Couverture : Geoff
Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Mars 2007
New York.
En plein hiver.
Moins de trente degrés sous zéro.
Des centaines, des milliers même, de gens dorment sous les ponts et tentent de survivre en mangeant ce que les rats eux-mêmes ne pourraient avaler. Des centaines, des milliers de personnes vivent une existence misérable dans nos caniveaux, en priant Dieu chaque soir de pouvoir se réveiller le lendemain en se disant qu’une nouvelle journée était passée, et que c’était une nouvelle victoire contre la vie. Oui. Des centaines, des milliers de gens vivent, ou plutôt survivent ainsi, en tremblant de froid, en sentant leurs membres s’ankyloser dangereusement et en n’ayant trop peu à manger pour espérer finir cette période de l’année. Et vous ? Que faites-vous pendant ce temps ?
Vous mangez.
Vous vous amusez.
Vous passez ces moments en famille autour d’une bonne grosse dinde farcie qui ressemble extrêmement à votre mère, que ça soit par son poids, sa face horrible et son côté énervant étant donné que c’est toujours la même chose. Vous oubliez que pendant que vous passez ces instants proches de Noël avec ceux que vous faites semblant d’aimer et que vous supportez plus qu’autre chose, des hommes, des femmes, des enfants même meurent de froid dehors, alors que vous pourriez les aider.
Mais au fond, ce n’est pas étonnant. Ça fait des années que les Américains, et même que toutes les personnes soi-disant évoluées vivent ainsi. En temps normal, vous filez quelques pièces aux clochards que vous croisez, et vous pensez avoir fais une bonne action, alors que très souvent ça ne servira à ce pauvre type qu’à se payer de quoi assouvir ses envies d’alcool ou de drogue. Alors que vous pensez faire quelque chose de bien, faire une bonne action et que vous supposez que ça vous permettra une entrée au Paradis (comme si ça pouvait s’acheter…décidemment, le capitalisme infecte tout…), vous faites plus de mal que de bien, et vous ne vous en rendez même pas compte.
Pourquoi ne pas inviter ce genre d’hommes, de femmes et d’enfants chez vous pendant l’hiver ? Pourquoi ne pas réellement tenter de les aider, en les réintégrant dans cette société pourrie et perdue ? Pourquoi ne pas plutôt tenter de les comprendre au lieu de leur filer du fric ?
Vous êtes des monstres…comme ceux que l’on voit au cinéma. Vous êtes…oh, et puis merde. Je ne peux pas continuer. Je ne peux pas écrire toutes ces conneries qui, si elles sont certes importantes, ne représentent rien face à ce que je voulais vraiment écrire, aujourd’hui, et qui m’est interdit. Merde alors. Moi, la Question, cet enfoiré haït par la majorité des industriels et pseudos puissants de ce monde, assassin (et je l’assume) de connards sans morale et sans conscience, questionneur ultime, verrue sur le visage de tous ceux qui voudraient contrôler en paix cette maudite planète…voila que je me laisse faire. Voila que je me laisse manipuler par des enfoirés que je rêve de dénoncer…et de tuer, même. Merde. Je vieillis. Et j’ai peur. Et j’aime pas ça.
Bah…de toutes façons, je mourrais jeune. Du moins, mon corps mourra. Mes idées resteront immortelles, et resteront toujours pour emmerder ceux que je veux rendre fous. Et vous savez pourquoi ? Les idées sont à l’épreuve des balles. Elles ne peuvent être tuées. C’est un ami qui m’a dit ça. Un ami proche, même. Mais qui me frapperait bien pour ce que j’ai failli faire, à savoir rompre mon serment de toujours tout vous dire et de donner ma vie pour que vous sachiez vraiment la vérité.
Ouais, je vais mourir jeune. Sûrement dans peu de temps, d’ailleurs. Mais c’est pas grave. Vous avez le droit de savoir. Vous avez le devoir de savoir, pardon. Et moi, je dois vous poser les bonnes questions et donner les bonnes réponses pour ça. Même si je suis terrifié et que je mourrais bientôt.
J’ai peur, ouais.
