Urban Comics
  Atlantis #1 : L'art d'être Roi (1)
 

Auteurs : Zauriel & Ben Wawe
Date de parution : Septembre 2007

Aquaman, premier du nom, regardait avec frustration son bras droit remplacé depuis quelques temps déjà par une prothèse qui se terminait par un crochet doré, long et recourbé. Il n’était pas nostalgique. Il ne rêvait pas de membre fantôme, ou quelque chose du genre. Il voyait plus ça d’un aspect pratique. Certes, ce crochet défendait l’image de terroriste écologiste implacable qu’il s’était forgé il y a des années maintenant. Certes, c’était un outil sans égal pour ses activités sous-marines. Mais il faut avouer qu’il y avait quand même plus pratique et plus maniable que ce bout de métal greffé à la va vite sur son bras encore ruisselant de sang.

Assis dans la grande salle de sa base sous-marine cachée, il lisait une nouvelle fois Vingt Milles Lieues sous les Mers, de Jules Vernes, quand il entendit quelque chose frapper violemment à la porte de son abri. Marina, étendue sur un grand lit, bercée par le concert des vagues ponctué par le cris des oiseaux et le son de cloches de chalutiers qui étaient tout proches, se releva d’un coup, en tremblant. Aquaman posa son livre sur la petite table en corail qu’il avait forgé pour leur premier anniversaire de mariage. Il se dirigea vers la lourde porte principale de son sanctuaire. De ses doigts survivants, il tapa sur un petit clavier placé à droite de la porte un code à six chiffres. La porte se leva en un grincement et disparut sous une trappe située dans le faux plafond. Et là, Aquaman vit un spectacle qu’il n’oublierait jamais.

Son pupille, le jeune Art McKenzie, fils du prince Namor, jeune homme qui avait pris par respect pour son parrain le nom d’Aquaman Junior, se tenait devant lui, la figure couverte de bleus, une entaille profonde et dégoulinante d’un sang noir sur le front, et tenait avec difficulté sur ses jambes flageolantes. Il tenait dans ses bras épuisés celle qu’il considérait comme une sœur, la fille de son parrain, la jeune Khyamera évanouie, elle aussi dans un état d’une grande instabilité. Sa poitrine se soulevait avec peine, et elle tremblait de tous ses membres. Aquaman la tendit à son parrain avant de s’écrouler sur le perron de la base.

Aquaman avait étendu son filleul sur son grand lit, dans sa chambre remplie de posters de superhéros. Des comics-books qui avaient appartenu à Arthur Curry, il y a bien longtemps, dans une vie qui semblait être tout droit sorti d’un rêve, quand celui-ci n’était qu’un étudiant en mal d’imaginaire. Avant de quitter la vie de la surface, il avait pris avec lui ce qu’il avait le plus aimé pendant cette vie, pour ne pas oublier que, quelque part, il restait un peu d’Arthur Curry. Quand il avait pris Art avec lui, le soustrayant à une fin horrible à laquelle le livrait son père, il les lui avait offert, sachant pertinemment que sa fille ne s’attarderait pas trop à ce genre de lecture.

Art se réveilla. Il avait mal partout. Ses membres le lançaient. Il grimaça quand il essaya de bouger ses jambes. Et puis, il sourit de soulagement. Si ses jambes lui faisaient mal, c’est qu’elles n’étaient pas atteintes. Il se tourna sur le côté, s’asseyant sur le bord du lit, faisant pivoter ses jambes sans trop appuyer sur ses bras. Un peu essoufflé, il resta quelque instant à scruter le sol, pour essayer d’y trouver l’énergie nécessaire pour se lever. Puis, à l’instant qu’il jugea le plus propice, il se leva. La porte s’ouvrit à cet instant sur un Aquaman tout vêtu de bleu. Art fit quelque pas vers lui, chancelant, puis s’écroula dans ses bras, à bout de souffle.

« Trop impatient, jeune homme. » Fit son parrain en le reposant sur le lit.

Art acquiesça sans rien dire. Il s’allongea en calant un oreiller derrière sa tête, pour pouvoir lui parler tranquillement. Aquaman prit une chaise et s’assit près du lit.

« Art, je sais que tu es un grand garçon. Tu l’as prouvé en combattant aux côtés de la Ligue, la semaine dernière. Mais tu es rentré dans un état pour le moins grave. Et Khyamera dort encore. Tu me dois quelques explications. »

Art le savait. Il avait commis une faute. Et il n’avait pas seulement mis sa vie en danger, mais aussi celle de sa sœur. Il pensa à ce qu’il leur était arrivé, au cours de ses quinze dernières heures. Il essaya de se rappeler de tous les détails, et livra son histoire à son parrain attentif.







