Urban Comics
  Crow #6 : Dernier jour
 
Auteur : Bakusan
Date de parution : Mars 

7ème jour

Dans le couloir gisait le corps sans vie de Graiger. Il avait tenté de le réanimer mais il avait échoué. Hermann restait depuis un moment devant la télé, la tête dans les mains à réfléchir sur les derniers évènements.

« Un flic ! Un flic ! Mais comment et pourquoi ? Qu’est-ce qui a cloché ! Pourquoi ai-je été guidé sur une fausse piste ? Ma haine m’a t’elle aveuglé ? Pourtant… non je n’ai pas d’excuses. Il me reste peu de temps. Je dois retrouver ce Doug Ryans ! »

Hermann regarda l’heure, il devait se dépêcher. Il chercha un plan pour situer le poste de la 14ème avenue et repartis en direction de Vegas…


« Dans moins de 24 heures, je serais tranquille ! Plus que 24 heures à tenir ! »

Doug ne dormait plus depuis qu’il avait croisé Ash et la fatigue se faisait sentir. Il n’arrivait pas à croire que sa vie avait basculé à cause cette simple vidéo de lui qu’il tenait dans les mains. Un seul geste est cette preuve serait définitivement aux oubliettes. Mais bizarrement, il ne pouvait s’y résoudre.

Ash lui avait promit que rien ne lui arriverait et qu’il gérait la situation, mais il restait méfiant. Peu à peu, il semblait retomber en enfance car chaque coin d’ombre ou d’obscurité le faisait trembler de terreur. Et dans une certaine logique il aurait préféré ne rien savoir sur la résurrection de sa dernière victime…

« Un bruit ! »
- Qui va là ?

Sa voix trahissait l’état de terreur dans lequel il était. Il avait besoin de se changer les idées. Il prit de l’argent et parti le jouer dans un casino. Il n’en aurait peut-être bientôt plus besoin…


Hermann était enfin arrivé à Vegas, et le jour allait bientôt pointer à l’horizon. Crow voulait profiter de ces derniers instants d’obscurité pour en apprendre le plus possible sur son meurtrier. Il était parvenu à se faufiler dans le poste de police sans se faire voir et avait fracturé le casier du sergent Ryans, mais il ne trouva rien d’intéressant. Il s’apprêtait à partir quand il entendit trois types arriver. Il se cacha dans l’ombre et les laissa entrer. Il s’attendait à ce qu’ils allument les néons, mais il n’en fut rien. Ils entrèrent et deux d’entre eux se dirigent vers les douches tandis que le dernier prit la direction des urinoirs.

- Aaah ! Ca fait du bien les mecs ! Deux heures que je me retiens.
- Encore un peu et tu te ridiculisais devant cette vielle folle !
- Arrêtes, c’est la quinzième fois qu’elle vient se dénoncer pour le meurtre de son mari.
- L’enquête a rien donné ?
- On a vérifié trois fois. Il n'y a aucune preuve. Alors on la laisse en liberté !
- Encore une vielle folle quoi !
- Bon c’est pas fini de parler boulot ? Dépêches toi de prendre ta douche, je vais pas t’attendre !
- Ça va, c’est bon ! J’arrive !

Il allait ranger son matériel quand il sentit une ombre dans son dos. Avant qu’il n’ait pus réagir, une main pâle aux longs ongles noirs lui attrapa la figure et on lui tordit le cou.

- Tu veux de l’aide ?

Crow reposa délicatement le corps sans vie qu’il tenait dans ses bras et se dirigea vers les douches. Il aurait ses renseignements d’une manière ou d’une autre, mais il les aurait.
Les deux autres officiers prenaient leur douche tout en continuant de discuter

- …Qu’est-ce qu’il fout !
- Attends ! Je vais le chercher… Boris ? T’es mort ? Hého ?

