Urban Comics
  Daredevil #14 : Demon interieur
 
Auteur : Diablo
Date de parution : Juillet 2005

Rosie rentre seule chez elle. Sa mère lui a dit qu’elle était assez grande pour faire le trajet de la maison jusqu’à l'école. Alors Rosie parcoure le sourire aux lèvres les rues qui la séparent de l’établissement scolaire. Les passants sourient eux aussi de voir une petite aussi jolie. Et puis un monsieur demande à la jeune fille comment elle s’appelle. Bien sur Rosie ne répond pas, sa maman lui a bien dit de ne jamais parler au inconnus surtout ici. Mais le monsieur est gentil, il lui demande si elle veut monter dans voiture pour aller plus vite. Rosie hésite, c’est vrai que c’est tentant, mais elle refuse, sa mère risque de la gronder. Alors le monsieur s’énerve et lorsqu’elle crie, elle se rend compte qu’elle est toute seule face à l’homme dont la figure fait si peur maintenant, les traits sont déformés par la folie. Il la prend par le bras et serre fort, si fort, Il l’entraîne dans une ruelle sombre, elle crie, elle pleure mais ici personne n’entend rien.


Le souvenir de sa mort l’obsède. Il était son maître, son mentor. Mais Stick est mort et aucun cimetière n’abrite son corps, l’ordre auquel il appartient s’est chargé du corps. Matt n’a nulle part où célébrer sa mémoire alors il pleure lorsqu’il court sur les toits de New York. Elektra a faillit y passer aussi. Tout se précipite autour de lui. Parfois il se sent piégé. Tout semblé aller de travers, trop de chose tourne mal dans une vie. Et pour lui on dirait qu’elles s’étaient données rendez-vous ces dernières semaines. Il sait qu’il devrait traquer le gars qui a tué son maître ou aider Ben, mais il doit faire passer tous ça après les innocents qui vivent encore en enfer.
C’est complètement exténué que Matt rentre dans la boulangerie des Herbert. Il s’était encore entraîné ce matin, plus pour ne penser à rien que pour garder la forme. Il pose son sac de sport à côté de lui, laissant à l’intérieur sa seconde moitié, la légende urbaine, Daredevil. Il se laisse guider par Martha, buvant son café en silence, écoutant les potins du quartier raconté par Mme Chyle. Puis Hans vient le voir, son cœur battait un peu plus vite, il voulait lui poser une question.
« Dis-moi Matthew, avec Martha on pense louer la chambre au-dessus de la boulangerie. Et on sait que tu cherche un coin ou vivre, alors si ça te tente…
- Ce serait avec plaisir !
Sa réponse est pleine de joie, il va pouvoir devenir indépendant et cela lui fait presque oublier la tristesse de sa vie. C’est donc avec le sourire qu’il sort dans la rue. Puis il entend une sirène, une femme pleurer, et il s’engouffre dans une ruelle sombre afin de se changer en démon.
C’est Mme Withermans qui pleure, elle vient d’être prévenu que son bébé a disparut sur le chemin de l’école, que la police recherche partout mais qu’ils n’ont aucune piste. Plus haut sur le rebord du toit un visage de porcelaine observe la scène. Sous le masque un adolescent serre les dents, quelqu’un s’en est pris à un enfant de son quartier. Ce quelqu’un va payer.

