Histoire : Ben Wawe
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Il était déjà douze heures lorsqu’il ouvrit lentement les rideaux. Il n’avait pas eut envie auparavant de voir la lumière du jour et les alentours, même si c’était magnifique. Comment cela pouvait-il en être autrement ? Cette ville était sublime. Vraiment sublime. Et si il ne ruminait pas tout ce qu’il s’était passé cinq mois auparavant depuis qu’ils étaient arrivés ici, il s’en serait rendu compte.
Mais il n’y arrivait pas. Il n’y arrivait toujours pas.

Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer.
Il passait ses journées à regarder les magnifiques paysages que lui offrait la cité, mais rien n’y faisait. Même regarder les jolies filles dans les vaporetti, les petits bateaux qui remplaçaient les bus dans la ville et offraient de superbes moments sur le Grand Canal pour les touristes intelligents qui ne voulaient pas payer des gondoliers, ou sur le pont du Rialto juste à côté, ne lui faisait rien. Il fuyait le soleil de Venise comme la peste, et ne prenait même pas de plaisir à profiter de sa magnifique suite au Rialto, un des plus grands hôtels de Venise. Pourtant, avant, il avait été fan de cette ville. Il avait aimé se balader dans les rues de la ville, de passer sur le Rialto pour aller vers la Place St Marc et simplement profiter du soleil et des jolies filles en prenant un verre au prix exhorbitant.
Oui, il avait beaucoup aimé Venise. Mais c’était fini, maintenant. Tout était fini…absolument tout…

Il allait mal. Très mal, en fait. Et même si il se trouvait dans une ville magnifique, même si il l’avait toujours adoré jusque là et même si c’était lui qui avait eut l’idée de ce voyage pour se détendre après tout ce qu’il s’était passé…ça n’avait pas d’effet sur lui. Thomas Blake se sentait toujours aussi mal. Et il n’arrivait toujours pas à se lever de ce fauteuil roulant dans lequel il était coincé depuis cinq mois, déjà…

Hal ne savait toujours pas pourquoi il était devenu soudainement handicapé. Il l’avait laissé dans un chalet abandonné, et normalement le milliardaire allait très bien, malgré son passage à tabac par Parallax. Mais il s’était trompé : les coups portés par l’alien qu’il avait maîtrisé plus tard avaient provoqués une hémorragie cérébrale, qui s’était étendue trop rapidement pour que le jeune homme puisse faire quelque chose.
En quelques heures à peine, celui qui se faisait désormais appeler Catman était tombé dans les pommes, et du sang s’était répandu dans son cerveau. Et malgré tous les efforts de son ami et partenaire, il n’avait pu retrouver l’usage de ses jambes : l’hémoglobine avait inondée la partie moteur du cerveau de Blake, et celui-ci ne pourrait plus jamais marcher. Il ne pourrait plus jamais se lever et défendre la veuve et l’orphelin, même si il ne le faisait pas vraiment auparavant…

Enfin, ça pourrait être pire. Normalement, Blake ne devrait même pas être vivant. Si il survivait, c’était parce que Hal avait mit en son cerveau une de ses créations d’émeraude qui contenait le sang dans la partie moteur de son crâne, empêchant ainsi l’hémoglobine de faire d’autres dégâts. Il lui avait sauvé la vie, ce jour-là, en faisant ça, mais il espérait surtout l’aider à se remettre…mais cela n’avait évidemment pas fonctionné comme le dernier Green Lantern l’avait voulu.
Ce n’était au départ qu’une solution provisoire en attendant que les médecins fassent quelque chose, mais ils n’avaient rien pu faire : ouvrir le crâne de Blake était trop risqué avec le sang dans son cerveau, surtout que le précieux liquide rouge était beaucoup trop présent dans le cerveau de Catman pour cela. Le milliardaire devrait donc vivre le reste de sa vie avec une création de Jordan dans sa tête, et espérer qu’il n’aurait jamais de panne.
Et ce sans plus jamais marcher. Sans plus jamais être Catman. Sans plus jamais être vivant, en définitive.

Pour quelqu’un comme lui, c’était une véritable torture de savoir que plus jamais il ne serait l’homme qu’il avait été, et chaque jour il espérait ne jamais se réveiller pour éviter de se voir dans un tel état…Mais évidemment, chaque jour il retrouvait sa conscience et ce corps qui le trahissait désormais…

Enfin, il était vivant. Et avait au moins éviter la colère et la rage contre Hal.
Après tout, beaucoup à sa place auraient pris Jordan comme exutoire à leurs problèmes, et auraient coupés tous les ponts avec lui. Blake avait bien essayé ça, dans les premiers temps, mais une altercation musclée avec son ami lui avait remit les idées en place.
Il n’y était pour rien. Strictement pour rien. Le dernier Green Lantern avait choisit de sauver le monde en croyant Catman sauf, et il était facile de voir qu’il se tenait pour responsable de ce qui lui arrivait. Blake ne pouvait vraiment lui en vouloir de ce qu’il avait fait, et était même triste de voir que son ami s’en voulait autant pour une chose dont il n’était pas responsable. Mais Hal était ainsi : il prenait toujours toute la misère du monde sur ses épaules. Son sens des responsabilités était énorme, et pensait qu’il était le seul à pouvoir protéger l’Humanité.