Ça me fait bizarre de dire ça, en fait.
Moi qui suis comme toujours assis sur un toit d’une université où j’ai pu craquer le code de l’accès à distance à Internet, je pensais ne plus jamais devoir subir cette émotion. Hum. Ca prouve que je suis encore humain. Que la Question, cet être dont vous lisez les chroniques, avis, brûlots et autres dénonciations chaque semaine sur ce bon vieux site qui est toujours l’objet des attaques des hackers de mes ennemis, n’est pas aussi insensible et froid que je le pensais. Enfin, c’est pas si mal, au fond : ça veut dire que je suis toujours un homme, et donc que j’ai le droit de vous poser des questions. Je suis la Question. La Question de l’Homme, tout simplement.
Bon, je vais arrêter mes petits délires psychologiques et je vais peut-être aussi stopper mes consommations de LSD et d’autres petites choses bien amusantes. La situation est grave. Nan…elle est catastrophique. Le monde est en train de tomber dans ce que je craignais, et ce que je crains toujours, d’ailleurs. Ceux qui le contrôlent en sous main sont en train de comprendre que la planète leur échappe, et ils n’aiment pas ça. Pire encore…ils s’accrochent. Et ils s’accrochent sacrément violemment, au final.
Ca n’a commencé que depuis quelques jours, en fait.
Dans l’absolu, ça ne fait que depuis quelques heures que toute cette folie a débutée, mais…mais c’est déjà énorme. Je risque encore une fois ma vie en vous disant ça, mais cette fois-ci, je sais que dès que j’aurais appuyé sur « envoie », des mercenaires me seront envoyés pour me supprimer. Apparemment, le temps de la tolérance pour les industriels, patrons, anciens espions et autres généraux surpuissants et très discrets est terminé. Ils en ont assez qu’on s’amuse à leur mettre des bâtons dans les roues, et commence donc à taper sur nos mains. Sauf que quand eux ils tapent, nous, on meurt. Et on ne revient pas à la vie, malheureusement.
« On », c’est évidemment ceux dont j’ai si souvent parlé ici. Ce sont ceux, et moi aussi même si c’est dans une moindre mesure, qui tentent de changer les choses dans ce monde dépravé, perdu, dans cette société pourrie par le capitalisme, la société de consommation et tous ces enfoirés qui contrôlent tout ça. Ce sont tous les soi-disant super héros, vu que la presse aime appeler ces gens-là ainsi même si je ne vois pas ce qu’ils ont de « super », qui veulent stopper la dérive débile de ce monde dans lequel on vit.
En fait, « on », ce sont simplement tous les hommes et les femmes de bien qui apparaissent peu à peu et commencent à changer les choses. Ce sont nos sauveurs. Et ce sont des victimes, en ce moment.
Au fond, cette réaction des « grands » de ce monde était compréhensible. Depuis environ deux ans, voir deux ans et demi, il n’y a pas un mois sans qu’un exploit de ces êtres sans précédent ne fasse la une des journaux. Sans qu’ils essayent de vraiment transformer la société en la purgeant de ses cafards, de ses sangsues : les criminels.
Oh, bien sûr, ces gens-là ont énormément d’excuses et je suis le premier à accuser en premier cette même société qui, elle, doit changer pour que les choses rentrent dans l’ordre. Mais il reste que ces gens-là arrêtent chaque jour et chaque nuit des gens qui font du mal aux autres, et en fait ils font le bien. Evidemment, ça a pu entraîner des dérives, et nul ne peut dire qu’il n’a pas au moins remercié une fois dans sa vie un de ces êtres, que ça soit par son sauvetage, celui d’un de ses proches ou la survie de personnes inconnues mais en danger.
