Urban Comics
  Batman#28 : Double Face (5)
 
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Septembre 2007


Résumé des épisodes précédents : Bruce Wayne protège Chicago en tant que Batman, malgré une crise de folie paranoïaque. Il a stoppé la guerre des gangs créée par la mort de Cole Cash, le Parrain, mais il a dû pour ça laisser tomber son ami Harvey Dent, enlevé par un fou furieux. Depuis, il recherche l'ancien procureur, tandis que Cole Cash ne semble pas mort mais différent. De plus, James Gordon a été piégé par la police qui l'envoie en prison, et Batman est enlevé par le fou qui le torture. Et on apprend que celui derrière tout ça est Cole Cash, ou plutôt Antonio Simeoni, neveu de Carlo Simeoni qui fait ça pour traîner la réputation de Cash dans la boue.


« Bonsoir, monsieur Wayne.
- Vous… »

Bruce avait du mal à voir, mais il entendait.
Ses yeux étaient injectés de sang suite aux différentes blessures que le fou lui avait infligées, et il sentait ses larmes se mêler au liquide rouge pour obscurcir sa vision. Néanmoins, il arrivait quand même à discerner les formes, surtout qu’il se concentrait pour essayer d’apercevoir son bourreau. Il voulait graver son visage dans ses souvenirs, de manière à pouvoir le traquer, à pouvoir le retrouver après tout ça…et à pouvoir lui faire payer très chèrement ce qu’il était en train de lui faire.

« Comment allez-vous, en cette belle soirée ? »

Il savait qui était en train de parler. Il s’était douté de son identité dès que le fou avait parlé de lui, mais là, maintenant, il n'y avait plus de doutes. Ce chien était celui qui avait organisé tout ça. Cette ordure était celui qui était responsable de sa présence ici, mais aussi de la guerre des gangs. Cet enfoiré était l’être qu’il détestait le plus...

« …Cash… »

Ou du moins, celui qui devait être Cole Cash.

Depuis quelques temps, Wayne avait développé quelques doutes sur l’identité de l’homme qui se tenait à quelques mètres de lui. Son grand silence, sa gestion assez étrange des affaires…en fait, sa non gestion des affaires, plutôt…et certaines rumeurs sur ses pratiques plus que mystérieuses avaient entraînés la suspicion chez lui.
Et alors qu’il se trouvait désormais dans une situation difficile et où il risquait sa vie, le médecin était certain que ses doutes étaient fondés. Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas comment, mais son instinct lui criait qu’il avait raison, et qu’il devait se servir de ça pour s’en sortir.

« Oui. C’est bien moi. Ce bon vieux Cole Cash. Celui que tu croyais mort. Celui que tu as cru mort. Je t’avais dis que c’était fini, Batman…ou plutôt Bruce. Tu as détruit ma réputation, jadis. Et je t’ai mis face à un choix que tu n’as fait que regretter depuis, non ? Trancher entre Harvey et Chicago. Tu as sauvé Chicago. Et tu es venu sauver Harvey. Mais qui va te sauver toi, maintenant ? »

Batman vit approcher celui qui disait être Cole Cash. Il portait comme à son habitude un complet blanc neige, mais…mais quelque chose n’allait pas. Même si il ne voyait pas bien, même si ce n’était que de rares formes qu’il arrivait à apercevoir entre ses larmes et son sang, son instinct lui criait que quelque chose était inhabituel. Et cette sensation n’était pas étrangère. Il l’avait déjà ressentie.
Il en avait encore le goût dans la bouche. Et il savait quand et où il avait déjà subit ça : c’était dans la ruelle le soir de la fin de la guerre des gangs. C’était quand il avait vu que Cole Cash n’était pas mort…c’était quand il avait rencontré cet homme pour la première fois, alors qu’il était perdu et énervé.

« Je…
- Ne te fatigue pas. Je connais déjà la réponse. »

Il sentit la rage monter au fond de lui.

La colère était déjà là, celle qui provenait de sa honte de s’être fait enlever comme un bleu et de se faire torturer sans pouvoir se libérer. Mais la rage, elle, commençait à grandir au fond de son cœur.
Le Cole Cash qui était à ses côtés était en train d’être plus qu'arrogant, et il ne supportait pas ça. Même si il comprenait qu’il puisse jouir de ce moment de gloire, il n’appréciait pas qu’on puisse le traiter ainsi, qu’on puisse se croire autant supérieur à lui. Evidemment, il savait qu’il ne devait pas se laisser aller à ses émotions vu que ça menait en général à des débordements assez violents, mais la tentation de régler définitivement leurs comptes aux deux enfoirés près de lui était là…et elle était grande.

