Urban Comics
  Howard The Duck #3 : Avis de recherche
 
Auteurs : Nicoalk13 & Dax
Date de parution :
 

Extrait de l’article de Ben Urich, quatorzième page de Howard The Duck numéro 182 daté du 10/11/2004 :

Tous les membres du journal soutiennent la famille du journaliste Jessica Jones disparu lors de l’exercice de son travail le 9 novembre dernier, et leur adresse un message de soutient lors de cette épreuve. 31 jour après sa disparition, nous gardons toujours espoir de la retrouver saine et sauf. Si vous posséder quelques indices pour…

Extrait non conservé à l’impression.

Nous espérons que la police retrouvera le détenu Graves présumé coupable de cet enlèvement. Si vous apercevez cet homme, n’oubliez pas de prévenir aussitôt, car un jour vous pourriez être a notre place.


« Koff ! Koff ! » Putain de cigarette, elles me tueront un jour c’est sur. « Koff ! » Putain de froid aussi. Qui a eu l’idée de faire une conférence dehors par ce temps ? … Putain d’avocat ! Ça peut être que lui. Déjà qu’il défend tous les tocards de truands de cette ville, il s’amuse aussi à vouloir tuer les journalistes qui ne font que leur métier.
Je n’écoute pas son intervention pour la peine, Perry me fera un résumé plus tard. Enfin j’imagine déjà les pipeaux qu’il doit donner à manger à mes confrères : « Monsieur Graves n’a aucune implication dans l’enlèvement de la journaliste Jones du journal Howard The Duck. Je ne peux pas révéler où mon client se cache par secret professionnel… ». Il le sait, mais il ne le dira pas. Il sait ou ce terre ce connard, et qu’il tient Jessica mais il ne le dira pas. Je déteste les avocats, je crois que si un jour je me faisais accuser, à tord évidement, je refuserais de me faire représenter par un gars comme lui. En tout cas si un jour il y a un avocat éthique à Hell’s Kitchen, je retirerais mes propos. Ce n’est pas près d’arriver.