Ces êtres font le bien, vraiment. Même ceux qui sont pourchassés dans les rues, les « terribles » Mutants, objets de tant de manifestations et d’effusions de haine. De la part d’êtres humains dits normaux, qui en veulent à ces gens-là simplement parce qu’ils sont nés différents. De la part de gens qui veulent se faire passer pour de « bonnes » personnes en critiquant les dérives de certains pays, alors que eux-mêmes pensent comme des Nazis. De VOTRE part, en fait. Et oui. Vous en faites parties. Vous êtes de ceux qui condamnent les Mutants sans les connaître. Sans savoir qu’ils sont comme vous, et qu’ils veulent les mêmes choses que vous. Sans savoir qu’ils vous ont déjà sauvés la vie.
Et oui. Ils l’ont déjà fais.
Que ça soit à New York quand d’étranges adolescents ont stoppé des terroristes ou quand vous avez la vie sauve grâce à une « chance » extraordinaire…que croyez-vous que ça soit ? Le hasard ? La chance ? Dieu, même ? Conneries. Rien de tout ça. Des hommes et des femmes se cachent de vous, mais ils font quand même tout pour vous sauver la vie si vous avez besoin d’eux. Ils sont, eux aussi, des héros. Et eux aussi, ils sont tués à petit feu.
Je le disais avant, le retour de bâton est là. Ceux qui contrôlent cette planète en ont assez de voir tant d’êtres, tant d’hommes et de femmes s’opposer à eux. Car ils s’y opposent, oui. En arrêtant des criminels, en sauvant des vies, en détruisant des réseaux de drogue, en mettant au pas ceux qui font du mal aux autres, ils s’opposent à ces grands dirigeants. Comment ? Que ceux qui se demandent ça se rendent bien compte de leur naïveté. De leur stupidité, même. Ouais. Stupidité, c’est le mot.
Vous êtes stupides si vous pensez que ceux qui dirigent le monde (et ce n’est pas une légende urbaine, hein, ils existent bien, même si ils cachent obligatoirement leur présence et font passer cette idée pour imbécile) le font en ayant les mains propres. Bien sûr que ce n’est pas le cas. Dans ce royaume d’enfoirés qu’est notre société et cette planète, vous croyez vraiment que ceux qui ont été assez bons pour se retrouver tout en haut à gouverner tous les pays et tous ceux qui y vivent l’ont fais en étant cleans ? en restant des gens biens ? en ne faisant pas de « mauvaises » choses ?
Conneries. Bien sûr qu’ils en ont fais. Ils ne savent faire que ça.
Que ça soit dans les transferts d’argent frauduleux, dans l’investissement dans la Mafia, dans la drogue, dans l’alcool, dans toutes les saloperies possibles et faites pour contrôler les villes du monde, ils en sont. Et ils sont toujours ceux qui décident. Même si ils ont acquis leurs « postes » actuels en ayant plus de fric que tout le monde, même si ils ont réussis en utilisant des moyens peu violents, maintenant, c’est différent. Alors qu’ils sont tout en haut, ils savent qu’ils doivent asseoir leur autorité et leurs places en étant brutaux, durs, froids, et surtout criminels. Ils savent que si ils veulent rester là où ils sont, ils doivent montrer à tous que ce sont eux les patrons, et donc ils trempent avec certainement un grand plaisir dans toutes les saloperies dont nous sommes les victimes.
Ce sont eux qui contrôlent les gangs. Ce sont eux qui décident quel revendeur de drogue sera arrêté pour faire croire que les rues seront plus sûres. Ce sont eux qui contrôlent le crime, parce que le crime fait peur, et qu’ils savent qu’ils ne peuvent rester les Maîtres que par la peur. Le crime, c’est eux, oui. Et donc, quand les héros dont j’ai parlé plus tôt commencent et réussissent même à stopper les criminels et à rendre nos vies moins dangereuses…obligatoirement, ils n’aiment pas ça. Et interviennent. Violemment.
Ca ne fait que quelques heures que ça a commencé, mais on compte déjà des victimes. A cause des interventions dans le domaine de la criminalité des héros et donc des problèmes que ça a donné, les « puissants » en ont eu assez, surtout que un ami et moi-même avons fais pire. Vous savez, tout comme moi, ce que j’ai fais à Lynch et aux autres dont j’ai parlé. Vous avez aussi entendu parler du black out de Manhattan il y a quelques mois et des effets dévastateurs que ça a produit sur quelques portefeuilles des PDG les plus riches du monde.
