Urban Comics
  Secret Files 2 : Prologue (2)
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution :


Quelques minutes encore. Plus que quelques minutes et le dernier cours de la journée sera terminé. Enfin. Enfin je serais débarrassé de cette voix énervante et fatiguée du professeur Darryl Newman. Darryl Newman. Un des cerveaux les plus brillants des Etats-Unis d’Amérique, inventeur de dizaines de choses utiles et moins utiles. Mais suite à divers scandales sociaux et sexuels, on l’a mit au secret, c'est-à-dire que son existence a été gommée et oubliée. Il aurait dû avoir un Prix Nobel en Physique et en Chimie, mais vu ce qu’il a fait…il est mieux là où il est, croyez-moi. Un Prix Nobel violeur et pédophile, ça fait tâche.

Moi, je m’appelle Brian Fletcher. Vingt-deux ans selon le fichier de la Faculté de New York sur la Chimie, la Physique et l’Electricité. En clair, tous les futurs petits génies des Etats-Unis viennent à cette fac, secrète et privée bien sûr, pour pouvoir être utilisés plus tard par notre beau pays pour créer des armes de destruction massive. En fait, le gouvernement utilise à fond des hommes pour en tuer d’autres, contre de l’argent. J’adore mon pays, parfois.

Mais en fait, selon le lycée où je suis actuellement, j’ai dix-huit ans et je m’appelle Brian Hopkins. Je suis en mission. Cela fait un an maintenant que j’ai été « intercepté » à ma sortie de la fac. Par le gouvernement, en plus. Normal. Je m’y attendais, mais je m’étais trompé sur la mission qu’ils allaient me donner. Moi qui me voyais comme un futur chimiste à créer une nouvelle bombe nucléaire, on a décidé autrement de mon sort. Je m’en plains pas, d’ailleurs.

En fait, je suis devenu un agent d’une agence policière un peu spéciale. Je ne peux même pas dire son nom, tant c’est secret. Si j’en parle, je suis mort. Si quelqu’un l’apprend, il est mort ou mit au secret. Et, croyez-moi, il vaut mieux la première solution que la deuxième…mais ne nous dispersons pas.
Ceci est le début de mon journal de mission et je ne pense pas que l’agent qui lira cela soit vraiment intéressé par les diverses planques au Nicaragua et en Nouvelle-Zélande que la CIA et le gouvernement ont pour ceux qui doivent être oubliés.

Je suis donc entré dans cette agence et durant une année on m’a formé. Je passerais sur les détails de cette formation pour aller directement au but de ma mission actuelle, ma première mission. Il s’agit en fait d’une surveillance. D’un gamin. Anthony Stark. Adolescent d’environ dix-huit, vingt ans. Très doué. J’ai vu ses travaux. Il m’a impressionné. C’est un génie. Mais un génie sale con, en fait.

Il y a quelques mois, le jeune Stark avait décidé de s’amuser, comme toujours : il adore s’amuser et ne fait que cela. Alors qu’il avait déjà squatté tout le garage familial avec toutes ses inventions et ses projets avortés, l’adolescent avait voulu frapper un grand coup dans sa petite banlieue new yorkaise. Depuis longtemps, être reconnu à la face du monde, enfin de sa petite ville hein, était devenu une envie grandissante en lui. Et il avait décidé de passer à l’acte.

Des nuits durant, Stark avait travaillé, observé, fait des rondes dans la ville pour chercher ce qu’il voulait pour la réalisation de son oeuvre. Des mesures avaient été prises, des calculs complexes avaient été faits. Tout cela pour quelque chose de précis et d’assez impressionnant. Vous voulez savoir ce qu’il a fait, ce petit con ? C’est simple : il a construit une représentation géante de fer et de fils de la directrice du lycée…nue. Et il l’a posé au centre de la ville. La nuit. Mais ce n’est pas tout. Ça serait trop peu. Trop peu pour Anthony Stark.
En plus d’avoir fait une statue X d’une femme qu’il avait toujours détesté, il avait raccordé énormément de lumières autour des différents membres de la statue, de façon à l’allumer pour que tout le monde la voie. Si, si, c’est ça, je rigole pas.

