Auteur : Max
Date de parution : Décembre 2004
Aveuglé par la haine, je survolais New-york à une vitesse qui m’étonna moi-même. Peu m’importait désormais si les gens me voyaient, je devais rendre justice. Je devais tuer mon père.
Une fois de retour au manoir, je ne pris pas la peine de passer par la porte sur le toit, m’introduisant bruyamment par la porte d’entrée. De nouveau, la maison était pleine et tout cet amas d’ordures humaines toisait mes ailes avec surprise, aucun n’osaient faire de remarque, fils du chef oblige. Tous me répugnaient, avec leur air hagard de profiteur, de parasites prêt à aller contre leurs valeurs morales pour le bon plaisir de mon père. Laquais stupide en quête d’attention.
Rapidement, je sortis mon arme et pour attirer leur attention tira un coup qui fit exploser un buste de mon père en milles morceaux. Tous venait de sortir à leur tour leur arme, mais ne se risquèrent pas à me tirer dessus, ayant trop peur des répercussions.
« Messieurs, j’ai à m’entretenir avec mon père. Sortez d’ici, et ne revenez pas… jamais. Et ce ne sont pas des paroles en l’air, nous sommes à l’aube d’un changement radical dans le paysage criminel New-yorkais. Sur ce, Messieurs, Mesdames,… au revoir»
De suite, ils quittèrent le salon, et me laissèrent seul avec mon destin. Rapidement je me dirigeai vers les appartements de mon père. Evidemment le système de sécurité ne me laissait plus passer. La colère m’enivrant, je saisi une banquette proche et tenta d’enfoncer la porte. J’avait sûrement du y aller fort, si bien qu’elle finit par céder, découvrant alors une pièce vide. Mon père avait filé, ce qui expliquait qu’il n’avait pas réagis au coup de feu. Ou bien est-ce de me savoir proche qui l’avait fait filé ? Aurait-il peur ?
Après réflexion, je réalisai que la fuite n’était pas dans ses habitudes, il devait encore être dans la demeure. Lui qui n’avait jamais quitté son bureau que pour les affaires requérant sa présence. Autrement dit, quand il allait voir ce qu’il appelait ses admiratrices, ses maîtresses. Il s’était retrancher là, certain que tous voulait sa peau, ce qui en soi n’était pas faux. Cela devait être terrible d’être un des chefs principaux mafieux de la ville, toujours peur d’un poignard dans le dos, d’une bombe sous le siège, de poison dans ses consommations, d’ailleurs c’est bien ce confinement qui, j’en suis sûr, contribua au fait qu’il fusse toujours en vie
Il ne pouvait se trouver que dans un seul autre endroit, un lieu connu uniquement de lui et de moi. J’attrapai alors le chandelier se trouvant sur son bureau. Un pan du mur pivota alors, laissant apparaître un interminable escalier s’enfonçant dans les fondations du manoir. Rapidement je parcouru la multitude de marches que m’offrait celui-ci. Une fois en bas, dans l’obscurité totale, je cherchai à tâtons l’interrupteur placé dans une des fissures du mur. Cassé. Evoluant dans les ténèbres, je réussi tant bien que mal à me frayer un chemin jusqu’à destination.
L’énorme porte, dernier vestige de ce qui était autrefois un abri antiatomique, se tenait devant moi. Je réussi à trouver ce qui faisait office de poignée. Je l’actionnai alors et pénétrai dans la salle suivante. C’était une pièce relativement petite, une multitude de portraits de femme ornaient les murs, le mur entier était recouvert de phrases désassemblés formant une véritable cacophonie muette, figée. Je venais de pénétrer dans le reliquaire de mon père, il avait ici entreposé toutes les affaires ayant appartenues à ma mère. Ainsi que ses cendres.
Depuis sa mort, il venait tout le temps se recueillir ici, écrivant son amour pour elle sur les murs, pleurant sur ses cendres. Souvent la nuit, je l’entendais hurler son désespoir. Il brûlait d’un amour hardent pour elle, et c’est cela qui l’a tuée. Et depuis ce jour il ressassait ses vieux souvenirs, effaçant de sa mémoire le jour funeste ou elle se tira une balle dans la tête, suite à une dispute particulièrement violente où mon père failli tuer ma mère en la projetant à travers la baie vitrée de la piscine.
…
La pièce était vide.
Puis l’énorme porte battante se ferma dans un sinistre claquement.
« Warren… tu es si prévisible, tu prend les choses bien trop à cœur. Elle n’était rien, juste un pion sur l’échiquier de la vie. Ne laisse pas tes choix se faire influencer par tes émotions,… Wa... Warren, pose ton arme »
Je venais de sortir mon revolver et le pointais déjà en direction de mon géniteur. La main hésitante, tremblotante, je tentais vainement de soutenir le regard de mon père.