« Personne ne va venir te sauver. Personne ne va venir te sortir de là, Bruce. Tu vis une double existence, et personne sauf ton majordome ne sait que tu es à la fois le directeur et chirurgien renommé du Wayne Hospital et le protecteur, ou du moins pseudo protecteur, de Chicago. Personne, non. Pas même ton allié James Gordon, qui est certainement en train de se faire maltraiter en prison parce que le chef de la police n’aime pas qu’on lui vole la vedette. Personne ne va venir t’aider, Bruce. Tu es à moi. Et tu ne t’en sortiras pas. »

Il s’approcha alors de lui et prit les cheveux du médecin entre ses doigts, serrant assez fort pour lui faire mal. Un sourire apparut sur le visage de l’homme en blanc, alors qu’il recommençait à parler d’une voix sûre et arrogante.

« Tu vas souffrir, mon vieux. Tu m’as piégé, tu as essayé de m’avoir définitivement, mais ça n’a pas fonctionné. On ne m’a pas. On ne peut pas m’avoir. Je suis revenu de l’enfer où on m’avait envoyé pour me venger, et je suis devenu l’homme le plus puissant de Chicago. Rien ne peut m’arrêter. Absolument rien. Et surtout pas un petit connard d’idéaliste qui se déguise chaque nuit parce qu’il n’a pas su gérer la mort de ses parents. Connard, va. »

Il devenait vulgaire. Il devenait étonnamment vulgaire.

Il ne l’avait pas été jusque là, et Wayne nota ça dans son esprit. Cash avait toujours été quelqu’un qui aimait user de mots crus, mais l’être à ses côtés…il n’avait jamais vraiment employé ce genre d’expressions jusque là. Ca voulait soit dire que l’enfoiré était réellement Cole Cash et qu’il montrait sa vraie nature, ou alors qu’il était en train de s’énerver. Dans les deux cas, ça ne présageait rien de bon.

« Rien ne va pouvoir m’arrêter, après ça. Je vais exhiber ton cadavre torturé par notre ami ici présent, et après nous utiliserons ceux de Dent et de Gordon. Harvey n’est pas encore mort, tu sais ? Oh, bien sûr, son visage est détruit, la gangrène menace, mais il n’est pas encore mort. Il peut encore être sauvé, si un médecin se penche rapidement sur son cas. Tu es médecin, non ? Tu pourrais le sauver. Tu pourrais réussir ton pari de protéger à la fois Chicago et tes amis. Ouais, tu pourrais. Mais ça ne va pas arriver. Et tu sais pourquoi ? »

Batman put voir l’énorme sourire de vainqueur sur le visage de l’homme à ses côtés, et ses poings se serrèrent. Il commençait à comprendre. Son esprit fonctionnait au maximum malgré la souffrance de son corps, et il était en train de mettre en place les différentes pièces du puzzle dans son esprit.

Le pseudo Cole Cash avait une taille différente, un corps plus étrangement proportionné que l’original. Il parlait d’une autre manière. Il avait des attitudes qui n’étaient pas celles du vrai Parrain de Chicago. Il était différent, oui. Et il y avait bien d’autres choses qui étaient en train de le mettre sur la voie de la réponse aux grandes questions qu’il se posait à ce moment-là : et si Cole Cash était vraiment mort ? Et si l’homme à ses côtés était un imposteur ? Et si il s’était fait avoir, comme tous les autres ?

« Tu vas crever ici. Notre ami va se faire un plaisir de t’ôter la vie. Tu es une épine dans mon pied, Bruce. Tu l’as toujours été. Tu vas payer pour tout ça. Tu vas devenir le symbole qu’il ne faut pas essayer de défier Cole Cash. J’annoncerai officiellement mon retour grâce à ça. Je montrerai que rien ne peut m’arrêter, que je suis au-delà du Parrain…que je suis le Maître. Je suis Cole Cash, et…
- Non. »

Sa voix avait été froide. Dure. Tranchante.