Il ne devait pas alerter le reste du poste. Crow se plaça derrière lui et lui planta son ongle de pouce dans la veine jugulaire, en lui sectionnant au passage les cordes vocales. Quant il le retira, le sang de sa proie aspergea le vestiaire. Hermann le laissa se noyer dans son sang et il se dirigea vers le troisième gars.

L’homme se pencha pour prendre son gel douche quand la lumière s’éteignit.

- Ned ? Boris ? Z’êtes pas drôle ! Rallumez-la …

Avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, une main se posa brusquement sur sa bouche, tandis que cinq « lames de couteau » menaçaient le bas de sa colonne vertébrale. Puis une voix lui murmura sèchement à l’oreille droite :

- Un seul cri de ta part, et je te promets que tu vas souffrir ! Maintenant, je vais retirer ma main de ta bouche et tu vas répondre à mes questions.

L’homme acquiesça. Et Hermann libéra sa bouche.

-Va te faire mettre espèce de …Mmmh !

Hermann le fit taire et commença à lui planter doucement les ongles dans la colonne vertébrale. L’homme se tordit de douleur et faillit tomber dans les vapes.

- Tu recommences et je t’étripe sur place ! Je veux des renseignements sur Doug Ryans ! Où est-il ? A quelles heures je peux le trouver, et où ?

Hermann glissa sa main vers la gorge du gars pour qu’il comprenne qu’il avait intérêt à parler. Le type lui raconta que Ryans n’était pas venu travailler depuis deux jours, mais qu’il aurait des chances de le trouver en train de s’entraîner ce soir à la piscine. Hermann lui demanda de quelle piscine il s’agissait. L’homme refusa de répondre et Crow lui détruisit une vertèbre. La douleur motiva l’officier à répondre. Puis pour être sûr que Ryans ne soit pas prévenu de sa présence, Schneidell l’égorgea et partit en piquant un uniforme bleu de policier. Il aurait un peu de repérage à faire pour ce soir…


A quelques kilomètres de là, Ash rentrait de chez les parents d’Hermann. Il avait décidé de « couper » toutes attaches avec les Schneidell. Il avait piqué un pantalon mauve avec des reflets gris et taché du sang du caniche du voisin ainsi qu’un vieux pull vert kaki.

Hélas rien ne s’était passé comme prévu, il n’avait rien put faire. Quelque chose l’avait empêché de leur faire du mal. Alors il roulait à toute vitesse sur la route 93, en plein désert. En arrivant prés d’une station essence, sa soif de mort s’était accrue.

« Un mort, il faut que quelqu’un meure ! »

Il aperçut un touriste qui marchait un peu sur le bas-côté. La moto fit un petit écart et fonça sur le type. Au dernier moment, Ash détacha une hache accrochée à sa ceinture et tendit le bras…La dernière image que vit ce pauvre type, ce fut la lame de la hache qui lui trancha le visage. Ash continua sa route en rageant de ne pas avoir pu s’en servir contre les parents d’Hermann. Mais il devait absolument se ressaisir, il avait un boulot à finir.


Le soir allait bientôt tomber, et la chaleur de Vegas en plein jour avait obligé Hermann à ne garder que le pantalon et la ceinture de l’uniforme qu’il avait volé. Il était resté en planque toute la journée et avait aperçut Ryans rentrer dans le bâtiment une heure auparavant.


Doug venait de faire ses 4 kilomètres de crawl quand il crut apercevoir une silhouette l’observer par une baie vitrée, mais il n’y avait personne. Il regarda l’horloge 21 h et il commençait déjà à faire sombre. Dans trente minutes, ça ferait une semaine que ce chien et sa famille avaient rendu l’âme et dans trois heures il sera enfin tranquille et il pourra continuer sa vie comme avant. Il décida de refaire quelques brasses sur le dos. Quand il arriva au bord, il eut à peine le temps de voir un visage lui sourire, qu’il fut saisi par les cheveux et tiré hors de l’eau avec force.

- Toi, tu vas payer !
- Non ! Pitié !

Doug sut que s’il survivait, ce regard le hanterait. Le monstre commença à lui lacérer le torse quand une voix se fit entendre.