La nuit a envahi le quartier de Hell’s Kitchen. Matt se tient seul sur le toit d’un immeuble désaffecté transformé en squatte. Une petite fille a disparut alors il traque le monstre qui a fait ça. Il doit se calmer car il connaît la victime, c’est la petite Rosie qui aime déjeuner chez les Herbert. La seule chose qui reste de Rosie Whitermans c’est un de ses chouchous qu’il a trouvé grâce à son odorat dans une impasse… Il le tient dans sa main, l’odeur de son shampoing à la pêche commence à s’évaporer mais Daredevil est arrivé à destination. De l’autre côté il entend un petit cœur battre. Bien elle est encore vivante se dit-il. Il se demande s’il est soulagé pour le kidnappeur ou la fille ?
Au bruit la petite est attachée à un radiateur, le cliquetis des menottes sur l’acier ne trompe pas. Quelque chose l’empêche de respirer, sûrement un bâillon. Son agresseur est dans la salle de bain, odeur de mousse à raser, de sueur. Le cœur est tranquille, la respiration aussi.
Matt doit lui se calmer, oublier les crimes, ne pas transgresser la loi, juste rendre une fille à sa mère et le fils de pute en prison… il s’est renseigné le gars s’appelle Calvin Zabo, il vit seul et normalement il est très gentil selon sa vieille voisine. Il suffit d’une fois…
Il vérifie que la petite ne court aucun danger et il s’élance vers le réverbère tout proche. Il n’y reste que le temps d’un souffle, il tournoie autour et fonce les pieds en avant vers la vitre de la salle de bain. La vitre se brise, le cœur en face manque un battement. Le démon est maintenant accroupit, les éclats de vitres autour de lui, un bâton dans la main.
« Tu as le droit de garder le silence, rien de ce que tu diras ne te sauvera de moi… »
L’homme en face de lui à peur, son rasoir tombe par terre, son cœur s’accélère, sa respiration devient saccadé.
- Bien, je vois que tu as compris, maintenant couche-toi !
Obéissante sa proie s’allonge sur le tapis de bain. Une fois qu’il l’attachée avec une serviette, Matt fonce voir la petite. Une odeur salée, sûrement des larmes, il lui enlève le scotch qui était collé sur sa bouche.
- Vous allez me faire du mal ?
La petite tremble de peur. Le masque japonais doit pas aidé à le faire passer pour un gentil. Alors il prend sa voix la plus douce pour répondre.
- Non, tout va bien, tu va bientôt revoir ta maman.
Tout le stress, la panique, tout ça quitte la petite fille qui s’endort épuisé par les évènements dans les bras de son sauveur. Etonné Matt va la déposer dans le lit non loin. Puis il essaye de trouver le téléphone afin de prévenir la police. Mais quelque chose le fait s’arrêté. Le cœur de son prisonnier s’emballe. Il commence à parler. A délirer plus.
- Non ! Ne le laissait plus sortir… tais-toi! … Non ! Aaaaarrrrrrggggggghhhh !!!!
En ouvrant la porte de la salle de bain une chose frappe Matt : les battements de cœur du prisonnier. Il n’était plus le même. La respiration avait changé, et la voix qui s’adressa à lui idem.
- Détache-moi espèce de connard !
- Tu es fou… reste tranquille ou…
La menace reste en suspens et dans le silence s’installe un bruit de tissu déchiré, la serviette qui retenait le forcené venait de céder. En une fraction de seconde il fut sur ses pattes et il passa le reste de sa seconde à insulter Daredevil. Celui-ci un bâton dans chaque main se préparé à remettre le couvert avec le type tout malingre devant lui. Mais il n’eut le temps de rien car le type censé ne durer qu’un round chargea et évita ses armes avant de lui envoyer son poing dans l’estomac. Un goût de bile dans la bouche, le souffle coupé. OK ce mec est bon, il faut se concentrer et le démolir rapidement. Il était pour l’instant au sol et l’autre brute lui serre le cou. Le sang afflue vers sa tête, mais dans un geste rapide il pose ses mains sur les coudes de son agresseur, ce qui lui fait relâcher sa prise. Un coup de pied bien placé et les deux hommes peuvent se redresser face à face.
- Calvin ! Arrête tout de suite ! Rends-toi ! C’est le mieux !
- Je ne me rendrais pas. Et je ne suis pas Calvin.
L’homme en face de lui ne ment pas. L’odeur reste la même le gars doit être fou. La surprise que provoque cette phrase sur Matt fait baisser sa vigilance et son ennemi en profite pour foncer une fois de plus sur lui. Le combat est âpre. Les coups pleuvent, le sang gicle, les bâtons du Diable font un bruit sourd en heurtant à plusieurs reprise le crane de l’aliéné, mais il ne semble ressentir aucune douleur. Au contraire on dirait que ça le galvanise. À côté d’eux la petite pleure, il faut en terminer pense Daredevil, il faut que cela cesse. Puisque le taper ne fonctionne pas peut-être qu’il faut essayer autre chose.
- Si tu n’es pas Calvin alors qui es-tu ?
Aucune réponse si ce n’est un cri rauque et un dernier assaut. Matt esquive les premières frappe mais soudain un poing vient heurter son menton le propulsant à terre complètement dans les vapes. Puis une main le prend par la gorge et le soulève comme si de rien n’était.
- Tu veux savoir qui je suis, démon ? Je suis ton cauchemar, je suis Hyde !
 
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