Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Décembre 2004

Bobby regardait son professeur droit dans les yeux. Il n’y voyait qu’une sorte de folie, une folie qui consumait tout l’être de l’homme qui était présent devant lui. Ses yeux semblaient être les seuls qui subissaient l’emprise de la folie. Sans eux, il aurait été naturel, normal, ce professeur gentil et accueillant qui toujours avait aidé Bobby. Mais ses yeux, ses yeux démontraient au jeune homme stupéfait qu’Essex avait changé. En mal.

Nathaniel Essex tourna autour du jeune homme, qui avait enfin réussit à se mettre droit. Il semblait être comme un prédateur près de sa proie, alternant tics nerveux et mouvements des yeux, comme si il se demandait comment le faire souffrir le plus…

« Bobby…Bobby…tu étais mon élève préféré…un rebelle…un grand potentiel pour la reconstruction du monde. Pourquoi a-t-il fallut que tu sois un mutant ? Pourquoi a-t-il fallut que tu veuilles aider cet être informe et inutile ?
- Toute vie est précieuse. Et j’ai fais assez de conneries dans la mienne pour le savoir et pour tout faire pour me racheter.
- Oh. Tu parles sûrement de ta rixe avec le jeune Reilly ?
- Quoi ?
- Oh, j’aurais dû dire Spider Man, non ?
- Je vois pas de quoi vous parlez…
- Arrête. Je ne suis pas un débile. Un jour, vous êtes comme des frères, et le lendemain de la nuit où Spider Man et un être de glace se sont battus pour sauver ce crétin de Craig, c’est la guerre froide entre vous. Soyons francs, veux-tu.
- Ok, je veux bien être franc. Ouais, Ben est Spider Man. Ouais, je suis un « mutant », comme vous dites. Mon pouvoir ? Vous le saurez quand je vous aurais mis la raclée de votre vie pourrie. A vous maintenant : pourquoi vous faites cela ? A quoi cela vous sert ?
- Si je te le dis, tu devras mourir.
- Parce que vous comptiez me laisser en vie après cela ?
- Non, bien sûr que non…vois-tu, je prépare l’avenir en tentant de tuer les mutants qui se font voir petit à petit. Pour cela, il me faut des hommes, je ne puis vaincre des surhommes tout seul. J’ai donc utilisé mon génie scientifique pour créer des drogues…des drogues qui améliorent le potentiel humain. J’ai fais des essais il y a quelques mois, qui furent très bons, mais mes quatre cobayes se sont enfuis…j’ai donc dû reprendre mes recherches pour m’assurer une fidélité de la part de mes expériences. Et j’ai réussit. »

Pendant que Essex faisait son monologue en faisant plusieurs gestes théâtraux comme si il était devant un public émerveillé, Bobby tentait de sortir ses mains des liens. Il ne voulait pas que Essex s’en sorte, et il ne voulait pas qu’il s’en prenne à Ben non plus. Il remarqua alors que ceux qui l’avaient amenés ici n’étaient plus là.

« Vois-tu, je ne devrais pas enseigner dans ce lycée minable. J’ai gagné beaucoup de prix. Beaucoup. Je suis un génie, on peut le dire. Mais une chose fait que je n’ai pas voulue devenir ce que j’aurais dû être.
- Dis plutôt que t’es pas assez bon… »

Essex donna un coup de poing dans le nez sanglant de Bobby, ce qui procura à l’adolescent une douleur indescriptible. Mais il ne dit rien, ne cria pas. Il ne voulait pas qu’Essex ait la joie de l’entendre hurler.

« Je disais donc que j’étais un génie. J’ai réussit à créer une drogue qui repousse les limites humaines. Ceux qui l’ingurgitent sont plus forts, plus résistants, et dans un état où ils ne sentent plus la douleur. De plus, j’ai réussit à en faire de parfaits zombies, donc ils font ce que je veux. Et le mieux, c’est que quand la dose est finie, ils ne se rappellent de rien. C’est pour cela que messieurs Stryker et Kelly ne savent pas ce qu’ils font la nuit. Tu as reconnu ton professeur de maths, non ? »

C’était donc Kelly que Bobby avait reconnu dans la ruelle…tout s’expliquait alors. Il fallait à tout prix arrêter Essex avant qu’il ne tue d’autres personnes. Mais une question taraudait l’esprit de Bobby.

