Urban Comics
  Backdraft : Fantastic Four
 

Couverture : Roe
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Janvier 2007


New York.
Les docks, l’endroit le plus malfamé de la cité.
Minuit. L’heure du crime. Jamais cette appellation n’aura été plus juste que maintenant, en fait. Non. Jamais. Depuis quelques instants, à peine, la folie a prit possession du monde et de New York. La folie destructrice, violente, agressive…criminelle. Vengeresse, en fait. Oui. C’est une vengeance. Une vengeance brutale et sans concession comme on en a rarement vu sur Terre.

Minuit, oui. C’est à cette heure-ci que j’ai ordonné à tous mes hommes de commencer leurs déplacements sur le terrain. C’est à cette heure-ci qu’ont été prévu les meurtres et mises aux arrêts. C’est à cette heure-ci que notre vengeance a été programmée. C’est à cette heure-ci que ceux qui se disent super héros, que ceux qui disent défendre la veuve et l’orphelin vont connaître le véritable sens du mot douleur.
Et c’est aussi à cette heure-ci que ces êtres vont enfin comprendre qu’il ne faut jamais essayer de changer le monde, sauf quand mes patrons et moi sommes d’accords…Et vu que je trouve ce monde parfait actuellement, comme mes collègues, je ne vois vraiment aucune raison pour transformer cette planète…Non…Strictement aucune raison…

Le portable vibre dans la poche de mon manteau.
Avant même de le sortir devant les yeux impatients des agents que j’ai amené pour la mission qui nous conduit ici, je sais ce qu’il y aura écrit. C’est Jaimie qui m’a envoyé ça. Je lui avais demandé de me prévenir dès qu’ils commenceraient l’opération, et dès qu’ils auraient terminé. Je veux être informé de tout, à la moindre seconde. L’opération est trop importante et trop dangereuse pour laisser quelque chose se mettre en travers de notre chemin.

C’est là où Luthor a échoué, en fait : il avait laissé trop de variables entrer dans l’équation. Bien sûr, son plan de détruire psychologiquement les « super héros » pour après pouvoir régner sur New York était ingénieux, surtout qu’il a réussit et qu’il étend son domaine à Boston ou à Chicago, mais pour ça il a dû montrer son existence aux flics comme Fury et aux tarés comme Richards ou Daredevil…et ce n’est pas une bonne chose.
Maintenant, ils savent qu’il existe. Ils savent qui il est, ce dont il est capable et sûrement comment le vaincre. Même si Lex a maintenant le pouvoir, nul doute qu’il le perdra un jour ou l’autre parce que les « super héros » connaissent son existence. Il est sortit de l’ombre pour régner sans partage. Plus dure sera la chute…

Nous, nous nous en fichons de régner au grand jour ou non.
Mes patrons et moi-même, nous contrôlons cette ville. Nous contrôlons ce pays. Nous contrôlons ce monde. Grâce à nous, la planète arrive à survivre et à manger, même si on nous accuse souvent de lui faire du mal. Ce n’est rien. On a l’habitude. Ce ne sont pas des pauvres tarés comme Greenpeace ou des ONG qui vont vraiment nous gêner, si tant est qu’ils sont encore libres de faire quelque chose contre notre accord. Non. Ils ne sont pas un danger pour nous. En fait…je crois qu’il nous amuse plus qu’autre chose.

Mais les « super héros »…de cela nous ne rions pas. On s’en méfie. On s’en méfie vraiment.
Enfin, après tout, c’est bien normal, non ? Imaginez que vous êtes le PDG d’une des plus grandes firmes des Etats-Unis d’Amérique. Imaginez que pour ça, que pour garder votre compagnie à flots, vous utilisez certains moyens peu recommandables, comme du trafic ou des investissements dans le milieu criminel pour se protéger des vols et de ce genre de choses. Ce n’est pas si répréhensible que cela, non ? Ce n’est que du bizness, et faut bien pouvoir sortir dans ce monde, non ?
Ben apparemment, pour les « super héros »…non.

Pour eux, c’est répréhensible et donc, sans le savoir sûrement vu leur stupidité légendaire, ils arrêtent nos hommes. Stoppent nos réseaux. Empêchent la livraison de certaines cargaisons qui gardent la paix entre nos entreprises et les gens de la rue. En clair, ces tarés qui se targuent d’être des personnes de bien et de justice empêchent nos petites affaires de se faire, faisant sombrer nos sociétés et les gens de la rue dans le chaos le plus absolu…et ce n’est vraiment pas quelque chose que nous pouvons accepter.
Non. Vraiment pas. Et nous ne devons faire quelque chose contre ça.

