Urban Comics
  Hawkeye #8
 
Auteur : Zauriel
Date de parution : Juillet 2005

Le petit garçon entrait dans une grande salle. Une salle remplie de trophées, d’armes, de souvenirs, de reliques. Le petit garçon n’a pas le droit d’être ici. Il sait que sa mère lui a interdit l’accès de cette salle. Mais que dire à un gamin poussé par la curiosité pour l’empêcher de braver l’autorité. Dans un tube qui semble tout droit sortir du film Alien, une grande épée noire est suspendue. Une épée d’où semble sortir des murmures inquiétants. La fascination s’empare du petit garçon. Il tend la main et appuie sur le bouton qui offre ce mystérieux coffre transparent. L’épée est belle, l’épée lui parle. Elle lui dit qu’elle l’aime, qu’elle pourra remplacer son père dans son cœur meurtri par le deuil encore récent. Sa mère intervient. Trop tard. Le gamin a déjà touché la garde de l’épée et un éclat de rire sinistre sort de nulle part. Un vent se lève dans la pièce. La mère sort un médaillon de son corsage. Elle crie au démon de s’en aller, appelant tous les saints, comme le lui a appris son mari, le preux chevalier. La tornade disparaît, et le petit garçon tombe en pleurs dans les bras de sa mère. La femme le console. Mais elle sait que la famille Withman est maudite. Et qu’un jour, l’épée lui enlèvera son fils comme elle lui a enlevé l’homme qu’elle aimait.

Des années plus tard.

Clint, ou plutôt Hawkeye dans son costume, arpentait les toits. Bientôt, il fut rendu à l’adresse qu’il cherchait depuis un petit bout de temps. Un entrepôt. Un gigantesque entrepôt. Clint sauta sur le toit transparent et observa l’activité étrange qui se déroulait sous ses pieds. Il semblait se dérouler une cérémonie d’un type louche. Une foule de gens, habillées en noir de la tête aux pieds, était agenouillé devant un autel où Gyrich, habillé lui d’un costume de cérémonie sorti tout droit d’un film d’héroic fantasy, psalmodiait un discours haineux.
« Mes frères. Aujourd’hui encore, vous êtes là. Aujourd’hui encore vous répondez à l’appel de notre maître. Qui reste prisonnier. Notre maître Jergi Zadh que les anciens Dieux craignaient. Jergi Zadh la flamme vivante, celle qui fait de nous ce que nous sommes vraiment, des conquérants, des guerriers, et non des citoyens de cette société pourrissante et méprisable. Chaque jour, nous sommes plus nombreux. Chaque jour, les déchus rejoignent nos rangs pour marcher sur le monde. Mais il est encore trop tôt. Il nous faut encore attendre, et provoquer des tumultes dans ce soit disant-ordre. Leurs lois ne nous concernent pas. Nous sommes les loups de Jergi Zadh, la Main Noire. Et bientôt, mes frères, bientôt, nous serons des dieux. »
Clint esquissa un sourire. Gyrich ne pensait pas un mot de ce qu’il disait. Ses yeux restaient lucides et parcourraient l’assemblée avec mépris. Mais cette assemblée était plongé dans un tel état d’extase que rien ne pouvait la déranger. Les adeptes mirent tous la main à leur poche et retirèrent des liasses de gros billet qu’ils jetèrent sur l’autel avec des cris de liesse. Gyrich les remercia et ne bougea même pas pour les ramasser. Clint aperçut alors sa famille. Sa famille. Les siens. Alors qu’ils étaient en captivité dans une cage énorme, Lou et Tania en pleurs, Max les yeux tuméfiés, Clint ressentit de la joie. Pour la première fois de sa vie depuis bien longtemps, il savait qu’il appartenait à quelque chose, à un groupe. Une famille. Mais assez tergiversé. A l’aide d’une pointe de ses flèche, il ouvrit le toit de verre. Il avait eu la bonne idée d’innover un peu. Les flèches de son père étaient pratiques, mais ne possédaient qu’une seule fonction. Il avait eu l’idée d’adapter ses flèches à un monde urbain. Se trouvaient donc dans son carquois des flèches traditionnelles mais aussi des flèches grappin, des flèches boomerang et des flèches magnétiques. Il se laissa descende le long du mur, doucement et silencieusement. Les cinglés en noir ne l’avaient pas repérés. Gyrich restait dans une pose de héros de l’Antiquité sur la scène. La cage, suspendue, était située quelques mètres sur sa droite. Il se faufila entre les caisses entreposées là et arriva devant la cage en question. Tania et Lou s’étaient endormies d’épuisement. Max, lui, serrait les barreaux à s’en casser les phalanges. Il n’aperçut pas tout de suite son fils qui crochetait la serrure.
« Papa, arrête de faire du bruit . »
Max cessa tout de suite de secouer les barreaux. Il pencha la tête et reconnu celui qui portait son ancien costume.
« Clint ! Qu’est ce que tu fais là ?
- A ton avis ? Je vous sauve la mise.
-On te croyait mort. Je croyais qu’on t’avait perdu…
-Vous vous trompiez. Mais ce n’est pas plus mal de me savoir vivant non ? »
Max sourit à son fils. Le cadenas lâcha. Ils réveillèrent doucement Tania et la petite. Elle eut un mouvement de recul devant l’homme masqué mais un sourire chaleureux vint illuminer son visage quand elle le reconnut. Il la fit descendre et les fit partir. Cela marchait presque trop bien. Clint sentait son sang qui battait à ses tempes furieusement et il crut que sa tête allait exploser jusqu’à ce qu’ils sortent. Ils les regardèrent partir dans la nuit. Il avait éliminé les risques de son jeu, il pouvait maintenant achever la partie.
 
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