Urban Comics
  Backdraft : L'Anarchiste
 

Couverture : Geoff
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Avril 2007


« Je sais que vous êtes là. »

New York City.
La nuit, à deux heures du matin.
Sur le toit d’un immeuble de Manhattan, le quartier le plus connu de la planète grâce à son centre des affaires qui contrôlait le monde entier, un homme attendait. Il attendait son Destin. Il attendait ce pourquoi il avait vécu toute sa vie, et ce pourquoi tous ceux qui l’avaient précédés avaient attendus aussi.

« Vous pouvez sortir. »

L’Anarchiste ne bougeait pas. Les bras croisés dans son costume tout de noir, avec sa cagoule sombre qui ne montrait que des petits trous gris foncés pour ses yeux et sa bouche, ainsi que sa cape obscure qui tombait sur le sol, il semblait se mêler à la nuit ambiante, comme si il était une des créatures de cette chape de plomb qui était tombée sur New York depuis quelques heures, depuis que l’astre solaire s’était couché.

« Allons…
Ne me faites pas attendre…
Et ne faites pas attendre vos Maîtres qui nous regardent déjà… »

Le silence se fit ensuite.
Rien, sur ce toit d’un des grands buildings du quartier des affaires de New York, ne bougeait, ou ne semblait bouger. L’Anarchiste ne faisait pas non plus le moindre geste, extrêmement calme alors que parfois on pouvait apercevoir ses lames par le reflet de certaines lumières du sol sur elles. Oui. Rien ne bougeait à ce moment-là. Mais cela n’allait évidemment pas durer…

Quelques minutes après les dernières paroles de l’homme qui avait transformés les vies de Spider Man et de Batman, des formes commencèrent à bouger dans l’obscurité. Lentement, une vingtaine d’êtres se ressemblant extrêmement, semblant même semblables, même si il faisait extrêmement sombre et que nul ne pouvait vraiment dire si ils se ressemblaient autant que cela. Ces êtres s’approchaient donc de l’être au milieu du toit, qui lui ne bougeait toujours pas, gardant encore son calme malgré le danger qui semblait le prendre à la gorge à mesure que les hommes l’entouraient avec leurs poings serrés.

« Comment saviez-vous que nous étions ici ? »

Une voix venait de se faire entendre.
En face de l’Anarchiste, sur le rebord du toit, l’être costumé pouvait apercevoir la vague silhouette d’un homme qui se tenait là, les bras croisés lui aussi. Sa voix était masquée par l’expérience de ce genre de situations, et la cible de ce qui allait arriver sourit doucement en pensant que l’homme devant lui n’avait même pas le courage de montrer qui il était…Il n’était qu’un lâche, apparemment, et l’Anarchiste n’aimait pas les lâches…et il avait une façon toute particulière de les traiter…toute particulière, oui…

« Je suis l’Anarchiste.
Je suis celui qui a fait détruire les tours de vos Maîtres, qui a rendu fou ceux qui vous payent et vous exploitent. Je suis le pire cauchemar des Gouvernements et de ceux qui se disent PDG mais qui sont les esclavagistes modernes…je suis l’Anarchiste, voyons. Vous ne croyiez tout de même pas que je viendrais à ce rendez-vous sans me douter que ça serait pour me piéger ? »

Il sourit doucement sous son masque en repensant à la raison de sa visite ici. Il avait eut un message codé dans les journaux qu’il lisait chaque jour, lui demandant de se rendre sur ce toit à cette heure-ci, pour aider Ben Reilly. L’Anarchiste savait que le jeune homme était en train de vivre des heures extrêmement sombres et difficiles, mais il savait aussi que jamais il ne lui aurait demandé son aide après ce qu’il s’était passé entre eux, et surtout que jamais Ben n’aurait utilisé un tel code…un code aussi complexe. Ce n’était pas son style.
Il avait donc rapidement comprit que c’était un piège de la part de ceux qui avaient lancés une série de mesures contre les Justiciers, et il savait donc qu’il avait été décidé de régler définitivement son cas…le pire cas qu’ils avaient, en fait.

L’Anarchiste était alors venu.
Il savait que les PDG qui contrôlaient le monde ne rêvaient que de le tuer, mais il savait aussi que cela voulait dire que le pire avait déjà été fait. Si ils se sentaient assez forts pour lui lancer un tel défi, à lui qui leur avait fait tant de mal par ses actions et par ses actes destructeurs, cela voulait dire qu’ils s’étaient déjà exercés…et que le pire était à venir.