« Tu sais très bien que j’éprouve encore quelque chose pour lui. Ce n’est pas de l’amour, pas de la haine. Mais de la fascination. Et Khyamera a toujours voulu voir la cité. Nous sommes partis hier, dans l’après midi, comme Maman a pu te le dire. Nous avons d’abord pris le bateau, il était inutile que nous nous fatiguions à nager jusqu’au milieu de l’Atlantique. Pendant plusieurs heures, nous avons chevauché les flots, sans dire un mot. Le ciel s’est couvert de nuages, quand nous nous sommes arrêtés. Comme pour nous signaler un sinistre présage. Mais nous avons ignoré la pluie et avons plongé. Nous avons plongé jusqu’à atteindre ce que les atlantes appellent les roches de feu, ces énormes rochers rouges qui bordent la banlieue de la cité aux neufs tours. Khyamera, qui n’avait pourtant jamais vu la cité, a senti que quelque chose n’allait pas. La cité semblait vibrer sous les assauts des deux armées qui s’y faisaient face. Nous n’avions aucune idée de la raison de ces combats. Et nous savions encore moins quel camp était le plus légitime, si légitimité il y avait dans de tels massacres. Nous sommes entrés dans la cité, discrètement, et nous sommes cachés dans une bâtisse à moitié détruite. Nous avions le sentiment d’être pris au piège, pris entre deux feux. Nous ne connaissions ni l’enjeu, ni les motivations des affrontements sanglants dont nous avons été témoins. Nous avons attendus que la journée se termine, et que chacun des deux groupes, épuisés par cette guérilla sans temps mort. Nous sommes descendus dans la rue déserte, où restaient quelques cadavres de soldats laissés à l’abandon. Nous n’avons pas supporté de voir ça. Il nous a fallu trois heures pour donner à chacun une sépulture digne de ce nom. Et puis, une fois que nous avions terminé, nous avons entendu des cris dans une ruelle, non loin de là. Une femme qui appelait au secours. Nous nous sommes précipités à sa rencontre. Elle était acculée dans l’impasse par des soldats qui portaient l’insigne du Poséidon
Triton. Il avaient des chiens crabes avec eux, et s’amusaient avec la pauvre femme. Cette vision nous a rendus fous, Khyamera et moi. Nous avons plongés au cœur du combat, avons assommés tous les agresseurs et remis la future victime sur pied. Mais c’était une ruse. La vieille femme sortit de son manteau deux fléchettes qu’elle nous administra à chacun. Nous nous écroulâmes. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés endormis. Mais quand nous nous sommes réveillés, nous étions dans la salle du trône, au cœur du palais, et face à lui. Khyamera était encore endormie sur le lourd fauteuil en corail où on l’avait délicatement déposé. Il m’a dévisagé pendant de longues secondes, avec un visage imperturbable, sans
laisser s’afficher sur ses traits le moindre sentiment. J’avais l’impression d’être une créature étrange, examinée par le plus stoïque des scientifiques de la cité. Il a relevé la tête vers le dôme de la salle, comme pour admirer la danse de la faune atlante. Puis, sans me regarder, il m’a demandé ce que nous faisions là. Khyamera s’était réveillée, à présent. Elle voulut répondre mais il leva la main pour la faire taire.

« Silence, jeune fille. C’est à mon fils que je parle. »

Il n’avait pas perdu la superbe qui habitait mes plus lointains souvenirs. Je n’osais pas lui dire qu’il n’était plus mon père. Je lui expliquai les raisons de notre venue. Curiosité de la part de ma sœur et nostalgie pour ma part. Il m’observa longuement à nouveau.

« Tu as changé.
- Ma mutation s’est accélérée.
- Bien. »

Il resta encore silencieux. Je ne savais pas si c’était pour m’impressionner ou pour me laisser la parole.


« Que se passe-t-il ici, Père ? Depuis quand es tu revenu ?
- Quelques cycles, seulement. Et j’ai trouvé la cité dans un état lamentable. Ce qui se passe ici, tu ne pourrais le comprendre.
- Peut être qu’Arthur…
-Non, rugit-il. Je saurais me débrouiller sans Arthur. Je viens de prendre la cité, il y a encore quelques dissensions parmi les atlantes, avec les anciens lieutenants d’Attuma, mais je saurais les fédérer. »

Il semblait être parti dans un délire de mégalomane. Il ne nous voyait plus. Soudain, il s’arrêta et nous fixa d’un œil mauvais.

