Urban Comics
  Atlantis #3 : L'art d'être Roi 3
 
Auteurs : Zauriel & Ben Wawe
Date de parution : Novembre 2007

L’homme de la surface était revenu en Atlantis, chuchotait-on partout dans la cité, des ruelles sombres des bas fonds aux larges allées du palais. Arthur les entendait depuis le char qu’il partageait maintenant avec son frère. Namor répondait aux acclamations de la foule par de grands sourires, par des saluts. Mais Arthur sentait planer sur lui des regards suspicieux et perplexes. Pouvait-il leur en vouloir ? Non. Il avait quitté Atlantis bien des années auparavant, alors qu’il avait un rôle éminent dans les conseillers de Namor. Il était parti sans explications, emportant avec lui la femme du prince enceinte, et son fils. Il en avait déçu plus d’un, et ça se lisait sur les visages. Mais son retrait du monde était désormais terminé. Aux côtés de Namor, il pouvait aider tous ces gens. Aux côtés de Namor, il pouvait leur offrir un rôle meilleur.

Plus ils approchaient du palais, plus les gens semblaient chaleureux à propos du retour d’Arthur. Quand il descendit du char, une jeune fille rougissante s’approcha pour lui passer autour du cou un collier de fleurs gigantesque. Namor lança à son frère un regard un peu sévère.

« Ne t’y habitue pas, fit-il. On t’acclamera quand on aura des résultats. »

Gênée par ces paroles, la jeune fille recula sur la chaussée et disparut dans le tumulte de la foule. Arthur laissa son frère s’engager sur les hautes marches du palais, le suivant de près. Toute cette foule, cela le mettait mal à l’aise. Il laissa son esprit aller aux plus stupides exagérations. Namor était un usurpateur pour de nombreux atlantes. Un tyran pour les quelques fidèles à Attuma. Un hérétique, pour les prêtres du Triton. Un barbare, pour l’aristocratie. Qu’est ce qui empêchait tous ces individus de fomenter un complot et de…

« Oh, Poséidon tout puissant. »

Sur le sommet d’une tour en face de l’entrée d’un palais, il vit se refléter la lumière dans la lunette d’un fusil de sniper. L’individu qui tenait l’arme était camouflé sous une couverture grise qui se fondait dans les couleurs de la tour. Il vit le terroriste lever sa main pour charger l’arme, comme au ralenti. Arthur se tourna vers Namor. Il avait l’impression d’être pris dans des sables mouvants. Sa bouche se tordit alors qu’il hurlait.

« Namor ! »

Il se précipita sur lui. Se méprenant sur ses intentions, Namor tira sa longue épée royale de son fourreau. Mais il vit le regard alarmé d’Arthur et se laissa tomber avec lui sur le sol. Il leva la tête et vit le fusil reculer dans le choc du tir. La détonation surprit les passants, la foule, qui se démantela aussi rapidement qu’elle s’était formée pour le retour de Namor. Les gens dans la rue se mirent à hurler et désertèrent la rue. Namor fonça au sommet de la tour. Arthur l’y rejoint quelques secondes plus tard.

« Un indice ? »

Namor ne répondit pas. Il fronça les sourcils et s’agenouilla là où était planqué le tireur. Aucune trace. Pas le moindre indice sur l’identité ou les motivations du tireur. Rien. Namor se releva et passa devant Arthur sans un mot. Son frère frissonna. Il espérait de tout cœur que
cet incident n’allait pas rendre Namor plus belliqueux qu’il ne l’était déjà.






Le palais, quelques heures plus tard

De son trône, Namor embrassait du regard la longue et large table de conseillers silencieux. A ses côtés, Arthur ne disait mot. Même si son besoin d’aider la population atlante était grand, il n’aimait pas la politique. Et la cupidité et l’ambition qu’il voyait sur certains visages lui faisaient froid dans le dos. Vashti, un des seuls qu’Arthur estimait, se leva de son siège et réclama la parole. D’un geste aimable de la main, le souverain l’invita à s’exprimer. Le conseiller s’inclina doucement et parla de sa voix grave et claire.