Même si cela pouvait sembler un peu fou et arrogant, Blake savait qu’il avait raison. Que la Terre entière dépendait du dernier Green Lantern encore vivant, et que Jordan était vraiment le dernier défenseur de cette planète.
Bien sûr, il savait aussi qu’une telle pression pourrait faire craquer n’importe qui, et c’était pour cela qu’il était resté avec lui : au fond, le milliardaire avait eut une énorme envie de rester dans son coin et de pleurer sur son sort, mais Hal avait besoin de lui. Il avait besoin d’une présence, d’un ami pour l’épauler, le seconder et lui rappeler qu’il était bien humain, malgré ses pouvoirs.
Le monde comptait sur Hal. Hal comptait sur Blake pour rester lui-même et humain. Et le milliardaire voulait que le monde reste bien vivant et stable pour continuer à vivre cette vie, n’ayant pas le courage de s’en défaire et ne pouvant accepter la possible mort de milliards d’êtres. Un parfait cercle vicieux, en somme.

« Tom ? »

Jordan entra dans la chambre après avoir toqué, Blake tournant son fauteuil roulant vers lui avec une certaine lenteur. Il n’arrivait toujours pas à se faire à cette chose dont il était affreusement prisonnier depuis cinq mois déjà, mais essayait de cacher ses pensées à son ami : Hal avait trop d’ennuis et trop de soucis avec tout ce qu’il se passait dans cette ville pour qu’il s’embête avec les problèmes d’un infirme…

« Salut, Hal. »

Hal…
Enfin, il l’appelait par son vrai prénom. Hal. Hal Jordan. Jusqu’à Parallax, le Green Lantern avait toujours refusé qu’on l’appelle ainsi. Qu’on lui fasse se souvenir de sa vie précédente, où il avait laissé sa famille se faire massacrer par Sinestro, celui qu’il avait détesté plus que tout au monde. Mais c’était terminé, maintenant. Entièrement terminé.

Maintenant, Hal était avait changé. Il avait arrêté de se faire passer pour quelqu’un d’autre, pour ce Kyle Rayner invincible et grande gueule qu’il n’avait jamais vraiment été. Oh, bien sûr, il continuait toujours à avoir un caractère de cochon, à être souvent vulgaire dans ses mots et à aimer les vannes faciles, mais il avait dépassé le cap de la blessure. Il avait arrêté de vouloir être un monstre de vengeance indestructible, simplement parce qu’il ne l’était pas : il avait été un adolescent troublé et choqué par la disparition de sa famille, et désormais Hal était devenu un adulte sûr de lui qui avait fait la Paix avec son passé et ses expériences.
Il était devenu ce qu’il avait toujours été destiné à être. Le protecteur de la Terre. L’Elu. Le Green Lantern Ultime. LE Green Lantern. Le dernier encore vivant. Le meilleur, tout simplement.

« Ca va ?
- On a vu pire. Et toi ? »

Le ton était courtois, mais il cachait évidemment mal la gêne entre les deux hommes. D’ailleurs, même leurs positions dans la pièce toujours sombre malgré les volets ouverts trahissaient cela.
Blake était dos à la fenêtre, dans sa chaise roulante. Simplement vêtu d’un jeans délavé et sale avec une chemise blanche déboutonnée, il semblait s’être laissé totalement aller, comme le montraient aussi ses cheveux longs et sa barbe fournie. Il n’avait plus le goût à la vie, et même si il s’y accrochait par amitié pour Hal, le milliardaire ne pouvait vraiment plus faire attention à lui ou à son apparence. Ce genre de choses étaient devenus totalement obsolètes et sans intérêt pour lui, même si avant il s’en souciait beaucoup…Mais le handicap changeait très souvent un homme, et l’ancien Catman était la parfaite incarnation de cette idée douloureuse…

Hal, lui, était dans l’ombre, assit sur le lit. Vêtu lui aussi d’un jeans délavé, il portait par contre un t-shirt près du corps bleu foncé qui lui donnait une assez belle classe. Par contre, il avait changé physiquement par rapport à l’affaire Parallax. Le combat contre le monstre venu d’un autre monde lui avait fait puiser la majorité de l’énergie en lui, et tout cet amas de puissance sortie de ses tripes avait eut un drôle d’effet sur son corps : il avait vieillit.
En effet, l’énergie sortie avait été si extrême que son corps avait eut un effet secondaire, une sorte de feedback qui l’avait fait vieillir plus rapidement. En clair, Jordan avait désormais l’allure et l’apparence d’un homme d’une trentaine d’années, alors qu’il en avait environ vingt ans selon sa date de naissance.