« Warren, tu ne ferais pas ça ! Pas devant elle »
Il désigna alors l’urne de ma mère. L’air dépité, il semblait vraiment croire qu’elle était là a nous observer.
« Laisse la hors de ça ! Ce qui se passe c’est entre toi et moi ! Je peux plus te laisser agir ! L’époque où tu te permettais tout est échue.
- Hum… tu te souviens du jour ou pour ton anniversaire j’ai loué un parc d’attractions rien que pour toi Warren, on était heureux à l’époque… et le jour ou tu à reçu ton premier chien… la vie n’était pas si dure… »
Il arpentait désormais la pièce me tournant le dos, s’arrêtant de temps à autre devant diverses photos disposées méthodiquement sur un vieux secrétaire. Cependant, je le pointais toujours avec mon arme.
« Ta mère t’aimait tu sais, ce n’est pas ta faute si elle a fait ça ! Ne te sens pas responsable ! Elle ne te considérait pas comme un monstre…
- Arrête ! C’est à cause de toi si elle est morte ! Et tu le sais. Tu la poussé à bout, TU L’A TUE ! ! !
- Warren… mon fils… ne refoule pas la vérité, tu sais bien pourquoi…. »
Ce mélange de souvenir fit monter en moi une vague d’émotions qui me submergea, des larmes commencèrent à perler de mes joues. C’est vrai qu’au départ, je croyais que c’était à cause de moi si elle mit fin à ses jours, il le savait et en profitait. Je tremblais de plus en plus.
« Arrête ! ARRETE ! ! !
- Warren, ta réaction est tout à fait compréhensible, viens mon fils. Calme toi »
Il s’approcha de moi et me serra dans ses bras. Je pleurais désormais à chaudes larmes et ne réussissais pas à tenir mon arme correctement.
« Voilà, Warren, pleure… détend toi. C’est fini… tout va revenir comme avant
- Oh…père je suis désolé… je... je ne voulais pas, excusez moi.
- Mon fils, il n’y a pas de quoi.
- Je t’aime papa. Je… je... je suis désolé »
Une détonation extrêmement puissant résonna à travers les méandres des fondations du manoir. Un silence lugubre contrasta alors avec le vacarme qui venait de se produir .
Le tir était net, sec, partant de bas en haut il avait commencé sa trajectoire depuis le bas du torse pour ressortir en haut du dos. Une violente giclée de sang me jaillit dessus. Mêlant mes larmes à son sang je m’effondrais sur le corps mutilé de mon père.
« War…. Warren,... je… je... suis fi...fier… de toi… »
En larme et secoué de spasmes nerveux j’abandonnait la dépouille de mon père. Il reposerait là à jamais près de ma mère. En quelque sorte, je crois que c’était ce qu’il voulait.
Par la suite, je fis sceller l’accès à cette pièce ainsi qu’à toutes celles adjacentes. Personne n’a jamais su ce qui s’est vraiment passé. La version officiel étant qu’il a quitté le pays et coule des jours paisible dans les îles Caïmans. Laissant à son fils la gestion de l’affaire familiale. J’ai fait enterrer Tara à coté de sa famille, c’est ma manière de la remercier… remercier de m’avoir ouvert les yeux. J’espère ainsi que son âme trouvera le chemin de la paix… je ne l’oublierais jamais. Elle est devenue pour moi le symbole d’une nouvelle ère… et j’espère la satisfaire.
Bien sûr, j’ai hérité de la fortune de mon père, et mis fin aux activités de la maison. J’investis dans différentes institutions caritatives. Et une grande part de mon héritage servi à faire avancer les recherches des scientifiques de mon père, de mes scientifiques sur la raison de l’apparition de mes ailes ce qui me permis d’apprendre que je n’étais pas le seul *mutantur*.
Cependant, on ne met pas fin ainsi à deux générations totalement dévouées au crime encore maintenant, j’ai affaire aux anciens associés de mon père. Oui, j’ai pris la succession de mon père ! Mais d’une manière tout autre, m’arrangeant pour faire participer les truands à des coups foireux qui les mènent généralement directement à la case prison. Jamais personne ne ma soupçonné de les trahir, je suis le digne fils de mon père selon certains, d’ailleurs tous me servent avec la même ardeur dont ils faisaient preuve du temps de mon père. En quelque sorte, j’aide la justice de ma ville... mais à ma manière. Je m’efforçais de faire le bien autour de moi, comme pour expier les erreurs passées de mon géniteur.
Mais à quoi bon, seul, je ne peux rien contre la gangrène qui se propage à travers la ville. Seul, je ne suis rien... seul… il me faut une équipe !
Warren se trouve une équipe dans Urban X-Men #3...