Urban Comics
  Cash #5
 

Histoire : Ban Wawe
Date de parution : Mars 2005


Il faisait beau ce jour-là, tandis que Cole Cash descendait tranquillement la petite rue calme le jour à Hell’s Kitchen, New York City. L’homme sifflotait, les mains dans les poches de son jeans délavé, sur qui une vieille chemise blanche tombait anarchiquement. Il arriva alors à la petite boutique d’électronique qu’il avait visité il y a plusieurs semaines, à sa sortie de prison. Que de choses s’étaient passées depuis…

Cole entra sans toquer. Le petit nain nommé Emp vint alors à sa rencontre, esquissa une sorte de sourire et descendit à nouveau dans la cave comme la première fois que Cash était venu ici. Ils arrivèrent alors à l’atelier de l’ami de l’ex-taulard, qui était en train de changer un Uzi en une sorte de…chose, Cash n’arrivant pas à trouver un nom pour la création de Jérémy, qui parla sans se retourner.

« Salut, Cole. Ça va ?
- Tranquille, et toi ?
- Pareil, je m’amuse comme tu vois.
- Tu fais quoi ?
- Je travaille un Uzi pour lui faire cracher plus de balles…
- Ok. J’te dérange ?
- Nan, ça va, j’en ai marre, j’arrête un peu. »

L’homme blond se releva alors de son établit, s’essuya un peu les mains avec un vieux chiffon sale et rouge traînant sur la paillasse. Il se tourna alors vers Cole en souriant.

« Que puis-je pour toi ?
- Il va me falloir plusieurs trucs dans les prochains temps, mon pote.
- Tu comptes enfin aller dire bonjour à Simeoni ?
- Oui.
- Tu as besoin de mecs ? J’peux t’en trouver pour pas cher…
- Non, pas de fusillades.
- Quoi ?
- Bah ouais.
- Merde, mais pourquoi ?
- Ce fils de pute m’a fait souffrir à mort, tous les matins je rêve de le flinguer, mais ça serait pas la solution. Il m’a tout prit : ma famille, Julia, mon honneur, tout. Mais le flinguer, ça changerait rien.
- Tu vas rien faire ?
- Est-ce que j’ai dis ça ?
- Non.
- Bien alors. J’ai dis que je voulais pas me venger, c’est vrai. Au début, je le voulais, mais j’veux pas m’abaisser à son niveau. Je vais rendre la justice par contre…
- Comment cela ?
- Simeoni m’a trahit, mais a aussi trahit les règles d’un bon capi. Il a trahit les préceptes de la mafia. Pour cela, je dois le neutraliser. Et surtout…
- Surtout ?
- Ben dernièrement j’ai écouté ses confessions en me faisant passer pour son prêtre favori et…
- Le padre était ok ?
- Je lui ai pas demandé son avis en le flinguant tandis qu’il mâtait des revues zoophiles, vieux. Et t’as finis de m’interrompre ?
- Ouais, désolé.
- Bon, et ben là-bas j’ai découvert que ce fils de pute était pédophile.
- Quoi ?
- T’as bien entendu. Tu connais l’attachement que j’ai aux gosses, j’vais pas laisser ce lourdaud s’en tirer. »

Jérémy ne dit plus rien. Il savait, en se souvenant le nombre de fois que Cole avait aidé les gamins à se débarrasser des dealers ou des connards qui les emmerdaient dans les parcs, que Cash aimait beaucoup les enfants. C’était sûrement dû au manque d’amour qu’il avait subit étant enfant, fils d’un père tueur à gages pour la mafia et d’une mère alcoolique. Il s’était juré de ne jamais faire subir cela à ses enfants, et c’était pour son enfant à naître qu’il avait accepté de faire une dernière mission avant de se retirer. Mais ce soir-là, Simeoni l’avait piégé et depuis son ami voulait à tout prix se venger. Et le génie en mécanique et informatique savait bien que derrière les belles paroles de justice de Cash se cachait une haine féroce, ainsi qu’une envie de vengeance encore plus forte…

« Pourquoi tu me fixes ainsi ?
- Pour rien, je réfléchissais. Tu as besoin de quoi ?
- J’ai déjà prévu la sentence pour Simeoni, mais il va me falloir du fric, des infos pour des chantages et quelques porte-flingues pour amadouer ceux de ce bâtard.
- Pourquoi tout cela ?
- Je te l’ai dis, je veux tout lui prendre comme moi il m’a tout prit.
- Ok. Tu as besoin de Halo ?
- Ton équipe d’intervention ? Oui, et pas qu’un peu ! Tu as qui en ce moment de libre ?
- Zanna, John et Reno.
- C’est des bons ?
- Zanna est une maîtresse en arts martiaux, John est un ex-marine et Reno est un ancien ninja.
- Ancien ninja ? Pourquoi il bosse pour une petite frappe de Hell’s Kitchen ?
- Petite frappe ? J’te rappelle que je fournis en équipement tout New York, vieux ! Mais bon, passons. Oui, Reno est un ancien ninja qui est partit de la Main…
- La Main ?
- Une organisation qu’il vaut mieux ne pas connaître, crois-moi. Donc il a fuit cette organisation quand il a vu que son Maître devenait trop dingue. Depuis, il s’est teint les cheveux en verts, s’est fait plein de piercings et bosse pour moi.
- Ok. Je les prends tous les trois, ils peuvent toujours m’aider. Il me faut aussi un petit arsenal, pas mal de fric et comme je te l’ai dis, des infos sur les membres de l’organisation du capi de Chicago.
- Tu auras tout cela dans deux semaines. Ça te va ?
- Parfait. Bon, je dois y aller. A plus, mon ami. »

Cash allait remonter l’escalier quand Jérémy l’appela fortement.