Je m’engouffre cinq minutes après dans le bistrot qui fait le coin du palais de justice. Comme la place est noire de monde, personne ne me remarquera avec lui et c’est un gros avantage. Il m’attend depuis une demi-heure, mais il savait que je ne lui poserais pas un lapin.
- Alors quoi de neuf docteur ? …Ah, non, toi t’es un sale journaliste c’est vrai.
Toujours la petite phrase pour être ni trop agréable, ni trop désagréable.
- Tu veux boire quelque chose, moi j’ai commandé un grand verre d’eau et des carottes râpées. Tu s’avais qu’on faisait les meilleurs carottes râpées de New York ici ?
- T’es le seul à en faire non ?
- Qu’est-ce t’es con… Tu en prendras ?
- Non, moi je prendrais un bon steak.
- Louise apporte un steak pour monsieur.
Louise était sa femme, un petit bout de femme pas plus grand que mon jean mais diablement jolie, une sorte de poupée Barbie minuscule. C’est marrant quand même, je me demande comment font ces lapins. Roger Rabbit a sa Jessica miss bimbo toons, et Bugs a Louise. La vie répare ses défaut je pense. Né avec un bec de lièvre au milieu du nez, de grandes oreilles, et des cheveux très clair, la nature s’était acharné lui valant le surnom de Bugs Bunny à la maternelle comme ce stupide lapin.
- Ca va sinon Bugs ? Tu as ce que je t’ai demandé ?
- Ne sois pas si pressé mon ami, mais tu dois savoir que ton information, beaucoup de gens la veulent. Mais comme tu es un ami, je te fais passer en priorité, et que je baisse mes prix…
- Tu sais que tu joue avec la vie d’un être humain !
- Et ca fait bien longtemps que je n’y crois plus, l’humanité m’ayant abandonné. Tu sais qu’un gars est rentré dans le resto l’autre jour pour annoncer la reprise de la chasse ?
- Je suis désolé David…
- Oh, ne le soit pas, je vie avec, d’autre non pas pu alors je me dois de ne pas faire attention a ces choses là, mais ne crois pas que je me moque, mais je ne vois pas pourquoi je ne me ferais pas un petit bénef’ sur une info, ou j’ai risqué ma peau.
David était un des seuls hommes que je ne méprisais pas, et je ne pouvais pas lui en vouloir, malgré son chantage. Il faudra juste monnayer légèrement l’info. La chose qui piquait ma curiosité était les autres acheteurs, car je ne concevais pas qu’une autre personne serait venue le trouver, et j’en déduisis sans doute une petite excentricité de sa part.
- Elle est vivante ?
- Je peux t’en assurer.
Voilà tout était dit, la seule chose qui m’inquiétait depuis des semaines, et je pouvais enfin en être rassuré.
- Tu en es sur ? Enfin je veux dire réellement sur ?
- Fois de lapin, je peux te le jurer. J’ai la patte très chanceuse. Mais mangeons maintenant, il n’y a pas pire que des carottes tièdes.
Louise venait de nous déposer nos deux assiettes en me décrochant un cordial bonjour et un gracieux sourire. Et je ne pu résister a penser a la chance qu’avait Bugs… euh je voulais dire David pour David Haller Junior. Sacré gars, une crème. Mais à la vision de mon assiette je me ravisais. Une sorte de steak, enfin qui n’avait que la forme d’un steak, trônait au milieu de l’assiette. Sa couleur orangée prouvait qu’il n’avait pas vécu hors de terre, mais bel et bien poussé sous terre.
- Tu te moques de moi ? C’est quoi ça, un steak de carotte ?
- Tu vois je suis persuadé à mon âge, et je n’en suis pas encore arrivé au tien, qu’il est inutile de régler une affaire sans manger un peu de carotte avant. Ça rend aimable et incite ton interlocuteur à la confiance.
- Oui mais il y a des limites… tu ne fais plus de viande dans ton restaurant ?
- Ma foi, j’ai décidé de spécialiser ma carte, et depuis les ventes ont augmentées, mais si tu veux une autre sorte de légume demande. Louise a cru bien faire. Tu n’imagines pas comment c’est dur de le faire cuire.
- Je n’y crois pas…
- Dans ce genre de cuisine, rien n’en sert de courir, il faut le faire cuire à point !
Je me force à gouter, après tout je ne veux pas le fâcher et je peux apprécier. Mhhh… En fait c’est particulièrement bizarre au goût, pas très copieux mais fort en bouche, étrangement sucré. Je prendrais un autre encas en sortant.
- Bon, maintenant propose ton prix au lieu de m’amadouer.
- Je souhaiterais que tu publie un petit truc pour moi par le biais de ton journal.
- pardon ?
- Tu as bien entendu, j’échange les infos que j’ai obtenu contre une publication dans le Howard the Duck. Tu es capable de le faire ?
- Oui, mais…
- Tu peux le faire ?
- Ce n’est pas le problème…
- Tu ne veux pas ?
- Si mais je ne comprends pas ce que tu veux y publier et ce que tu y gagneras en fait.
- Je vais te montrer. Louise apporte le dossier que j’avais préparé.
Aussitôt, elle attrape une chemise sous son comptoir et l’apporte sur un plateau. Puis il s’en saisit et me sort une feuille qu’il me tend, et la je tombe des nues.
- Les mémoires de ton père ?
- Si tu veux être plus exacte c’est son testament que j’ai retrouvé le jour de mes dix huit ans. Il avait demandé à un notaire de le garder jusqu'à ma majorité et ce con l’en avait même pas dissuadé. Alors je veux redonner un peu de blason a cet homme qui ne pouvait plus vivre avec cette apparence, pour que des hommes comme lui ou moi, n’aient plus à souffrir d’injustice. Tu as entendu les rumeurs de mutants ? Et bien je veux les aider, peut-être que certains le liront, peut-être d’autres comprendront leurs différences, cela évitera peut être le lynchage d’un enfant mutant demain.
Je ne pouvais que rester subjugué par son engagement.
- Dis quelque chose, on dirait que tu as reçu un coup du lapin… pourtant je ne vois aucune corde au niveau de ta gorge, dis quelque chose.
- David, j’accepte de le faire…
- Merci, Ben, tu trouveras ci-joint tout les documents que tu souhaite sur l’enlèvement de ton amie, rapports de police, témoignage grossier, et trois bonnes pistes, voir quelques suppositions. Je vais même te faire une surprise, j’ai rencontré quelqu’un sur un toit l’autre jour, j’ai pris rendez vous pour toi, pour ce soir, le lieu et l’heure du rendez vous sont aussi dans le dossier.

Supplément du Howard The Duck numéro 182 daté du 10/11/2004 :


« What’s up Doc ?

Bugs Bunny… on m’a toujours appelé comme ça. Depuis mon enfance j’ai été martyrisé et insulté. La nature ne m’avait pas gâté je dois dire, de grandes oreilles et de grandes dents on suffit pour me pourrir la vie. Mais bon j’suis sur que ça leur ferai les pieds à ces gamins qui me frappaient tous les jours s’ils s’avaient ce que je suis devenu aujourd’hui. Je ne sais pas trop si c’est grâce à Dieu, je ne sais même pas s’il existe, mais à mon adolescence j’ai changé, je ne sais pas trop ce que je suis, nous ne sommes que quelques uns de part le monde à être radicalement différent de l’humanité classique, on n’est pas normaux, enfin je ne sais pas si on peut dire qu’un tueur psychopathe est normal... Vous vous rappelez votre puberté ? Des bras trop grand, une voix qui change tout le temps. Ce n’est pas rose tous les jours. Et ben pour moi, ça l’était encore moins.