Des hommes étaient morts. Des Justiciers avaient été assassinés. Ces dernières semaines, des héros, des êtres qui avaient donnés leurs vies à la Justice et au Peuple…avaient disparus. Massacrés par les hommes de ceux contre qui ils avaient osés se lever. Tués par les êtres envoyés par ceux qui ne désiraient que le silence du Peuple. Assassinés par les êtres qui contrôlaient le monde, et qui ne voulaient pas laisser la main.
Le premier pas avait été franchit. Le retour de bâton était là, pour toutes leurs actions. Pour tous leurs sauvetages. Pour toutes les Justices balancées aux visages du monde, par l’Anarchiste en particulier, et par son compère la Question entre autre. Oui. Le retour de bâton était enclenché. Et l’être en costume n’avait pu s’empêcher de se rendre à ce rendez-vous, trop impatient de pouvoir lui aussi affronter enfin cette menace qu’il tentait de faire sortir de sa tanière depuis tant d’années…L’affrontement final était proche…Il était temps de donner la dernière touche à la bombe avant qu’elle n’explose…Et c’était à lui de le faire…A lui de donner cette dernière touche qui allait tout changer…

« Bien sûr que non, Monsieur l’Anarchiste.
- Anarchiste suffira.
- Pas de marque de politesse ?
- Pas de ça entre nous.
- On se connaît ?
- Plus ou moins. Je sais qui vous êtes. Ou plutôt, ce que vous représentez.
- Ce que je représente ?
- Oui.
- Et qu’est-ce que je représente ? »

Il souriait.
L’Anarchiste en était sûr.
Il avait déjà repéré les caméras posées sur le toit, qui relayaient ce qu’il se passait ici jusqu’aux quartiers généraux de ceux qui avaient ordonnés la mise à mort des Justiciers gênants pour montrer aux autres qu’il ne fallait pas aller trop loin. Et il savait, au fond de lui, que l’être chargé de la coordination de sa mise à mort souriait. Il devait le prendre pour un clown. Il devait le prendre pour un fou de plus, en costume. Erreur. Terrible erreur, même. Mais il était trop tard pour lui pour qu’il s’en rende compte…Oui…Trop tard…La machine était déjà lancée…Et rien ne pourrait l’arrêter…Rien…

« Vous représentez vos Maîtres. Vous représentez la corruption qui mine ce monde qui doit changer. Vous représentez ceux qui ont décidé que les Justiciers, que ceux qui protègent le Peuple, doivent mourir parce qu’ils ont osé faire du mal aux profits de vos Maîtres. Vous représentez ceux qui ne veulent pas d’une planète où les gens seraient heureux et en paix…
- Heureux et en paix ? Et je suppose que tout ça se passerait en pure anarchie ?
- Evidemment.
- Conneries…Même si on a bien fait ce que tu as dis, même si on a bien réglés leurs comptes à ces tarés en costumes, tu dis que des conneries…T’es rien d’autre qu’un autre taré en costume, qui sait juste parler…Tout ça, c’est que des conneries… »

L’être en costume sourit. Il se doutait bien que l’homme devant lui, toujours caché par l’ombre avec sa voix masquée, ne comprendrait pas sa pensée, ni ce en quoi il croyait. Il le savait à l’avance. Ce type était certainement quelqu’un qui pensait comme ses Maîtres, qui était même peut-être comme eux, prêt à tout pour devenir un des leurs…il était comme eux. Il était un capitaliste. Il avait donné son âme au diable pour réussir. Il était devenu ceux qui faisaient du mal au Peuple. Il était devenu l’adversaire. L’ennemi dans la guerre que l’Anarchiste livrait depuis des années maintenant. Et en tant de guerre, on ne faisait jamais de prisonniers…

« Bien sûr.
Vous ne pouvez comprendre cela.
Vous ne pouvez comprendre mon désir de paix et de félicité pour le monde et pour ceux qui y vivent. Vous ne pouvez comprendre le simple fait que l’anarchie est la seule solution pour cette planète qui est en train de se consumer à cause de fous dans votre genre, et dans celui de vos Maîtres. Vous ne pouvez comprendre pourquoi je combats quelque chose que vous considérez comme merveilleux, alors que ce n’est qu’une malédiction. Vous ne pouvez comprendre l’anarchie. Vous ne pouvez me comprendre… »

L’Anarchiste déplia lentement les bras.
Il sentit un frisson parcourir la douzaine d’êtres semblables autour de lui, et il comprit alors qu’ils n’étaient qu’une seule et même personne. Que leur ressemblance était réelle, et qu’il devait certainement s’agir d’un de ces Mutants qu’il avait vus à la télévision et qui étaient capables de véritables miracles, même si ils étaient évidemment traités comme des monstres par cette société assujettie à la consommation stupide, ainsi qu’à la transformation de tous selon des normes pré établies sur des critères de beauté impossibles et inhumains.

