Urban Comics
  Batman #21 : The Killing Joke (5)
 
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Février 2007


Cash.
Cole Cash.
Ancien simple criminel accusé à tort d’un forfait commit par un autre. Piégé par ceux qu’il considérait comme sa famille, il passa environ dix ans en prison, où il apprit combien il pouvait être difficile de survivre avec une réputation de traître en cadeau. Sortit de cet enfer, il décida de se venger, et séduisit la fille de l’homme qui l’avait fait tomber avant de prendre sa place et de condamner cet ancien Parrain de Chicago à la prison à vie, avec en plus une réputation d’homosexuel sado maso et un virus mortel dans le corps. Une vengeance mûrement réfléchie pendant dix années, en somme. Et tout ça pour pouvoir retrouver son honneur et reprendre le pouvoir qu’on lui avait volé. Juste pour ça.

En fait, cet homme était un être étrange, et Batman l’avait toujours su. Il était à la fois de la vieille école par rapport à son rapport mystérieux face à l’honneur et aux dettes, comme on l’avait vu quand il avait entendu dix ans pour se venger d’une des plus féroces façons qui soient, mais en même temps, il était extrêmement révolutionnaire dans sa façon de gérer son empire. Utilisant des êtres dits surhumains, frisottant avec la police, manipulant ses membres pour parvenir à ses fins, il ne semblait avoir aucune limite pour parvenir à ce qu’il désirait. Il était donc une sorte de paradoxe vivant, un Parrain à l’ancienne aux méthodes nouvelles. Un ennemi extrêmement dangereux et mortel, donc, pour celui qui se disait le protecteur de Chicago.

« Tu devrais être mort…
- Tu sais bien que dans notre monde, ce sujet est matière à contreverse.
- J’ai vu ton corps.
- J’ai vu ce que tu as fais à Cobblepott, et pourtant, tu te dis héros et justicier, Batman. C’est aussi paradoxal, non ? »

Les deux hommes se faisaient face.
L’ancien Parrain de Chicago, normalement mort et dont le corps avait été examiné par l’alter ego civil de Batman, Bruce Wayne, se tenait calmement devant le Justicier de la ville. Il était plus grand qu’avant, en fait. Son visage était aussi un peu différent, moins marqué. C’était bizarre. Très bizarre, même. Il avait la tête et le corps de Cash, mais quelques détails semblaient différents. Le Justicier de Chicago ne comprenait pas, mais il pensa alors que ça devait être la fatigue et la surprise de le revoir en vie. Oui. Ça devait être ça. Ça ne pouvait être que ça, en fait. Cole Cash était vivant, et devant lui. Malheureusement.
L’ancien Parrain fumait donc très tranquillement une cigarette en croisant les bras, tandis que son grand adversaire était encore dans l’ombre, n’osant pas vraiment croire à cette situation hautement improbable et qui remettait énormément de choses en question par rapport à la situation actuelle de la cité.

« C’est différent.
- Pas vraiment. Tu te dis protecteur de Chicago, mais en même temps, tu tortures un de ses habitants, tu surveilles tous ceux qui vivent ici et tu mets en danger les familles de flics qui osaient te suivre. Tu te rappelles de tout ça, Batman ? Mais oui…Bien sûr que tu t’en rappelles… »

Wayne n’aimait pas ça. Cash avait été là quand il avait perdu les pédales, et en avait profité pour enlever les hommes de Gordon et menacer leurs familles. Il avait ainsi voulu se protéger de la folie sécuritaire de l’homme masqué qui lui faisait face maintenant, et il avait presque réussit. En fait, un type du nom de l’Anarchiste avait réussit à faire changer d’avis Batman et surtout à lui faire comprendre l’erreur qu’il était en train de faire. L’ancien Parrain de la ville avait donc dû affronter ces deux êtres costumés, et il avait perdu. Mais il n’avait pas été arrêté, et s’en était donc plutôt bien sortit…même si sa réputation avait été entachée.

