Urban Comics
  GLC #3 : Novices (3)
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Mai 2008


Elle a faim. Et froid.

Elle ne sait pas où elle. Ou plutôt, elle ne sait plus. Elle se rappelle qu’un jour, elle a su où elle se trouvait, mais ça échappe désormais à son esprit. Celui-ci est totalement prit par son envie de manger et de se réchauffer, et elle ne comprend pas pourquoi. Normalement, elle devrait être en pleine forme. Normalement, elle devrait aller bien, vu qu’elle a mangé avant de partir, dans l’appareil.
Mais…où devait-elle partir ? Et quel est cet appareil dont elle se souvient vaguement ?

Elle ne sait plus rien, en fait. Ses souvenirs semblent s’effacer alors que les secondes passent, et elle commence à paniquer. Elle a faim, froid et son cerveau commence à ne plus répondre à ses propres ordres. Elle ne supporte pas ça. Depuis toujours, depuis qu’elle est en âge de comprendre et d’agir à sa guise, elle a tout fait pour contrôler la situation et surtout être maîtresse d’elle-même. Parce qu’elle ne supporte pas d’être l’esclave de ses émotions et de son corps. Parce qu’elle ne le supporte plus.

Mais si elle ne le supporte plus, est-ce que ça veut dire que c’est déjà arrivé ? Elle ne sait pas.

Autour d’elle, il n’y a qu’un paysage dévasté par des éclats d’obus et des bâtiments en ruines. Le ciel est nuageux, et tout a l’air triste et abandonné. Elle a froid et faim, et ne sait même pas son nom. La panique l’envahit de plus en plus, mais elle sait qu’elle ne doit pas se laisser faire. Elle sait qu’elle doit rester la chef en son propre corps. Mais elle n’y arrive pas.

Même si elle ne se souvient de rien ou presque, elle sait qu’elle est en danger, et surtout qu’elle a déjà vécue ça. Mais où ? Et quand ? Ca peut être un souvenir ancien ressurgit de son cerveau en cas de problème ou de choc…mais pourquoi ? Serait-elle blessée ? Dans le coma ? Ou morte ?

Souvent, on dit que ceux qui meurent voient leurs vies défiler avant d’y passer. Est-elle en train de vivre un de ces instants ? Est-elle en train de repasser devant ses yeux son existence ? Mais si c’est le cas, pourquoi ne se souvient-elle pas de qui elle est et de ce qu’elle fait ici ? Normalement, elle devrait le savoir…elle devrait s’en rappeler. Mais ce n’est pas le cas.

Elle a peur. Elle sait qu’elle ne devrait pas, mais elle a peur. Le vent est de plus en plus fort et de plus en plus froid, et elle sent son propre organisme commencer à devenir faible. Elle a encore plus froid qu’avant, et elle sent que ses doigts deviennent gelés. Pour la première fois depuis son « réveil », si on peut appeler ça ainsi, elle descend ses yeux, pour voir comment elle est habillée. Etrange qu’elle n’y ait pas pensé avant, songe-t-elle alors qu’elle s’attend de voir différents vêtements…mais elle sera déçue.

Elle est nue. Et enchaînée. A une grille, apparemment.

Et ça, elle ne comprend pas. Son corps est apparemment beau et ne porte pas de traces, et pourtant elle est enchaînée à une grille, et sans vêtements. Qu’est-ce que ça veut dire ? Est-elle prisonnière ici ? Est-ce qu’elle a fait quelque chose de mal pour subir un tel traitement ? Est-ce qu’elle est responsable d’un crime ?
Peut-être est-ce lié à cet appareil, qui est venu à son esprit avant. Elle n’en sait rien. Tout est flou pour elle. Elle ne comprend pas.

Mais soudain, alors que son esprit tente de saisir les différentes données qui lui sont avancées par sa vision, elle sent une main se poser dans ses cheveux et les tirer en arrière. Sans un gémissement, elle se laisse faire et voit alors devant elle…trois hommes. Trois hommes armés et aux sourires qui ne lui plaisent pas.

Ces êtres commencent à lui parler dans une langue qu’elle n’entend pas, ou qu’elle ne comprend pas. Ils lui parlent ainsi pendant quelques minutes, avant que l’un d’eux ne lancent un petit regard étrange à ses deux collègues, et que ceux-ci commencent à lui tenir les bras, à elle.
Et là, elle comprend. Et se souvient. Surtout quand l’apparent chef enlève lentement sa ceinture.

