Urban Comics
  Hulk #9 : La mort dans le Sang (2) : Révélations
 
Auteurs : Firediablo & Ben Wawe
Date de parution : Février 2006


Lentement, il se réveille.
Sa conscience revient peu à peu, tandis que ses sens reprennent vie aussi. Sans se presser, ils apportent des informations au cerveau de Bruce Banner. Lui qui était naguère considéré comme quelqu’un de brillant promit à un grand avenir de chercheur, il n’était désormais plus sûr de rien. Et mélangeait pour le moment fiction et réalité.

En ce moment même, alors que le sable se nichait dans les creux de son visage, Banner semblait sombrer dans la folie. Depuis des jours, il tentait de combattre quelque chose en lui. Quelque chose de monstrueux, d’horrible…de destructeur. Cette chose avait un nom. Hulk. La rage personnifiée. La force brutale. Mais pour Bruce, ce n’était pas que cela. Pour lui, c’était soit une malédiction, soit un cadeau…
Dès le départ, il avait cru que cet être qui se libérait et détruisait était la pire chose qui lui soit arrivée. Sa vie était détruire, il n’avait plus d’avenirs et tuait indirectement des personnes, ou du moins brisait des vies par ses destructions. Que faire, alors ? L’espoir pour lui était mort…mais heureusement, il revint.
Grâce à un être. Osarias. Il avait prit soin de lui. S’était occupé de lui. Lui avait présenté l’idée que Hulk n’était pas un monstre, mais un cadeau, un miracle. Que Banner avait une Destinée Supérieure qu’il devait remplir. Qu’il devait servir une Volonté Supérieure…Horus.

Beau rêve, non ?
Bruce avait eu un peu de mal à tout comprendre. Maintenant qu’il revoyait tous les éléments de sa vie alors qu’une énorme bosse était apparue derrière son crâne, l’ancien chercheur se rappelait ses hésitations sur les théories d’Osarias : comment une création de la Science, Hulk, pouvait-elle être mystique ? Comment Horus avait-il pu prévoir cela ? La logique refusait cette idée. Mais Bruce pouvait-il encore s’accrocher à cela quand sa vie partait en fumées ?
Non. C’était pour cela qu’il avait accepté de croire le vieil homme.

Malheureusement, tout n’était pas si rose. Même si il avait acquit un certain contrôle sur la créature monstrueuse qui ne rêvait que de sangs et de destructions, Banner avait quelques doutes, malgré tout. D’accord, Osarias était quelqu’un apparemment de bon et cherchait la Justice sur Terre selon les principes d’Horus, mais…la mort de leurs ennemis était-elle obligatoire ?
Ces doutes tiraillaient Banner désormais. Pourquoi n’y avait-il pas pensé avant ? Pourquoi ces pensées venaient-elles à son esprit ? Pourquoi se rappelait-il tous ces morts en se disant qu’il n’aurait pas dû tuer ? Pourquoi la confiance qu’il avait avant avait disparue ?

Parce que tu n’es plus contrôlé par mon frère.

Banner crut encore qu’il délirait. Après avoir vu sa vie, sa famille, la femme qu’il aimait, l’accident, les destructions, Osarias, les meurtres…voila qu’il entendait une voix étrange dans son crâne. Même si il pouvait ouvrir les yeux, Bruce ne le faisait pas. Il savait bien qu’il était en train de délirer, et que ce qu’il verrait le plongerait encore plus dans la folie. Pourquoi tenter quelque chose, alors ? Ca ne servait à rien…

Bien sûr que si. Ouvre les yeux. Et tu connaîtras la vérité.

Encore cette voix…
Alors qu’avant, les visions de ce qu’il s’était passé jusqu’à maintenant dans sa vie avaient clairement un goût de rêve et de fiction, là Bruce hésitait encore. Que se passait-il donc ? Est-ce que cette voix était réelle ? Mais pourquoi lui parlait-elle, alors ?
Et…et si c’était un Mutant ? En tant que scientifique, il avait entendu des rumeurs à ce sujet…mais jamais il n’avait pensé que cela pouvait exister…Non, jamais…

Et d’ailleurs, où était-il ?
Maintenant que ses sens étaient revenus, Banner sentait une odeur de sable et le vent glisser sur sa peau, même si, instinctivement, il savait qu’il était protégé par quelque chose…mais quoi ? Une tente, peut-être…ou une bâche…
Mais pourquoi ? Il était partit pour rejoindre un certain Josh Wendon, au centre de New York et de Manhattan…Que faisait-il donc ici, apparemment dans une tempête de sable ?