« Comme vous le savez tous, de nombreuses menaces sont à écarter le plus rapidement possible. Tout d’abord, il faut absolument déplacer la ville. La Faille s’agrandit de jour en jour. Certaines familles ont déjà émigré car le cataclysme a emporté leurs foyers. Et ce n’est qu’une question de temps avant que tout Atlantis ne soit submergé.
Ensuite, Attuma a beau être mort, il n’en est pas moins dangereux. Beaucoup de ses soldats ont rejoint l’armée régulière, mais de nombreux autres se terrent, en compagnie des prêtres du Triton qui endoctrinent encore de nombreux citoyens. Il ne faut absolument pas que cette alliance morbide et destructrice s’agrandisse à l’insu de pauvres Atlantes sans défense.
Le troisième problème dont je souhaite vous parler peut vous paraître moins inquiétant, mais si la rumeur des révolutions atlantes parviennent aux oreilles des Seigneurs du Pacifique, alors non seulement nous perdrons définitivement nos colonies locales, mais il se peut aussi que ces barbares aient la témérité de venir nous défier ici. Et les rebelles qui rodent seraient trop contents de les voir arriver.
Enfin, la pollution que nous subissons depuis des années à cause des hommes de la surface commence à faire ses effets. Les meilleurs généticiens d’Atlantis ont découvert chez certains enfants des germes très nocifs et dont la contamination est extrêmement rapide. Ils les ont isolés, mais nous devons faire au plus vite avant d’être submergés par la maladie. Merci de m’avoir écouté. »

Certains conseillers parurent un peu gênés après le discours du vénérable Vashti. Parmi ceux-ci, quelques-uns faisaient partie de l’assemblée d’Attuma, et avaient droit à de nombreux privilèges. Tels les rats quittant le navire, ils avaient abandonnés Attuma quand ils avaient senti le vent tourner. Mais de nombreux conseillers, et le prince Namor lui-même, gardaient sur eux un œil suspicieux.
Namor se leva de son trône sous le regard admiratif d’Arthur. Quelle présence il dégageait.

« Merci pour ce triste bilan, sage Vashti. J’ai réfléchi à ces nombreux problèmes plus d’une fois depuis que je suis au pouvoir. Et je ne vois pas trente-six solutions pour les résoudre.
Tout d’abord, il va falloir déplacer la ville. Je ne peux tolérer que des citoyens quittent Atlantis parce que des notables et des politiques préfèrent se languir avec leurs maîtresses. »

Un conseiller le coupa.

« Mais, Seigneur ! Cela demande du temps. Cela demande du matériel, de la main d’œuvre.
- Silence, Jiruima. Je sais tout cela. Mais le problème n’est pas nouveau. Vous regorgiez de temps, à une époque. Du temps que vous avez sacrifié à de pauvres citoyens. J’ai cru comprendre que la technologie atlante était à même de transporter la ville sur quelques kilomètres. Faites-le, c’est tout ce que je vous demande. »

Jiruima se rassit, rouge et silencieux. Namor continua.

« Il est clair que l’unité d’Atlantis part au vau-l’eau. Où se terrent les fidèles d’Attuma et ces prêtres corrompus ? »

Volku, assigné aux affaires de la guerre, se leva à son tour en déroulant un papyrus.

« Ils se cachent dans la plupart des cas, dans les hautes collines au nord de la ville. Et dans les cavernes creusées par les Noirs Anciens, sous ces mêmes collines. Il est évident que si nous y envoyions une troupe, elle sera décimée en moins d’un quart d’heure. »

Namor se frotta le menton, cherchant une solution à ce problème.

« Je pense savoir quelle action régler tous nos problèmes ou presque à la fois. »

Les conseillers éclatèrent d’une grande clameur.

« Dites nous, Prince !
- Je pense que nous devons faire appel à la surface. »

Ces paroles jetèrent un froid dans la salle du trône. Tous se regardaient du coin de l’œil, sachant pertinemment ce que pensait l’autre. Les humains ne pouvaient apporter que de nouveaux ennuis, pas de solutions.

« Je sais que c’est très dur à entendre, chers conseillers. Mais les humains sont notre seul espoir. Les relations avec les Seigneurs du Pacifique se détériorant, nous devons trouver de nouveaux alliés. Et ainsi, par ce biais, nous pouvons toujours leur ouvrir les yeux sur les catastrophes que leurs résidus causent ici bas. Cela permettra de stabiliser nos positions diplomatiques et guerrières jusqu’à ce que nous soyons prêts à affronter les rebelles. Sans compter que ça nous donner le temps de déplacer la ville. »

Les conseillers s’inclinèrent. Vashti réclama à nouveau la parole.

« Mais qui donc va nous représenter à la surface ? Oublies-tu, Prince, qu’il est interdit aux croyants de se rendre à la surface pour communiquer avec les humains ?
- Je ne l’oublie pas, noble Vashti. C’est pourquoi je nomme Arthur Curry ici présent ambassadeur de la grande cité aux Neufs tours. »

Arthur avait un peu perdu le fil de la conversation. Il buvait un verre quand il entendit ces mots et ne put s’empêcher de cracher de surprise. Puis il considéra le regard noir de Namor, les conseillers interloqués, et fit un geste qu’il ne pensait jamais pouvoir faire. S’inclinant devant le prince, il dit juste quelques mots simples mais forts, qui allaient changer beaucoup de choses.