Il avait réussi, en clignant régulièrement les yeux, à enlever les larmes et le sang de son regard, et pouvait donc maintenant voir l’homme à ses côtés. Celui qui l’avait torturé était dans l’embrasure de la porte, tenant toujours l’énorme couteau qui lui avait servit à le torturer.
Il était en retrait, et Bruce ne pouvait donc bien le voir. Mais ce n’était pas grave. Ce n’était pas lui la cible, à ce moment-là. Ce n’était pas lui qu’il voulait détruire, maintenant. Son tour viendrait, bien sûr. Mais Wayne voulait d’abord s’occuper du pseudo Cole Cash. Il voulait d’abord le massacrer et lui régler son compte.

« Tiens ? Tu parles encore ? »

L’homme en blanc souriait, mais il savait que ce n’était que façade. Son « non » avait été trop cassant et déterminé pour ne pas le faire douter, au moins un petit peu. Il voulait prouver qu’il contrôlait encore la situation, mais le médecin savait que ce n’était pas le cas. Le jeu avait changé de main. Et la partie ne faisait que commencer.

« Oui. Je parle encore. Et je sais que tu n’es pas celui que tu dis être. Je sais que tu nous fais croire une chose qui n’est pas vraie. Je sais que tu mens. Tu n’es pas Cole Cash. Tu ne l’as jamais été. Et tu ne le seras jamais.
- Je… »

Il ne savait pas quoi dire.

Jusque là, il avait parfaitement maîtrisé la situation, mais l’esprit de Batman avait fonctionné à cent à l'heure pendant quelques secondes, et il avait compris.
Ca faisait déjà plusieurs semaines qu’il se posait des questions sur la conduite étrange de l’être qui devait diriger Chicago, et tout devenait clair, maintenant. Cet homme n’était pas Cole Cash. Cet homme était un imposteur. Et il savait parfaitement qui il était…il savait parfaitement qui il avait en face de lui.

« Tu es fou, Bruce…Je…
- Oh non. Je ne suis pas fou. Je ne suis pas toi. »

Son visage se décomposait. Il n’arrivait plus à maîtriser ce qui était en train de se passer, et malgré le corps blessé et presque nu du médecin, malgré les liens de fer qui enserraient ses pieds et ses mains, c’était Batman qui contrôlait la situation. C’était lui qui menait le tout. C'était lui le maître.

« Je sais qui tu es, enfoiré. Je sais qui tu es.
- Tu mens…
- Oh non. »

Il perdait les pédales.
L’homme en blanc recula légèrement, alors que Wayne y voyait mieux. Il concentrait lentement ses forces dans ses bras et ses muscles, prêt à aller au bout de son plan à la moindre occasion. Celui qui l’avait torturé auparavant avait disparu…il avait certainement compris que ça allait sentir mauvais et s’était enfuit dans la nuit. Pas grave. Il le retrouverait. Après s'être occupé de l'ordure à ses côtés.

« Tu n’es pas Cole Cash. Tu n’es pas le Parrain de Chicago. Tu es le neveu de Carlo Simeoni. Tu es celui qui n’a pas voulu de cette vie, et qui est partit étudier la psychologie loin de Chicago. Tu es le seul survivant de la famille Simeoni. Tu es Antonio Simeoni. Un homme déjà mort. »

Même sans masque…même sans costume…même en étant blessé…Bruce restait Batman. Il restait le justicier de Chicago, celui qui savait user des mots et de son charisme pour réussir à rendre fous ses adversaires. Et Antonio Simeoni était en train de le comprendre de la pire des manières qui soient...en étant sa victime.

Alors qu’il avait une arme sur lui, alors que Wayne était allongé et emprisonné, c’était lui qui était terrorisé. C’était lui qui reculait. Il était apeuré. Et il ne savait pas du tout comment s’en sortir.

« Je…Non…
- Si.
- Tu mens…
- Non. Arrête de te mentir à toi-même. »

L’homme en blanc déglutit difficilement alors que les muscles du médecin se bandaient au maximum, et que les mots continuaient de sortir lentement de sa bouche.

« Mais…
- Tu es Antonio Simeoni. Ne le nie pas.
- Mais comment…
- Comment j’ai compris ? »

Bruce sourit à ce moment-là. Ses muscles étaient bandés le plus possible, et il savait qu’il avait bientôt pouvoir faire ce qu’il voulait. Mais il désirait attendre. Il désirait parler et détruire psychologiquement Simeoni avant de s’en occuper physiquement.