« Hum… »

Batman commençait peu à peu à assembler les pièces dans son esprit.
Cash était vivant, c’était certain. Il avait donc organisé une fausse mort, même si le médecin ne voyait pas encore comment il avait pu avoir un corps aussi proche du sien pour faire croire que c’était lui. Et maintenant, il lui parlait de leur dernière rencontre, et Batman pensait obligatoirement que ce n’était pas un hasard. Le criminel était quelqu’un de tordu mais d’intelligent, et il voulait lui faire comprendre quelque chose…mais quoi ? Qu’est-ce qu’il voulait lui dire ? Et pourquoi, surtout, avait-il organisé sa mort ? Ca ne lui servait à rien…

« J’ai fais ces choses, oui. Mais je les regrette, et je règlerais tout ça avec la Justice quand la situation sera redevenue plus calme.
- Plus calme ? »

Cole sourit légèrement à ce moment-là, alors qu’il envoyait de la fumée vers l’homme masqué, toujours quelque peu caché dans l’ombre de cette ruelle sombre d’un quartier appartenant normalement aux Black Gangsters Disciples.

« Allons, tu sais bien que ça n’arrivera jamais…
Même si tu règles cette guerre des gangs, ce qui semble impossible vu comment ça évolue, il y aura toujours des soucis de criminalité dans cette ville. Nous sommes à Chicago, Batman. Les habitants de cette cité sont habitués aux crimes, aux meurtres, aux vols et à tout ça. Depuis qu’Al Capone a fait des siennes ici, le fait qu’il y ait des malfrats est normal, mon vieux ! Il y aura toujours des soucis pour toi, dans cette ville. Et les gens auront toujours besoin de toi… »

Wayne ne comprenait pas ce que faisait Cash.
Déjà que son existence était totalement anormale et qu’il ne trouvait pas de solution à ce problème, voila que ce type lui faisait presque des éloges. Ce n’était pas logique. Ce n’était pas normal. Cole était normalement son pire ennemi, l’homme qu’il haïssait vraiment dans cette ville, et celui qui le détestait vraiment. Même si il savait bien qu’entre adversaires, certains liens se créaient parfois, ils ne se combattaient que depuis trop peu pour que ça soit ça. Ce n’était vraiment pas normal, et il ne comprenait pas pourquoi. Et ça, ça l’énervait encore plus.

En fait, Bruce savait qu’il devait se calmer. Ça faisait plusieurs jours qu’il était en plein stress, et même plusieurs semaines, au fond. Depuis qu’il avait perdu les pédales pour sa folie sécuritaire, plus rien n’allait vraiment. Il avait d’abord cru qu’abandonner le rôle de Batman lui permettrait d’aller mieux, mais il avait comprit, ces derniers jours, qu’il aimait être ce Justicier. Il ne pouvait donc abandonner ce rôle, mais il ne pouvait pas non plus arrêter d’être Bruce Wayne : il avait vu, quand il avait voulu contrôler la ville, ce que ça faisait.
Il devait donc essayer de trouver un compromis, même si ça semblait difficile : dès qu’il avait su pour Dent, son côté Batman avait prit le dessus sur le côté Wayne, et ce sans qu’il puisse y faire quelque chose…

Il devait donc essayer de retrouver son calme et sa concentration, mais il savait que ça serait extrêmement difficile. Batman vivait des périodes de stress intenses, et ce dans ses deux vies : que ça soit en tant que protecteur de la ville ou en tant que chirurgien, d’énormes responsabilités pesaient sur lui, et il ne pouvait jamais se détendre. En plus, maintenant que Alfred l’avait abandonné, il était seul…affreusement seul…et donc extrêmement prompt à perdre à nouveau la raison…
Non. Ça ne devait pas arriver. Il avait failli tuer quand il était devenu fou, et il ne pouvait se permettre ça. La ville et ses habitants avaient besoin de lui. Quand tout ceci serait terminé, Bruce savait qu’il devrait aller voir quelqu’un pour le faire aider. Oui. C’était ce qu’il fallait faire. Mais pas maintenant, plus tard. Maintenant, il devait s’occuper de l’homme en face de lui, et du chaos qu’il avait engendré. Et il devait se contrôler. Il devait absolument se contrôler…

« Ca ne va pas, Batman ?
On dirait que tu ne m’écoutes pas…Je te lasse tant que ça ? Tu m’as déjà oublié alors que j’ai fais simplement croire que j’étais mort ? Tu me déçois, mon cher… »

Il avouait.
Il avouait qu’il s’était fait passer pour mort, mais Bruce ne savait toujours pas pourquoi ni comment. Il devait se concentrer. Il devait faire abstraction du tremblement de ses mains et de sa peur de tomber dans la folie pour pouvoir réfléchir à tout ça. Calme. Inspirer, expirer. Reprendre lentement le contrôle de soi, et se dire que tout allait bien se passer.

