Urban Comics
  Batman #4
 

Couverture : Geoff
Auteurs : Diablo & Ben Wawe
Date de parution : Juin 2005


La nuit. La nuit est son domaine. Cela fait plusieurs semaines qu’il est sortit pour la première fois, et cela fait plusieurs semaines que tous parlent de lui. A voix basse, à mots convenus et sourds, mais tous parlent de lui. Les gens bien, si il y en a encore ici, retrouvent l’espoir grâce à lui, et les gens qui sont devenus ses ennemis commencent à avoir peur. La peur. Voila la clef de l’existence humaine.

Cette petite boule au ventre qui monte ensuite dans votre gorge. Ce filet de sueur qui descend tout lentement le long de votre colonne vertébrale et de vos hanches. Cette sensation fugace de ne rien maîtriser, d’être un pion…une proie. Ce sentiment d’insécurité qui ne vous quitte jamais, même quand c’est terminé. La peur est l’arme ultime des criminels, des violeurs, des dealers. Mais maintenant, leur arme se retourne contre eux…

Il est là, parmi les statues de cette vieille église. Il veille, immobile, calmant sa respiration et calculant ses gestes pour en faire le moins possible. Il sait qu’ils vont arriver. Il les a vu voler la caisse d’un petit magasin, tirant sur le vendeur. Il s’en tirera, la police est déjà en route. Mais eux, pour avoir voler et tenter de tuer quelqu’un, ils vont payer…

Les deux adolescents arrivent. Il entend le bruit de leurs pas, de leurs respirations lourdes, de leur peur. Ils ont peur. Enormément peur. Pas de la police non, mais de lui. Ils savent que quelque chose rôde dans Chicago…quelque chose qui n’aime pas les criminels.
Ils n’ont pas plus de 16 ans. Trop jeunes pour vraiment savoir ce qu’ils ont fait. Trop vieux pour espérer les réinsérer.

Les fous s’arrêtent juste sous lui, sous les statues. Ils pensent avoir trouvé une protection ici, sous les créations architecturales anciennes…ils pensent lui échapper…mais on échappe pas à un symbole, à un monstre ailé…

Ils vont parler mais n’ont pas le temps. Ils entendent un grand bruit sourd, comme des ailes qu’on déplie…et ils voient arriver une chose, un être monstrueux, difforme…une chauve souris…la peur s’empare d’eux…ils veulent courir mais ne le peuvent pas…ils veulent courir mais ne le peuvent pas…la chauve souris les a pris dans ses pattes, la peur les a pris…ils ne peuvent s’échapper…



La nuit lui a laissé un goût amer, cette histoire de cambriolage n’était pas la proie qu’il aurait aimée. Il y a un fou en ville. Un véritable psychopathe, et il sème les cadavres derrière lui. Bruce vient de rentrer dans son antre, le sous-sol de sa demeure. Le dossier qu’il a constitué sur les meurtres ne lui raconte rien de plus que les faits. Trois meurtres, chaque fois des signes au mur. Il sait qu’il doit s’activer car les morts vont continuer s’il ne fait rien. Bien, le deuxième cadavre est un commerçant d’effigie religieuse, étouffé avec des statues. Pas d’empreinte, la victime a été approchée de face, saisit à bras le corps et les pièces à conviction enfoncée directement dans la gorge provoquant un arrêt respiratoire.

La troisième vient compléter une de ses théories. Mike Joharty, 27 ans, joueur de football professionnel. Surnommé Dieu pour ses passes miraculeuses et sa multitude de fan que lui envie dit-on le clergé. Assassiné alors qu’il faisait la tournée des bars de la ville. Ses doigts ont été arrachés, ses yeux enlevés, sa langue extraite ainsi que ses dents. Puis il a été brûlé vif. La seule chose qui a fait qu’on l’est identifié c’est la prothèse en titane qui soutenait sa clavicule et qui donnait cet effet magique au ballon.
Cette mort étrange semble prouvé que les meurtres sont rituels et surtout religieux. On a essayé d’effacer l’identité de cet homme, lui que l’on appelé Dieu. Ensuite un marchand d’art religieux et un musulman. La piste mène donc à un fou qui punit les brebis égarées. Mais il ne voit toujours pas le lien, la trame qui les relie tous. Il y a bien les chiffres romains qui annoncent un décompte macabre, mais il ne voit pas lequel.

Il tourne en rond et il le sait. Tant qu’il ne peut pas deviner le prochain coup, il ne peut sauver personne et c’est qui le fait enrager. Le tueur ne commet pas d’erreur, il semble au courant des expertises médico-légal, c’est peut être cela sa faille. Bien sur ! Il a comme un éclair de génie, le meurtrier est soit docteur, voir flic ! Oui ce qui fait qu’il n’en sait toujours pas plus, mais il se demande une chose, il ferait un suspect idéal…un suspect trop idéal. Même pour lui. Il doit en avoir le cœur.