« Chef ?
Alors ? C’est bon ? »

Meriem.
Elle est impatiente, belle, superbe mais surtout redoutable. Elle a hâte de tuer, ça se sent. Malheureusement, elle n’aura pas ce plaisir ce soir. Je ne peux pas la laisser massacrer ceux que nous venons chercher, ceux qui sont la raison de notre présence ici. Ils sont trop importants. Oui. Beaucoup trop importants pour perdre le cerveau de Red Richards, la force de Ben Grimm, et la puissance de John Rainbow ou de Susan Tempest.

« Pas encore.
Dans quelques minutes, t’en fais pas. J’attends juste le signal de M… »

M…initiale de Madrox. Jaimie doit m’envoyer un autre message pour me dire comment ça s’est passé, mais je suis sûr que ça ira. Je les ai bien entraîné, et je sais qu’ils sont à la hauteur. Mmh. C’est bizarre, quand même. Je suis un chef d’entreprise, un des grands PDG de ce monde, même si mon existence est très secrète. Pourtant, je m’amuse à essayer de tuer un adolescent costumé durant mes journées, et ce soir je suis en tenue de combat sur les docks pour aller enlever quatre gamins.
Hé, hé…La vie est marrante parfois, quand même…

« Hum… »

Tiens…Notre autre compagnon s’éveille enfin.
On ne connaît pas son nom. Même moi, je ne sais pas vraiment qui il est. Il semble primitif, et c’est un peu pour ça qu’on l’a appelé comme ça. En fait, il paraît qu’il s’appelle Hannan, mais on n’en sait vraiment rien. Et dans l’absolu, je m’en fiche. Je m’en fiche même complètement, je dois dire.
Ce type est une force de la nature. Un être extrêmement fort, rapide, violent et presque invincible. Ca fait des années qu’il fait son boulot de mercenaire de par le monde, et il est connu pour ne jamais faillir. Je le crois bien, en fait. Vu l’aura qu’il dégage et l’art de tuer qu’il semble avoir au fond de lui, personne ne doit lui résister. Et on a besoin de ça. On a vraiment besoin de ça pour affronter un monstre de pierre qui va sûrement s’énerver dès qu’on arrivera…

Ah, enfin le message de Jaimie. Mmh. Tout va bien, évidemment. Comme ça aurait pu être différent, de toutes façons ? Ces gamins n’avaient aucune chance contre lui et Rose, comme Richards et son groupe n’a aucune chance contre nous…Non…Strictement aucune chance…Et c’est ça qui est bon…c’est ça qui est vraiment bon…De savoir qu’on contrôle tout, et que l’autre ne pourra rien contre nous…Oui…Vraiment très bon…

« Alors ? On y va ?
- Ah, Meriem… »

Elle me fait sourire, quand même.
Vêtu d’un simple soutien gorge vert et d’un pantalon militaire, elle n’a pas froid aux yeux…ou ailleurs, en fait. C’est une tueuse. Une tueuse née. Mais elle fait aussi une fixation sur le vert, et ça c’est plus étrange. Tout est vert chez elle, en fait. Oui. Absolument tout : yeux, rouge à lèvres, cils, cheveux, ongles, habits…tout. Absolument tout.
Elle dit aimer ça. Elle dit adorer cette couleur. Elle dit vouloir s’approcher plus de la vipère, ce serpent qu’elle adore, comme ça. C’est bizarre, je le conçois. Mais ça ne me dérange pas : elle fait bien son boulot, et moi ça me suffit. Je n’en demande pas plus à mes employés, surtout ceux comme elle.

« …bien sûr que nous y allons. Mais laisse faire ton petit protégé, d’accord ?
- Ouiiii…Bien sûr… »

Un sourire vicieux s’affiche sur son visage alors qu’elle sort d’une boîte en fer ce qu’on peut d’abord voir comme un tuyau sombre. Mais ça n’en est pas un. C’est une vipère. Un serpent. Un des plus dangereux qui soient. Et un des plus mortels, aussi, même si il est souvent plus discret que son cousin le cobra.
Je ne peux réprimer un frisson en voyant cet être violent et destructeur qui est caressé par une si jolie femme que Meriem. Brrr. Heureusement qu’elle est avec moi. Oui. Heureusement…

« Allez, mon beau…
Fais plaisir à maman, Catchou…
Et va accomplir ta jolie petite mission… »

« Catchou » comme Vipère l’appelle a les crocs recouverts d’un poison spécial : il endort en quelques secondes à peine. Il doit entrer chez le groupe de Richards, les mordre et nous viendrons juste après, pour ramasser les corps inconscients de nos ennemis.
Oui, c’est assez décevant, je le reconnais. Moi aussi, j’aimerais une grosse bataille, pleine de furie et de rage. Moi aussi, je voudrais aller affronter d’homme à homme Richards et ses hommes, mais ça ne serait pas prudent. Ca serait même suicidaire vu les immenses pouvoirs dont ils disposent, et vu ce qu’ils osent faire avec. Les photos des criminels tués par ce jeune Red avec simplement son front, selon les témoins, ne me poussent pas à être fou et suicidaire. Je suis un général. Pas un kamikaze.

