Urban Comics
  Batman #18 : The Killing Joke (2)
 
Couverture : Geoff
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Novembre 2006


Treize décembre.
Deux heures du matin.
Chicago vivait toujours dans la peur de la terrible guerre des gangs qui était en train de se jouer dans ses rues. Les habitants hésitaient toujours à sortir de leurs maisons pour aller faire des courses, tous étant terrifiés par la possibilité de se faire assassiner par des balles perdues ou par des gangs qui auraient eu envie de se faire connaître par quelque massacre que ce soit. Oui. La ville vivait toujours dans la peur. Mais un peu moins que la veille, quand même.

Après l’horreur et la stupéfaction des derniers jours, la police avait réussit à se reprendre et avait commencée à prendre certaines mesures pour stopper l’escalade de violence qui explosait à chaque coin de rue. Tous les effectifs avaient été rappelés pour essayer de contrôler toute cette guerre qui était en train de prendre la ville à la gorge, et ça commençait lentement à porter ses fruits.
En effet, la présence policière accrue dans les rues avait permit de baisser le nombre d’agressions gratuites, mais en même temps on pouvait être sûr que maintenant, une véritable stratégie allait se mettre en place et qu’une nouvelle étape dans la guerre allait apparaître : celle des attaques ciblées et des coups prévus. Ce n’était évidemment pas une bonne nouvelle et une bonne chose, mais le petit répit que la police accordait à la ville et à ses habitants faisait quand même du bien…Surtout si cela permettait à un des derniers flics honnêtes de Chicago réussissait à mettre en place son plan pour stopper définitivement cette horrible période de la cité…

« Vous êtes là ? »

Ce flic, d’ailleurs, attendait sur le toit d’un immeuble proche du commissariat. James Gordon, parce que c’était lui, avait réussit à tromper la vigilance de son « assistant » Merkel en se réveillant au milieu de la nuit et en « oubliant » de prévenir celui qui le surveillait qu’il allait ici. Il avait donné rendez-vous à quelqu’un qu’il s’était juré de ne plus jamais revoir sauf les menottes aux poignets, et il ne pouvait que y aller seul, surtout que c’était quand même assez dangereux vu les dernières dérives de celui qui représentait peut-être, et malheureusement même, le dernier espoir pour Chicago de s’en sortir avec tout ce qu’il se passait.

« Oui. »

Une voix froide et dure venait de se faire entendre derrière lui. Immédiatement, l’inspecteur en imperméable se tourna et mit sa main à sa ceinture, là où se trouvait son arme chargée et prête à tirer. Apparemment, Gordon se méfiait de son « invité », et semblait prêt à tout et n’importe quoi si ça se passait mal, ce qui ne plaisait évidemment pas à l’homme qui était accroupit sur le rebord du toit de l’immeuble, les bras croisés et posés sur ses genoux.

« Vous avez vraiment besoin de votre arme ?
- Oui. »

La réponse du flic avait été aussi tranchante qu’une lame aiguisée. Une certaine tension régnait fortement entre les deux hommes, et ce n’était pas étonnant : à leur dernière rencontre, James l’avait vu presque fou et totalitaire, voulant absolument contrôler la ville par tous les moyens, même ceux qu’il réprouvait, et il lui avait juré de l’arrêter la prochaine fois qu’ils se verraient. Et ça lui coûtait énormément de briser ce serment, mais la ville était vraiment trop en danger, et Batman représentait vraiment trop leur seule chance de s’en sortir sans trop de casse pour qu’il fasse encore un peu état de son honneur et de sa conscience personnelle dans ce genre de moments.