« Il en sera fait selon votre volonté. »






« Nous n’y arriverons pas.
- Si. Il le faut. L’usurpateur doit mourir.
- Nos troupes sont inefficaces contre lui. Il se bat comme personne, et est mieux protégé que l’était Attuma lui-même !
- Notre Seigneur était mal protégé. C’est pour cela qu’il est mort.
- J’étais son chef de la sécurité, je vous rappelle.
- Je sais.
- Vous m’insultez en sous entendant que j’ai mal accompli ma tâche.
- Je sais. Et c’est mérité.
- Comment osez-vous ?! Si je ne me retenais pas, je…
- Vous quoi ? Vous n’êtes rien, Krang. Vous étiez le chargé de la sécurité d’Attuma, et il est mort. Vous êtes venus me voir parce que vous aviez besoin d’aide, et j’ai accepté de faire tuer Namor pour mettre l’héritier légitime d’Atlantis sur le trône, rien d’autre.
- Etes-vous au moins sûr que Namor n’est pas l’héritier réel ? J’avais entendu dire que…


- Je le sais. Il n’y a rien d’autre à ajouter.
- Hum…d’accord. Je vous fais confiance.
- Vous n’avez pas le choix, de toutes façons.
- Oui. Vous êtes le seul espoir d’Atlantis.
- Tout à fait. Même si beaucoup pensent le contraire chez vous.
- Ce ne sont que des fous.
- On m’a souvent appelé ainsi, dans la célèbre Cité des Neuf Tours.
- Ils…ils se sont trompés. Vous n’êtes pas fou.
- Vrai. Je suis un visionnaire. Je suis celui qui remettra le véritable héritier sur le trône et fera tomber Namor. Je suis le sauveur de notre civilisation.
- Espérons que tout se passe bien…
- Tout ira, mon cher Krang. Mon plan est infaillible.
- Nos troupes sont presque toutes massacrées…et la tentative de ce matin a échoué…
- Nous retenterons jusqu’à la victoire finale.
- Aurez-vous assez d’hommes pour ça ? Cela peut durer longtemps…
- J’aurais toujours assez d’hommes, Krang. Toujours.
- Je vous crois, Vyrra. Je vous crois… »






Art McKenzie en avait assez d’attendre. Assit sur un rocher au-dessus d’Atlantis, il observait la cité sous-marine qui le faisait tant rêver, espérant que la personne avec qui il avait rendez-vous viendrait rapidement. Ca faisait deux heures qu’il était là, à ne rien faire. Il n’en pouvait plus.

Sa patience n’était pas très grande, et malgré tous les conseils de son père adoptif, il n’était jamais parvenu à calmer sa fougue et à apprendre à se poser. Réfléchir avant d’agir, attendre avant de parler pour ne pas faire de bêtise, préférer la réflexion à l’action…il avait entendu toutes les paroles de Arthur Curry, mais jamais il n’y avait vraiment prêté attention. Il préférait se battre et foncer dans le tas plutôt que de préparer une vraie tactique et penser aux conséquences. Il était bien le fils de son père.

« Tu es là depuis longtemps ? »

Dès qu’il entendit cette douce voix, il se leva et fit un énorme sourire à la personne qui venait d’arriver. Elle était belle, sublime même. Elle faisait sûrement chavirer bien des cœurs et rendait fou bon nombre d’hommes, qu’ils soient de la surface ou de sous la mer. Elle était superbe, oui. Mais elle était surtout sa sœur. Khymaera.

« Non, non. Je viens juste d’arriver. »

Pour elle, Art était capable de tout faire et de tout accomplir. Elle était sa petite sœur, celle dont il prenait soin et qui représentait énormément pour lui. Jamais il ne la ferait souffrir. Jamais il ne la laisserait souffrir. Il prendrait toujours soin d’elle. Quoique ça lui coûte dans l’avenir.

« Pourquoi voulais-tu me voir ici ? On ne pouvait pas se parler à la maison ?
- Non. »

Le jeune homme lui fit un petit sourire avant de se tourner vers Atlantis. Il resta quelques longues secondes à observer la magnifique cité sous leurs pieds, et sa détermination se renforça face à cette vision. Il devait lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Il devait se confier à elle. Personne d’autre ne pourrait le comprendre.

« J’ai besoin d’être ici pour que tu comprennes mon choix…pour que tu comprennes ce que je veux faire. »

Khymaera fronça les yeux. Elle ne comprenait pas grand-chose à ce que disait son demi-frère, mais elle savait qu’il ne lui avait pas demandé de venir pour rien. Il essayait toujours de la protéger et de la tenir à l’écart des ennuis, et même si ça l’insupportait parfois, elle appréciait qu’il s’occupe ainsi d’elle. Il était son grand frère, et elle l’aimait. Même quand elle lui mentait et allait à l’aventure comme lui, malgré son désaccord.