Oui. C’était un Mutant. Un être nouveau créé par la Nature. Un être qui était une merveille et qui était certainement la première pierre à la nouvelle Humanité qui se profilait. Il était un don du ciel, véritablement. Mais ce n’était pas pour ça que l’Anarchiste allait le laisser en vie…Il se trouvait dans le mauvais camp…Et il n’aurait aucune pitié pour le mauvais camp.

« Vous ne pouvez pas non plus comprendre pourquoi je suis venu ici, pourquoi je vous ai laissé m’approcher et pourquoi je n’ai rien fais jusqu’à maintenant. Non. Vous ne le comprendrez même jamais. Vous êtes venus pour me tuer, je le sais. Vos Maîtres se sont échauffés en voyant les autres Justiciers être tués par vos collègues, et maintenant ils veulent ma tête. Ils me veulent moi. La plus grosse épine de leur pied. Leur plus gros cauchemar. La cause de leurs ulcères.
Ils me veulent mort parce qu’ils ne me supportent plus. Je l’accepte. J’accepte ce fait. J’ai accomplis ma mission. Je vous ai défié. J’ai cherché à vous faire sortir, à vous faire montrer enfin votre nez. Cela a fonctionné. Vous êtes là. Vous êtes enfin là. Vous voulez me tuer. Bien. Très bien, même. »

Un sourire se forma sous le masque de l’être en costume alors que le Mutant et sa douzaine de clones s’approchaient encore plus de lui, et que l’homme en face de lui ne disait plus rien, visiblement choqué par ce qu’il venait d’entendre et par l’assurance de cet Anarchiste qui allait affronter la Mort, qui allait sûrement mourir même, mais qui restait fier, fort et toujours sûr de lui et de ses idées…Il ne les partageait pas…Il ne pouvait pas les partager…Et il n’aimait pas ce type…Mais il pouvait au moins lui laisser une chance…Il semblait se comporter comme un homme…Et c’était assez rare maintenant pour être remarqué…même dans ce genre de moments…

« …venez me chercher, maintenant ! »

Avec une rapidité déconcertante, l’Anarchiste sortit alors ses deux lames des étuis qui se trouvaient sur ses flancs. Avec la même vitesse exceptionnelle, il égorgea alors avec une grâce déconcertante les deux clones qui se trouvaient à sa droite et à sa gauche, avant de donner un énorme coup de tête à celui devant lui.

« Tuez-le !!! »

L’homme qui avait essayé de tenir un débat avec l’Anarchiste, mais qui avait rapidement comprit qu’il n’était pas à la hauteur face à cet être au débit plus rapide que l’éclair et aux mots plus tranchants que n’importe quelle épée, venait de s’égosiller en voyant trois des clones de son armée personnelle être vaincus, voir même tués, en quelques secondes à peine. Il se tourna ensuite vers un des clones près de lui, hurlant encore plus fort alors que leur adversaire faisait à nouveau tomber deux des leurs au sol, leur sang éclaboussant le toit alors que leurs cris d’agonie faisaient déjà froid dans le dos.

« Jaimie ! Ce taré va vous massacrer en quelques minutes ! Ordonne à tous tes clones de se dédoubler, vite !
- T…Tous ?
- Tous, bordel !
- M…Mais on l’a jamais fait !
- Fais-le ! Et vite ! »

Alors que Madrox commençait déjà à se dédoubler et à donner l’ordre mental à ses clones de faire de même, le toit de l’immeuble se remplissait peu à peu des corps de ceux tombés au combat.
Devant les yeux horrifiés de celui responsable de tout ceci, les clones de Jaimie se faisaient massacrer par…par quelque chose. Quelque chose de monstrueux, quelque chose d’inhumain. Un être qui avait dépassé le statut d’homme, alors qu’il avait cru qu’il en était un jusque là, pour devenir autre chose. Autre chose, oui. Une chose qui était en train de danser un ballet mortel avec ses sabres, usant de toute son agilité et de toute sa science du combat et du contrôle de sa cape et de l’obscurité pour se déplacer sur ce toit qui devenait un abattoir pour les clones de Madrox, qui, bien que plus nombreux, n’étaient pas aussi expérimentés que lui, et qui surtout n’étaient pas préparés à livrer ce combat épique et certainement légendaire.