« Mais la guerre ne vous concerne en rien. Rentrez chez vous, jeunes gens. Rentrez à New York. Je vous accorde une escorte et un passe droit jusqu’aux Bermudes. Après, vous devrez vous débrouiller. »

Ce n’était pas une proposition. C’était un ordre. Une escouade de cinq hommes nous a pris dans un de leurs navires. Le voyage fut silencieux et tendu. Je sais ce que je représente en Atlantis. Un bâtard qui a abandonné son père et son peuple, même si l’Histoire nous prouve que c’est le contraire qui s’est passé. Mais le voyage ne s’est pas déroulé comme prévu. Le vaisseau a été harponné par les rebelles. Trois soldats sont morts, le crâne fracassé contre la coque, sous le choc. Les deux autres ont été rapidement exécutés par les soldats rebelles. Khyamera et moi avons été touchés plusieurs fois, comme tu peux le constater, mais nos blessures sont superficielles, je dirais. Voilà ce qui s’est passé. »






Arthur Curry s’assit sur le lit à côté de son fils et prit sa tête entre les mains. Qu’allait-il faire ? Il se sentait tiraillé. Ses enfants avaient été violentés. La cité qui l’avait accueilli un temps, où il avait vécu les instants les plus magiques de son existence, semblait être en proie à une folie fratricide. Son frère, qui l’avait renié après sa fuite avec Marina, avait désespérément besoin de lui, même s’il ne l’avouerait jamais. Namor était un sacré personnage. Arthur se leva précipitamment du lit en grommelant. Art le suivit, le pas hésitant. Arthur avait ouvert le grand coffre de son bureau. Il avait sorti ce qu’il appelait son « crochet de combat. » Durant ces dernières années, il avait construit plusieurs crochets pour pallier à son infirmité. Celui qu’il tenait dans la main gauche était certainement une arme de guerre. Il leva les yeux vers Art.

« Ton père appelle à l’aide. »






Je suis fatigué. Non point physiquement…malgré mon âge et les blessures infligées par les chiens d’Attuma, je n’ai rien à craindre au niveau de ma santé. Non. Ce n’est pas là que le bât blesse. Et je ne suis pas non plus fatigué moralement. Le défi que je viens de me lancer pour renouveler la gloire d’Atlantis l’Eternelle permettrait à n’importe lequel d’entre nous d’être plus motivé que jamais.
Ce n’est pas de ça que je suis fatigué, non. Ce sont des hommes devant moi.

Prêtres. Négociateurs. Ambassadeurs. Assistants. Conseillers. Economistes. Artistes. Architectes. Tous représentent une branche de la vie d’Atlantis. Tous représentent Atlantis et son peuple, en quelques sortes. Et tous me donnent envie de vomir, maintenant. Et de sortir mon épée pour les éventrer comme les porcs qu’ils sont.

Depuis deux heures, ils sont là. Devant moi. A plaider leurs causes stupides. A tenter de sauvegarder leurs maigres parts de pouvoir que l’ancien gouvernement leur avait bêtement laissé pour survivre dans la cité. Mes prédécesseurs pensaient qu’ils avaient besoin d’eux pour continuer à exercer leur pouvoir dans la vie. Ils pensaient que ces êtres étaient indispensables et qu’il fallait leur lécher les bottes.
Je ne pense pas ça. Je n’adhère pas à ça. Je déteste ça.

« DEHORS ! TOUS ! »

Ma voix fait frissonner les murs du palais, et tous blêmissent en entendant un tel cri de rage et de fureur. Ils vont aller colporter dans les rues d’Atlantis que je suis un fou imbécile qui ne devrait pas avoir le pouvoir et qu’il vaudrait mieux quelqu’un de plus calme et de plus diplomate. Tss. Imbéciles. Ils n’auront même pas le temps de sortir. Mes agents les attendent déjà aux portes du palais. Pas de pitié pour ceux qui ont comploté avec l’ancien gouvernement.

Mais maintenant que je suis seul dans cette pièce sombre et froide…que faire ? Que dire ? Je suis Roi. Maître d’Atlantis. Je dois reconstruire cette ville jadis extraordinaire et désormais ombre de ce qu’elle fut. Et cela semble plus difficile que prévu.

