Histoire : Diablo & Nicoalk13
Date de parution : Janvier 2005
Il était à la vue de tous. Allongé à même le macadam, avachit sur des cartons, emmitouflé dans des vêtements venant des surplus de l’armée. Ses cheveux étaient blonds autrefois, aujourd’hui la crasse en avait fait oublier la couleur. Il avait eu un nom avant, Steve, Steve Rogers mais aujourd’hui tout le monde s’en fichait. Il n’était qu’un sans abri, un déchet, parfois même juste un passe-temps pour ados, qui s’amusent à le rouer de coups. Personne ne lui portait attention, les gens allez et venez sous son nez, sans s’en préoccuper. Ses seuls compagnons étaient des rats qui la nuit essayés de lui volait sa nourriture, mais la personne qui lui cachait son soleil valait beaucoup plus que les rats. C’était un afro-américain, qui se tenait bien campé sur ses jambes, sa veste noire semblait envahir tout le champ de vision de Steve. La crosse d’une arme se dessinait au niveau de son aisselle gauche. Cette vision avait de quoi faire peur, oui très peur. L’agent Fury adoré ça, ce sentiment qui l’inspirait aux gens et ce depuis tout petit, il profita donc de son avantage
« J’ai un marché Stevo, tu connais un endroit tranquille.
Le mendiant montre une de ses rues annexes, qui ont vu passé plus de viol que de mariages.
- Bien allons, Agent Carter attendez-moi là.
Il venait de donné un ordre simple à sa coéquipière qui avait garé leurs 4x4 métallisé sur la chaussée de cette grande ville qu’est New York. Il aimait commander et se la jouer devant sa collègue, et elle adorait lui faire croire que tel était le cas. La vraie raison est qu’elle n’aimait pas se trimballer dans ce quartier sordide contrôlé par la drogue, les dessous de table et les armes. Fury était un des seuls agents à aimer vadrouiller ici, peut être parce qu’il avait grandi dans cette crasse, et l’avait dompté. Certain le respectait, d’autres l’enviaient, d’autres tentaient de le buter. Sharon elle préférait lui obéir tout simplement.
Dès qu’ils furent assez à l’abri des regards, les deux hommes reprirent leurs discussions sans crainte.
« Alors Stevo, comment va ? Les ordures vont bien ?
En guise de réponse le mendiant comme précédemment n’émis aucun son et sortit à la place un bout de papier de sa poche. Sur celui-ci, Fury pouvait lire l’heure et le lieu d’un déchargement de marchandise : « Ce soir, 8h, Quai 24 »
- Sacré Stevo, toujours le même, tiens ton cachet, et voilà ta couverture.
Aussitôt qu’il eut arraché des mains de l’agent son du, il reçut un crochet du gauche en plein sur la joue droite, suivi de quelques coups de pieds. Mais ce n’était rien à ce qu’on lui ferait si on découvrait son business avec un agent des stups. Les indics avaient une durée de vie négative dans ce quartier.
- Fils de pute, t’a dégueulassé mon fut en plus, la prochaine fois je te saigne, si t’a pas plus de blé sur toi ! »
La comédie jouée, l’agent fédéral sortit de la rue et s’engouffra dans son véhicule. Il devait faire croire qu’il rackettait son indic, cela ne le gênait pas plus que ça. Il le protégeait après tout, de quoi pourrait-il se plaindre ? Mais son sort parfois attristé sa jeune collègue. Ce S.D.F valait beaucoup elle le savait, Fury avait voulut l’éloigner de ça mais elle avait découvert de quoi il s’agissait. Il était un déserteur de l’US Air Force. Mais avant qu’il ne s’enfui de sa base lorsque Bush avait décrété la guerre, par peur de partir se battre pour son pays, pour le pétrole, ce soldat faisait partie d’un programme de test, pour accroître certaines facultés, mais le sérum qu’on leur donné était une drogue, et ce pauvre gars était accro. Sharon ne savait pas où Fury trouvé sa dope, il semblait avoir tellement de secrets qu’une vie entière ne suffirait pas à tous les découvrir. En tout cas il se servait du clochard comme indic en échange et cela arrangeait bien leurs affaires, c’est tout ce qu’elle avait à savoir, alors elle se concentra sur le trafic routier, ils avaient après tout rendez-vous ce soir.