« Je ne vous ferais rien.
- Vous l’avez déjà dis.
- Et j’ai…
- Ne dites pas que vous avez tenu ma parole. Vous savez très bien que non.
- Je regrette ce qu’il s’est passé.
- Ça ne change rien.
- Je sais.
- Et ce que vous ferez ne changera rien non plus.
- Je sais.
- Je vous arrêterais quand même quand j’en aurais l’occasion.
- Je sais. Et je me laisserais faire.
- Quoi ?
- Je me laisserais faire quand vous viendrez m’arrêter.
- Pourquoi ?
- J’ai fais quelque chose de mal. Sans tout ce qu’il se passe, je n’aurais même pas repris ce costume. Je voulais vraiment arrêter, vous savez. Mais tout ça…je ne peux pas raccrocher tant que tout ça arrive à la ville.
- Vous voulez faire quoi, alors ? Installer des caméras partout et prendre le contrôle des réseaux criminels pour essayer d’empêcher les problèmes aux gens ? Ca ne marche pas comme ça…Et vous le savez…maintenant, du moins… »

La réplique faisait mal. Et Gordon le savait.
Batman avait essayé de prendre le contrôle de la ville et avait utilisé des méthodes criminelles pour ça, soi-disant pour mieux protéger les habitants. Mais il n’était devenu qu’un criminel de plus, et ses actions avaient entraînés l’alliance entre James et Cole Cash, ce qui avait ensuite fait apparaître que le Parrain de Chicago n’avait fait ça que pour avoir les noms de la brigade spéciale de l’inspecteur.
Avec ça, il avait menacé ces flics-là pour que Batman arrête son contrôle de la ville, et ça avait failli très mal finir pour tout le monde, mais heureusement il n’en était rien. Mais Gordon refusait toujours de pardonner ses erreurs et ses folies à l’homme devant lui, et il voulait lui montrer que même si il avait besoin de lui maintenant…rien n’avait changé entre eux.

« Oui. Je sais tout ça. Mais je pense aussi que nous pourrons parler de ça plus tard. Ce n’est pas pour ça que vous m’avez fais venir avec ce mot laissé dans la chambre de Harvey Dent, non ? Et d’ailleurs, pourquoi là-bas ?
- Parce que je sais que vous vous sentez coupable de ce qui lui est arrivé. Et que je suis flic, malgré tout : je sais que quand on se sent coupable du sort de quelqu’un, on va régulièrement lui rendre visite. J’ai donc pensé que vous y passeriez aujourd’hui…et j’ai eu apparemment raison. »

Il y avait une autre raison que les visites régulières de Batman chez Dent pour que l’homme masqué sache que le flic avait laissé un mot dans la chambre, mais Gordon ne le savait pas et n’était pas prêt de le savoir. L’ancien protecteur attitré de la ville resta silencieux quelques instants en pensant aux dernières heures, avant de reprendre lentement la parole d’une voix toujours froide et extrêmement posée.

« Bon. Que puis-je faire pour vous ?
- Vous savez que la ville est à feu et à sang. On arrivera pas, seuls, à enrayer tout ça…Entre les luttes de pouvoirs dans les différents quartiers et les gangs qui adoptent une politique expansionniste, on y arrivera pas tout seuls : c’est impossible. On ne peut dépasser les limites de la loi, et parfois…parfois, on devrait bien. On ne peut pas faire tout ce qu’on voudrait…et tout ce qu’il faudrait, aussi, pour stopper tout ça.
- Hum…
- On a besoin de quelqu’un qui puisse faire ça. On a besoin de vous.
- Vous avez besoin de moi pour passer au-delà de la loi ?
- En quelques sortes.
- Mais ce n’est pas pour ça que vous voulez m’arrêter ? »

Batman sourit doucement alors que Gordon serrait les poings. Celui-ci n’aimait pas du tout le tour que prenait la conversation : il n’aimait pas quand on lui montrait qu’il n’avait peut-être pas totalement raison. Il lança un regard très dur et très froid à l’homme devant lui, avant de reprendre d’une voix froide et dure, encore plus tranchante qu’auparavant, ce qui reflétait bien son état d’esprit du moment.