En fait, Wayne avait peur, et ça se comprenait. Il avait peur de ne pouvoir contrôler ses gestes face à cet être qui était, au fond, en partie responsable de ce qui lui arrivait : même si c’était lui qui avait prit tant de décisions funestes, ce qu’il assumait totalement, c’était tout simplement parce que Cash contrôlait la ville et la menaçait. Il était peu à peu tombé dans la folie à cause de la présence de cet homme à la tête de la Mafia, et parce qu’il avait voulu l’arrêter.
Il savait donc qu’il risquait de s’énerver contre ce type, surtout qu’il était aussi le responsable de la guerre des gangs qui sévissait dans Chicago, et qui l’empêchait de retrouver son ami Harvey Dent.

Cash était donc sa Némésis, son ennemi personnel, celui qui pouvait le faire basculer dans la folie. Bruce devait donc se calmer, être le plus zen possible et ne pas se laisser déborder par sa rage et son mauvais côté, qui lui avaient fait faire des horreurs. Il devait aussi se concentrer au maximum pour laisser ses talents de détective être utiles pour découvrir pourquoi l’ancien Parrain de la Mafia avait fait tout ça. Oui, il devait faire tout ça. Mais ça n’allait pas être facile, malheureusement, surtout avec l’attitude arrogante et condescendante de l’homme en face de lui…

« Je réfléchis, Cole.
Je me demande simplement pourquoi le Parrain de la Mafia a voulu faire croire à sa mort, et ce que ça t’apporte. Je m’interroge aussi sur comment tu as pu créer un double de toi pour te faire passer pour mort, et qui a bien pu t’aider. Je te croyais vraiment mort, Cash. Même si ton retour me fait plaisir parce que je vais pouvoir m’occuper de toi, il reste une énigme…et je n’aime pas les énigmes. »

Sa voix avait été calme, dure et posée. Il réussissait, pour le moment, à être maître de lui, et chaque seconde qui passait lui apportait un peu plus de confiance et de sûreté. Wayne s’approcha alors calmement du criminel, sortant de l’ombre avant de s’arrêter à seulement un mètre de l’homme qu’il avait cru mort jusque là. Son regard sombre se posa avec dureté dans les yeux de Cole, avant qu’il ne reprenne la parole d’une voix à nouveau très froide et brutale.

« Tu as fais exprès de te faire passer pour mort. Tu as provoqué cette guerre des gangs.
- Bien… »

Batman commençait à comprendre.
Maintenant qu’il savait que Cash n’était pas vraiment mort et qu’il arrivait plus ou moins à être maître de lui-même, du moins pour le moment, il pouvait laisser ses capacités de détective faire le boulot. Lui qui avait étudié la criminologie et qui avait été formé par plusieurs inspecteurs chevronnés commençait lentement à saisir le pourquoi du sourire étrange qu’arborait l’homme devant lui…Il lui cachait quelque chose…Il n’avait pas fait tout ça par hasard…Et il voulait qu’il découvre le pot aux roses…Ce qui n’était pas logique, au fond…Pas logique du tout, même…

« Tu as fais tout ça, et tu en es fier. Tu t’es caché quelques temps, mais tu reviens maintenant sur le devant de la scène, n’est-ce pas ? Tu as fais croire que tu es mort, et tu reviens…Mais avant, tu as voulu me voir en premier pour me montrer que tu es encore vivant et que tu m’as battu…C’est ça, hein ? C’est ça, ce que tu veux faire ? Me prouver que tu es le meilleur ? »

L’ancien Parrain sourit encore une fois avant d’écraser lentement sa cigarette sur le sol, et de parler d’une voix assez mélodieuse, étrangement.