Ben ouais, cette différence importante que je possédait à provoquer des transformation encore plus flagrantes que pour un ado « classique » je ne me rappelle plus trop comment ça a commencé mais ce que je peux vous dire c’est que je suis devenu un vrai lapin humain. Vous voyez le vrai Bugs Bunny ? Et ben moi c’est pareil, en plus musclé quand même. Mais cette condition ne fait pas de moi un « banal » lapin humanoïde non ça serait trop injuste, heureusement, dame nature dans son « infinie bonté » m’a aussi donné des capacités hors du commun, ainsi comme tout bon lapin je joui en moins de trente secondes… ah non ce n’est pas de ça que je devais parler, même si c’est le cas malheureusement. Donc je disais, vu que j’ai des oreilles de lapin, mon champ auditif est beaucoup plus grand que celui d’un humain, et je dois avouer que c’est vachement pratique, j’entends tout ce qu’il se passe, impossible de m’attaquer par derrière, j’entends le moindre déplacement d’air. Mes réflexes sont aussi supérieurs, ça me permet de m’enfuir très vite ou alors d’esquiver très facilement les coups de mes adversaires.

Ben oui faut que je vous précise, j’ai beau être un lapin, je n’ai pas passé ma vie à me cacher dans mon terrier, je me suis dit que je devais en profiter. J’ai donc inventé une histoire de déguisement, et j’ai commencé à faire du catch. Je dois avouer que c’était facile, trop facile même on m’a fait passer des batteries entières de tests pour vérifier si j’était pas dopé, heureusement pour moi tous les résultats étaient négatifs, je suis donc devenu BUGS BUNNY le plus grand catcheur mondial (je reversais une partie de mes gains à la Warner pour avoir le droit d’utiliser ce nom). Et puis je me suis lassé de faire du catch, j’ai donc contacté mon agent pour qu’il me trouve autre chose à faire, avec ma notoriété je pouvais me reconvertir comme j’en avais envie. Alors j’ai fait de la pub (vous savez le lapin Duracell et ben c’était moi, en rose…), j’ai joué dans des sitcoms, j’peux vous dire que les scénaristes ont ramé pour les rôles que j’ai fait. Etant donné que je refusais d’enlever mon « costume » il fallait trouver le moyen de faire passer un lapin géant à la télé. Heureusement, après quelques insistances, les scénaristes arrêtaient de m’embêter avec mon apparence, j’avais réussi à trouver un psy qui voulait bien me faire un certificat comme quoi j’avais un problème de confiance en moi et que je ne pouvais faire d’apparitions publique que déguiser de la sorte.

D’ailleurs en parlant de psy, la mienne étai vachement mignonne, elle S’appelai Lola, Lola Hare, à croire qu’elle avait un nom destiné à tomber amoureuse de moi et moi d’elle. Enfin bref, tout ça pour dire que j’ai réussi, malgré mon enfance difficile et mon handicap à mener une vie assez sympathique. Mais tout ça c’était avant le drame… non je rigole. A part mon enfance, rien à déplorer dans ma vie. Mais bon, au bout d’un moment j’en ai eu assez de cette vie toute dorée, j’ai décidé de faire quelque chose de ma vie, de mettre mes capacités aux services des autres, je n’avais pas envie de continuer à vivre dans mon cocon, j’ai décidé de tout laisser tomber, et de prendre exemple sur les quelques obscurs personnages dont j’avais entendu parler aux informations. Hawkeye c’est bien beau, mais son costume est ridicule et puis je suis loin d’être aussi habile que lui avec un arc, j’suis sur qu’en combat singulier il me transpercerai en moins de temps qu’il n’en faut pour dire : « T’as deux secondes pour retirer ton pied de mon œil ». Donc j’ai décidé de commencer petit, je sautais au secours des vielles dames qui se faisaient agresser par des petites frappes. Et qu’est-ce que j’avais en récompense ? Ou elles prenaient peur et demandaient au voyou de les sauver, ou alors elles avaient tellement peur qu’elles risquaient l’infarctus. Et j’osais vouloir devenir un héros ? Il fallait vraiment que je trouve autre chose, si ça continuait j’aurai plus de victimes que la syphilis dans un hôtel de passe. J’ai décidé de me raser... ENORME erreur, j’aurai jamais du faire ça! C’est horrible les poils quand ça repousse, ça me grattait de partout! Entre deux sauvetages je passais mon temps à me gratter, j’avais l’air fin. En plus de ça, j’avais caché mes oreilles dans un bonnet serré, j’entendais plus rien, un vrai calvaire. Devenir un héros du jour au lendemain c’est vraiment pas facile. J’espère que mon fils ne ferra pas les mêmes erreurs que moi.

C’est sur ces mots que s’achève le journal intime de David Haller, retrouvé mort, après une indigestion de carottes. Heureuse fin…

Mémoire de mon père, a qui je pense tout le temps…
Dédié à tous les êtres considérés différents.
David Haller Jr. »
 
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