« Hey, Cole !
- Quoi ?
- Tu comptes me payer comment pour tout ça ? Tu me l’as pas dis… »

Cash esquissa un petit sourire sadique.

« Je suppose que Halo et la pègre de New York seraient ravis d’apprendre ce que tu faisais le soir, avec Josh, derrière l’école, non ? »

Cole n’attendit pas de réponse, et remonta, tandis que Jérémy fermait les yeux de dépit, conscient d’être manipulé par Cash. Mais bizarrement, il aimait cela : il retrouvait enfin le vrai Cole Cash, cela faisait longtemps…



Carlo Simeoni était chez lui, devant sa cheminée à fumer un vieux cigare cubain. Il faisait déjà nuit à Chicago tandis que le vieux capi de la mafia locale réfléchissait aux événements de la semaine passée. Et il avait peur. Oui, le vieil homme qui avait bâtit sa réputation et son territoire sur le sang et la peur éprouvait maintenant ce sentiment qu’il avait tant de fois lut sur le visage de ses ennemis avant de les envoyer ad padres.
Il avait peur d’un nom. Cole Cash. Cela rappelait beaucoup trop de souvenirs à Carlo. Dix ans déjà qu’il s’était débarrassé de ce petit con…dix ans déjà qu’il avait totalement assouvit son contrôle sur Chicago en mettant en taule Cash…Simeoni était sûr que le jeune homme n’avait jamais comprit pourquoi il avait fait cela…d’ailleurs, le capi le savait-il ? Plus vraiment, tout se mélangeait dans sa tête…

D’abord il était sortit de prison. Simeoni lui avait envoyé des hommes à lui pour lui faire peur, et cela avait apparemment marché. Mais le capi aurait dû savoir que c’était faux…ensuite, il y avait eu Zola qui était mort…Zola…son vieil ami, son confesseur…maintenant qu’il n’était plus de ce monde, Carlo n’arrivait plus bien à dormir la nuit…mais ce n’était pas seulement le fait qu’il ne pouvait plus se sentir responsable de ses gestes qui brouillait son sommeil…

Depuis quelques jours, des rumeurs comme quoi certains de ses hommes désertaient sa cause se faisaient de plus en plus insistantes…les lieutenants de Carlo n’avaient rien entendus, mais ils avaient peut-être déjà été rachetés…Simeoni commençait à devenir paranoïaque, il n’avait plus confiance en personne sauf Carla, sa fille, et Giancarlo et Carlito, ses deux fils jumeaux de 25 ans…

Soudain, alors qu’il pensait aux différents meurtres qu’il devrait faire pour retrouver et réaffirmer son pouvoir sur ses troupes, sa fille apparut à la porte du salon. Elle était si belle, comme sa regrettée mère, pensa Carlo. Il lui fit signe d’approcher tandis que tous ses soucis s’envolaient. Il était si bien avec sa fille adorée, fille qui ignorait tout des activités de son père, qu’elle croyait rentier.

« Bonsoir, Carla.
- Bonsoir, père.
- Comment vas-tu ce soir, mon enfant ?
- Bien, et vous ?
- Je suis toujours heureux quand je te vois, ma chérie.
- Merci, père.
- Que puis-je pour toi ? Tu viens rarement me voir dans mes méditations pour rien…
- Je vous dérange, père ? Je puis repasser plus tard…
- Non, reste. Mais dis-moi ce que tu me veux.
- Et bien…c’est assez dur à dire, père…
- Dis-moi tout. Je suis ton père, ne l’oublie pas.
- Et bien…en fait…je…j’ai rencontré quelqu’un…que je voudrais vous présenter…
- Une nouvelle amie ? Je suis toujours heureux de rencontrer tes amies, tu le sais… »

Carlo se rappela alors le nombre de jeunes pucelles qu’il avait rendu femmes après les avoir rencontré avec l’aide de sa fille. Un large sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il sentait poindre une érection.
« Euh non, père…c’est un homme…je…je crois que j’en suis tombé amoureuse… »

Simeoni débanda alors de suite. Un homme ? Amoureuse ? Sa fille ? Son univers basculait un peu plus dans l’horreur…il avait toujours cru qu’il pourrait protéger son enfant de l’amour pour la garder auprès de lui…et voila qu’un jeune coq voulait lui enlever sa chaire ? La rage commençait à poindre en lui…

« Comment s’appelle-t-il ?
- Hal. Hal Secco. Je l’ai rencontré en cours, il est très charmant. Je pense l’inviter bientôt à dîner pour que vous le rencontriez…
- Bonne idée. Tu l’inviteras demain soir, mon enfant. Et maintenant, laisse-moi seul, je dois méditer.
- Merci, père ! A plus tard. »

Carla embrassa son père sur la joue avant de sortir de la pièce, heureuse et rassurée. Carlo, lui, était aussi heureux, mais pas pour les mêmes raisons. Demain soir, il pourrait observer son ennemi, le jauger et l’écraser comme une mouche...

 
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