Auteur : Bakusan
Date de parution : Novembre
Je ne me rappelle ni de ma vie d’avant, ni même de la nuit de mon assassinat. Car je suis mort depuis deux jours. Je sais qu’en me voyant, on se dit que je suis bien conservé pour un macchabée mais attendez de me voir la nuit quand ma peau n’est pas éclairée par le soleil, car on dit que l’obscurité révèle la vrai nature des gens.
Je ne me souviens plus de mon nom ou de mon prénom. Je crois que j’étais proche de la quarantaine. Peut-être 38 ou 35 ans. Les seules choses dont je me souvienne, c’est que j’avais une femme et deux gosses et que je connais le visage de celui qui ma tué. Mais ne me demandez pas leurs noms, vous devinez pourquoi !
J’ai décidais de me faire appeler Stanley Steel parce que c’est moins cliché que « John Smith ». Ce nom vint de l’inscription « Stainless Steel » sur le dos de ma montre. Elle ne marche plus, mais elle indique toujours 21h30.
21h30, l’heure à laquelle je suis revenu d’entre les morts.
Ah oui, j’y pense !
Je sais pourquoi je suis là, c’est pour me venger ! Mais laissez moi vous raconter ma résurrection…
Je me souviens que je ne ressentais plus aucune douleur ni aucune sensation à part du bien être et une chaleur douce et bienfaisante, un peu comme dans un hammam, et que j’étais avec ma famille. On devait traverser une espèce de pont, et à l’autre bout il y avait un endroit qui semblait vraiment… je n’ai pas de mot pour décrire ce qu’on y voyait. C’était le paradis, oui c’est ça le paradis.
On devait traverser ce foutu pont. Mes enfants l’ont fait en courant, en jouant et en criant de joie. Ma femme les suivi prudemment et je la suivais du regard. Elle était magnifique avec ses long cheveux bruns. Quand à mes enfants leurs innocence me frappa. Ils avait eu la chance de ne pas la perdre. Je regardais mes mains… elles n’avaient jamais été aussi blanches !
Soudain un sentiments d’injustice me remplis le cœur et je vis au même moment une ombre noir apparaître dans les feuillages derrière moi. Ma femme se tourna vers moi en me demandant ce qu’il se passait.
Ils étaient mort part ma faute, voilà ce qu’il se passait! On nous avait abattu comme des animaux.
C’était injuste, ils auraient pu faire de grandes choses, ils étaient si purs ! Ce salaud nous avez tous tué pour je ne sais quelles raisons ! Mais aucune raison au monde ne vaut un telle sacrifice. Une envie intense de me venger envahit mes tripes et se répandit dans tous mon corps. Ma famille était déjà de l’autre côté.
Ma colère était telle que le pont se mit à trembler, que la lumière commença à s'assombrir dans un bruit de tonnerre et que la forme sombre s’envola et fit des ronds nerveux au-dessus du pont. Un frisson de colère courut le long de ma colonne vertébrale quand ma femme couru vers moi en me criant de ne pas faire de bêtises et que mes enfants, jusque la joyeux, se mirent à piquer une crise.
Puis quelque choses me poussa à enjamber la rampe. Après avoir jeter un dernier regard à ma famille je sautais dans le vide. Au même instant, la forme piqua dans ma direction. La chute semblait interminable et je commençait déjà à sentir les flamme de l'enfer commencer à lécher ma peau et quand avant de m'écraser au sol, l'ombre me heurta.
Je la vit prendre l’aspect d’un corbeau qui planta ses serres au niveau de mon visage. Deux de ses griffes me crevèrent les yeux et la troisième me rentra dans la bouche tandis que les griffe de l'autre patte s'enfoncèrent dans mon cœur.
Puis la lumière devint obscurité et la température baissa…
Le froid m’assailli de nouveau et l’air commençait à me manquer. Je voulu bouger mais rien ni faisait. Je me rendis compte que j’étais ligoté et lorsque j’ouvris les yeux, l’eau me les rongea. Quand je les rouvris à nouveau, je vis que les cadavres de ma famille m’entouraient. Du sang sortait de leur tête, à l’endroit où ce chacal leur avait collé une balle pour abréger leurs souffrances.
On leur avait attaché un poids aux pieds pour empêcher les corps de remonter et leur mains étaient ligotées dans le dos. L’air se raréfiait et je ne voulais pas me noyer à nouveau. J’étais de retour pour me venger. Mais l’eau me faisait peur et m’affaiblissait. Un peu comme une sorte de Kryptonnite.
