Urban Comics
  FF #2 : Point de convergence (2)
 

Auteur : SteF & Bakusan
Date de parution : Septembre 2007

John Miller n’en revenait pas. Hier, il avait failli mourir. Mais il lui était arrivé quelque chose de prodigieux. Comme s'il pouvait arriver quoique ce soit de prodigieux à un jeune lycéen comme lui, me direz-vous. Lui, il n’en revenait pas, mais cela s’était pourtant bien produit. Il se voyait encore être percuté de plein fouet par cette balle de revolver. Pourtant, il n’avait rien demandé. Il s’était juste contenté d’être là au mauvais moment… au mauvais endroit. Il y avait moins de 24 h, il était encore un jeune adolescent, un adolescent de 16 ans qui rentrait de l’école. En passant devant une banque dans laquelle se déroulait un hold-up, il avait entendu un coup de feu. Puis il avait eu mal. Il s’était écroulé au sol, touché par une balle perdue.


Alors qu’il agonisait, il avait sentit des picotements le parcourir de part en part. Puis il avait entendu un chuchotement qui lui dit qu’il serait désormais The Ant, le réceptacle du dieu Fourmi.
Il s'était alors relevé d’un bond. Une espèce de nuée de fourmis rouges recouvrait son corps. Puis elles se mirent à fondre pour former un costume rouge. De rage, il se précipita dans la banque. Un des lascars le vit, mais n’eut pas le temps de réagir. Ce jour-là, c’est lui qui arrêta le hold-up. Pour cet amérindien, ces pouvoirs étaient une bénédiction et une malédiction à la fois.

Aujourd’hui, il avait décidé de tester ses nouveaux pouvoirs au lieu d’aller à l’école. Il s’était rendu compte qu’il pouvait faire des sauts prodigieux, il pouvait grimper aux mur, soulever cent fois son propre poids (ce qui équivalait à 7,5 tonnes), il pouvait aussi creuser d'énormes trous pour s’enterrer ou creuser des tunnels et il possédait une agilité surhumaine. Enfin, il s’était rendu compte qu’il pouvait éjecter un puissant acide par la paume de sa main et que les fourmis exécutaient tous ses ordres. C’est ce qu’il essayait de faire ce matin–là. Il voulait trouver le moyen de tirer de l’acide sans se brûler les doigts et il y arrivait de mieux en mieux. Il décida alors de s’amuser à sauter de toits en toits pour voir jusqu’où il pouvait aller.

Il se demandait comment expliquer ce qu'il lui arrivait à sa grande tante Maddy et comment utiliser ses nouvelles facultés, quand il avait entendit un bruit d’explosion.

"Ça vient de la BeneTech !"

En plein saut, il rebondit sur un mur d’hôtel et se mit à courir le long d’un autre mur. Quand il fut arrivé à quelques centimètres du sol, il se mit à creuser un tunnel jusqu’à la BeneTech et sortit en plein milieux d’une attaque. Un des murs avait explosé. Les employés courraient dans tout les sens. Une ombre noire était déjà là pour les aider. Il vit une femme courir vers une salle suivit de près par un vigile. Des ombres recouvertes de longues capes noires, bleues et vertes s’attaquaient à la BeneTech.
*****
Quelques heures plus tôt...

Ted Taylor, blond, 33 ans, beau gosse, était un habitué de ce qu'il venait de se passer. Sa dernière petite amie venait de le quitter en claquant la porte de sa maison. La raison de cette rupture? D'après Rose, Ted passait trop de temps enfermé dans son grenier transformé en laboratoire de recherches.
Ted ne lui en voulait pas de le quitter. Au contraire, il se demandait pourquoi elle n'était pas parti plus tôt. Ses précédentes conquêtes n'avaient pas tenu plus de deux mois. A l'exception de Karen (quatre mois) et, le record, Rose (huit mois). Mais ça n'était pas important. Bien sur, il avait aimé toutes ces filles, mais rien ne pouvait le détourner de ses recherches.

Ted était freelance pour des entreprises travaillant dans l'électronique. Une entreprise lui commandait un projet, il le lui fournissait dans les meilleurs délais. Et là, il était sur un gros projet.

Il ramassa tranquillement le pot de fleur façon puzzle que Rose avait "accidentellement" fait tomber, avant de retourner dans la seule pièce de la maison où il se sentait bien : le grenier. Grenier où était entreposé une grande table en bois, sur laquelle se trouvait une espèce de bras en fer. Mais de plus près, on se rendait compte que c'était plus le bras d'une armure, d'où quelques fils sortaient. Ted se posta au dessus du bras métallique, et commença à bidouiller les fils. Il resta ainsi deux bonnes heures. Puis finalement :

-Ça y est! dit-il en posant le petit tournevis. Ça devrait fonctionner!

Puis il glissa son bras droit dans l'armure. Il bougea les doigts, tourna le poignet et plia le coude pour vérifier la maniabilité. Aucun problème.
"Jusque là, c'est bon."

Enfin, il attrapa un marteau qui traînait sur le sol. Il serra à peine la tête de l'outil, mais déjà il vit l'acier se déformer.

"C'est parfait! Luthor sera ravi!"
*****
Une demie heure plus tard, après s'être informé par téléphone si son patron du moment pouvait le recevoir, Ted mettait une grosse malle dans le coffre de sa voiture. Mais la malle empêchait de refermer le coffre. Il dut donc relier le coffre au pare-chocs arrière à l'aide d'une corde pour le tenir fermer le plus possible. Une fois assuré qu'il ne perdrait par sa précieuse malle, il se mit en route et alluma son autoradio.