« Ouais. Plus au moins. Disons que je vois un peu ça comme une sorte de bonne grosse blague.
- Hum…Une blague mortelle…Une blague qui tue...
- Exactement. Mes préférées. »

Wayne commençait à saisir. Cash s’était fait passer pour mort, et ce pour provoquer la guerre des gangs. Et tout ça…tout ça à cause de sa folie, en fait. En effet, le médecin venait de comprendre pourquoi le criminel avait parlé de sa mauvaise période au début de leur discussion : c’était un indice. Un énorme indice, au fond.
En fait, Cole avait été grandement humilié par cette affaire : incapable de protéger ses hommes de Batman, incapable de le stopper, il avait même été tabassé par lui et un de ses alliés…et ça s’était su. Même si il s’était retiré pendant quelques temps de la scène criminelle en tant que Batman, Bruce avait quand même su, par quelques indics, que la réputation du Parrain n’était plus aussi bonne. Il était alors dans une impasse, et savait qu’il allait sûrement bientôt être dépossédé de son titre. Et alors…

« Cash…
Espèce d’enfoiré… »

Le médecin venait de tout comprendre.
Alors que Cole souriait grandement en voyant que son adversaire venait de tout saisir, le cerveau de celui-ci fonctionnait à cent à l’heure, imbriquant les éléments les uns dans les autres. La réputation du Parrain était morte, il allait bientôt être fini et perdre son pouvoir. Lui qui avait passé dix ans à attendre ça en prison ne pouvait se laisser faire, et il n’avait que peu de solutions pour s’en sortir vu le peu d’alliés qu’il avait alors. La seule chose à faire était de se faire passer pour mort, de faire croire à tout le monde qu’il était mort…Ainsi, la ville serait tombée dans la violence et la folie, et personne n’aurait pu la contrôler…Sauf lui, qui serait revenu comme un héros et aurait encore plus affermit sa position de force sur les autres criminels…Oui…C’était ça son plan…C’était ça qu’il avait fait pour se sortir de la situation dans laquelle il se trouvait…Tout était de sa faute…Tout était entièrement de sa faute…

« C’est toi…C’est toi qui as fais tout ça…
- Content de voir que tu t’en rends enfin compte, Batman. »

Bruce n’aimait pas ça. Il comprenait qu’il s’était fait manipuler par ce type, et qu’il n’avait rien vu venir : le criminel l’avait fait sortir de sa cachette pour tenter de stopper la guerre des gangs, et il n’y parvenait pas vraiment. Ça faisait sûrement aussi partie de son plan, en fait : montrer à tous que même Batman n’était pas à la hauteur pour contrôler le crime dans la ville, et que seul lui pouvait y arriver. Oui. Il l’avait manipulé. Il l’avait utilisé. Et il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ça du tout, en fait.

« Je devrais t’exploser la tête, Cash.
- Tu devrais, oui. Mais tu ne vas pas le faire. »

Wayne avait du mal à rester calme.
Il venait de comprendre que tout ce qu’il se passait dans cette ville était du fait de cet homme devant lui, et que son plan allait très certainement réussir. Il était venu ici pour s’en vanter et bien lui montrer qu’il ne pouvait rien faire contre lui, et le médecin était en train de saisir qu’il avait raison, malheureusement.

« Si tu me tabasses, si tu m’arrêtes, la guerre des gangs va continuer. Bien sûr, tu auras l’honneur et la gloire d’avoir démontré que je n’étais pas mort et d’avoir mit hors d’état de nuire l’ancien Parrain de la ville, mais après ? Tu sais comme moi que la ville est à feux et à sang, et que tu ne sais pas quoi faire pour arrêter ça. Même si tu as quelques résultats avec les flics, ça ne durera pas. Dans peu de temps, l’armée va intervenir, Batman. Et ça sera un massacre, tu le sais.
- Hum…
- Je suis la seule solution, mon vieux… »

Il sourit légèrement. Il semblait profiter au maximum de ce moment où il montrait combien il était supérieur à l’homme masqué devant lui, et celui-ci sentait la colère monter de plus en plus en lui, même si il savait qu’il ne pouvait rien faire contre Cash à ce moment-là.