« Il ne faudra pas dépasser certaines limites. Je ne veux pas d’instauration d’état policier, je veux une aide pour appréhender et interroger les criminels pour intervenir rapidement après. L’heure tourne. Dans quelques jours, les victimes se compteront par centaines et il se peut même que la ville passe sous contrôle militaire…et on sait que ce n’est pas la meilleure chose à faire. Vous connaissez les rues. Vous savez, comme moi, comment se conduisent les gangs et comment les manipuler…Je ne sais pas comment vous pouvez en savoir autant que moi sur les rues, mais c’est ainsi.
A deux, et avec les autres évidemment, on peut mettre au point un plan pour stopper toute cette folie et réussir à remettre un peu d’ordre dans cette ville. Et après, on s’occupera de votre inculpation…d’accord ? »

James se tut alors.
Il commença à observer l’homme devant lui, se demandant bien ce qu’il pouvait se passer dans l’esprit d’un être comme ça. Après tout, il ne le connaissait même pas, ne savait même pas son nom et ne savait même pas d’où il venait…il ne savait rien de lui. Il l’avait vu et admiré lors de l’affaire Bane, et c’était tout. Le flic ne pouvait savoir ce qui était en train de se passer dans ce cerveau malade qui, si il avait fait un bien fou à la ville, avait participé au début de la période la plus sombre de la cité…et qui pouvait peut-être, aussi, la sauver d’heures encore plus noires que celle dont il venait de penser.

Non. L’inspecteur ne savait vraiment pas ce que pensait Batman devant lui, et ça lui faisait un peu peur. Si il refusait son offre, c’était tout son plan qui tombait à l’eau, et tout espoir pour Chicago de s’en sortir dans cette guerre des gangs était très certainement abandonné, vu que les criminels allaient s’en donner à cœur joie contre la police et les habitants si personne ne les arrêtait…Alors que si Batman entrait dans la danse, comme ce qu’il avait déjà semblé faire la veille, et qu’il redevenait ce symbole fort et terrifiant pour les criminels, surtout après ses dernières exactions qui avaient confortées la peur chez ses ennemis, il était possible que les malfrats se calment un peu et que la police reprenne le contrôle de la situation…Oui…C’était possible…Mais uniquement si il acceptait cette offre…Et ce n’était peut-être pas gagné, vu la mauvaise entente entre les deux hommes et la menace de Gordon à la fin de son monologue…

« D’accord.
On va faire ça comme ça.
Mais il faudra que j’ai le total appui de vos hommes et le vôtre, et que je puisse bénéficier d’un lien avec toutes les forces que vous pourrez réquisitionner. On est dans une guerre, vous le savez. Et si on se comporte pas comme dans une guerre, on perdra Chicago…et ses habitants… »

L’inspecteur soupira de soulagement en entendant la réponse de l’homme devant lui. Même si il ne lui faisait toujours pas confiance et n’avait toujours pas foi en lui, James savait qu’il avait maintenant un allié solide qui leur permettrait très certainement de stopper l’avalanche d’horreurs qui tombait en ce moment même sur Chicago, et c’était le plus important. Il resta encore quelques instants silencieux pour profiter de ce bonheur de savoir que la première phase de son plan était accomplie, avant de répondre à Batman d’une voix toujours froide, mais un peu moins dure qu’auparavant quand même.