L’ancien chercheur soupira lourdement, et rassembla son courage. Lentement, il releva des paupières engourdies, et sa vision fut flou quelques instants. Bruce chassa la panique qu’il sentait poindre en lui (il n’avait pas besoin de se transformer par erreur, maintenant), jusqu’à ce qu’il puisse apercevoir vaguement une ombre devant lui.
Sa vision était encore déformée par la fatigue et le coup qu’il avait reçu, mais il pouvait déjà voir que c’était un homme à l’allure étrange qui était penché vers lui. Il souriait peut-être…

« Bonjour, Bruce. Je suis heureux de te revoir. »

La même voix que dans son crâne, avant…Etait-ce lui qui lui avait parlé ainsi ? Mais comment ?

« Oui, c’est bien moi. Grâce à l’amulette que tu portes, nous pouvons communiquer par pensées. C’est une sorte de radio magique et interne, en fait. C’est complexe, et je n’ai pas le temps de te parler plus de cela. Laisse-moi me présenter, avant tout : je suis Matrias. Mais tu peux m’appeler Josh Wendon, aussi. »

Bruce secoua la tête et se frotta les yeux. Il avait encore du mal à bien voir. Ceci fait, il tourna la tête vers la gauche et vit une grande toile brunâtre qui servait d’abri précaire et qui claquait aux rythmes des rafales de vent. A l’entrée de la tente, il voyait les tourbillons de sable qui parcouraient le désert dans lequel il se trouvait. Il tourna la tête avec douleur et observa l’homme qui se tenait accroupi face à lui sur une couchette touareg. Josh Wendon.

Il fut d’abord frappé par l’apparente malignité de Josh, celui qui lui avait parlé. Lui qui avait une voix plutôt sereine et puissante, on avait l’impression qu’il n’avait que seize ans en l’observant, malgré quelques rides et les tempes grisonnantes. Josh avait une casquette profondément enfoncée jusqu’aux sourcils, mais le reste de sa tenue semblait provenir de costumes de nomades. Cette tenue avait même quelques similitudes avec celle de son Maître. Bruce se redressa en se frottant la nuque et essaya de comprendre.

« Comment ? Wendon ? C’est vous ? Comment vous connaissez l’existence de mon amu… ?

Bruce déchira alors vivement sa chemise. Le Rubis, était il toujours là ? Oui ! Sans cela, il aurait pu devenir incontrôlable. Hulk se serait sans doute manifesté sans raison, même si la Bête semblait calme, pour le moment. Banner se détendit un peu.

« Appelle moi Matrias, je te prie. Je n’ai jamais pu supporter tous ces noms et je me suis habitué à être appelé comme cela. Sache aussi que tu ne risques rien. Un Elu ne doit pas tuer un Elu.
-Oui, et vous n’en êtes pas un, donc, vous pourriez le faire. D’ailleurs, essayez pour voir, dit Bruce en riant légèrement, en faisant intérieurement un clin d’œil à son double monstrueux.
-Qui a dit que je n’étais pas un Elu ?
-Je ne vous crois pas, dit catégoriquement Bruce. Mon Maître m’a dit qu’il n’y avait presque plus d’Elus vivants.
-Et il se trompe. Il n’y a plus d’Elus au Temple, c’est tout, mais il en reste encore énormément.

Matrias saisit alors sa casquette et la retira doucement. Sous une courte frange de cheveux bruns, Bruce aperçut nettement un Rubis d’Horus flamboyant de la forme d’un losange, incrusté dans le front de Matrias.
Bruce observa longuement, et constata que ce n’était pas un faux, ni un trucage. Il sentait même une faible énergie, semblable à celle qui ressentait en présence d’Osarias. C’était bien un Rubis, amulette de tous les Elus, et elle détenait un pouvoir, le pouvoir que possédait Matrias.

« Vous êtes un.. ?
-J’étais… Jusqu’à ce que mon frère et le Conseil me bannissent.
-Qui est votre frère ? Et que me voulez vous, Matr…Matrias ? demanda Bruce qui avait du mal à suivre.
-Je vais tout t’expliquer. Cela fait des semaines que je prépare ce discours et je te prie de ne pas m’interrompre : je répondrais à chacune de tes questions.