Elle se rappelle. Elle se rappelle de tout. Elle est Phyla Menader. Elle est Croate, et elle est en train de revivre le 8 août 1997. Le jour de ses quinze ans. Le jour de son viol.




« Sinestro… »

Peter Quill fulminait de rage. Il avait été imbécile, et il en payait le prix fort maintenant. Son équipe avait été abattue, Richard Rider était porté disparu, Phyla était apparemment torturée et lui-même avait été vaincu, et était enchaîné dans une caverne sombre par des liens d’énergie jaune, la seule chose qui pouvait l’empêcher de se déchaîner sur l’être abject qui se trouvait juste en face de lui.
Clairement, la situation était mauvaise.

« Je vois que personne n’a oublié qui je suis, même dans le Corps de Jordan. Ca flatte l’ego.
- Enlève-moi ça, et il n’y a pas que ça je flatterai, ordure. »

Depuis son réveil, depuis dix minutes maintenant, il s’efforçait de se libérer de ses liens d’énergie en tirant dessus, mais ça ne lui apportait qu’une exceptionnelle souffrance et des forces en moins. En plus, sa bague lui avait été enlevée, et sans elle, il n’osait déchaîner toute sa puissance…il n’était pas totalement confiant sans cet objet donné par Hal lui-même lors de son examen final.

« Je me doute bien. Mais ce n’est pas vraiment mon intention, vois-tu. Je préfère te garder là, te torturer et ainsi pouvoir en apprendre le maximum possible sur le Corps de ce cher Hal. Et après, je te tuerai, me vengerai et prendrai enfin la place qui m’est due sur ce monde.
- A savoir ? Bactérie ?
- Oh non, mon cher Peter…maître du monde, tout simplement. »

Classique. Comme dans chaque film et chaque histoire, le méchant voulait conquérir quelque chose. En général, c’était le monde dans les sagas classiques, mais ça pouvait aussi être le cœur de la fille qui s’était jadis refusée à lui, ou bien un pays ou un objet particulier. Et l’Asiatique, en grand amateur de ce genre d’histoires, savait très bien que son adversaire n’était donc pas original…mais pourtant très dangereux.

Sinestro était l’être qui avait tué la famille de Hal Jordan et détruit une grande partie du premier Green Lantern Corps de la Terre. Et pourtant, ce type était normalement le plus grand défenseur de la planète…l’ironie de la chose aurait pu être tordante si ce monstre n’était pas désormais libre.

En effet, cet être était en fait un envoyé du Green Lantern Corps Universel, qui l’avait créé pour empêcher Parallax de s’échapper. Utilisant l’énergie jaune, seule chose capable de stopper l’énergie verte, il était une sorte d’anticorps, qui ne devait s’activer que si le Green Lantern devenu fou venait à se réveiller.
Mais évidemment, ça n’avait pas fonctionné comme prévu.

Sinestro étant donc une sorte d’anticorps, il n’avait jamais vraiment eu d’organisme à lui, ayant besoin d’entrer en possession d’une personne pour cela. Il était donc une sorte de symbiote, qui avait vécu sans hôte depuis l’arrivée de Parallax sur la planète. Et toutes ces décennies passées sans rien faire à observer les humains vivre une existence qui lui était refusée le rendirent évidemment fou.

A côté de cela, les habitants de la Terre avaient trouvés l’endroit où Parallax s’était crashé et avaient pris possession des différentes énergies autour de lui. Devenant eux aussi Green Lanterns, ils s’étaient chargés de protéger et d’empêcher ce monstre de sortir de son tombeau, ne sachant pas vraiment qui était ce Sinestro dont parlaient les textes sur le vaisseau. Mais celui-ci les observait, et cela accentua sa folie que de voir qu’on lui prenait sa mission et sa place dans l’univers.

Fou de rage, il rassembla longuement son énergie et réussit à pénétrer dans un corps sans son autorisation. Ainsi, il passa de longues années à créer une organisation pour chercher à retrouver son pouvoir, qui ne pouvait être activé qu’avec le sang de malheureux innocents selon des rites anciens, traduits par les premiers Green Lanterns en Egypte.
Et au fil du temps, à force de patience et de volonté, il y parvint. Mais ce fut le début de la fin.

