Urban Comics
  Daredevil #15 : Demons et paradis
 

Auteur : Diablo
Date de parution : Août 2005

La main qui enserré sa gorge lui faisait mal. Les doigts s’enfoncé dans sa carotide. L’air commence à manquer, son sang n’irrigue plus assez son cerveau. Si ça continue il va mourir…
Boum, boum, boum…
Il entend son cœur battre, il y a aussi Hyde qui lui parle. Hyde la seconde personnalité de Calvin Zabo, pourquoi il avait pas compris avant ? Avant quand il regardait un policier il savait à l’avance quand ce genre de truc allait arriver, faut croire que dans la vraie vie c’est plus dur.
Boum, boum, boum…
Il n’arrive pas à se concentrer, Hyde dit quelque chose, il parle de sang, de torture…
Boum, boum, boum…
Une seconde, ce n’est pas son cœur. C’est un cœur d’enfant… le cœur de Rosie, Rosie qui est à côté, Rosie qui risque le pire depuis que Hyde a pris la place de Calvin. Il faut qu’il se batte, il faut qu’il sauve la petite fille. Quelque chose grandit en lui, une force immense le submerge, l’adrénaline coule dans ses veines. Il prend le bras qui le soulève de terre. Il sent les muscle de Hyde, il sent le pouls de ce monstre. Il voit la scène dans sa tête. Il sait comment agir alors il le fait.
Il brise à deux mains le coude de Hyde car il le faut, Il lui décroche un coup de genou dans le menton car Rosie doit vivre. Il continue à taper jusqu’à ce qu’il n’entende plus qu’un souffle d’homme évanouit.
Alors seulement Matt s’assoit et pose sa tête sur le mur de la salle de bain. Il sent une odeur de peur, l’enfant dans la pièce à côté pleure. Ça n’a pas été une bonne journée pour elle, ni pour lui d’ailleurs, mais maintenant ça ira. Ça ira… une seconde. Des odeurs viennent lui chatouiller les narines. Des odeurs d’enfants sur Hyde, pas seulement Rosie, mon dieu ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. A en juger par les parfums et leur intensité d’autres gosses se trouvent quelque part. Il faut qu’il se dépêche, il ne doit pas faillir, trop d’innocents dépendent de lui, tant de vies…
Il se relève avec difficultés. Ce salaud lui a brisé une cote ou deux. Ne pas penser à la douleur, penser aux gosses. En titubant il se dirige vers la petite Rosie. Elle pleure, elle veut sa maman. Il s’oriente vers les sanglots étranglés et s’assoit doucement à côté d’elle.
« Dit moi Rosie… est-ce que tu sais où le méchant monsieur devait t’amener ?
- Il parlait pas beaucoup, il a eu un coup de téléphone. Mais j’ai pas bien compris.
- C’est pas grave petite. Tu as été très forte. Tu sais te servir d’un téléphone ?
- Oui…

Une demi-heure plus tard la police est sur les lieux. Daredevil est en face il écoute les flics faire des observations, se demander qui a put démolir le suspect, qui est le démon dont parle la victime, mais surtout la signification de ce qui a été écrit sur le mur. Avec du sang humain…
Mais il doit y aller.
Il se pose sur un toit quelconque et écoute. Il doit entendre quelque chose, une piste, pour sauver les enfants. Il entend tout le malheur du monde. Un couple qui s’engueule, un homme ivre, une pute faisant le trottoir. Il n’en peut plus. Il ne plus rien entendre. Mais il le faut. Un bébé qui pleure, des bruits d’amour, un groupe de jeune qui roule musique à fond, un mac mécontent. Une seconde. Le mac parle de gosses ! Il est énervé car il n’a pas été livré. Bien, ce qui va de lui arriver ne risque pas de lui plaire…
Johnny n’aimait pas ça. Zabo aurait du être là depuis longtemps bordel ! Ce taré doit encore être chez son psy, connard va ! Tant pis il est tard alors Johnny rentre vite dans son hôtel à pute. Ic il se sent en sécurité depuis que tous ses dealers se sont fait tabasser par un démon. En y pensant il porte la main à la croix qu’il porte autour du cou. Après les araignées, les faucons, voilà que les démons essayait de faire justice. Petit il regardait avec admiration les exploits de Spiderman et d’Hawkeye. Aujourd’hui le monde à changer et lui encore plus. Alors il prie aujourd’hui pour que le démon ne s’intéresse jamais à lui… trop tard…