C’étaient nous. Et il y a eu d’autres choses, même si je ne les dirais pas ici. Ça fait plusieurs mois que nous tentons de les rendre fous. Que nous essayons de les faire sortir de leurs nids. Que nous faisons tout pour les énerver. Et malheureusement, nous y sommes arrivés.
En fait, on voulait simplement qu’ils se montrent au grand jour, et que le monde comprenne son erreur. Mon ami désirait ainsi faire une sorte d’électrochoc dans la population pour qu’elle sache ce qu’il se passait et décide de changer, mais je suis moins utopiste que lui. Moi, je voulais simplement montrer à tous qui étaient les enfoirés qui contrôlent tout, et je voulais me les faire après.
Oh, bien sûr, ce n’est pas très moral et ce n’est pas très bien. Ce sont des êtres humains, après tout, et on doit sauver chaque vie…non. Non. Non. Et non. Ce ne sont pas des êtres humains. Et toute vie n’est pas bonne à sauver.
Ces êtres…ce sont des enfoirés.
Ce sont des raclures de chiottes qui ne méritent pas de vivre.
Ce sont des putains d’enflures qui font crever de faim des gamins en Afrique, et qui en sont contents. Ce sont des tueurs de rêve, en fait. Ils détruisent tout ce que nous voulons faire, tout ce que nous voulons faire, et j’en ai assez. J’ai voulu changer les choses, avec mon ami, mais ces connards nous ont devancés et s’attaquent à ceux qu’ils croient responsables de tout ça. Ils s’en prennent aux autres que je respecte le plus au monde…à ceux qui pourraient changer les choses. Ils détruisent mon rêve, en fait. Et ça, je ne le supporte pas.
Ça ne fait que deux jours, mais déjà, les victimes se comptent…et les espoirs s’amenuisent. Les victimes Mutantes sont déjà légion, et sont aussi de la responsabilité de ces enfoirés. Ils ont fais en sorte que tout le monde connaisse leurs existences, et ont encouragés les manifestations. Bande d’enflures. Mais ce n’est pas tout. Même si les morts innocentes de ces anonymes sont regrettables et que je ne passe pas une heure sans penser à eux, il y a pire. Il y a des morts bien pires…
Les Sept ont été tués. Alors qu’ils se trouvaient à l’étranger, ils ont été assassinés sauvagement. Vous ne les connaissez pas, mais ils protégeaient le monde contre les Forces Obscures, du genre les Démons. Si, si, ça existe. Ils le faisaient. Ils avaient donnés leurs vies d’adolescents à notre planète et à vous, et se battaient chaque jour pour nous protéger. Mais ils sont morts, maintenant. Nul ne sait quelles horreurs vont bientôt tomber sur nous, vu que plus personne n’est là pour les arrêter…
Mais ce n’est pas tout non plus, malheureusement. La bande à Richards, des gamins aussi mais de « l’autre côté » on va dire, qui faisaient contrepoids à la pression du Caïd de New York, ont aussi disparus. Ça veut donc dire que ce type, que cet enfoiré de Lex Luthor, a les mains libres. Qu’il n’a plus personne pour l’arrêter. Bien sûr, ces gosses n’étaient pas des anges, mais ils s’opposaient à Luthor, et faisaient donc contrepoids. Ils nous protégeaient indirectement en l’empêchant de trop nuire. Mais maintenant, c’est fini.
Pire encore, les flics qui avaient arrêtés cette organisation dite des Krees ont aussi disparus. Mes informateurs ne savent pas ce qu’ils sont devenus, mais apparemment, c’était sanglant. J’ai aussi entendu de mauvaises rumeurs sur le mec de Los Angeles. Lui aussi était un héros, comme ces flics qui avaient des méthodes de voyous mais s’en tiraient quand même en faisant de « bonnes » choses. Malgré leurs manières, ils étaient des sortes de héros, vu qu’ils étaient prêts à donner leurs vies pour les autres. Comme le mec de la Côte Ouest. Comme les Mutants anonymes. Et comme Spider Man…
Spider Man.