Lentement, Bruce remonte les escaliers menant à une armoire dans son salon. Cachette pas très subtile mais qui irait cherchait dans le fond d’une vieille œuvre en bois ? Personne, bien évidemment…après de trop longs instants, Wayne arrive enfin dans la belle pièce entretenue par Alfred. Ah, que de souvenirs ici…son père, sa mère et lui…souvenirs hélas depuis longtemps morts…

« Monsieur ? »

Lentement, le docteur se tourne. De grosses gouttes de sueur suent sur son front. Il n’ose pas poser la question…il sait qu’il a parfois des insomnies, et il sait qu’avant la mort de ses parents il était très chrétien…Seigneur, pensa-t-il amusé en se rappelant que cela faisait plus de 15 ans qu’il n’avait plus dit ou pensé ce moment, faites que ça ne soit pas moi…

« Il y a un problème ?
- Euh Alfred…as-tu remarqué si j’étais bizarre ces derniers temps ?
- En dehors du fait de vous promener en collants et de vous amuser avec vos gadgets tous les soirs ?
- Oui.
- Et bien non, monsieur.
- Ok. Pas de sorties nocturnes quand je dors ?
- Vous voulez dire le peu d’heures où vous passez dans le somptueux lit que vous avez ?
- Oui. Alors ?
- Aucunement, monsieur. Je dors à côté de votre chambre et j’ai le sommeil très léger, vous ne sortez pas la nuit. Et sauf votre respect, vu vos folies, il n’est pas possible que vous en fassiez plus…
- Oui, merci Alfred… »

Comme toujours il a raison…pourtant Bruce ressemble beaucoup au tueur. Froid, implacable, inarrêtable, presque invincible…ils sont presque frères. Presque. Wayne ne tue pas lui, jamais il ne tuera…jamais !

« Alfred, je vais aller rendre une visite à un futur ami… »




Une heure plus tard. Encore une fois l’inspecteur Gordon travaille tard sur un dossier dont il sait très bien qu’il aboutira en non lieu. Il en a assez de se battre contre une hiérarchie, un système, une ville qui ne veulent que la perte des bons flics et la victoire des pourris et des criminels…il en a marre. Encore un peu et il serait prêt à accepter le fric de ces débiles pour avoir la paix…et puis, ça ferait du bien pour le bébé qui manque un peu de tout déjà…
Soudain, il entend un bruit derrière lui.

« Bonjour Inspecteur. »
Il a bien entendu la voix, mais il n’aperçoit rien de plus que l’éclat de deux yeux dans le noir.
Il, sort son arme et vise entre les deux points lumineux.
« Qui êtes-vous ?
- Je ne suis pas un ennemi, bien au contraire.
La voix est grave, mais elle ne ment pas, alors écoutant son instinct l’inspecteur baisse son arme.
- Vous êtes le truc qui fait peur à tout Chicago non ? Batman c’est ça.
- Oui, et nous avons une grosse énigme sur les bras n’est ce pas ?
- Les meurtres religieux, oui mon enquête piétine…
- Que vous ayez autant avancé est tout à votre honneur… mais vous savez qu’il va encore frapper n’est ce pas ?
- Oui, mais je ne comprends pas sa symbolique, il cherche à faire peur, cela me rappelle quelqu’un…
- Ce n’est pas moi, je vous rassure.
La forme se déplace est se met sous la lampe, ne laissant apparaître qu’une ombre de taille humaine.
- Je suis venu ici pour vous dire que j’arrêterais ce malade.
- Et en attendant je tricote ?
- Non, voici des preuves pour votre affaire contre Lichowski…
Un dossier atterrit sur sa table de travail, remplit de photo compromettante contre cet avocat du milieu.
- Merci…
Mais il n’y a déjà plus personne dans le bureau…

Il y avait quelqu’un qui pouvait l’aider. Helena Rosa Bertinelli était une de ses amies d’enfances. Elle avait choisit de se consacré à Dieu, et était devenu pasteur. Mais elle avait traversé un période difficile et n’a plus trouvé le réconfort dans la religion, alors elle était partie et maintenant elle était une libraire de vieux bouquins dans le vieux Chicago. Librairie ouverte 7 jours sur 7, elle se noyait dans le travail pour oublier quelque chose ou quelqu’un, il n’avait jamais su quoi.
Batman ne pouvait pas allait là bas, c’était Bruce Wayne qui irait voir son amie. Il entra dans le magasin, faisant tinter la petite clochette pendue à la porte. Tout semblait désert mais une chose attira son œil avertit. Une chaussure dépassée de derrière le comptoir….
Non, pas ça… pas encore…

Je m’éloigne de mon œuvre, je sens la douce brise du soir me caresser le visage. La nuit est belle. Soudain j’entends un cri. Pas celui d’un homme, ce hurlement évoque toute la haine, la peine et la violence d’un démon. Je suis celui qui évoque la peur, celui par qui passe sa colère. Mais aujourd’hui c’est moi qui ressens la terreur alors que je m’enfuis dans les rues de la ville du péché…

 
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