Oui.
Je suis un général.
Même si ça ne me plaît pas de devoir faire ça. Au fond, je suis un homme de terrain. Au fond, je n’aime qu’être dans la boue et dans la rue, à remuer cette merde qu’est le monde. Grâce à ça, grâce à mes efforts, j’ai réussis à m’en tirer. A gagner de l’argent. A donner une bonne éducation à mon garçon, même si il ne saura sûrement jamais tout ce que j’ai fais pour lui. Oui. J’ai réussis en faisant ce que j’aime faire. Sauf que maintenant, ça m’est interdit.
Je ne peux plus me permettre d’aller régler face à face mes comptes. Je ne peux plus me permettre de donner une bonne droite à un petit crétin qui l’aura mérité, comme Richards. Et surtout, je ne peux plus me permettre d’être prit par les flics, même si j’ai normalement donné assez d’argent pour être tranquille toute la nuit.

Oui…Je ne peux plus faire ça. Et c’est bien dommage, même si c’est plus prudent.
Après tout, foncer contre ces gamins serait de la folie pure, même avec Meriem ou Hannan. Ils sont forts, oui, mais ces gosses le sont encore plus. Pire encore, ils aiment tuer et n’hésitent pas à le faire, donc pas de code d’honneur des « super héros » chez eux. Oui. Ce ne sont pas des « super héros ». Mais nous devons quand même les stopper. Et pour ça, il faut être intelligent. Intelligent et rusé, en fait.

Richards ne verra sûrement pas arrivé le serpent.
Il se fera mordre, comme Grimm, Tempest et Rainbow. Oui. Ils vont se faire avoir, et on va venir les chercher. On ne peut faire que ça, au fond. Ils sont trop forts, et on doit les stopper. Ils sont trop dangereux pour rester dans le circuit. En quelques semaines à peine, ils ont déjà mis le quartier des docks sous leur coupe, et les rues environnantes. Nul doute que si on les laissait faire, ils prendraient le contrôle de New York à Luthor. Et ça, on ne veut pas.
Bien sûr, que Lex ait la ville pour lui n’est pas ce que nous préférons, mais on peut au moins négocier avec lui. Pas avec Richards. Ce petit crétin veut tout et tout de suite, et nous ne pouvons vraiment pas prendre de risque avec lui. Il est trop dangereux et trop intelligent pour ça. On doit donc le stopper. Mais pas le tuer. Oh non. Ca serait trop facile, et trop simple comme fin pour quelqu’un qui a volé plusieurs de nos cargaisons un sourire aux lèvres et les mains sur les fesses de la gamine qu’il trimballe partout…

Oui.
Ce chien nous a volé. Et il va en payer le prix. Très, très chèrement…

BOUM.

« Raaaaahhh !!! »

Ah, tiens…le premier des gamins a été touché. Et apparemment, ce débile de Grimm essaye de détruire le serpent avec ses poings. Quel crétin. Oui. Quel crétin. Je pensais que Richards l’aurait un peu éduqué, mais apparemment non. Enfin, on va devoir s’en occuper, maintenant…Et ça ne va vraiment pas être facile avec ce qu’il se passe actuellement dans cet entrepôt apparemment abandonné juste devant nous…

« On y va. »

Hannan sort son long couteau et court vers l’endroit indiqué, à une vitesse hallucinante. Meriem ne tarde pas à le suivre, excitée à l’idée d’affronter Grimm. Tss. L’impétuosité de la jeunesse…et de la folie. Parce qu’ils sont fous, oui. Il faut l’être, non, pour aller affronter un monstre de pierre à la force herculéenne qui voit ses amis tomber sous l’effet d’un poison inconnu, n’est-ce pas ?
Oui. Il faut l’être. Et ils le sont. Et c’est exactement pour ça que je les ai engagés, en fait.

« Yahaaaa !!! »

Meriem saute en première vers Grimm, qui essaye toujours d’écraser la vipère qui rampe à une vitesse exceptionnelle sur le sol. Hannan, lui, est entré sans que personne ne le voie, et il est déjà positionné au-dessus du monstre de pierre, le couteau à la main, capable à chaque instant de sauter sur ce gamin pour essayer de l’égorger.
Wow. Déjà prêt ? Impressionnant, vraiment. Même pour quelqu’un comme Hannan, il est allé vite…

« Raaaahhh !
Mais laissez-moi ! Laissez-moi ! »