« Ok.
On fera comme ça.
Je vais faire installer une ligne spéciale de radio et je vais donner l’ordre à mes hommes de vous suivre. Mais ne vous attendez pas à être apprécié ou à être suivi jusqu’à la mort : la plupart savent ce que vous avez fais, et vous haïssent pour ça. Donc même si ils vont comprendre qu’on a besoin de cette alliance pour stopper la guerre des gangs, ils n’attendront que la fin de cette crise pour vous arrêter…ou pire encore. C’est clair ? »

Gordon sentit le long soupir de l’homme devant lui. Il se doutait bien que Batman n’appréciait pas tout ce qui allait arriver, mais c’était entièrement de sa faute. Si il n’avait pas fait l’énorme erreur de se prendre pour Dieu ou plus haut encore, il aurait encore la totale confiance des effectifs de police du Chicago Police Department, et tout se passerait bien. Mais ça n’était plus ainsi, ça ne serait sûrement plus jamais ainsi, et il allait devoir se comporter comme James le voulait si il ne voulait pas prendre dans les jours à venir une balle perdue…ou peut-être pas si perdue que ça…

« Très.
- Bien. J’aurais normalement tout ce qu’il faut dans quelques heures.
- Combien ?
- Je dirais trois.
- Je vais partir alors.
- Où ça ? »

Batman se releva lentement. Il semblait vraiment très impressionnant à ce moment-là, avec sa cape qui flottait dans l’obscurité derrière lui et ses yeux étrangement clairs qui se posaient sur l’inspecteur devant lui, qui se sentait quelque peu petit face à cet être au charisme toujours aussi grand malgré ses erreurs et toutes les horreurs dont il était le maître d’œuvre.

« J’ai des choses à faire.
- Quoi comme ?
- Les habitants de la ville sont en danger. Même si votre…si notre plan va sûrement fonctionner, ça ne commencera que dans quelques heures au mieux. En attendant, les gangs peuvent faire ce qu’ils veulent, et ça je ne suis pas d’accord. Même si vous m’en voulez toujours, et je le comprends…je ne peux pas laisser Chicago livrée à elle-même. Les gens ont besoin d’être protégés. Ils ont besoin de sécurité. Ils ont besoin de moi. Et cette fois-ci… »

L’homme masqué se laissa lentement glisser derrière lui alors, murmurant ses derniers mots en fixant toujours l’inspecteur devant lui, celui-ci se demandant si Batman était vraiment fou, ou bien si il était vraiment quelqu’un de bien vu tout ce qu’il venait de lui dire et de lui promettre, ne sachant pas ce qui était vrai ou faux, et ne sachant pas vraiment quelle réponse il préférerait, vu tout ce que ça impliquerait sur lui et la ville.

« …je ne les décevrais pas. »

Batman disparut alors dans la nuit, ayant beaucoup de choses à faire avant de rejoindre Gordon dans les heures à venir, et laissant un flic perdu dans une ville en proie aux flammes et au sang, ne sachant plus vraiment quoi faire et dire, même si il savait qu’il allait devoir prendre une décision…et qu’elle ne serait vraiment pas facile à prendre vu tout le passé et le passif qu’il avait dans cette ville et avec les personnes qui y vivaient…Oui…Vraiment pas facile à prendre…


Il sourit.
Il sourit encore et toujours.
Depuis qu’il est sortit de sa chambre dans laquelle il était enfermée depuis si longtemps, ou si peu, il avait perdu la notion du temps dans cet horrible endroit, il ne faisait que sourire. La vie est si belle, maintenant qu’il est dehors, qu’il ne peut s’empêcher d’avoir toujours la bouche ouverte pour montrer à tous à quel point il est heureux et à quel point il est doux d’être enfin à l’air libre.

Oui. Il n’arrête pas de sourire. Il ne peut s’empêcher. Et c’est dommage que personne ne le comprenne. C’est dommage que personne n’arrive à le comprendre. Tous ceux qu’il voit dans la rue, tous ceux qui le frôlent ou qui le regardent ne le comprennent pas. Ils ne voient que le soi-disant fou, et pas l’être simplement heureux qu’il est.
Il n’est qu’heureux, finalement. Il est juste heureux, et il ne demande rien à personne. Non. Strictement rien à personne. Et pourtant…et pourtant on ne le laisse pas vivre. On ne le laisse pas du tout vivre, et on essaye de l’empêcher de vivre, ce qui est pire encore. Et ça, il ne l’accepte pas. Il ne l’accepte vraiment pas. Et c’est pour ça qu’il est obligé de recommencer. C’est pour ça qu’il est obligé de recommencer tout ce qu’il s’était juré d’arrêter. Ce n’est pas de sa faute. Il est obligé…il est obligé !