« Mais pourquoi vous en êtes-vous pris à ce clochard ?
- Il me faut une armée, Bobby. Et j’ai donc besoin de cobayes pour améliorer les effets de ma drogue, le Kick. J’utilise des SDF, la plaie de notre société. Ils ne devraient pas survivre, ils sont trop faibles. Seuls les forts doivent survivre. »

Darwiniste, en plus. L’adolescent ne savait pas vraiment quoi faire. Il tentait vainement d’enlever ses mains de ses liens, mais il n’arrivait qu’à s’ouvrir jusqu’au sang… Essex, quand à lui, semblait heureux et guilleret. Il s’approcha d’une table qui était dans un coin sombre, et y prit une pilule. Sûrement la drogue dont il parlait avant. Il voulait que Bobby devienne son esclave. Il faudrait un miracle pour sauver le jeune homme…

Soudain, ce miracle tant espéré eut lieu. On entendit des bruits de lutte pas loin, après le bruit d’une porte fracassée. Surprit, Essex se retourna et marcha jusqu’à la porte en fer qu’il ouvrit violemment. Bobby pu voir un homme voler dans le couloir, et atterrir lourdement sur le sol, vu le bruit qu’il faisait…

« Que se passe-t-il ?
- Trois personnes, boss…enfin surtout deux. Y a un aveugle avec eux. Ils sont arrivés, et mettent KO tous les autres. Y a un gus…il semble rebondir partout, on peut l’attraper…et la fille fait voler certains d’entre nous !
- Des mutants…tuez-les ! Sortez les armes !
- Trop forts pour moi…j’préfére partir…
- Chien… »

Alors qu’il disait cela, Essex vit tous ses hommes fuirent par la porte de derrière. Il savait qu’il n’avait aucune chance contre ces assaillants apparemment dotés de pouvoirs supra humains…le professeur décida lui aussi de partir, abandonnant Bobby à son sort, trop pressé de ne pas se faire prendre. Le jeune homme le vit partir, et entendit ses pas sur le béton froid, avant qu’un bruit de porte qui claque ramène le silence.

Quelques minutes plus tard, Bobby vit arriver devant lui trois personnes bien étranges : une sorte de colosse, une jeune femme rousse et apparemment nerveuse et en proie à des tics, et un aveugle. Celui-ci parla en premier.

« Tu t’appelles ?
- Va te faire foutre.
- Joli nom. C’est quoi le prénom ?
- Hank, arrête. Ecoute, on te veut pas de mal. On est venu te proposer un marché.
- Quel marché ?
- Je suppose que tu sais que tu es un mutant ?
- Heureusement qu’il paraît que c’est secret…ouais, je sais que je suis un de ces trucs. Mais depuis peu.
- Ok. Nous aussi. On est venu te proposer de te joindre à notre équipe, les X-Men.
- Je tourne pas des films pornos, désolé.
- Je l’avais dit que ce nom était pourri…
- Hank, tais-toi ! Bon, et bien si tu refuses, nous n’avons plus rien à faire ici… »

Aidé par la jeune fille, l’aveugle commença à sortir de la pièce, suivit de près par le colosse humoriste. Bobby leur hurla après.

« Hey, venez me détacher !
- Je ne vois pas pourquoi.
- Si je viens avec vous, vous me détachez, c’est ça ?
- Oui.
- Et si je viens pas ?
- Tu restes ici et tu expliques aux flics ce que tu fais là avec tous ces produits.
- Bande d’enculés.
- Désolé, grande folle, je suis pas de ce bord là, et je crois que notre pote noeunoeil non plus.
- Hank….
- Ouais, je sais, je la ferme.
- Bon, je viens avec vous…
- Bonne décision. »

Le dénommé Hank arracha les liens de Bobby et tous les quatre sortirent du bâtiment, qui semblait avoir été attaqué par une armée, tant les dégâts à l’intérieur étaient considérables. Les adolescents passèrent par un petit salon richement décoré, enfin qu’il l’avait été avant que les trois mutants qui avaient sauvés Bobby n’apparaissent. Dehors, une vieille voiture les attendait.

« C’est à vous ?
- Oui.
- Vous avez pas honte ?
- Bien sûr que non.
- Ok…j’espère juste que ce truc va plus vite que moi en vélo, et que vous avez assez de fric pour payer l’essence que suce Baby…
- « Baby » ?
- Ouais…si je dois venir avec vous, je préfére changer le nom de votre baisodrome… »

Alors que Jean et Scott faisaient semblant de n’avoir rien entendus, Hank explosa de rire en s’asseyant en volant, en compagnie de Bobby, tandis que les deux autres étaient à l’arrière. Le petit groupe fila dans la nuit.


La suite des aventures de Bobby Drake, c'est dans Urban X-Men #3...