Un des premiers héros apparus dernièrement, avant Steelman ou les Enforcers.
Un des êtres les plus secrets et les plus étranges que j’ai rencontré. Un passé horrible, remplit de drames et de morts, mais un bon gosse. Un gamin qui avait toujours eu foi en la Justice, et pas en la Vengeance. Quelqu’un qui avait toujours voulu faire passer le bien des autres avant le sien, même si il s’en était prit plein la tronche. Un mec bien, vraiment. Un type que j’étais fier de connaître. Un homme mort, malheureusement.
Ouais. Spider Man est mort. Tué par un de ceux qui ont été engagés par ces enfoirés qui veulent garder le monde comme il est maintenant. Je viens juste de l’apprendre. Par la bouche de l’homme qui lui a fait ça. Qui a appuyé sur la détente. Enfoiré. Enflure. Connard. J’aurais ta peau, un jour. J’aurais ta peau, Norman Osborn.
Il est mort, donc. Comme les autres. Et on m’a bien fait comprendre, il y a moins d’une heure, que je les suivrais si je ne laissais pas un peu de lest à mes cibles. Comme un imbécile, j’ai eu peur. Comme un crétin, j’ai voulu préserver ma vie. Comme un lâche, j’ai accepté de baisser mon pantalon pour me faire humilier et manipuler, comme vous l’avez dans le début de cette chronique. Mais ça a changé.
Ouais, je vais sûrement mourir dès que j’aurais mis ça sur le Net. Ouais, je serais sûrement déjà mort quand vous lirez ces lignes. Ouais, je sais bien que peu de gens liront tout ça et le croiront. Ouais, je sais aussi que je vais mourir pour qu’une poignée de personnes sachent la vérité, et que donc, ça ne vous paraîtra peut-être pas vraiment important et digne pour risquer ma vie.
Mais vous savez quoi ? Je m’en tape.
Je m’en fous parce que même si une personne sait, grâce à moi, que ces enfoirés qui dominent le monde font tuer des héros, des gens qui veulent changer les choses et même des innocents comme des Mutants ou les quelques monstres de légende qui peuplent nos villes parce qu’ils les dérangent dans leurs positions de « Maîtres du monde », et bien je serais déjà heureux. Le monde a le droit et surtout le besoin de savoir. VOUS avez le droit et le besoin de savoir tout ça.
Bien sûr, je ne vais pas vous exhorter à changer tout ça, à sortir dans les rues, à foutre le bordel et à montrer à ces enfoirés que vous ne voulez plus que les choses soient ainsi. Je ne vais pas le faire, non, même si j’aimerais que cela se passe ainsi. Je ne suis pas un meneur. Je ne suis pas un utopiste. Et je ne suis plus un rêveur. Je ne suis qu’un homme qui informe, qui met toutes les données dans les mains des autres, et qui les laissent se démerder après. Je ne suis que celui qui pose la question. A vous de répondre.
Maintenant, vous savez tout, donc. Vous savez ce qu’il se passe, vous savez pourquoi, vous savez que je vais mourir et vous savez que ça ne s’arrêtera pas là. Vous avez les faits en main. Vous avez tout ce dont vous avez besoin. C’est à vous de décider, désormais. C’est à vous de répondre à une simple, à une toute bête question, mais qui risque de changer beaucoup, beaucoup de choses :
Êtes-vous prêts à laisser ces gens-là continuer ainsi, ou bien allez-vous enfin faire quelque chose pour que tout ça s’arrête et que le monde fonctionne réellement comme il le faut ?
Répondez-y. Faites ce que votre morale, votre conscience et votre esprit désirent. Je n’ai pas à vous dicter vos actions. Moi, je vais vous envoyer ça, et je vais mourir. Pour mes idées. Mais elles ne mourront pas. Elles ne peuvent mourir. Mon ami me l’a dit : « les idées sont à l’épreuve des balles ». Espérons au moins que ma mort vous fera comprendre que les vôtres sont du même moule, et qu’il est temps pour vous d’en être fier…