- Ca suffit Hermann !

Le Crow se retourna et aperçut son double qui lui demanda s’il ne préférait pas plutôt savoir pourquoi il était mort avant de tuer le sergent.

- Ash, espèce de salop ! Tu m’avais promit qu’il ne me trouverait pas !
- Je sais, j’ai échoué !
- Pourquoi nous as-tu fait ça à moi et à ma famille ?

La terreur se lisait sur le visage du sergent qui se releva péniblement.

- C’est à cause de cette vidéo ! Si tu ne m’avais pas filmé en train de…

Quelqu’un lui tiré trois fois dessus avec un Walter PPK pour l’empêcher de parler. Les deux premières balles se logèrent près du cœur et la troisième en pleine tête. Hermann, abasourdi, se tourna dans la direction des coups de feu et aperçut Brook avec un bras en écharpe. Ash se dirigea vers elle en souriant.

- T’as vu, je l’ai fait !
- Oui, c’est très bien !
- Tu vas faire ce que tu m’avais promit ?
- Oui chérie, tu vas faire partie de la famille !
- Attendez ! Qu’est-ce que ça veut dire, je l’ai vue mourir

Dark Crow se pencha vers elle en attrapant le pistolet, et l’embrassa. Puis discrètement, il pointa l’arme sous la gorge de la fille et lui logea une balle dans la tête. Ash se retourna vers Hermann, en souriant et en lui disant :

- J’imagine que tu veux des explications ? Et bien c’est simple, après notre premier combat, je suis allé voir Brook car avant ta mort, vous aviez tous les deux discuté de ses êtres qui apparaissent un peu partout. Je lui ai expliqué à ma façon ce qu’il s’était passé. Je savais que ces rumeurs de surhomme urbain la terrifiée et à mon grand étonnement, elle m’a dit qu’elle était d’accord de m’aider si je faisais d’elle une Crow, car elle voulait aussi avoir des pouvoirs.
- Attend, elle savait comment ça se passe ?
- Non, je lui ai dit que nous étions des espèces de vampire. Elle a eut du mal à me croire pour Strange, et elle à voulut vérifier son existence sur le net. C’est à ce moment là que tu es arrivé. Je m’étais caché sous le bureau et lui avais dit que tu étais mon ennemi et que tu devais m’empêcher de me venger mais que tu n’avais pas mes souvenirs et que tu ne serais pas franc avec elle. Alors je lui conseillais de te diriger vers une fausse piste. Votre entretien l’a convaincu et elle s’est rangée de mon côté. Pendant ce temps, j’ai indiqué où étaient les corps à la police et j’ai prévenu le sergent Ryans. Par contre, tu devras me dire comment tu as découvert la vérité ?
- Brook… Elle… je l’ai vue s’écroulé au sol après que tu ais essayé de me poignarder !
- Tu l’as vu par terre, mais tu ne l’as pas vu morte ! Je l’avais touchée prés de l’omoplate !
- Tu n’es qu’un chien !
- Je suis toi ! … Tu ne voudrais pas savoir pourquoi tu es mort ?
- …

Après une longue discussion, Ash lui expliqua que le sergent l’avait tué à cause d’un truc qu’il n’aurait pas du voir, et surtout pas filmer.

Après la fausse couche de sa femme, Hermann avait décidé de changer de maison, et il en avait repéré une qu’il avait décidé de filmer pour la montrer à sa famille quant est apparut le sergent Ryans qui travaillait aussi pour son ancien gang. Hermann le vit en train de vendre des armes volées à deux types qui en faisaient partie. Il filma la scène sans le vouloir, mais un des jeunes s’en aperçut. Alors sans réfléchir, Hermann s’enfui avec sa moto.