Bruce acquiesça de la tête. D’une nature curieuse, il voulait tout comprendre et tout savoir. Surtout lorsque l’on parlait d’Horus et d’Hulk. De plus, autant écouter ce qu’avait à dire cet homme, cet Elu inconnu.

« Bien. Tout d’abord excuse moi de t’avoir emmené aussi… précipitamment, mais je doutais que tu veuilles suive un inconnu jusqu’au Temple. Oui, nous y sommes, il est à quelques kilomètres, nous ne pouvions pas rester à proximité, ou bien Osarias nous repérerait.
Tout d’abord, laisse moi te conter mon histoire. Suis bien, c’est assez… complexe.
J’ai eu la joie d’avoir un frère alors que je grandissais. Julian était adorable, il était passé du statut de frère à celui de meilleur ami. Nos étions étonnamment proches, au point de presque pouvoir communiquer sans parler, littéralement. Notre surprise ne le fut qu’à moitié lorsque nous découvrîmes que nous avions tout deux des pouvoirs, alors que nous étions enfants. Lui pouvait parler et manipuler par son esprit dans celui des autres, le mien me permettait de faire bouger toutes sortes de choses. De plus nous étions si intimes que nos pouvoirs se liaient : il pouvait parfois bouger des objets, d’autres fois je communiquait avec les gens sans parler comme tout à l’heure.
Nous avons rapidement été approchés par Sadris. Il était alors le Chef des Elus et du Temple et il nous a invité à le rejoindre dans son Temple, pour vouer le Culte d’Horus, améliorer nos pouvoirs et s’en servir pour le Bien. Nous avons alors changé de noms : je devins Matrias, lui Osarias. Car oui, Osarias est bien mon frère.
Nous avons tout deux été rapidement les meilleurs Elus et combattants du Temple. Nous n’étions pas jalousés, mais profondément respectés. Moi, moins peut être, mon attitude enfantine m’attirait souvent les foudres de Sadris. Quoiqu’il en soit, c’est lorsque Osarias, chouchou de Sadris, fut nommé au Grand Conseil des Elus, que tout changea.
Je vais t’expliquer d’abord ce qu’est le Conseil : les plus anciens et les plus puissants Elus du Temple étaient chargés de diriger le Culte et de prendre les décisions. Les Membres du Conseil étaient dix, dix des plus grands Elus à diriger des dizaines d’élèves. Sadris, Osarias et moi en faisions partie, il y a trente ans. Les décisions étaient prises au vote, mais malheureusement, certains votes valaient plus que d’autres, et les messages envoyés par Horus étaient confus et souvent contradictoires. C’est là que Sadris et Osarias ont prit les mauvaises décisions.
Ils ont cru comprendre qu’Horus voyait en certaines races le Mal Absolu, en observant les vols de faucons et leurs signes. Ils ont donc décidé de faire ce qui était incroyable venant de mon frère : ils ont organisé des génocides, les plus affreux de tous. Les Arméniens ont péri car les intérêts Turcs et ceux de ceux que je considérais comme amis étaient les mêmes. Les Juifs ont eus le même traitement, d’ailleurs. Voulant garder notre anonymat, nous avons soigneusement caché toutes les traces. Personne ne connaît l’existence du Temple, et personne ne sait ce que les Elus ont fait. C’était atroce. Je n’ai jamais pardonné tous ces morts au Conseil. Ils sont responsables de millions d’assassinats. »

Bruce referma la bouche à la fin du récit de Matrias. Il avait du mal à croire à cette histoire, mais les faits étaient là : le frère d’Osarias en connaissait beaucoup sur le Culte, et il ne semblait pas impossible qu’il ait pu vivre du temps d’Osarias. Matrias semblait plus que sincère.