Ca ne fait que quelques jours que je suis à ce poste, mais déjà je me rends compte de l’ampleur de la tâche. Gagner Atlantis, vaincre mes adversaires et trouver le soutien de la population ne fut pas difficile. Tous les vrais habitants, tous les Atlantes purs et fiers me rejoignirent rapidement. Après tout, j’offrais à la cité de retrouver son lustre d’antan et de se débarrasser des crétins qui la menait peu à peu à la perte et au malheur. Quel être sain d’esprit ne m’aurait pas supporté ?

Mais maintenant, le plus dur commence et je m’en rends compte.

Il faut reconstruire. Détruire ce qui a été imposé pour faire en sorte que ce que je pense être bon soit. Et ça n’est pas simple. Je ne suis pas quelqu’un de patient. Je ne suis pas quelqu’un de calme. Et même si j’ai quand même perdu un peu de ma fougue et de mon explosivité…je reste encore Namor. Je reste cet être imprévisible dont la flamme ne s’éteindra jamais, même si elle est plus pâle désormais. Et je ne sais si cela suffira.

Atlantis mérite le meilleur. J’aime cette cité. J’aime ce monde. J’aime ces habitants qui ont foi en moi. Je ne veux pas les décevoir. Cette ville mérite de redevenir ce qu’elle fut, et j’ai fait le serment que cela arrivera sous mon règne. Mais en suis-je réellement capable ?
Je ne suis pas diplomate et je n’ai pas les capacités de gérer ceux qui demanderont des choses au pouvoir. Je suis un chef de guerre, un leader charismatique et quelqu’un qui saura imposer ses décisions, mais je ne suis pas l’être qu’il faut pour négocier avec les Atlantes qui demanderont des faveurs ou se plaindront…ou encore avec ceux de la surface.

Ceux-ci vont me poser un problème. Je pourrais peut-être m’arranger avec les Atlantes de la cité…il suffira que je verse un peu d’eau dans mon vin et que je ne crie pas trop souvent. Ca sera dur avec les futilités de ce monde et de ces êtres, mais parce que je les aime malgré tout et parce qu’il le mérite, j’y arriverai peut-être. Mais pas avec ceux de la surface. Jamais.

Hier, on m’a avertit qu’Atlantis est menacée par la pollution. Cela fait des années, déjà, que ce fléau nous fait du mal, mais jamais l’alarme n’a été aussi forte et grande. Un des hommes que j’ai envoyé analysé la situation a confirmé ce que les rapports précédents avaient montrés : les déchets envoyés par ceux de la surface et ce que font leurs navires détruisent peu à peu nos frontières.
Jusqu’à maintenant, les Anciens avaient réussi à créer différents procédés qui empêchaient la pollution de se répandre jusqu’à Atlantis. C’est un processus complexe auquel je ne comprends pas tout, mais il était assez puissant pour nous éviter d’être vraiment menacés. Néanmoins, depuis deux mois…une de ces défenses a cédé.

Le fléau de ceux de la surface se propage à une vitesse exceptionnelle dans nos eaux. Le danger est grand qu’Atlantis elle-même soit prise par ce courant monstrueux qui tue tous ceux qui y respirent. Je ne peux accepter ça. Même si nos sorciers et ingénieux préparent une nouvelle défense, il est clair qu’avec cet exemple, la menace que représente la pollution est trop grande pour l’éviter. Il est temps de faire ce qui doit être fait.

Les gens de la surface se fichent de nous. Les gens de la surface ignorent notre existence, mais détruisent quand même plus des deux tiers de leur planète. Ils s’en fichent. Ils ne voient que leurs profits et leurs petites vies futiles. J’en ai assez. J’en ai assez de tout ça. Je veux qu’ils arrêtent, et je veux qu’ils arrêtent maintenant.

Si je m’écoutais, j’irai immédiatement là-bas et je trancherai les têtes de ceux responsables de telles choses. De ceux qui ont le sang des innocents Atlantes morts en allant analyser ça. De ceux qui sont derrière le décès de deux enfants dont la seule faute a été d’aller jouer un peu trop loin.
On a tué des membres de mon peuple. Ceux dont j’ai la charge. Et je ne l’accepte pas.