« Tu n’as pas le même vocabulaire que Cash. Malgré la chirurgie esthétique, tu n’as pas la même taille, la même façon de se tenir. Tu n’as pas les mêmes manières. Tu n’es pas le même genre d’homme, en fait. Tu n’as pas son agressivité naturelle, malgré tes efforts. Mais surtout…tu restes un Simeoni malgré tout. »

Il laissa un petit silence à ce moment-là, pour bien appuyer le poids de ses mots. La douleur revenait quelque peu, son état de grâce semblant disparaître, mais il s’en fichait. Même si il savait mal, même si il sentait sa jambe le brûler…il allait tenir. Il allait se battre.

« Tu n’as pas parlé de Carlo Simeoni dans tes petits discours. Tu as dis que tu étais revenu de l’enfer, mais Cole aurait dit pourquoi. Il aurait dit ce qu’on lui avait fait. Il ne s’en cachait pas, il considérait ce qu’il avait subit comme un écart de la vie, et pensait qu’il était encore plus fort grâce à ça. Tu n’en as pas parlé. Cash, lui, m’aurait montré à quel point il m’était supérieur en me disant que lui aussi avait perdu des êtres chers, mais qu’il était resté un vainqueur malgré tout.
Et si on rajoute ça au fait que tu ne t’es pas comporté comme Cash l’aurait fait…facile de comprendre que tu n’es pas Cole, non ? »

L’homme en blanc ne bougeait pas. Les bras le long de son complet neige, il regardait, les yeux vides, l’être à demi nu et blessé allongé devant lui, le regard hagard.

« Mais…Mais…
- Arrête avec tes mais. Je sais que j’ai raison. Tu es Antonio Simeoni. Tu es des rares à avoir envoyé des fleurs à l’enterrement de Carlo, et tu es celui qui a tenté de retrouver sa fille dans Chicago. J’ai fait des recherches sur Cash, tu sais. Pour le comprendre. Et j’ai alors découvert ce qu’il avait fait à Carla, et ce qu’elle était devenue. Et je sais que tu as fait les mêmes recherches que moi. Ceux qui parlent une fois le font toujours une deuxième fois, Antonio. C’est quelque chose que j’ai rapidement appris ici.
Et donc, sachant que tu n’étais pas Cole, il m’était facile de deviner que tu es Antonio Simeoni. Tu te comportes comme si tu voulais détruire la réputation de Cash. Tu te comportes comme si Cole était un lâche, un ignorant et un mauvais dirigeant. Tu le détruis, tu sapes la confiance de ses hommes. Même après la mort, tu le détruis. Et seul quelqu’un comme Antonio Simeoni, quelqu’un qui peut tellement en vouloir à Cole Cash peut faire ça…non ? »

C’est à ce moment-là que Batman donna un coup sec sur ses liens, et qu’il les brisa. Grâce à sa force héritée des longues heures d’entraînement avec Ted, il savait qu’il pouvait faire ce genre de choses, surtout qu’il avait maintenant la détermination pour le faire. Le chien qui était à côté de lui l’avait fait piéger et avait très certainement organisé la libération du taré qui l’avait torturé. Il était responsable de la guerre des gangs vu qu’il avait sûrement tué Cole Cash, et il était aussi celui derrière son propre enlèvement et celui de Harvey Dent. Il était le fautif de tout ce qu’il s’était passé de mauvais dans Chicago depuis plusieurs semaines. Et ça…ça, il ne pouvait le pardonner et le laisser passer.

« Je…Non…
- Oh si. »

Les liens en fer n’étaient finalement pas très résistants, et Wayne réussit à libérer ses pieds. Malgré la grande douleur qui provenait de sa chair rongée par ses chaînes et de sa cuisse blessée, sa motivation était extrême, et il savait qu’il ne pouvait pas faillir. Il parvint donc à se libérer, avant de descendre de la table de torture, jetant un regard très noir à l’homme en face.

« Tu as provoqué la guerre des gangs. Tu as provoqué la mort d’innocents. Tu as fait enlever Harvey Dent, j’en suis sûr. Tu es sûrement aussi lié à l’arrestation de Gordon. Et tu as voulu me tuer. Tu as essayé de me détruire, enfoiré. Tu as eu ta chance. »

Il fit lentement craquer ses phalanges à ce moment-là.