Ils sont bêtes.
Ils sont méchants.
Ils sont stupides. Extrêmement stupides.
Et pire encore…ils sont tristes. Ils sont très tristes. Plus personne ne sourit. Plus personne ne rit. Plus personne n’est heureux. Ils sont tous tristes, désespérés, perdus. Ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien du tout. Ils doivent être heureux. Ils doivent sourire. Ils doivent rire. Ils doivent être heureux ! Il faut qu’ils soient heureux ! La vie est trop courte pour ne pas rire…pour ne pas sourire ! Oui ! Sourire ! Ils doivent sourire !

Ils doivent sourire. Ils doivent être heureux. Il n’aime pas ceux qui ne sont pas heureux. Et il fait en sorte qu’ils soient heureux. Il fait tout pour qu’ils soient heureux…absolument tout. Mais ça, personne ne le comprend. Personne ne l’a jamais compris. Ils ont crus qu’il était un monstre, alors qu’il ne veut qu’aider les gens. Il ne veut que les aider à être heureux. Et comment ne peut-on être heureux si ils ne sourient pas ? Il les aide simplement à sourire…C’est tout…

Il ne fait que ça.
Il ne fait simplement que ça.
Avec sa lame, il leur montre comment sourire avec leurs visages. Il sait que tout le monde peut sourire, et il leur montre avec son couteau comment faire. Il leur trace sur leur visage le chemin pour sourire. Oui. Il fait ça. Il leur montre comment sourire. Il leur montre comment être heureux. C’est tout. C’est juste ça. Juste ça.

Et pourtant…et pourtant on ne le comprend pas. On ne veut pas le comprendre. Mais ce n’est pas grave. Il a l’habitude. Il sait comment faire. Il sait qu’il doit continuer. Encore. Et encore. Et encore. Pour leur montrer comment faire…comment sourire…comment être heureux…Oui…Il leur montre tout ça…même si ils ne le veulent pas…Oui…Même si ils ne le veulent pas…






« Merkel ?
- Oui.
- Vous avez tout ce qu’il faut.
- Oui.
- Vous êtes sûr ?
- Certain.
- Je voudrais pas qu’ils nous échappent.
- Ça n’arrivera pas, chef.
- Vous avez bien toutes les preuves ?
- On a les cassettes vidéos du toit et les enregistrements des micros qu’on avait posé un peu partout là-bas. On a tout ce qu’il faut, chef.
- Est-ce que c’est assez clair ?
- Comment ça ?
- Il n’y a pas d’interférences ?
- Non. Rien du tout.
- Et rien n’a été fait illégalement ?
- Pas vraiment.
- Pas vraiment ?
- Non…non, rien d’inégal, chef.
- Parfait. On va y arriver, alors.
- Oui. Je peux encore faire quelque chose ?
- Faites comme je l’ai dis. Continuez de surveiller Gordon et de rassembler des preuves contre lui. Je veux le faire tomber.
- Et pour son alliance avec Batman ?
- On a les preuves qu’il mouille avec lui. On va les laisser faire leur petit truc…après tout, ça peut peut-être réussir, j’en sais rien. Je préférerais ça à l’intervention armée. Donc on va les laisser faire…et on les arrêtera après. Avec toutes les preuves qu’on aura alors, il n’y aura aucun problème pour les faire tomber.
- D’accord.
- Bon…c’est tout pour aujourd’hui, Merkel. Faites attention à vous, et faites bien votre boulot. Je saurais m’en rappeler…
- Merci, chef.
- Tuuuut… Tuuuut… Tuuuut… Tuuuut… Tuuuut… »
 
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