Grimm est affolé. Et ça peut se comprendre.
A ce que je vois, ils étaient en train de manger des pizzas devant la télé quand le serpent est arrivé. Il a dû d’abord mordre Richards, comme on le lui avait ordonné, vu la présence du corps du gamin encore sur le canapé, puis Sue. Et après John, avant qu’en fait le monstre de pierre ne réagisse. Hé, hé. Il doit s’en vouloir énormément pour ce qu’il s’est passé, en fait. Il doit penser que tout est de sa faute, et que ses amis lui en voudront à jamais. Parfait. Vraiment parfait. On pourra l’utiliser plus tard, quand on l’aura transféré dans un endroit approprié…

« Non. On ne va pas te laisser, Ben.
- Co…Comment vous connaissez mon nom ?! »

Aahhh, attirer l’attention durant le combat par de simples mots alors que les autres continuent à se battre…un grand classique.
Dans quelques instants, Grimm sera totalement surprit par ce que je vais lui dire, et arrivera donc moins facilement à bouger et à essayer d’attaquer Meriem. Hannan pourra donc facilement sauter sur lui, et enfoncer le couteau empoisonné dans sa peau de pierre avec sa force surhumaine…Oui…Encore une fois, tout va se passer selon le plan…A la virgule près…

« Je sais tout de toi, Ben.
Je sais pourquoi tu es prisonnier de cette enveloppe. Je sais pourquoi tu te forces à aider Red et les autres, même si tu n’aimes pas toujours ce qu’ils t’obligent à faire. Je sais pourquoi tu pleures chaque soir quand tu es seul, et surtout… »

Ca y est.
C’est le moment.
C’est maintenant ou jamais pour qu’on puisse définitivement finir cette mission.

« Surtout, je sais quand tu seras vaincu…c'est-à-dire maintenant… »

A mon sourire, Meriem et Hannan comprennent. Elle continue à virevolter autour de Grimm, l’obligeant à rester concentrer sur sa silhouette alors que le Primitif entre en scène. Situé sur des poutres de l’entrepôt, il saute vers le monstre de pierre, attirer violemment sur son dos, et…

« Raaaaahhhh !!! »

Grimm hurle de douleur pendant quelques secondes, avant de lourdement tomber sur le sol, celui-ci tremblant même sous le poids du géant. Richards, Tempest et Rainbow ont été vaincus en quelques secondes et ne se réveilleront pas avant plusieurs heures. Grimm a eut le même poison dans les veines avec le couteau de Hannan coincé entre les omoplates, et dormira autant que ses amis en plus de souffrir le martyre à cause de sa blessure.
Parfait. Tout est parfait. Tout est vraiment parfait, oui.

« Bien…
C’est terminé… »

Je me tourne lentement vers les autres.
Aucun signe de contentement sur le visage, évidemment. Ce sont des pros, bien sûr, et ils n’ont fais que leur boulot là. Mais pour moi…c’est déjà beaucoup. En moins d’une heure, nous avons réussis à stopper définitivement sept gamins extrêmement dangereux, et à mettre KO quatre adolescents aussi dangereux. En plus, ces gosses-là, qui sont à mes pieds en état d’inconscience, sont à nous maintenant. Oui. Totalement à nous.

« Allez…
On rentre… »

Mon Dieu…que le sentiment de victoire est bon. J’ai vaincu Richards avec mon cerveau, et il est à moi maintenant. Son intellect est à moi, et je vais pouvoir en faire exactement tout ce que je veux. Oui. Tout ce que je veux. Et en plus, il n’y a pas que le cerveau de ce génie du crime et génie tout court : la force de Grimm est mienne aussi, comme l’énergie sortie par Rainbow, ou la discrétion de Tempest.
Grâce à ces pouvoirs, tout est possible : le crime peut être encore plus manipulé qu’auparavant, les gens encore plus forcés, etc. Mieux encore, nous pouvons utiliser leurs capacités pour améliorer nos machines : plus besoin d’appareils pour nos usines quand on a un Grimm ou un Rainbow à disposition…Et l’espionnage industriel pourrait être transformé si on avait quelqu’un comme Tempest à nos côtés…
Mon Dieu…Tout ce que nous pouvons faire avec ça…Oui…Que de possibilités…Que de choses à faire…Et tout ça…tout ça est à nous…à moi…

Oui…
Tout ça est mien.
Bien sûr, je devrais partager avec les autres, mais…c’est moi qui ai gagné. C’est moi qui suis allé sur le terrain, et c’est moi qui ai tout prévu. J’ai tout prévu, tout arrangé…tout gagné. Cette victoire est mienne. Le trésor aussi. Oui. L’intellect, la force, l’énergie, la discrétion…tout ça est à moi. Tout ça est dans mes mains. MES mains. Celles de Norman Osborn. Celles du futur maître de New York, en fait…Oui…Les miennes…Et jamais personne ne viendra me les prendre…Oh non…Personne…

 
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