Hélas Doug le retrouva grâce à sa plaque d’immatriculation et lui réclama la vidéo. Hermann qui y vit un moyen de racheter les parts de Goldman avant son départ et de payer ses dettes de jeu, lui réclama de l’argent en échange. Hélas, en arrivant au lieu du rendez-vous, Ryans lui proposa d’échanger la cassette contre sa famille. Hermann qui n’avait pas emmené la cassette fut à son tour enlevé. Ryans s’occupa de les torturer pour savoir où était caché la vidéo et le directeur de la compagnie de bus ne tenu pas dix minutes en voyant ce que l’on faisait à sa famille. Mais le ripou décida de continuer histoire de s’amuser. Ce fut par amusement que lui et ses amis achevèrent la femme et les enfants et qu’ils noyèrent Hermann dans le lac.

- Alors c’est de ma faute s’ils sont morts ?
- C’est difficile à croire, mais c’est comme ça !
- Je croyais que tu voulais m’empêcher de réussir. Si c’est le cas, pourquoi tu me raconterais la vérité ?
- Parce que tu n’as pas pu tuer ton bourreau ! J’aurais voulu l’étriper moi aussi, mais étant ton double, j’ai eu peur de te permettre d’atteindre ton objectif indirectement. Alors j’ai raconté à Brook que le seul moyen de devenir comme nous, c’était de tuer un homme de sang froid. Mais j’aurais jamais cru qu’elle le ferait.
- Tu ne mérites pas de vivre !
- Quand est-ce que les « héros « comprendront que leur pire ennemi et celui qui les manipule et qui les connaît parfaitement ! Perso, je pensais te découper en morceau, mais j’ai pas le temps pour ça !

Il leva le revolver et tira sur Crow qui se prit les trois dernières balles en pleine poitrine. Il ne ressentit aucune douleur, mais avait du mal à respirer à cause du choc. Hermann regarda ses blessures, aucune trace de sang. Quand il releva la tête, il vit Dark Crow qui le frappa avec la perche qui servait à attraper ceux qui se noient.

La force du coup fut telle qu’Hermann bascula dans la piscine. Le malaise qu’il avait ressenti lors de sa résurrection le reprit à nouveau et il commença à se noyer. Du fond de la piscine, il aperçut la silhouette de son double qui le regarder.

Ash souriait tout en rechargeant l’arme, il serait bientôt enfin libre. Hermann avait échoué et lui avait réussit. Il se demanda combien de balles il allait devoir tirer pour achever son autre lui quand un bruit se fit entendre. Il se retourna et aperçut le gardien qui alluma la lumière dans la piscine en criant.

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel !

Sans aucun remord, Ash lui logea une balle dans le crâne et se rendis compte qu’il était redevenu humain. Il regarda le bassin et vit que l’eau s’était colorée en rouge et que le cadavre d’Hermann gisait au fond de la piscine. Il se demanda ce qu’il pourrait bien faire maintenant et se dirigea vers la sortie en regardant l’horloge.

Il était 21h30.



Hermann ouvrit les yeux et se retrouva sur le pont, au moment où il allait sauter dans le vide. Sa famille lui crié de ne pas sautait mais rien n’y faisait. Il ressentait encore cette haine qui l’avait habité à ce moment là. Sans pouvoir rien faire, il se vit enjamber les cordes et sauter dans le vide. Il vit l’ombre noir s’approcher lui. Les serres tentèrent de l’attraper, et échouèrent.
Hermann s’écrasa dans les flammes.

Il faisait humide, chaud et humide, obscur et humide. Il tenta de respirer, mais quelque chose l’en empêcha, pourtant il sentait l’oxygène parcourir son corps. Où était-il, qu’était-il. Puis ce fut les tremblements et une force le poussa vers une sorte de sortie. Puis ce fut la lumière, éblouissante, et le froid. Etait-il en enfer ? Une espèce de gros visage se pencha sur lui. Et lui fit horriblement peur. L’être qui avait été Hermann se mit à pleurer, où était sa famille. Puis une grosse voix se fit entendre.

- Bravo mademoiselle, c’est une jolie petite fille que vous venez de mettre au monde !

Hermann se mit à hurler de plus belle, il était bien en enfer…
 
 
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