Urban Comics
  Hawkman #5 : La fille(1)
 
Auteurs : Firediablo & Ben Wawe
Date de parution : Octobre 2005


Bip. Bip. Klang. Bip. Bip. Klang. Bip.

Le réveil cassé trouvé dans une poubelle et réparé de façon improvisée réveillait violemment Frank qui avait bien du mal à se lever le matin avec cette saloperie de machine qui indiquait 15h15 alors qu’il était 7h05…mais bon, vu que le jeune homme n’avait guère les poches pleines d’argent, il était bien obligé de vivre avec ce qu’il avait, trouvait ou…empruntait parfois, bien qu’il rechigne à cela.

Le jeune Hall se leva doucement dans la pénombre de son petit appartement du centre de Los Angeles. Enfin, plutôt d’un des coins les plus pourris de Los Angeles. C’était tout ce qu’il avait trouvé avec peu d’argent et un faux nom…c’était tout ce qu’il avait, maintenant qu’il avait eu des ennuis avec la police.

L’adolescent commença lentement à sortir du petit espace qui était normalement sa chambre à la recherche de la fenêtre cassée sur laquelle était posée une plaque en bois faisant office de volet. Malheureusement, Frank se cogna violemment le pied contre le casque en fer high tech qui se trouvait dans la chambre, en compagnie des ailes qui avaient fais son malheur.

« Ah putain de bordel de merde ! Saloperie de truc d’enculé! Ca fait mal ! »

Le jeune homme se prit alors le pied droit dans sa main gauche et tenta de se masser, mais il était tôt et il venait de se lever : son corps n’était pas encore réveillé, et son équilibre non plus. En quelques secondes, et sans qu’il puisse rien faire, Hall tomba violemment à terre dans un bruit sourd qui fit tomber diverses choses dans la petite chambre de bonne qu’il occupait au sommet d’un vieil immeuble qui devrait être détruit car de danger public.
Le choc fut si violent que la plaque de bois tomba de la fenêtre et éclaira alors toute la pièce, ainsi que le miroir posé au plafond (ne demandez pas pourquoi, même Frank ne voulait pas savoir à quoi cela avait servit au propriétaire, un petit vieux aux airs pervers) qui renvoya un jet lumineux en plein dans les yeux de Hall.

Celui-ci fut aveuglé et se releva lentement, ayant mal aux yeux, au pied et allant être en retard à son nouveau boulot. Tandis que sa vue revenait, il vit en flou les ailes et le casque qui avaient fais tout cela contre lui.

« Saloperies… »






Un quart d’heure plus tard, après de rudes efforts pour arriver à s’habiller sans se blesser entre les planches de bois, les casques et autres ailes de métal, Franck, habillé d’un jean banal et d’un pull bleu, était enfin parvenu au pied de l’immeuble délabré dans lequel il vivait. Un de ces trous à rats loués sans autorisation. Mais ça l’arrangeait bien.

A quelques rues de là, il arriva à son travail. N’espérez pas un job tranquille et bien payé dans ce quartier moisi, c’est l’un des plus sous développé de LA. Essayez d’ailleurs de trouver un travail pour voir. Non, Franck a déjà un travail et ça lui convient. Apres tout, qu’y a-t-il d’honteux à être épicier ?

Et encore, même pas. Il est l’assistant de l’assistant de l’épicier. Le dit épicier est en vacances chez sa mère qu’il n’a pas vu depuis une semaine, c’est donc Nigel qui dirige la boutique et de ce fait, Franck. Nigel, ah ! Nigel ! Dieu a fait une bien belle connerie en le laissant vivre celui là.

Alors que Franck entrait par la porte d’entrée qui était déjà ouverte depuis deux minutes, il vit un homme à la courte chevelure brune bien coiffée se ruer sur lui.

-Hall ! Bon à rien, vous êtes encore en retard !
-Trois minutes monsieur, ce n’est rien.
-En trois minutes, votre mère s’est faite engrosser et nous a mis un bien lourd poids sur le dos en vous faisant naître, insolent. Deux minutes, c’est immesuré. Dépêchez vous d’aller préparer la caisse, les clients arrivent. Et ne me regardez plus de cette sorte jeune homme !

De LA sorte, pauvre abruti, apprends déjà à parler pensa Franck en se dirigeant derrière l’antique comptoir en bois. Il alluma alors la ruine qui servait de caisse et appuya sur un bouton qui ouvrit le tiroir dans un tintement épuisé. La caisse est vide. Précaution à prendre, cet imbécile de Nigel aurait peut être laissé de l’argent dedans durant toute la nuit.
Il sortit le tiroir et le montra bien en vue à Nigel, qui observa d’un coup d’œil puis se tournis vers le premier client en souriant. Nigel exigeait de vérifier la caisse pour éviter à Franck de voler quelques billets en douce. Un pur membre du Klux Klux Klan, ce qui était à 100% vrai. Le petit Nigel avait été bercé par des cagoules blanches et des torches. Comme quoi, l’éducation se répercute toujours, même à 40 ans.

