venait de parler quelques instant au par avant.
Vous ne vous souvenez de rien ? Vraiment ?

- Mis à part de m’être installer face au Père… non. Et maintenant je me réveille ligoté près d’une jeune femme… étrange mais ça aurait pu être pire.

Un léger voile rouge passa soudain sur les joues de l’inspecteur. Qu’il ai voulu y mettre des sous entendu ou non, elle venait de le prendre involontairement pour elle, situation gênante s’il en est.

- Je n’ai rien à y voire…

- Sûrement, mais vous pourriez me détacher peut être ?

- Hein, euh, oui évidement…

Alors qu’elle tirait sur les boucles d’acier pour desserrer les sangles de cuir épais, elle ne peut s’empêcher d’avoir quelques pensées peu amène, dont entre autre des considérations sur les gens qui se promène en caleçon dans la rue et que l’on retrouve prisonnier de curé fou…
- Bon maintenant on file d’ici… et vous allez me suivre pour tenter d’expliquer ce que vous faisiez ici.

Alors qu’il était traîné vers la sortie, Michael Valley se rendit compte que la croix était toujours dans sa poche.


*
**



Le père supérieur Weinsturb reprenait ses esprits sur le sol de son bureau. Aucun signe du novice qui était sensé lui être dévoué et le protégé…

- La peste soit de ce jeune inconscient !

- Je doit pouvoir arranger ça mon père… soyons fou, je pourrais même vous en faire cadeau.

Celui qui venait de prendre la parole se tenait caché dans l’ombre. Avançant lentement à la lumière, il révélait tout d’abord un costume d’un blanc immaculé, puis, finalement, vint le visage, dépourvu ou presque de traits. A peine l’esquisse d’une bouche, le nez fin et des yeux… ses yeux…

- Vous ici ! Jamais nous ne devions nous rencontrer à un endroit où nous pourrions être surpris !

- Du calme vieil homme. Je ne suis pas un petit cul béni que tu peu fustiger selon ton bon vouloir Hans… n’oublie jamais plus qui je suis. Je vais où bon me semble, quand le cœur m’en dis.

- Evidement… oui…et que me vaux le « plaisir » de cette visite pour le moins inattendu ?

- J’ai appris bien malgré moi votre échec de ce jour. Je pensais pourtant vous avoir suffisamment mis sur la piste.

- Et vous m’avez estourbi Gunther comme salaire ! Une lourde perte, c’était un très bon exorciste.

- Je le sais, j’avais justement un compte à régler avec lui sur ce sujet… un homme remarquable il est vrai… et incorruptible lui, comment aurait-il prit votre projet ?

- C’est un coup bas.

- Et à quoi s’attendre de ma part ? Même pour moi le prix de ses informations a été élevé. Ce monsieur Glenn est un requin… je l’apprécierais presque. Toujours est il que ce pauvre Gunther était au moins le prix que j’attendais en retour, un homme de valeur pour une information de valeur.


*
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La Firebird filait bon train dans l’avenue, en cours de matinée la circulation est toujours plus fluide qu’aux horaires de sortie de bureau. La conductrice gardait le silence. Régulièrement son regard vagabondait vers son passager. Les mèches blanches avaient recouvert l’œil droit alors que l’homme c’était écroulé, l’adrénaline l’ayant lâché, l’anesthésique avait repris ses droits alors qu’il avait à peine eu le temps de donné l’adresse. Prêt de se fameux bar où… mais mieux valait ne pas y penser. Atteint d’un sommeil si lourd il ne semblait pas dangereux, mais pourquoi le raccompagner au lieu de le conduire au poste ?


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Les semaines qui suivirent me disputèrent à la mort, bien qu’ayant survécut il n’était alors pas une certitude que l’exploit se prolonge.
Et pourtant je finis par me remettre presque du jour au lendemain, bien que je garde quantité de « souvenirs » indélébile. Les cicatrices sont une chose, la plupart du temps, elle peuvent être dissimulée si ce n’est celles qui me barrent l’œil. Mais la teinte de neige que prit ma chevelure est le signe le plus signifiant des événement… ça et… le pire.

Une autre marque bien plus terrible ternissait mes jours. Lors de ma première mission suite à mon rétablissement, je fus victime de ma première « perte de contrôle ».
Le scélérat avait été appréhendé et mes compagnons et moi-même nous apprêtions à le conduire devant un tribunal, à ce moment tout bascula. Je crus perdre connaissance, faiblesse passagère alors que je n’étais pas tout à fait remis ? Si seulement.
Alors que je reprenais conscience, je me retrouvais presque couvert de sang. Notre homme n’était plus qu’a peine reconnaissable. Corps désarticulé et sanguinolent. Deux de mes compagnons bandant leurs propres blessures me considérait d’un regard interdit.

Ces crises de démences se reproduisirent. Terrible dans ses instant l’on me décrit comme bestiale, énonçant d’une voie qui n’était pas la mienne des « sentences divines » avant de presque déchiqueter à main nue les malheureux « condamné ».
La hantise de m’en prendre à n’importe qui à n’importe quel moment m’étreint dès lors. Mais le pire m’attendait encore… seul la fuite évita que l’Ordre lui-même n’envisage d’exploiter cette horreur…



*
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L’inconnue était repartie maintenant. Il s’impliquait bien trop dans cette affaire et risquait d’y mettre son grain de sel au moment critique, ce serait bien le style de son engeance. Mais le but était trop prêt pour abandonner. Ne plus se soucier de l’âge, mener les troupes de l’Ordre de Saint Dumas contre l’hérésie au grand jour. Sans se soucier de personne. La gloire et la direction de cette nouvelle croisade tel un ange vengeur, au combien ce terme était approprié !
Seul ce jeune inconscient et cette policière lui barraient la route. Qu’a cela ne tienne !