Plus loin dans la pénombre d’une rue l’ex-capitaine Rogers avale avec frénésie sa dose, les conséquences sont immédiates : convulsions, bave et douleurs abdominal. Mais la crise passe et avant de sombrer dans un sommeil artificiel il arrive tout juste à s’enrouler dans la couverture qu’il lui a été offert et se tapir sous un porche inutilisé depuis voilà bien longtemps.
De nouveaux coups de pieds vinrent le réveiller. C’était ce connard de Billy Joe qui essayait de le réveiller. Petit protégé du patron, il aimait prendre soin des côtes de Rogers ou s’en servir pour divers boulots.
« Dort pas Rogers, t’a du boulot qui t’attend. Putain mais tu pue ? Y’a pas de douche dans ton caniveau ? »
- J’aime ton sens de l’humour Billy, mais excuse-moi mes gerçures m’empêchent de rire.
- Tu te crois marrant, bâtard, allez viens, faut aller te préparer pour ce soir, t’as pas oublié que tu accomplissais un boulot pour me rendre service ce soir ?
- Non, t’inquiète….
Billy pensait contrôler un déchet, et ne voyait pas se profiler un mauvais coup. Ce n’était qu’un abruti de bas étage que pouvait même être manipuler par un clochard. Il suivit donc ce crétin jusqu'à leur planque, un entrepôt désaffecté, classique et pas discret. Cependant le coup était bien préparé, Billy avait rassemblé une trentaine d’hommes de main bien armés, et une poignée d’hommes de la rue comme Rogers. La marchandise qu’ils allaient recevoir devait être plus grosse que d’habitude, Fury sera surpris.
« Vas t’installer avec eux, lui ordonna Billy en pointant ces congénères, fout une tenue discrète, tes habits te seront rendus ensuite. »
Il se traîna comme on lui avait dit vers un vestiaire où il se changea devant 20 types glauques, qui n’avaient pas vu une fille depuis longtemps, en même temps normal avec leurs gueules…
Après s’être assuré qu’il ne deviendrait pas l’objet d’une quelconque frénésie sexuelle, il sortit se positionner sur les docks, attendant un chargement d’héroïne que devait leurs apporté directement d’une autre ville un gang, les Krees qui essayé de se tailler un bout du gâteau new-yorkais. La brume recouvrait les eaux du port de la grosse pomme. Soudain une lumière fendit les ténèbres, un bateau s’avançait vers eux. Le genre menace pour l’environnement ambulant, le navire s’amarra au quai avec un bruit qui n’annonçait rien de bon. Des mecs sautèrent vite a terre des fusils mitrailleurs dans les mains, guettant les environs avec paranoïa.
« Allez ! Allez déchargez ! »
Billy Joe avait hurlé son ordre il fallait donc obéir, Steve avec ses compagnons hagards se dirigea vers les caisses que déjà l’équipage jeté à terre. Il y’en avait là pour un maximum de thunes, mais aussi de zombies errant dans les rues, comme un poison dans les veines d’une Amérique bien pensante. Le deal semblait bientôt finit lorsque des projecteurs s’allumèrent tout autour d’eux. Des sirènes hurlèrent, des flics surgirent de partout, des mecs des forces spéciales aussi, tous armés, leur pistolet braqué sur les trafiquants. Fury avait ramené la grosse artillerie.
C’est dans ces moments là où à la télé, les méchants se rendent, et que les gentils gagnent. Malheureusement ces types, les krees n’étaient pas le genre de type qui passent à la télé. Ils répondirent aussitôt en sortant eux aussi des armes et commencèrent à décharger leurs chargeurs. Le problème pour Billy Joe est que ces hommes étaient au milieu, et plusieurs furent fauché par les balles des krees avant d’avoir pu esquisser un mouvement. Le quai devint bientôt un immense terrain militaire. Les krees couvraient leurs membres qui essayaient de récupérer le gros de la marchandise, les flics tiraient sur tout ce qui ripostaient, et les gars de Billy essayaient de sauver leur peau. Au milieu du champ de tir, des porteurs courraient, mais n’arrivait souvent pas très loin, fauché par un des deux autres camps. Mais ces krees avaient bien prévu leur coup, et protégé leurs arrières, ils avaient miné le quai. Et une fois revenu sur leur rafiot, les bombes explosèrent. Steve, caché derrière des containers dès le premier tir, fut expulsé dans la baie. Le froid de l’eau le piqua au vif…