"...bonjour à vous qui nous écoutez derrière votre poste. Ce jour ou plutôt celui d’hier est marqué par la mort de Marilyne Monroe..."

Ted changea de station et tomba sur une chanson d'un nouveau groupe appelé "The Rolling Stones".
Au bout de dix minutes, il se trouva dans un embouteillage. Heureusement qu'il avait entendu qu'il y avait des bouchons sur le trajet. C'était pourquoi il était parti en avance, pour être certain de ne pas arriver en retard. Bien sur, il aurait pu tenter de les contourner, mais Ted était l'une des rares personnes à apprécier ce genre de situation. Il aimait observer les gens s'énerver au volant de leurs voitures, à l'instar de ce type noir dans sa vieille Escorte qui klaxonnait comme un dément, imitant ainsi la meute de voitures devant lui.

Après une bonne heure de ce spectacle, Ted garait sa voiture devant l'un des plus grands bâtiments de New York : le siège de la BeneTech. Cette société se voulait d'être à la pointe du progrès : électronique, médicale, robotique... Des dizaines d'étages et des centaines de labos consacrés à rendre l'avenir des hommes meilleur.

Ted sortit de son véhicule et alla vers son coffre. Il retira la corde et agrippa sa grosse malle. Il fallut bien cinq minutes au jeune homme avant de réussir à la sortir et la poser sur le trottoir. Puis, traînant sa malle à roulette, il alla se présenter à l'accueil de la BeneTech.

-Bonjour, j'ai rendez-vous avec Monsieur Luthor.
-Monsieur Taylor... dit une voix masculine derrière Ted.

Ce dernier se retourna et se trouva devant un homme d'une cinquantaine d'années avec les cheveux châtains et courts. Lucas Luthor tendit une main que Ted saisit.

-Je suis navré, poursuivit le président de la BeneTech, je crains que ma secrétaire ne vous ait fait venir pour rien. L'un de vos concurrent m'as déjà remit des prototypes de membres robotisés il y a de cela moins d'une heure...
-Quoi? s'exclama Ted. Vous aviez mit plusieurs personnes sur le projet?
-Vous devriez être habitué à ce genre de pratique...
-Mais... Qui est-ce?
-Quelle importance?

Luthor jeta alors un oeil à sa montre médaille dont la chaîne dépassait de la poche de sa poitrine.

-11h05! Si vous voulez bien m'excuser, j'ai rendez-vous avec une charmante avocate. Je vous recontacterai si nous avons à nouveau besoin de vos services. Vous recevrez votre chèque dans quelques jours. Au revoir."

Ted resta planté là, regardant Lucas Luthor s'éloigner et se faire rentrer dedans par un vigile noir et balèze, visiblement très pressé. Les deux hommes restèrent échanger quelques mots, puis chacun reprit son chemin, Luthor se tenant le bras.

"Vous voulez un café? demanda avec un sourire gêné l'hôtesse assise à l'accueil.
-Je... Non, je vous remercie. J'ai juste besoin de m'assoire quelques minutes."

Ted alla prendre place sur une chaise mise à disposition des visiteurs, gardant la malle à ses pieds. Six mois! Il avait passé six mois à travailler sur la commande de Luthor! Et pourquoi? Un chèque de dédommagement de 157 dollars. Alors que si son prototype avait été produit en série par la BeneTech, il aurait empoché bien plus. Il avait perdu six mois de sa vie pour 157 dollars. Il avait perdu Rose pour 157 dollars. Depuis qu'il était freelance, il s'était de plus en plus isolé de sa famille et de ses amis. Son travail le bouffait littéralement. Il fallait que ça change. Il fallait...

Le jeune génie ne pu pousser plus loin ses réflexions. Une violente explosion retentit dans le hall, suivie par de la poussière empêchant Ted de voir ce qu'il se passait. Puis, la poussière se dissipant, il distingua un trou immense dans un mur situé à plusieurs mètres en face de lui. Quelques secondes plus tard, un homme portant un costume et une cape noirs, ainsi qu'une cagoule blanche représentant une tête de mort, pénétrait dans la BeneTech par le trou dans le mur. Il fut immédiatement imité par des dizaines de personnes portant d'étranges tuniques à capuche bleues, noires ou vertes. Les employés, paniqués, couraient dans tout les sens, à l'image d'une fourmilière dans laquelle on aurait donné un coup de pied.

Puis le regard de Ted fut attiré par le sol, au milieu du hall. Il vit avec étonnement les dalles de carrelage bouger, et subitement, un poing recouvert d'un gant rouge explosa les dalles. Puis une tête s'encastra dans le trou qui avait été formé dans le sol. L'étrange individu possédait un masque rouge et des antennes au niveau des oreilles.

Mais le jeune inventeur ne resta pas plus longtemps observer la cohue. Il agrippa sa malle et se précipita vers un ascenseur qui se trouvait non loin de lui. Il s'y engouffra et appuya sur le bouton du douzième étage. Pourquoi celui la? Tout simplement parce que le douze était son chiffre porte-bonheur. Enfin, pas ce jour-là, car au moment où les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Ted se trouva nez à nez avec six individus portant des tuniques à l'image des personnes du rez-de-chaussée.

"Je crois que je vais changer de numéro fétiche" murmura Ted en se cachant derrière sa grosse malle, alors que les espèces de moines s'approchaient lentement de lui.

 
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