-Le beurre ? 3éme étagère à droite madame. Un plaisir de vous aider.

Pauvre abruti, pensa Franck. Le beurre, il est dans le frigo. Et c’est sous-directeur. Il avait vraiment des merdes qui pouvaient devenir quelque chose sur cette planète.

-Hall ! Qu’attendez vous pour aider cette dame !

Franck sortit de sa léthargie et vit une vielle dame qui devait être à moitié aveugle et atteinte par la moitié des maladies connues et qui tentait vainement d’atteindre une étagère où se trouvait une bouteille de whisky. La vielle devait se saouler à mort tous les soirs, plaisanta Franck dans ses pensées.
Il passa derrière le comptoir et attrapa la bouteille pesante à bout de bras qu’il déposa dans le panier de la vielle souriante. Celle ci pencha alors dangereusement sur le coté, alourdie par le poids de la bouteille.

-Merci, jeune homme, vous êtes bien aimable. J’ai un petit quelque chose pour vous remercier, vous êtes si gentil, et c’est si rare.
-Merci dit Franck qui tendit la main.
-Désolé, madame, intervint Nigel en se mettant entre la dame qui venait de sortir un billet de $50, les employés n’ont pas le droit de recevoir des pourboires. Mais donnez le moi, je l’ajouterais sur sa prime, il sera donc récompensé de son aide.

La vielle n’avait rien dit et se contenta de bafouiller un simple « d’accord » alors que Nigel fourrait le billet dans sa poche arrière. Il murmura ensuite à l’adresse de Franck.

-Vous savez que vous ne pouvez pas recevoir de l’argent des clients, vous êtes un employé sous qualifié. Recommencez et je vous fous dehors, sans indemnités et on verra si vous voulez faire le mutin après ça. Maintenant, retournez à la caisse, et ne me refaites jamais plus ce regard.

Frank baissa la tête. Que dire après cela ? Nigel était l’assistant de son patron et il avait sa confiance pour des années de confiance et de services irréprochables. Bien sûr, tout le monde connaissait son racisme débile et ses réflexions crues, mais au fond tous savaient que ce n’était ni méchant ni réellement cruel. C’était juste les restes d’une éducation puritaine bercée par les chants du KKK, ce dont au fond il n’était pas responsable.

Ouais, pensa Hall, mais sa connerie, il en est responsable tandis qu’il finissait lentement sa journée en supportant comme toujours les remarques incessantes et énervantes de Nigel. Bien sûr, prises séparément, elles n’étaient pas méchantes et faisaient plus sourire, mais c’était l’accumulation qui rendait le jeune homme nerveux et possiblement violent. Néanmoins, il se contrôlait. Ou du moins, essayait.





Plus tard. Frank rentrait lentement chez lui. Commencer à 8 heures pour finir à 21 heures n’était pas une chose facile, mais après tout il lui fallait bien vivre, et c’était le seul endroit qu’il avait trouvé sans papier, sous un faux nom et sans vrai domicile fixe…

En soupirant, le jeune homme monta les longs escaliers en bois anciens qui menaient à sa petite chambre. Chaque soir, ces marches semblaient être aussi grandes que le Mont Blanc ou l’Himalaya, et l’adolescent se demandait parfois si il n’allait pas tomber un jour d’inanition à quelques mètres de sa porte…il espérait juste qu’il serait amené à l’hôpital, si cela arrivait : l’hôpital était chauffé et la nourriture bonne. On prend tout ce qu’on peut te donner, se disait-il souvent.

Soudain, alors qu’il ouvrait sa vieille porte presque cassée, Hall se rendit compte qu’il y avait quelque chose d’étrange et d’inhabituel…comme si…comme si on avait fait quelque chose, ou on s’était introduit chez lui…
Mais Frank n’eut pas le temps de se poser plus de questions : à peine avait-il ouvert la porte qu’un bras puissant sortit de derrière celle-ci pour le prendre à la gorge et serrer fortement. Le jeune homme tenta de se défendre, mais l’homme était trop fort et avait une trop bonne prise…lentement, l’adolescent sombrait dans l’inconscience tandis qu’il crut voir avant de partir dans le néant une mince silhouette de femme noire s’approcher de lui puis…plus rien…
 
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