« A mon tour d’avoir la mienne… »








« Gordon est bien dans la place ?
- Oui, chef.
- Bien. Son procès devrait bien se passer.
- Je le pense aussi.
- Dent n’est pas là pour nous barrer la route, de toutes façons.
- Non.
- Tu as bien bossé, Merkel.
- Merci, patron. Mais…on va vraiment laisser Jim là-bas ?
- Oui. Pourquoi ? Ca te dérange ?
- Je…non.
- Si. Ça te dérange. Ça s'entend. Dis-moi ce qui ne te plaît pas là-dedans.
- Et bien…
- Oui ?
- Bah c’est que Jim n’a jamais vraiment mérité ça.
- Répète-moi ça, s’il te plaît.
- Bah…il n’a pas vraiment fait d’actes illégaux.
- Tu plaisantes ?
- Je…
- Tu plaisantes ?
- Je…non.
- Hum. Ok.
- Mais c’est…
- Tais-toi. Gordon a collaboré avec Batman. Il a mit en danger des collègues. Il a donné des informations avec un dangereux terroriste, et…
- Batman n’est pas un terroriste. Il nous a souvent aidés, et…
- C’est un terroriste. Et Gordon l’a aidé. Normal qu’il paye pour ça, non ?
- Je…
- Non ?
- Je…Je ne sais pas.
- Moi je sais. C’est normal. Et tu dois penser pareil.
- Je…D’accord, patron…
- Ne me refais plus jamais ça, Merkel. Sinon c’est toi qui te retrouveras là-bas, et plus vite que tu ne le penses… »








Ses poings étaient rouges.

Le visage de Antonio Simeoni était tuméfié, et l’inconscience avait déjà prit le contrôle de son corps depuis plusieurs minutes. Bruce s’était abattu sur lui malgré la douleur de sa cuisse et de son corps torturé, et il ne lui avait pas laissé une chance. Utilisant les techniques apprises par Ted Grant quelques années auparavant lors de sa formation, il avait frappé aux endroits stratégiques l’enfoiré qui avait tenté de le piéger…et il avait fait mal.

L’homme en blanc avait été très rapidement maîtrisé, et il en avait profité pour se venger, pour lui écraser ses poings sur son visage et sur tout le corps. Il en avait retiré une certaine joie, et c’était pour ça qu’il avait arrêté. Il ne voulait pas aller trop loin. Il ne voulait pas perdre le contrôle. Il ne voulait pas redevenir le monstre qu’il avait été.
Il était Bruce Wayne. Il était un homme, et Batman était simplement un costume. Il voulait s’en tenir à cette situation.

Il laissa donc retomber le corps blessé et inconscient d’Antonio Simeoni, ce lâche qui n’avait pas essayé de se défendre. Le médecin avait donc réussit à se venger, mais rien n’était encore finit. Il fallait maintenant sauver Harvey Dent, mettre fin à la folie de l’être qui l’avait torturé, et sortir Gordon de la prison horrible où il se trouvait maintenant.

« Raaaaaahhh !!! »

Un cri déchira alors le silence pesant qui s’était installé depuis qu’il avait arrêté de frapper l’homme en blanc. Il connaissait ce cri. Il connaissait cette voix. Elle le hantait depuis des mois, elle était la source de ses cauchemars et de ses insomnies.
C’était la voix de Harvey Dent. C’était la voix de son ami. C’était la voix d’un homme qui souffrait.

« Non… »

Et ça, il ne pouvait l’accepter.

Bruce avisa son costume, accroché à côté de la porte de la pièce blanche dans laquelle il se trouvait. Ce simple vêtement avait été posé sur un portemanteau, et ça fit énormément sourire le médecin. En quelques secondes à peine, il réussit à s’habiller, et il déchira un peu sa cape pour pouvoir se faire un garrot. Il était prêt.

Malgré la douleur de la cuisse, malgré son corps torturé, malgré son crâne qui lui faisait encore un peu mal à cause du choc…il était prêt. Il ne savait pas où il était, il ne connaissait pas le terrain…mais il était prêt.
Harvey Dent avait besoin de lui, et cette fois-ci, il n’allait pas décevoir son ami.
Bruce Wayne allait sauver le procureur de Chicago. C’était lui qui allait le faire, et non Batman. Et le fou allait alors comprendre sa douleur...
 
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