« Si je ne reviens pas sur le devant de la scène, en montrant que je suis vivant et que je peux arranger les choses, Chicago est perdue. Les flics sont à bout de souffle, et tu ne peux pas tout faire tout seul. Il faut un nouveau Parrain à cette ville, et je suis le seul capable de la reprendre en main assez vite pour éviter trop de drames. Je ne suis pas pour le massacre d’innocents si c’est inutile, tu sais. Et n’oublie pas que tu as eu cette idée, aussi…
- Quoi ?
- Il y a une heure, tu en as parlé à Gordon au téléphone.
- Comment tu sais ça ?
- N’oublie pas à qui tu parles, Batman…Même si je suis mort, je reste quand même Cole Cash… »

Bruce était énervé.
Il savait que tout ce que disait le criminel était vrai, et il détestait ça. Il sentait qu’il s’était fait manipuler, et qu’il ne pouvait rien faire contre ce type. Même si il se trouvait là, devant lui, et qu’il lui avouait tout ça, il n’aurait jamais les preuves nécessaires pour l’arrêter. Pire encore, il savait qu’il ne devait pas l’arrêter : Cash avait raison, il était la seule solution pour stopper la guerre des gangs. Wayne en avait parlé lui-même auparavant à Gordon, quand il avait eut l’idée de trouver un membre de la famille du criminel pour contrôler la pègre.
En fait, la ville était en train d’exploser, et Batman n’y pouvait rien. L’homme devant lui était le seul à pouvoir reprendre le contrôle et sauver la cité, même si se faire accepter par les criminels serait difficile. Il devait donc le laisser faire…le laisser partir…même si ça lui était extrêmement difficile…et insupportable, aussi…

« Connard…Tu m’as bien eus…Je peux rien faire…
- Bien sûr que tu ne peux rien faire. Tu es piégé. Quoique tu fasses, tu es perdant. Reste à savoir si tu préfères perdre ton honneur ou des vies humaines.
- Ils ne te laisseront pas revenir, tu sais.
- Ne dis pas de conneries. Même si les gens me croient morts, ils savent bien que ce concept est très subjectif, dans notre profession. Il suffira de dire que c’est un acteur qui a été tué à ma place, et que je me suis caché en attendant. Ou soit, je ne dirais rien, je resterais dans l’ombre du public, et les criminels auront encore plus peurs de moi parce qu’ils croiront que je suis immortel.
- Je saurais que c’est faux, moi.
- Oui. Mais tu ne diras rien. Parce que tu es piégé. Parce que tu ne peux rien faire. Parce que tu subis ma vengeance. »

L’ancien Parrain sourit alors avant de reprendre d’une voix très enjouée et très arrogante, son regard dur et froid posé dans les yeux de Wayne qui serrait toujours fortement les poings.

« Tu m’as humilié devant mes hommes et tu as détruit ma réputation. C’était la seule solution pour retrouver mon lustre, et j’avoue que t’utiliser, ce fut bien plaisant. Maintenant, je crois que nous avons tous les deux des choses importantes à faire, alors je crois que je vais te laisser la petite surprise que j’ai pour toi avant d’aller reprendre ce qui m’appartient…
- De quoi tu parles ? »

Bruce n’aimait pas ça. Il avait commencé à reculer légèrement pour aller s’occuper des derniers criminels de la ville avant que le criminel ne reprenne le pouvoir, mais il s’était stoppé dès que celui-ci avait commencé à parler, et il avait un mauvais pressentiment, maintenant.

« Tu es venu ici pour avoir des informations sur Harvey Dent, n’est-ce pas ?
- Oui…
- J’en ai. Je sais où il est. Je sais où le taré qui l’a enlevé l’a emmené, et je sais ce qu’il est en train de lui faire. J’ai tout dans mon cerveau, mon vieux… »

Wayne se précipita alors sur lui. Le prenant violemment à sa chemise italienne et très chère, il le souleva légèrement de terre, lui lançant un regard extrêmement haineux. Même si il essayait encore de se contenir, son inquiétude par rapport à son ami Dent qui était aux mains d’un fou monstrueux était trop grande pour qu’il puisse se contrôler totalement. Déjà que ce chien de Cash l’avait manipulé et qu’il le détestait encore plus pour ça, voila qu’il le défiait en parlant d’Harvey et du fait qu’il savait où il se trouvait…C’était plus, beaucoup plus que ne pouvait l’accepter Batman, qui était à deux doigts de se déchaîner sur lui…