Tous les membres du nouveau Green Lantern Corps savaient que Sinestro avait retrouvé ses pouvoirs grâce au sacrifice de la famille Jordan, et qu’après il n’avait pas eu l’intelligence de tuer Hal. Celui-ci commença alors au fil des années une véritable vendetta contre son adversaire, avant que lui ne décide de régler une fois pour toutes le sort de ces imposteurs, le sort de ceux qui prenaient sa place.

Ainsi, il massacra une grande partie du précédent Green Lantern Corps, mais fut tué par celui-là même qu’il était censé détruire : Parallax. Sortit de sa prison par inadvertance, le monstre avait vaincu l’anticorps chargé de sa défaite, et avait commencé un règne de morts et de drames avant qu’il ne soit stoppé deux fois, et deux fois par la même personne : Hal Jordan.

Depuis, plus personne ne pensait que Sinestro pouvait représenter une menace. Et même si Thomas Blake lui avait dit que certaines rumeurs couraient sur lui, Peter Quill n’avait jamais pensé qu’elles puissent être vraies. Mais en voyant son ennemi juste devant lui, il comprenait combien il s’était trompé, et combien son erreur allait coûter à la planète toute entière.

« Tu devrais être mort, Sinestro. D’ailleurs, t’as l’air mort. »

Le Green Lantern disait vrai, et c’était un des aspects du retour de leur adversaire qui était le plus choquant : l’ancien anticorps était désormais un zombie…et un vrai zombie, avec des bouts de peau manquants, une odeur putride, des yeux sans vie et un corps qui semblait avoir été trop longuement sous terre.

« C’est la nouvelle mode, chez les grands méchants ? Avoir l’air mort pour ne pas être tapé par les gentils ? Je suis pas sûr que ça fonctionne, tu sais…T’aurais p’têt pas dû forcer sur le…AAAAARGHHH !!! »

Peter ne put aller plus loin, étant donné que des pics jaunes venaient d’être créés et surtout posés contre son torse. Du sang commença lentement à couler de ses nouvelles blessures alors qu’il était projeté encore plus contre le mur de la caverne, et qu’il sentait son cerveau vaciller légèrement suite à toute cette souffrance envoyée dans ses centres nerveux.

Cela ne dura quelques secondes avant que Sinestro ne fasse disparaître ces engins de torture, mais il fallut toute sa force de volonté et sa détermination à le vaincre pour que Quill ne tombe pas inconscient et ne se laisse pas aller à la douleur et à la folie. Il mit donc quelques longues secondes avant de rouvrir des yeux rougis par la souffrance, et surtout par la colère qui explosait encore plus dans son cœur à ce moment-là.

« Enfoiré…
- Je n’aime pas qu’on me raille, Peter Quill. Surtout pas sur ma nouvelle condition. »

Apparemment, l’ennemi était susceptible, et il nota bien ça dans son esprit, sûr de pouvoir le réutiliser plus tard…enfin, si il arrivait à se sortir de là, bien sûr. Mais d’un naturel optimiste, il était certain d’y arriver, même si cette fois-ci, ça semblait beaucoup plus difficile que dans les autres situations où il s’était trouvé.

« Je sais que je n’ai pas l’air très attirant, mais c’était la seule façon pour moi de revenir à la vie. On ne choisit pas toujours sa résurrection. »

Vas-y, raconte-moi tout, pensa-t-il alors. Permets-moi de reprendre des forces et d’essayer de faire appel aux autres Green Lanterns en me concentrant. Balance-moi tout ce qui te brûle les lèvres. Joue ton arrogant. Je te ferai ravaler tes paroles et tes actes plus tard.

« Vois-tu, c’est grâce à une tablette très ancienne que j’ai jadis recouvré mes pouvoirs, avant que ce cher Parallax ne m’arrête pour un temps. Je ne peux pas détruire mon ennemi principal, et je vais donc me rabattre sur ceux qui m’ont volé ma mission et spécialement celui qui a tué l’ancien Green Lantern : Hal Jordan. »

En disant ces deux mots, le ton de Sinestro avait clairement montré tout le mépris et la haine qu’il affichait envers le chef du Green Lantern Corps. Et l’Asiatique dut se retenir de sourire, étant donné qu’il savait bien que son patron faisait exactement la même chose que son adversaire, mais que lui au moins ne puait pas autant que la cuvette de chiottes turcs.