Bien sûr, il fallait énormément d’électricité pour le faire, vous imaginez bien. Ce ne fut pas un problème pour lui. Après donc avoir posé sa création, il raccorda son œuvre au réseau électrique de sa ville. Quand il l’alluma, toutes les habitations furent privées d’électricité. Et la statue fut entièrement éclairée par une lumière si vive que Stark dû mettre des lunettes spéciales, et que tous les habitants furent réveillés par cela. Tous eurent la « joie » d’un levé un peu érotique, en fait…

La directrice est depuis partie en dépression. Il se murmure qu’elle ne peut plus voir un Anthony sans l’agresser violemment. Tout le monde sait que c’est Stark, mais personne ne peut le prouver. Car, en plus d’être un petit génie de l’électronique, il est aussi malin : aucune empreinte, aucune marque de fabrique, aucune signature sur la statue. Rien. Le crime parfait. Sauf pour nous.

Nous avons bien sûr été informés de cet événement. L’organisation s’est alors penchée sur le cas du gamin, comme à chaque fois que quelqu’un d’intéressant faisait une connerie et se faisait donc remarquer. Ah, oui, un conseil : si vous êtes très doué dans quelque chose et si vous voulez garder votre libre arbitre, n’en faites jamais la publicité et ne le prouvez jamais. Vous risqueriez d’être recruté, et croyez-moi, ce n’est pas une chose qui est toujours facile…

Mais je m’égare encore, pardon. Mes supérieurs ont décidé que Stark avait du talent, mais vu son caractère rebelle/jeune/petit con, il ne pouvait encore être prit avec nous. Néanmoins, on ne pouvait laisser un tel être dans la nature. Trop dangereux pour nous, et pour lui : un tir perdu ou une vengeance de voisins énervés pourraient nous le faire perdre, et nous ne pouvions accepter cela. Plusieurs agents ont donc été mis sur son cas : la surveillance commença.

Moi, je suis là depuis seulement quelques semaines. Depuis la rentrée, en fait. On m’a briefé durant de longues journées, on m’a bien fait apprendre mon rôle pour que Stark et moi devenions amis, frères, compagnons et rivaux.
J’ai découvert qu’une véritable population d’agents gravitait autour d’Anthony : le professeur Newman est des nôtres, enfin travaille pour nous. Le nouveau directeur du lycée vient de chez nous. La majorité des élèves de la classe sont, comme moi, de jeunes agents. Les surveillants sont des collègues. Et même les nouveaux voisins de Stark sont un couple d’agents. Quand j’ai su ça, ça m’a fait penser au Truman Show de Jim Carrey. Et quand j’ai appris ce qu’il y avait chez Stark, ça m’a encore plus fait penser à cela.

Toute sa maison est pleine de micros et de caméras. Chaque pendule, chaque porte, chaque armoire, chaque lit possède un mini micro et une mini caméra pour surveiller Anthony. Chacun de ses faits et gestes est enregistré, analysé, observé, disséqué puis archivé dans les dossiers, les énormes dossiers pardon, que nous avons sur lui. Des milliers, des centaines de milliers de dollars passent rien que pour l’analyse et l’observation de Tony en train de chier le matin en regardant une revue porno. J’adore mon pays, parfois.

Je n’ai rencontré mon chef qu’une seule fois. Il s’appelle Nicholas Fury. Il est impressionnant, je dois dire. Il m’avait dit que je devrais faire attention à Stark, car il est le plus prometteur des Observés. Je lui avais alors demandé si il y en avait d’autres, comme Tony, d’autres qu’on suivait et qu’on analysait. Il ne m’avait pas répondu et avait sourit avant de partir loin, vers New York. J’ai toujours pensé que Fury avait acquiescé avec ce sourire. Je suis certain que d’autres hommes ou femmes dans le pays sont surveillés par les agents de mon organisation. Dans quel but ? Je n’en sais rien. Mais si Fury rassemble un jour des gens aussi talentueux et étranges comme Tony, soit la situation sera sauvée par eux et ils seront la plus grande force de frappe jamais réunie, soit…soit ils ne feront que s’entredéchirer et réduire à néants tous nos efforts.
J’espère, personnellement, que je n’aurais jamais à me poser la question de savoir quelle solution est la meilleure…

Une dernière épreuve de la journée mon téléphone portable professionnel qui sonne. Et vous ne le croirez jamais, le patron en personne qui me parle pour me demander si tout se passe bien. C’est ma vie et je ne l’échangerais contre rien au monde…

De l’autre coté de la conversation, Nicholas Fury regarde une loque humaine engloutir un triple cheeseburger avec multiple supplément, le rêve américain pour certain.
- Alors, Steve, ca va ?
- J’en ai besoin.
- Je le sais Steve. Mais je ne peux pas te le donner gratuit tu sais bien.
- Hu hu.
- Je repasse dans deux heures, essaie d’avoir un tuyau, je n’ai pas le cœur à rire aujourd’hui. Deux heures…
 
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