Si je m’écoutais, oui, j’irai les tuer. Mais je sais que c’est mal. Je sais que ce n’est pas ça qu’il faut faire. Il faut argumenter. Discuter. Négocier. Tenter de trouver des compromis. Avec ceux qui détruisent mon monde et ma ville. Oui, il faut faire ça, et le faire bien. Mais…mais ça, je ne sais pas faire. Je n’y arriverai pas.

Même si je connais toutes les villes sous-marines du monde, même si j’ai joué le rôle d’une sorte d’ambassadeur en les visitant, en y vantant le nom d’Atlantis et en analysant toutes ces cités, jamais je ne serai quelqu’un qui pourra réellement discuter avec ceux qui nous font du mal ou ceux avec qui je ne suis pas d’accord. Je sais que c’est là un de mes plus gros défauts, mais je ne pourrais pas changer. Je suis trop vieux et trop entier pour cela.

Et pour être un bon monarque, il faut quelqu’un qui saura négocier. Voilà pourquoi je m’interroge. Voilà pourquoi…pourquoi je me demande si je serai à la hauteur.

Non. Je sais que je suis à la hauteur. Mais il me faudra m’améliorer. Alors que je sais que je n’y arriverai pas. Il va falloir faire un choix. Il va falloir que j’aille voir les gens de la surface et que je ne les tue pas de suite. Il va falloir que je subisse à nouveau ces réunions avec les autres notables de la ville, sans ordonner à nouveau leur mise à mort pour haute trahison. Mais ça sera dur.

Néanmoins, je dois arrêter de penser à cela. Un Roi ne doit point douter. Un Roi ne doit point se laisser aller à de tels questionnements. Un Roi doit être infaillible. Et je suis Roi. Pour le meilleur ou pour le pire.
Laissons donc là tout cela. Il faut que je m’occupe d’autres soucis. Beaucoup de bâtiments ont été détruits lors de la résistance de mes prédécesseurs. Il faut donner des crédits aux propriétaires, et…

« Majesté Namor ?
- Oui ? »

Vulko. Un de mes aides. Un homme de confiance, même si il est plus fonctionnaire que guerrier.

« Une visite pour vous, messire.
- Je n’ai pas le temps.
- Je crois qu’il vous intéressera pourtant…
- Quoi ? »

Je n’aime pas qu’on me réponde ainsi. A dire vrai, je ne le supporte pas. C’est donc avec les poings serrés par la rage émergente que je me dirige vers lui, laissant là les papiers ennuyeux et administratifs.

« De quoi parles-tu ? Qui est-ce ? Et pourquoi m’intéresserait-il ?
- Il vient de votre passé, majesté.
- De mon passé ? »

Je fronce les sourcils. Je n’aime pas ça. J’ai un mauvais pressentiment. Vulko est trop évasif pour ne pas me cacher quelque chose. Il veut me préparer à ce qu’il vient m’annoncer. Et je n’aime pas ça.

« Oui…
- Qui est-ce ?
- Hum…
- Qui est-ce, Vulko ? »

Mon regard est dur et froid. Il ne pourra pas résister bien longtemps.

« C’est Arthur Curry, monsieur. Il demande audience.
- Curry… »

L’homme que j’ai jadis considéré comme un allié. Un ami. Un frère. L’homme que j’ai protégé et admiré. L’homme pour qui j’aurais donné ma vie. Mon meilleur ami. Mon partenaire. Et finalement celui qui m’a prit ma femme et mon fils.

« Curry… »

Mes poings se serrent encore. Je rêve de le tuer. De réduire son cou en miettes. De le dépecer pour ce qu’il m’a fait. Vulko voit ma colère. Il la connaît. C’est pour ça qu’il a voulu tourner autour du pot. C’est pour ça qu’il a voulu noyer le poisson, si on peut dire. Mais il n’a pas réussi. Ma rage est intacte. Elle le sera toujours. Certaines choses ne peuvent être pardonnées. Jamais.

De longues secondes se passent. De longues secondes où Vulko pense que se livre un combat intérieur en moi pour ne pas ordonner la mort de Curry. De longues secondes où il croit que je veux tuer mon ancien ami, où il croit que seule cette idée est dans mon esprit. Mais ce n’est pas le cas…il se trompe.

« Fais-le venir. »

Je déteste Arthur Curry. J’ai rêvé de sa mort. Mais j’aime Atlantis. Je ferai tout pour elle et ses habitants. Même collaborer avec cet être maudit aimant autant la ville que moi et capable de négocier à ma place…capable d’être mon partenaire. Pour Atlantis. Encore.

 
 
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