« Mais pour me venger, j’ai dû faire appel à ceux qui m’avaient toujours servis, mais dans l’ombre. Vois-tu, lors de la création de la tablette, les Green Lanterns s’étaient déjà séparés en deux : ceux qui voulaient continuer de protéger seuls la planète de Parallax, et ceux qui pensaient que j’étais le seul et vrai espoir de le vaincre. Il y a donc eu scission, et ceux qui me furent fidèles se firent alors appelés le Sinestro Corps. Ce sont eux qui m’ont ramenés à la vie ainsi. »

Il faillit dire « joli travail », mais se retint en se rappelant ce que lui avait fait son adversaire quand il s’était fichu de lui pour la première fois. Mieux valait éviter de le mettre en colère pour pouvoir parvenir à ses fins et contacter le reste du Green Lantern Corps.
Bien sûr, ça serait beaucoup plus dur sans l’anneau, qui était un objet permettant aux membres de concentrer leur puissance et donc de ne pas se laisser trop aller dans son utilisation, mais il savait qu’il pouvait y arriver…qu’il devait y arriver. Sinestro devait être stoppé. Quoiqu’il lui en coûte.

« Mais même si ces êtres avaient fait le bon choix en continuant de croire en moi, au fil des années, personne ne vint rejoindre leurs rangs, et il fut évident que si rien n’était fait, cet ordre serait rapidement éteint. Ne pouvant recruter chez les Green Lanterns, à cause de leur propagande, et sachant bien qu’ils risquaient de bientôt mourir, mes fidèles décidèrent de tromper la Mort et d’en revenir à d’anciennes folies…et d’anciennes magies. »

Alors que Sinestro continuait de parler, le Green Lantern commençait à se sentir un peu mieux et pouvait observer ce qu’il y avait autour d’eux. Quelques torches brûlaient, mais la luminosité était vraiment faible. Néanmoins, il voyait que Phyla était à quelques mètres de lui, allongée sur le sol avec un appareil jaunâtre sur le crâne.
Apparemment, elle était en train d’être auscultée ou de subir un lavage de cerveau. Rien de bien sympathique, donc.

« Ils devinrent après quelques temps des zombies, ayant ainsi vendus leurs âmes, si on veut, à cette existence éternelle de semi-morts. Je ne peux pas dire que je trouve cela très plaisant, mais quand ils m’ont ramené à la vie en récupérant le corps de l’être que j’avais infiltré il y a des années déjà, j’en ai été heureux.
Bien sûr, j’aurais préféré renaître dans une autre forme que celle-ci, mais que veux-tu…on ne choisit pas. Je suis donc de retour. Et ma vengeance approche. »

Le sourire de l’être en face de lui s’agrandit alors qu’il s’approchait tout calmement de Peter. Celui-ci frissonna en sentant l’haleine putride de ce monstre, et intensifia ses efforts pour appeler à l’aide avec son énergie, même si ça ne semblait pas vraiment fonctionner pour le moment.

« Je vais détruire le Green Lantern Corps, Peter Quill. Je vais tuer tous ses membres, et j’ai déjà commencé. Mes hommes ont assassiné Richard Rider avec leurs rafales, et ils ont laissé son corps sans vie dans le désert. Ton élève Phyla est en train de revivre les pires moments de son existence grâce à ma machine, et ça la mènera jusqu’à la folie qui la consumera jusqu’à la fin de sa vie. Et toi…toi, je te réserve une surprise… »



Elle ne sait pas où elle est. Mais elle se rappelle.

Elle vient d’être violé pendant huit heures par trois soldats, échappés de leur régiment et ayant voulu s’amuser avant de passer la frontière pour fuir au loin. Elle vient de vivre un enfer qui va la réduire au mutisme pendant plus d’un an, et il lui faudra encore trois autres après pour pouvoir rentrer en contact avec des hommes sans crier et être morte de peur.
Heureusement, le travail de psychiatres dans l’hôpital où elle sera internée lui permettra de passer outre cette épreuve, et de gagner une force de volonté inébranlable.

Oui, elle sait tout ça. Elle s’en rappelle. Ce n’est donc pas l’absence de souvenirs le problème, désormais. C’est le fait que tout ça n’arrivera pas avant longtemps.

Elle ne sait pas pourquoi elle revit ce cauchemar, mais elle sait qu’elle ne peut rien faire. Prisonnière de son corps, elle n’arrive même pas à bouger ou à crier. Elle a dû à nouveau subir les pénétrations brutales de ces monstres qu’elle chassera et tuera quelques années plus tard, et elle n’a rien pu faire. Rien du tout.

