Urban Comics
  Thor #1 : La foudre tombera trois fois (1)
 
Auteur : Nicoalk13
Date de parution : Janvier 2005


Au royaume des sans abris, les ruelles ont des maîtres. Et comme mon royaume s’étendait entre le kiosque de Pauly et la porte arrière du Funny Burger de la 9éme avenue, le fait qu’un chat de gouttière s’attaque aux poubelles fraîches du matin revenait à une déclaration de guerre ou une invasion barbare. Le minou appartenait à l’emmerdeuse du 3éme étage, la plus grosse emmerdeuse que cette ruelle est connue en 10 ans. Dés son installation, il y a 3 mois, elle avait pris un malin plaisir a m’arroser en même temps que ces plantes, et a envoyer son éclaireur : Mitsy sa siamoise de 3 ans. Si sa maîtresse était une vielle mégère pas très fine, Mitsy était beaucoup plus intelligente, cruelle, et malin, du moins du point de vue d’un clochard. Cette dernière s’attaquait a mes seuls biens et adorait s’approprier la nourriture de mes poubelles. De plus Mitsy aimait bien gambader dans sur mes terres, si bien que la vielle devait s’égosiller chaque soir pour la rappeler. J’aurais tant aimé qu’elle s’étrangle avec une mouche a ce moment la ou juste une petite crise cardiaque.

Aussitôt que l’ambassadeur du Funny Burger avait refermé sa porte, après avoir déposé le reste des victuailles de la veille, elle était tombée du ciel en se réceptionnant sur ses pattes et avait lacéré mon sac au trésor. En ce jour foi de Donald Blake, cette enfoirée de chatte a déchaîné ma colère. La dernière fois sa maîtresse avait appelé la police après que son animal est perdu quelques poils, mais cette fois elle va disparaître pour de bon, et j’étendrais sa dépouille dans le quartier, et la je pense que la crise cardiaque de la vielle n’est plus très loin. Je saisis la première fois chose qui me passe sous la main, dieu ou mon esprit, ont voulu que ce soit un vieux parapluie rouillé. La bestiole n’aura pas le temps de souffrir avec un peu de chance. Un bon coup sur la tête, et ça lui évitera de gueuler et de me faire remarquer.

Mais au moment propice ou je me préparais à abaisser mon arme de fortune, le malin animal se retourna comme si elle avait deviné mon geste, vu mon crime à l’avance et me fixa dans les yeux en retroussant ses babines. Mon coup n’étant plus une surprise, elle arriva a esquiver, bondit a coté du sac poubelle et pris la fuite dans la ruelle. La déception ne dura que quelques instants, la malchance la remplaça. La vielle m’avait vu, et commençait a crier a tut tête au meurtre sur son pauvre chaton.

La poisse aurait été sans doute qu’un flic se trouve au coin de la rue, moi c’était la malchance, donc je ne fus pas surpris de voir arrivé deux hommes des forces de l’ordre. Ils allaient me passer a tabac et m’offrir un gîte en prison pour 24 heures, au mieux, ou me passer a tabac et me laisser la, au pire. Sur le coup mon esprit pensa que la fuite accentuerait sans doute leur choix sur la deuxième solution, mais mes jambes dictaient mon instinct, et se lancèrent à la poursuite de la liberté. J’aurais peut être put faire durer la course poursuite si j’étais en pleine forme, avec un repas chaud dans le ventre, et que ne venais pas de me réveiller. Malheureusement le destin voulu que je n’ais pas encore mangé les restes de la poubelle, et que le type du Funny Burger rouvre sa porte juste devant mon nez et une de mes canines. Cette dernière m’abandonna lors de ce choc, elle me soulagea d’un mal pour trois autres, le trou laissé dans ma bouche et mes deux poursuivants qui arrivèrent sur mes talons.

Les deux types m’attrapèrent par les épaules et m’adossèrent au mur. Le choc m’avait tellement assommé que j’avais du mal à tenir debout, et les deux hommes devaient constamment me relever. Leur voix se faisait lointaine. J’étais en état de choc, je ne distinguais plus ma droite de ma gauche, le haut côtoyait le bas, le sang coulait dans ma bouche. Un policier essayait de me réveiller, me semble t’il, en me donnant de petite claque sur les joues ou peut être me frappait t’il vraiment et que j’étais trop évanoui pour ressentir toute la douleur.

La seule chose que je pus me souvenir avant le trou noir, en regardant vers le ciel, était un objet tombant à grande vitesse, un pot de fleur sans doute…




Le feu commençait à brûler mon pantalon quand je repris connaissance. Je gisais toujours contre le mur, mais la ruelle avait changé de décor. On aurait dit qu’une bombe était tombée, et avait explosé, car a l’emplacement ou devait se tenir les deux policiers, se trouvait a présent un cratère dans le sol. Quelques débris de papier volaient dans l’air en finissant de brûler, ils devaient être la raison du feu sur ma jambe. Ma chance revint au même moment par l’explosion d’une conduite d’eau, qui éteignit à ma plus grande joie, le brasier commençant. Je n’aurais pas pu le faire tout seul sans doute, alors je mis cette coïncidence sur ma chance.

Après avoir repris un peu plus mes esprits, je pus me rendre compte du reste de t’ampleur des dégâts, si le cratère était la conséquence sans doute de l’explosion, l’objet se trouvant au centre devait être sa cause : Un marteau. Mais il était impossible pour ma raison qu’un tel objet est causé de tels dommages. Comment un simple maillet avait pu briser le macadam, expulser deux corps humains, enflammer des débris, moi y compris, et percer une canalisation.

Les murs de la ruelle avaient aussi subi les dégâts, étant recouverts d’une tache sombre. Il me semblait alors très étrange que la seule chose qui n’avait pas subit fort dommage lors de l’impact du marteau, n’était autre que moi.

Mes sens revenant au fur et a mesure, je n’entendis pas tout de suite les bruits des personnes qui venait du bout de la ruelle, des sirènes des secours, mais ils cognaient maintenant a l’intérieur de ma tête, et il fallut encore quelque seconde avant de pouvoir rouvrir les yeux.

Devant moi à quelques mètres de moi, siégeait le marteau, et il m’était inconcevable de ne point m’en approcher avant que d’autres n’arrivent, il m’avait sauvé la vie déjà une fois. Si je pouvais le ramasser, il me portera peut être chance de nouveau même pour expliquer la disparition de deux policiers, et d’une explosion.

Je rampai donc jusqu'à mon trésor, qui me permettra d’illuminer ma journée, sauf si un secouriste me le choure. Mais quand je posa la main sur le manche, j’eus une vision. La surface du marteau se déforma comme si des symboles s’étaient gravé sur la surface, pourtant lisse, il y a quelques instants. Je n’arrivais pas à les déchiffrer cependant, le marteau étant posé contre le sol, les symboles étaient a l’envers.

Après une petite gymnastique, je parvins enfin à lire ces quelques mots énigmatiques : « Quiconque s’empare de ce marteau, s’il en est digne, sera investi du pouvoir de Thor… »

Et alors que je les prononçai à voix basse, l’air crépita autour de moi, le ciel se couvrit, et la foudre tomba sur nous, « quelle journée », pensais-je…..
 
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