« Qu’est-ce que tu veux me dire ? »

Il soupira légèrement. Ses yeux vagabondaient toujours sur les tours de la grande cité. Il arrivait presque à voir quelques Atlantes entre les bâtiments, mais il était trop loin pour être sûr que ce n’étaient pas que des créations de son imagination. Après quelques instants, Art se tourna vers sa sœur et lui sourit tendrement.

« Je veux aller en pèlerinage. A la Cité Interdite.
- Quoi ?! »

Elle n’en croyait pas ses oreilles. C’était de la folie…de la folie pure. Son frère avait certainement été trop loin dans les profondeurs et il avait attrapé une maladie mentale ou quelque chose du genre. Il ne pouvait pas être sérieux. Il ne pouvait pas envisager réellement l’idée d’aller à la mort.

« Mais tu es complètement dingue !
- Non. Je sais ce que je fais.
- Non tu ne sais pas ce que tu fais ! »

Un seul regard suffit à la jeune femme pour comprendre que malgré ses espoirs, Art disait la vérité : il savait ce qu’il faisait, et il allait aller dans la Cité Interdite. Il était totalement conscient des dangers, et avait décidé de ne pas écouter la prudence et de faire le voyage quand même. Il était fou.

« La Cité Interdite ne doit pas son nom au hasard ! Elle renferme des trésors et des folies que personne n’a connus depuis des siècles ! Les Anciens eux-mêmes refusaient d’y aller à cause des monstres qui y vivent !
- Ca fait des siècles que personne n’est jamais allé là-bas.
- Oui ! Parce que c’est trop dangereux !
- Qu’en sais-tu ? Nul ne sait ce que renferme la Cité Interdite depuis des centaines d’années. Nos aînés disent que personne ne doit y aller à cause d’horreurs, mais si ils se trompaient ? Si il n’y avait rien là-bas ?
- Pourquoi ne pourrions-nous pas y aller, alors ? Ca serait stupide ! Les Anciens n’auraient pas fermés une ville entière simplement pour s’amuser ! Les portes sont closes magiquement, Art ! Pourquoi aurait-on fait ça si il n’y avait pas un danger derrière ?
- Parce qu’on voulait y cacher quelque chose. »

Le jeune Aquaman Jr sourit légèrement. Sa sœur était décontenancée, et il savait qu’il allait maintenant pouvoir faire son petit discours.

« Ma théorie est que les Anciens ont caché là-bas leur savoir, et qu’ils ont inventé cette histoire pour que personne ne vienne le leur voler.
- Leur savoir ?
- Oui. On n’a rien retrouvé ou presque d’eux. Tout ne peut avoir disparu. Je suis sûr que c’est caché là-bas, et que ça n’attend que nous pour sortir à la lumière.
- Mais pourquoi tu veux aller là-bas ? Pourquoi tu veux trouver ce secret maintenant ? »

Il soupira. Il ne pouvait lui dire ses raisons. Il ne pouvait lui annoncer réellement le pourquoi de son action à venir. Il voulait que son père soit fier de lui. Il voulait ramener le savoir des Anciens au nouveau Roi d’Atlantis pour que celui-ci ne soit plus mal vu par certains des citoyens de la ville, et qu’enfin il lui dise vraiment « je t’aime ». Ca, Art l’attendait depuis des années. Et ne l’avait jamais eu.

Mais non, il ne pouvait pas lui dire ça. Khymaera ne comprendrait pas. Arthur et Marrina s’étaient toujours aimés devant elle et l’avaient toujours aimé. Elle ne pourrait pas comprendre le fait qu’il ait besoin et envie d’une chose dont elle n’avait jamais été privée. Pour la première fois dans sa vie, le jeune homme savait qu’il était seul au monde, et que sa sœur ne pouvait rien contre ça. Il allait simplement devoir vivre avec.

« La ville en a besoin.
- C’est tout ?
- C’est tout.
- Je ne te laisserais pas partir. Je ne te laisserais pas préparer tes affaires.
- Qui te dit que je vais te demander la permission ?
- Pourquoi m’as-tu dis tout ça, sinon ?
- Au cas où j’aurais des soucis, quelqu’un saura où je suis. Désolé, petite sœur. Désolé… »

Aquaman Jr aimait sa sœur. Mais il voulait aussi être aimé de son père. Il sortit un flacon verdâtre de sa poche et le répandit dans l’eau, en direction de Khymaera. Celle-ci tenta d’échapper au liquide d’émeraude, mais celui-ci alla directement dans ses narines, comme si il avait été créé pour ça.
En quelques secondes, la jeune femme tomba dans l’inconscience. Ca ne durerait que cinq minutes. Assez pour s’enfuir et pour qu’elle ne court aucun danger.

Il soupira, en sortant son paquetage du rocher sur lequel il s’était assis. Sa quête commençait. Et ça n’allait pas être simple, se dit-il en partant vers la Cité Interdite si terrifiante.
 
 
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