« Des dédoublements ? Encore des cibles ? »

L’Anarchiste continuait de se battre, égorgeant, éventrant, mutilant tous les doubles qui lui passaient sous la main, commençant aussi à parler d’une voix pleine de joie et de folie contrôlée, comme si il était heureux de pouvoir faire ce combat qui était perdu d’avance vu que tous les clones de Madrox pouvaient se dédoubler à l’infini, et qu’à un moment ou à un autre il serait forcé de céder sous le nombre.

« Quel combat épique, n’est-ce pas !
On dirait un film ! Mieux ! Une pièce de théâtre ! Nous avons là tous les bons ingrédients, et surtout les deux camps opposés : le Bien contre le Mal ! L’Anarchie contre le Gouvernement ! La Liberté contre le Totalitarisme ! La Paix contre le Capitalisme ! La Vie contre la Mort… »

L’être en costume décapita à l’aide de ses deux lames un Madrox en évitant les coups de poing de deux autres, avant de reprendre la parole, du même ton enjoué et sûr de lui qu’auparavant.

« Oui !
Tous les ingrédients sont là !
Le combat épique ! Les adversaires acharnés ! Le sang de l’affrontement ! Le Bien contre le Mal ! Le Peuple entre les deux ! Le Peuple qui a un choix à faire ! Le Peuple en dernier arbitre entre ceux qui se battent pour le mener ! »

L’Anarchiste enfila une de ses lames dans le torse d’un de ses adversaires avant de faire un balayage à un autre, s’accroupissant à la vitesse de l’éclair pour planter dans le Madrox au sol ses deux lames acérées, continuant son monologue avant de se relever et de regarder l’homme dans l’ombre, qui n’en menait évidemment pas large en voyant les dizaines de corps au sol, tombés en quelques minutes à peine sous les coups de ce montre au corps d’homme.

« Le Peuple, oui…
Le Peuple qui a désormais le choix. Le choix entre ceux qui le mènent, ceux qui lui apportent ce qu’il croit avoir besoin à l’heure actuelle, et celui qui leur offre la Liberté, mais rien d’autre. Le flou. L’incertitude. L’insécurité, peut-être. L’aventure, en clair. Et je sais, mon cher… »

Il lézarda les visages de deux Madrox à ce moment-là, essayant toujours de regarder le coordinateur de tout cela alors qu’il continuait encore de parler de sa voix étrangement joyeuse.

« Je sais que le Peuple aura beaucoup de mal à me suivre ainsi. Je sais qu’il aura beaucoup de mal à accepter ce changement brutal, alors qu’il est si bien dans cette routine. Routine totalitaire, certes, mais routine sympathique quand même. Je sais tout cela. Je sais que je ne peux le pousser à me suivre ainsi. Il a besoin de quelque chose. Il a besoin de quelque chose à suivre. De quelque chose en quoi croire. Il a besoin de quelque chose pour le faire se soulever. Il a besoin… »

L’Anarchiste lâcha alors ses lames pour ouvrir en grand sa cape, et pour arracher le haut de son costume. Le bruit du tissu déchiré fit apparaître alors une dizaine de charges de C4 placées autour de son bassin, alors que l’être en costume avait prit quelque chose dans sa poche : une commande…une commande pour la bombe !
L’Anarchiste portait donc une dizaine de charges d’explosifs autour de lui, et tenait dans sa main une commande de forme longue et fine, où il suffisait simplement d’appuyer sur un bouton pour que tout explose…un simple bouton et tout le toit allait être réduit à néant, comme tous ceux qui s’y trouvaient !