« Qu’est ce qui me prouve que tout cela est vrai ?
-Mon Rubis, tout d’abord. De plus, tu sais aussi que je ne mens pas. Grâce à Horus, il guide ton esprit avec l’aide de Hulk. Et le fait que je t’en ai appris plus en deux minutes que mon frère en près de cinq mois qu’il te connaît doit jouer aussi. Je sais que ça doit être bouleversant pour toi de savoir qu’Osarias, qui doit être pour toi comme un père, soit un assassin. Mais personne n’est blanc ou noir. Il a fait des choses horribles et Horus veut que tu le punisses.
-Comment ça ? Vous allez arrêter avec vos phrases théâtrales ?
-C’est dans ma nature. Je vais encore commencer un monologue long et compliqué. Sois attentif, une nouvelle fois. »

Bruce se concentra en nouveau, en se demandant quelles sortes d’horreur il apprendrait à nouveau. Il sentit en lui Hulk qui lui disait que Matrias disait vrai, et qu’il pouvait lui faire confiance. Ce monstre était il vraiment son contact avec Horus ?

« Tu as commencé à apparaître dans ma vie il y a trente ans, presque jour pour jour. J’ignorais alors que tu serrais aussi important dans mon existence. Le Conseil entier avait été réuni en urgence : un de nos Elus les plus banals, Dartrius, venait d’avoir une crise que l’on appelle « le Lien » Ses camarades l’avaient trouvé en train de gémir, trembler, il était en un état de transe que nous connaissions bien. Dans peu de temps, il allait faire une de ces prédictions qui nous guident. Je l’ai emporté dans la Salle du Conseil, et là, il nous a parlé longuement de toi. Nous attendions depuis des années un nouvel Elu, nous pensions qu’Horus nous avait délaissés, qu’il ne voulait plus d’adeptes et nous nous attendions à notre fin. Mais il a dit que tu arriverais, et nous a prévenu de ton double un peu…vigoureux. Ila même affirmé que tu ne serais pas très puissant mais béni et donc invincible. Je t’épargne les paraboles et les tournures un peu fantaisistes qu’il a utilisé, mais il restait clair : tu viendrais et accomplirais la volonté d’Horus, car tu serais son Protégé. Jusque là, nous étions réjouis : un nouvel Elu qui accomplirait la volonté d’Horus, quoi de mieux ? Mais alors, il a prononcé d’étranges paroles. Il a dit que le nouvel Elu tuerait son Maître et tous les membres de l’Ordre en cinq années. Horus nous aurait maudit. Et que tu nous tueras tous. »

Bruce ne pu se calmer, il était figé de terreur. Hulk lui disait avec vigueur que Matrias avait raison, que c’était vrai et qu’il devait accomplir la volonté de son Dieu. Mais ce n’était pas possible ! Tuer de ses propres mains Osarias, son Maître, à qui il vouait un respect éternel ?! Non, il devait être puni, mais pas tué, et surtout pas par Bruce ! Mais Hulk recommençait à parler de sa voix dure et brutale dans l’esprit du jeune chercheur, celui ci se tenait le crâne en lui ordonnant de se taire. Hulk obéit. Bruce comprit que c’était un destin choisit et médité : son Dieu était bon, et cela serait forcement bénéfique. Il obéirait aveuglement, même si cela lui coûterait et que la mort n’était toujours pas une solution pour lui.

« Bruce ? Je comprends ta douleur, mais tu dois le faire. Je pense que c’est le moment. Osarias finira par découvrir ma présence et pourrait m’empêcher de t’aider dans ta mission. Il faut le faire et maintenant.
-Mais, dit Bruce en retenant un sanglot, vous ? Vous allez être tué par moi, si vous faites partie des Elus ?
-Pas bête, mais non. J’ai été renié du Temple, je ne suis plus un Elu, donc tu ne me tueras pas. De plus, je n’ai tué personne durant les génocides, je n’ai fait que contempler le massacre, tu n’as aucune raison de me tuer. Sinon, Hulk aurait surgit et je serais déjà mort. En plus, je sais que tu ne me tueras pas. Bien, maintenant, suis moi, il est temps de faire ce qu‘Horus attend de toi depuis près de trente ans. »

La mort dans l’âme, Banner se leva. Même si il croyait et acceptait les paroles de Matrias, sa foi en Horus et en sa mission baissait de plus en plus. Evidemment, le Conseil méritait une punition…mais la mort ?! N’était-ce pas quelque chose de trop brutal et de trop primitif comme réponse à leurs actes ?
Depuis ces quelques mois, Bruce avait tout accepté. Mais maintenant qu’il se dirigeait vers le Temple, qu’il était devant cette immense porte qu’il devait détruire et qu’il sentait Hulk délier ses chaînes en lui, l’ancien chercheur se demandait si il ne devrait pas changer entièrement de vie après tout cela…
 
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