Je parvint à libérer mes mains, mais je vis que mes pieds étaient prisonniers d’une dalle de béton. Mes yeux me piquaient tellement et mes forces m’abandonnaient peu à peu. J’allais échouer avant d’avoir commencer !
Puis mon regard fut attiré par le visage de ma femme. Elle semblait m’encourager, mais la souffrance subie pendant les heures de tortures parcourait encore son visage.
La rage m’envahit, je me penchais et tapais avec mes poing dans le bloc de béton et en poussant comme un dingue sur mes jambes. Et la douleur m'envahie, quand mes genoux cassés se remirent en place dans un craquement affreux
Au bout de quelques minutes, je parvins à libérer mes pieds. Je voulus m’approcher de ma famille pour leur permettre d’avoir un enterrement digne de ce nom, mais la panique consumait mon oxygène et je dû remonter.
Arrivé à la surface, je tentais de replonger, mais ils étaient trop profond. Il faisait nuit et la côte la plus proche semblait être cette petite guirlande de lumière que je pouvais voir au loin. Comprenant que je ne pourrais jamais récupérer ma famille, je me mis à nager.
Après 2h de nage, j’arrivais enfin près d’une rive. La fatigue ne semblait pas m’atteindre car j’étais à peine essoufflé mais la panique que je ressentais m’empêchait de réfléchir. Je rampais dans le sable du désert de Mojave et put enfin retrouver la terre ferme. Quelque minutes après mon arrivé, je vis un corbeau, d’un noir d’ébène avec des taches rouges sur la gorge, me dévisager. Un son sortit de sa bouche et une douleur m’envahie.
Je vis mes doigts et mes ongles s’allonger, ma peau devenir aussi blanche que du marbre. Ma vue me paraissait différente. Je pencha la tête au-dessus de l’eau. Mes yeux ordinairement marrons étaient entièrement sombre, comme deux espèces de trous noirs et ma crinière blonde commençait à noircir à son tour. Perpendiculairement à mes yeux et à ma bouche des traces rouges sang apparurent et mes lèvres prirent une teinte marron. La coupure, qu’on m’avait faite au moment de m’égorger, brillait comme un diamant.
En me voyant ainsi, je compris que j’étais une âme damnée. J’avais réveillé le gardien qui sommeillait en moi depuis ma naissance. Dans de nombreuses croyances, le corbeaux est un gardien. Il est sensé veiller sur les hommes et leurs montrer le bon chemin. Il représente aussi la main gauche de Dieu et il est chargé du sale boulot. Et je suis devenu l’un d’eux.
Mais il peut aussi représenter le diable !
Les règles sont simples. Je suis là pour comprendre et me venger. Le repos éternel me sera interdit ainsi qu’à toute ma famille tant que je n’aurais pas étripé ce fils de pute et que la mémoire ne me sera pas rendue. Mais je ne disposais que d’une semaine à ma renaissance, hélas il ne me reste plus que cinq jours !
Les lumières que j’avais vues quand j’étais dans l’eau étaient encore loin. Je me mis à courir dans leur direction, les bras tendu vers l’arrière et le buste penché en avant, silencieux et rapide comme le vent. Mes pas ne laissaient aucune trace dans le sable. Et Comme mes habits me gênaient, je les retira et continua ma route entièrement nu, la montre en argent comme seul habit.
Arrivé devant une falaise, je pris mon élan et sauta en écartant les bras. J’eu la sensation de voler. Mais ce ne fut qu’une sensation car bientôt la falaise se rapprocha de mon visage. J’eu le réflexe de planté mes ongles dans la roche.
Ah oui, que se soit bien claire ! Je ne suis pas une araignée, je ne peux pas grimper le long des parois ou sauter avec l’agilité d’un singe. Le premier qui confond a intérêt à courir vite !
En fait, je peux me propulser grâce à mes bras ou à mes jambes. Ma force et mon poids me permettent ainsi de « planer » et d’atteindre de grandes distances, mais je ne vole pas.
Mais j’aurais mieux fait de la contourner car arrivé en haut de la falaise, je dus la redescendre. Je fis le saut de l’ange et pour prendre plus de vitesse, je mis mes bras le long de mon corps. A quelques mètre du sol, je les mis le long de ma tête et quand elle touchèrent le sol, je fit une roulade avant et continua ma course. Peu de temps après, j’étais enfin à destination.
En voyant que la ville, que j’avais prit pour à village quand j’étais dans l’eau était Las Vegas, la ville du jeu et du vice un sentiment étrange m’envahi… Ce chien était ici !
La chasse pouvait commencer !