- Envoyer une escouade de nettoyage retrouver cette inspectrice. Qu’ils élimine cette Appelthorn et me ramène l’homme en vie. Qu’ils utilisent des fléchettes hypodermiques pour lui sans lui laisser de temps.

Oui les choses allaient rentrer dans l’ordre et il pourrait réaliser son grand œuvre…


*
**



La Firebird venait de se garer devant l’immeuble dont, somnambule alors, son passager était sorti poster son courrier la veille. Le temps de trouver une place, la tentation de se garer sur le trottoir et de faire ensuite sauter une éventuelle amende…

- Non…
La réponse lui était venue toute seul, venant se perdre dans le silence relatif de l’habitacle.
Quand tu commences à parler toute seul ma grande, c’est qu’un truc te rend nerveuse se dit-elle.

Enfin une place se libère presque au pied de l’immeuble, une place suffisamment grande pour garer un tel paquebot. Plus qu’a tirer son passager de la torpeur dans la quel il était retomber et le tour serait presque joué. Il avait intérêt à avoir du café celui la, elle sentait qu’elle avait besoin d’une bonne tasse.

- Debout la dedans, sans clef je n’irais pas plus loin. Des réponses aussi tant qu’on y est.

- Vous aurez tout cela jeune dame.
La voix de l’homme était légèrement différente, plus timide mais aussi plus calme. Seul son œil balafré était ouvert.
Je suppose que vous vous posez d’autres question maintenant. Disons que je ne suis pas Michael et que je vous en direz plus d’ici peu.

- Euh… oui… bien sur.
Alors là c’est le pompon se dit-elle. S’il y avait un concours du type « Mister bizarre » je vote pour lui directement.

C’est sans plus de mots qu’ils franchirent le hall de l’immeuble et s’engouffrèrent dans l’escalier. Contraste saisissant. L’homme à la chevelure d’albâtre ouvrant la marche d’un calme olympien, suivit par la tache sombre de l’épaisse toison aux boucles d’ébène de l’inspectrice, montant chaque marche avec une nervosité à peine contenue.
Et ce sur 8 étages.

- Vous auriez pus prendre l’ascenseur pour monter jusqu’ici… j’ai beau ne jamais porter de talon, ce genre de sport coupe le souffle.

Il avait l’air gêné, son œil balafré seul ouvert alors qu’il cherchait la clef de la porte.
- En fait… je ne sais pas comment marche ce genre de chose… Michael aurait sûrement pu vous épargner cette ascension.

- Le seul problème c’est que vos papier vous identifie comme Michael Valley !

- Je ne me souviens pas vous avoir donner son nom de famille ?

- Bon d’accord… j’ai jeté un œil dans son… votre porte feuille sur le trajet. Pour un sommeille lourd, ce vieux grigou a due vous en coller une bonne dose.

- Sûrement. Si Michael n’était pas dans un sommeil si profond, je n’aurais pu vous conduire jusqu’ici.

- Mais vous allez arrêté de parler de vous à la troisième personne !

Enfin la porte s’ouvrit et il entra sans plus de préambule… ni réponse. De plus en plus agacée, Virginia lui emboîta le pas avant de claquer la porte. Imperceptiblement, sa main avait glissée vers le holster clipsé à sa ceinture pour en ôter la pression de fermeture.

- Puis-je vous proposer une boisson ?

- Un café… noir…

- J’ai bien peur de n’avoir que du thé à vous proposer.

Maintenant assise à la table, Virginia baissa la tête, résignée.
- Bon de toute façon, ma journée est foutu… va pour le thé.

Alors que « celui qui n’est pas Michael » s’affairait dans la cuisine sans jamais se cacher. Les réflexes d’inspecteurs prirent le dessus. Poussant Miss Appelthorne à un rapide examen des lieux. Rien d’extraordinaire ici, un simple studio comme la ville en compte tant. Aucune personnalité dans la décoration, finalement peu de désordre.
Soit il passe à peine ici pour dormir, soit j’en rajoute une couche dans le bizarre… trop ordonné pour être honnête. Un célibataire dans un studio, ça a un minimum de désordre et de truc qui traîne.
A la pensée de « célibataire » Virginia s’empourpra un fugace instant.
Ne t’entiche pas de ce type… ça sent la mine à emmerde à 15 bornes ma grande.
Alors que des pensées plus ou moins contradictoire l’agitée, une tasse fumante entra dans son champs de vision.

- Si vous voulez bien m’excuser encore une seconde, je voudrais vous confier quelque chose pour Michael, à son retour.

- Je vous ai dit d’arré…

Posant simplement un doigts sur ses lèvres, il se retourna et descendis l’une des étagère de la cuisine, révélant une petite cache fermé d’une planche.

- Jusque là j’avais réussis à cacher tout ça à Michael. Mais il va être temps que je lui explique certaines choses. Et que vous lui remettiez ceci.

Encore interdite devant ce manège étrange, elle vit sortir de la cache une armure de maille et un tabard, accompagnée d’une épée très simple fermement maintenu dans un fourreau de cuir usée.

- Je crois avoir dérogée à tout les usages, je suis inexcusable de ne m’être présenté devant une dâme.
Je me nomme Carmikael Waltenberg.

Cette étrange sentence prononcée, l’étrange homme s’écroula au pied de l’inspecteur Appelthorn.


*
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5 hommes sur un toit, cela peut déjà paraître étrange. Armé et dissimulé sous des cagoules, portant chacun une croix sur le cœur, ça en deviens inquiétant…


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Virginia venait de mettre « Carmikael » dans le canapé au moment où une balle traversa sa poitrine…
 
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