D’un coup l’immeuble est plongé dans le noir.
« Putain ! Encore les plombs qui sautent ! Il va m’entendre le gars qui m’a réparé ça…
- Pourquoi tu as peur du noir ?
Il ne connaît pas cette voix, on dirait que c’est l’enfer en personne qui s’adresse à lui. Il cherche autour de lui mais ses yeux ne voient rien. Soudain sa main trouve la porte, considérant que la voix ne lui veut pas du bien il ouvre grand la porte et détale plus vite que le vent. Il court, court encore. Soudain il se retrouve dans le petit parc, la journée les gens s’y amuse, la nuit les arbres semblent se resserré autour de lui. Quand les branches bougent son cœur fait un bond, puis la voix revient, plus dure, plus près aussi.
- On pense m’échapper ?
Il est tout autour, les yeux du mac ne voient que différentes teintes de gris. Chaque tronc est un ennemi, chaque feuille un œil qui l’observe, le juge.
Le souffle démoniaque se rapproche, on jurerait qu’il est tout autour de lui. Il voit sa silhouette partout, la voix continue de lui parler, on dirait presque que cela l’amuse.
- On aime jouer ave les gosses Johnny ? Ou c’est juste un bizness ? Tu sais que je déteste les pourritures comme toi. Toi et les tiens détruisaient les efforts de ce quartier pour survivre et redresser la tête. Pour tout cela tu vas souffrir petit homme, tu vas souffrir je le jure…
Daredevil a essayé, il a vraiment essayé de ne pas se laissé emporté. Il a attrapé ce sale maquereau et lui a fait cracher tout ce qu’il savait. Tout. Il a essayé de ne pas l’abîmer, de ne pas recommencer ça. Il a presque réussit. Puis il l’a balancé dans la salle à manger d’Hyde, au pied de la police. Cette enflure a imploré leur protection, qu’il dirait tout ce qu’il savait, que d’autres enfants se trouvaient sur les docks…

En face Matt se dit qu’il doit rentrer à l’appart se laver les mains…

Les journaux en ont fait leur une, et c’est en déjeunant qu’Elektra lit Howard the Duck et découvre ce que son protecteur a écrit sur les murs de son sauvetage de la petite Whitermans.
« Hors de mon quartier » c’est tout, mais les gangs et tous les pourris d’Hell’s Kitchen doivent en faire dans leurs frocs. Tant mieux, se disait la jeune fille, au moins on va pouvoir respirer un peu dans le quartier. Elle veut annoncer la nouvelle à Matt mais il est partit tôt. Il veut déménager chez les Herbert, alors il est allé visiter son futur chez lui. Ça lui fait mal, mais il doit vivre sa vie et pas rester avec elle comme un bébé qu’elle peut surveiller.

L’appart est tout simplement merveilleux. Bien sur il n’est pas grand. Les murs sous ses doigts s’effritent. Le lit est dur, la salle de bain connaît quelques problèmes. Mais pour la première fois depuis que son père est mort il se sent chez lui. Il pose son sac dans un coin. Il n’a pas beaucoup d’affaire, le plus gros est déjà là. Il se plante devant la fenêtre et hume le quartier. Son quartier, ses odeurs, ses sons. Plus toutes ses couleurs qu’il ne voit pas, ses visages qu’il ne reconnaît pas. Mais aussi sa crasse, sa vermine.
Il a du travail, mais il sait que ça en vaut la peine, qu’il n’a pas le droit d’abandonner. Il a entendu dire que la petite Rosie va bien, qu’elle se remet doucement. Qu’une dizaine d’enfants on soit retrouvé leurs parents, soit avait été placé par les services sociaux. Mais aussi que Zabo et l’autre mac n’était pas la tête pensante, que quelqu’un d’autre tirait les ficelles, que celui la n’était pas dans les mains de la justice. Et cette pensée le fait enragé.
Alors pour se calmer il descend. Il sent l’odeur du pain, du chocolat, de la farine. Et un parfum troublant, quelque chose qu’il n’arrive pas à déchiffrer. Il s’avance vers la source, l’odeur l’enivre, il est en mode automatique. Il trébuche sur une table. Un rire éclate pas loin, puis une main vient se poser sur la sienne.
« De l’aide monsieur ?
La voix est douce, alors il relève la tête et sourit. C’est elle la source du parfum, la source de sa confusion.
- Non, merci ça ira… Mademoiselle… ?
- Karen, Karen Page.

De l’autre côté de la rue se tient Elektra. Elle a encore son journal dans la main, elle pensait faire une surprise à Matt. Mais elle reste interdite devant ce qui se passe dans cette boulangerie. Elle pensait quoi ? Qu’il allait rester vierge et pur pendant encore 10 ans ? Il était temps de se réveiller, la vie c’est pas un film ou le héros se rend compte que sa meilleure amie est amoureuse de lui depuis toujours. Non dans la réalité il trouve l’amour de son côté et elle devrait peut-être essayait aussi…

 
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