Apparemment, elle est condamnée à vivre et ressentir tout ce qui arrive, mais c’est la Phyla de l’époque qui réagit…ou qui ne réagit pas, plutôt. C’est une véritable horreur pour elle que de savoir déjà tout ce qui va arriver, et de ne pas pouvoir faire quelque chose pour l’éviter. Elle va devoir subir tout ce qui l’a tant détruit par le passé, et elle sait qu’elle n’a aucun moyen pour empêcher ça.

Dans ces moments-là, quand la situation nous échappe et que nous savons que nous ne pouvons strictement rien faire pour empêcher le monde de nous faire du mal, et surtout un mal programmé comme pour elle, la folie est une échappatoire intéressante. La folie devient une amie, une épaule sur laquelle pleurer. Et c’est exactement ce dont elle a besoin.

Et c’est bien pour ça que, prisonnière de ses souvenirs, la jeune Green Lantern se laisse lentement aller, perdant bien dans la réalité pour se réfugier dans les méandres de la folie, qui détruit tout sur son passage et ne laisse rien d’autre derrière elle…




« Tu…tu as laissé Richard seul dans le désert ?
- Bien sûr. »

Sinestro souriait toujours. Certain de sa victoire, il attendait le moment pour annoncer à Peter Quill ce qu’il lui réservait, mais apparemment celui-ci était plus intéressé par le destin de son coéquipier. Il était donc un peu déçu de voir son effet de style réduit ainsi, mais il se reprit rapidement pour continuer à paraître aussi fort et invincible qu’il pensait l’être.

« Mes hommes vous ont vaincus, lui et toi. Et il n’a pas eu l’intelligence de se défendre comme tu l’as fait. Il est mort. Comme toi bientôt. »

Voila. Dans quelques instants, il allait pouvoir observer la peur sur le visage de cet Asiatique qu’il haïssait tant à cause des couleurs qu’il défendait, et il allait aimer ça. Plus qu’aimer, il allait totalement jouir de cette situation, étant donné qu’il ne voulait vivre désormais que par la peur qu’il faisait subir aux autres.

« Tu vas mourir, Peter Quill. Et…
- T’es vraiment stupide. »

La réaction de Sinestro fut à la hauteur de sa colère d’être encore une fois coupé dans son élan : deux énormes lames venaient d’être créées par son esprit dérangé, et celles-ci allèrent directement dans les hanches de son adversaire, lui faisant pousser un hurlement de douleur qui fit sourire sadiquement son bourreau.

« Ne me coupe plus jamais la parole, imbécile. Tu ne sais même pas de quoi je suis capable. Tu ne sais même pas ce que je te réserve.
- Je m’en fous… »

C’était plus qu’il ne pouvait le supporter. Il fit apparaître deux autres lames et les planta avec férocité dans les cuisses de Peter, celui-ci perdant de plus en plus de sang, mais ne perdant apparemment pas son étrange sourire.

« Ah…Ah…Ah…
- Tu es stupide, Peter Quill. A quoi rime cette folie de ta part ? Tu ne fais qu’accélérer ta mise à mort.
- Tu…tu veux savoir…pour…pourquoi je te défie… ?
- Bien sûr. »

Même si il n’était plus aussi charismatique et beau qu’avant, Sinestro était toujours sûr de lui et de sa force. Le Green Lantern déchu en face de lui n’était plus qu’une larve, et une larve ne pouvait lui faire de mal. Il décida donc de lui laisser un sursis, et de s’amuser de ce qu’il voulait lui dire.

« Rider…Rider était un…un Nova, Sinestro…et il l’est toujours. Tes hommes ont attaqué un type qui a été un Nova, et…et ils l’ont laissé pour mort, avec toujours sa bague. Et… »

Le sourire de Quill augmenta alors à ce moment-là, tandis qu’il fixait Sinestro dans les yeux, et que celui-ci comprenait que la situation n’était finalement pas à son avantage.

« Et je crois qu’il a quelque chose à te dire… »

Immédiatement, l’ancien anticorps se retourna, et se prit de suite un énorme point luisant de vert sur la tête. Richard Rider était désormais à ses côtés, entouré d’un halo vert et avec les corps de différents membres du Sinestro Corps à ses pieds.
Non, pensa alors le monstre…la situation n’était finalement pas du tout à son avantage.
 
 
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