« Parle…
Même si tu es la seule personne à sauver cette ville, même si je ne peux rien te faire si je veux sauver cette cité, même si je sais que je fais une connerie…parle. Dent est mon ami. Dent est plus qu’un ami, en fait. Si tu tiens au semblant de vie que tu as pour l’instant, si tu tiens à ton plan fou, parle. Parce que si tu ne le fais pas, je te jure que je te brise chacun de tes os jusqu’à ce que tu me dises où est Harvey…Alors parle, Cash…et parle vite… »

Le criminel sourit alors légèrement. Il s’était laissé faire, apparemment, et laissa quelques secondes de silence avant de parler une nouvelle fois enjouée et arrogante, faisant comprendre à l’homme sous le masque qu’il le manipulait encore, même si il n’y pouvait malheureusement rien.

« Hé, hé, hé…
Je n’avais pas finis, mon cher Batman…
Oui, je sais où est Dent et ce que lui fait le type qui l’a enlevé, mais ce n’était qu’un élément de la surprise…Vois-tu, j’ai autre chose pour toi…Autre chose de beaucoup, beaucoup plus sympathique pour un être aussi torturé que toi… »

Wayne affermit encore plus sa prise sur la chemise de l’ancien Parrain avant de parler d’une voix encore plus froide et tranchante qu’auparavant.

« Parle. Et vite. Qu’est-ce que tu veux encore me dire ? »

Cash sourit légèrement à ce moment-là, montrant bien à quel point il se délectait de la situation.

« En fait, j’ai deux informations…mais tu ne peux n’en choisir qu’une. Ou je te dis où se trouve Harvey Dent et tu peux aller le sauver, et ainsi réparer quelque peu ton erreur de n’avoir pas été là quand il le fallait pour lui…
- Ou ?
- Ou je te dis où se tient l’affrontement des gangs.
- Le quoi ?! »

Batman n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ça du tout.

« Les gangs en ont assez, mon vieux.
Ça fait plusieurs jours qu’ils se font des coups tordus, et ils ont décidé de passer aux choses sérieuses. Ce soir débute les vrais affrontements : tous les gangs se regroupent à un point prévu et secret, et voient qui sera le survivant. En général, ce sont dans des endroits calmes et discrets, mais ce soir… »

Son sourire s’agrandit encore, ce qui rendit presque fou l’homme masqué qui le tenait de plus en plus violemment.

« Mais ce soir, ils ont décidé de faire ça dans un endroit bondé. Ils ont envie de montrer à la ville qu’ils sont là, et qu’ils n’ont pas envie d’en partir. Ça va être un bain de sang, Batman. En plus des victimes chez les gangs, il y aura les innocents qui seront dans cet endroit…Ca va être un vrai massacre, mon vieux…Et ça va commencer dans peu de temps…
Alors mon choix est simple, Batman : ou je te dis où est Dent, ou je te dis où est cette réunion…Dans les deux cas, tu perds quelque chose d’important pour toi : ou ton ami, ou ta conscience…Je sais, c’est salaud, mais que veux-tu : je suis Cole Cash…Je me dois à ma réputation… »

Wayne le lâcha alors. Il sentit tout le poids du monde s’abattre sur lui, tandis que le criminel tombait assez violemment sur le sol. Quelle horreur…Quel horrible choix…Que devait-il prendre ? Quelle information devait-il privilégier ? Devait-il sauver Harvey, qu’il avait déjà trahit une fois, ou bien des innocents ? Devait-il s’occuper de son ami, ou d’êtres qu’ils ne connaissaient pas ?
En fait, ce choix pouvait se résumer facilement : ou il sauvait un des seuls êtres à qui il tenait sur cette Terre, ou il protégeait des hommes et des femmes inconnus qui le haïraient quand même après ça. Il se devait donc de choisir entre ses deux facettes…entre Bruce Wayne et son amitié avec Dent et Batman et son serment de protéger Chicago…Il devait choisir, ici et maintenant, ce que serait sa vie dans le futur…et il n’avait pas la moindre idée de comment se sortir de cette horrible et cruelle décision qu’il devait prendre, malheureusement…
 
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