« …d’un symbole.
D’un martyr à suivre, mon cher.
Le Peuple a besoin de savoir que quelqu’un s’est sacrifié pour lui. Il a besoin de savoir que quelqu’un croyait suffisamment en ce qu’il voulait pour la société qu’il a donné sa vie pour cette vision. Il a besoin d’un symbole, mon cher…Et vous m’avez donné les moyens d’en être un… »

Alors que les Madrox avaient reculés instinctivement, l’homme qui avait mené l’assaut reculait déjà vers l’escalier menant aux étages, emmenant avec lui un des clones dans l’espoir de pouvoir l’utiliser pour s’en sortir, sentant bien que la situation tournait à son désavantage, et que la chose devant lui allait faire une énorme bêtise dans les instants à venir…

« Oui, vous m’en avez donné les moyens !
Vous pensiez vraiment que je viendrais sans me douter de tout cela ? Vous pensiez vraiment que je n’avais pas prévus tout ceci ? Je suis l’Anarchiste. Je savais que vous alliez venir me tuer, et j’ai fais en sorte de l’utiliser pour moi. J’ai piraté les codes des caméras avant de monter ici, et je les ai transmis à des amis qui s’en servent maintenant.
Tout ce que vos caméras ont enregistrées, tout ce que vos Maîtres ont vus derrière leurs écrans…tout cela est à nous. Et nous l’avons envoyés sur Internet, mes chers…La connexion fonctionne toujours, faites risette à la caméra…Tout ceci passe sur le réseau, et bientôt vous ne pourrez plus arrêter cette vidéo…Tout le monde sait ce que vous avez fais…Tout le monde sait ce que vous voulez…Et maintenant… »

Le directeur des opérations comprit alors ce qui allait arriver. Il comprit tout ce qu’il venait de se passer. Il pensait que l’Anarchiste serait une proie facile avec tous les Madrox, mais évidemment il se trompait. Leur ennemi s’était joué de eux, et avait profité de sa mort pour se sacrifier aux yeux de tous et être un martyr.
Il allait se faire sauter. Il allait devenir le symbole pour toute une génération, et les ennuis ne feraient que commencer. Et pire que tout, il avait raison. Il avait tout fait pendant des années pour faire sortir ses patrons, et maintenant qu’il avait réussit, il allait utiliser cela en se faisant tuer. L’Anarchiste avait passé toute sa vie à les forcer à intervenir, et dès qu’ils le firent, il fut là pour prendre cette intervention, et faire en sorte de l’utiliser pour lui-même. Il allait forcer les gens, ainsi, à se soulever, et à rejeter leur autorité.
Oui. Il allait faire tout ça. Et il allait gagner…Il avait déjà gagné, même…

« …tout le monde sait ce que j’ai fais, et ce qu’il faut faire. »

Osborn, car c’était bien lui, sauta alors dans la cage d’escalier, prenant avec lui un des clones qu’il jeta en premier. Il lui ordonna de se dédoubler au maximum, et celui-ci étant un double d’un double déjà dédoublé par un autre double, sa conscience et son esprit étaient assez faibles. Il obtempéra alors, et des douzaines de Madrox commencèrent alors à tomber très rapidement vers le sol, touchant celui-ci avec énormément de violence.
En quelques secondes, des dizaines de corps s’entassèrent donc sur la petite surface au bas des escaliers, formant ainsi un « coussin » humain pour la chute de Osborn, qui sentait la chaleur derrière lui.

En effet, alors qu’il sentait les flammes lécher ses pieds dans sa chute, le bruit de l’explosion se faisait encore entendre. Celle-ci était vraiment exceptionnelle, vraiment monstrueuse. Deux étages furent réduits en fumées en plus du toit, des Madrox et de l’Anarchiste. Tout ceci ferait la une le lendemain, mais ce n’était pas ça le plus important. Ce n’était pas ça l’élément le plus fort de la soirée. Ce n’était pas ça le pire.

Et ça, Osborn le savait.
Lui qui descendit rapidement du coussin humain pour fuir les gravats qui tombaient violemment autour de lui, quand même sonné et blessé par le choc de la chute, il savait que quelque chose de grave venait d’arriver. L’Anarchiste était mort, oui. Son contrat était remplit. Mais la situation était pire qu’auparavant.
Il était mort en héros. Et maintenant, tout l’Internet le savait et avait accès aux images et à ses déclarations sur leurs faits et gestes. Tout le monde savait maintenant que les grandes entreprises avaient tués des Justiciers, et qu’un homme, que celui qui allait incarner le symbole de la Liberté, de la Résistance et de la Justice s’était sacrifié pour montrer ce message.

L’Anarchiste était mort. Mais son idée était vivante, et elle allait se propager maintenant. Son idée allait être vue et entendue par tous. Et aucun Madrox, aucune Rose, aucun Osborn ou aucune balle ne pourrait l’arrêter. Un homme pouvait être tué. Mais une idée est immortelle…et le pire était encore à venir, maintenant.

 
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