Mais au fond, cela ne le dérangeait pas vraiment.
Déjà, Hal avait énormément mûrit durant le combat contre Parallax et n’était plus l’adolescent intrépide et un peu crétin qu’il avait été, et surtout sa nouvelle apparence lui permettrait d’être plus crédible face aux nouvelles menaces. Un ado’ ne serait jamais prit au sérieux si il menaçait une armée d’aliens avec seulement une énergie verte, mais si c’était un adulte en pleine possession de ses moyens, la donne serait changée…

« Ca va. J’vais devoir partir. Des trucs à faire dans la ville. T’as besoin que je te ramène quelque chose ? Tu veux venir avec moi ? »

Jordan se caressa lentement le bouc châtain qu’il s’était fait pousser. Comme il avait changé intérieurement et que son corps avait suivit aussi cette transformation, le Green Lantern avait décidé de changer aussi de look : au revoir, donc, les habits sombres et un peu gothiques avec la coupe en pétard, et bienvenue les vêtements plus softs et plus cool avec des cheveux coupés au ras toujours châtains, mais avec quand même un peu de gris sur les tempes à cause de l’affaire Parallax qui l’avait vieillit, avec un nouveau petit bouc très seyant.
Et à ce petit portrait, on pouvait bien sûr rajouter les yeux verts de Hal, qui avaient totalement pris cette couleur après le combat contre Parallax. Ainsi, l’homme se sentait différent, changé, et adulte. Et cela lui faisait du bien d’être enfin entier, et plus seulement un ado’ qui avait mal et qui refusait de le dire…

« Nan…ça ira. Je crois que je vais rester ici encore quelques heures, et…
- Et après quoi, Tom ? Tu vas faire quoi de ta journée ? »

Le Green Lantern se leva et s’approcha de son ami. Il était triste, et se sentait coupable de voir ce qu’était devenu le grand Catman. Comment un être qu’il avait tant admiré et respecté pouvait-il se laisser aller ainsi ? Comment avait-il pu devenir cette loque humaine indigne de son passé ?
Bien sûr, il comprenait qu’il vivait des moments difficiles, par sa faute…mais il pensait vraiment que Blake se remettrait plus rapidement, et qu’il ne se laisserait pas aller ainsi…

« Je… »

Le milliardaire était troublé.
Que pouvait-il bien répondre ? Qu’il n’avait plus le courage d’être un héros, un justicier ? Qu’il n’avait même plus l’envie d’être simplement un homme, vu tous les sacrifices et toutes les douleurs que cela entraînerait ? Qu’il ne pouvait même plus se regarder en face après ce qu’il lui était arrivé ? Qu’il n’arrivait même pas à se pardonner d’être devenu cette loque, cet ersatz d’humain ?

« Ouais ?
- Je…rien…
- Mais si…T’allais dire quelque chose, nan ? »

Hal attendait quelque chose. Une réponse. Une rébellion de la part de son ami. Même si il ne lui avait rien dit, il était sûr que Blake avait comprit combien il détestait le voir ainsi, et combien il était déçu par lui, même si l’amitié était évidemment plus forte que cela. Le milliardaire devait se réveiller. Il devait avoir une réaction par rapport aux sous entendus de Jordan.
Il le devait, oui. Ca serait le premier pas vers la rédemption et le retour à l’Humanité. Et c’était ce qu’attendait son ami depuis cinq mois, déjà…et sa patience commençait lentement à s’effilocher après tous les échecs qu’il avait vu…

« Je…Nan, rien…J’ai rien à dire…Strictement rien… »

Le Green Lantern soupira encore une fois alors que Blake baissait la tête et se tournait vers la fenêtre. Il n’était pas encore prêt à se relever, et malgré tout son pouvoir, Jordan ne pouvait rien contre ça. Il était triste de voir un de ses amis, son seul en fait, se comporter ainsi, mais il n’avait aucun pouvoir sur lui. Le milliardaire devait sortir tout seul de cette horrible situation, et même si Hal serait toujours là pour l’aider…il ne pouvait l’emmener sur le chemin. L’ancien Catman devait s’en occuper sans personne, mais le danger était aussi que jamais il n’y arrive…Et vu comment il se comportait depuis qu’il avait eut son problème, ce danger devenait de plus en plus présent à l’esprit de son ami…

« Bon…
J’vais y aller alors. A ce soir. Et fais pas de conneries, ok ? »

Blake, visiblement touché par ce qu’il venait de se passer, fit un léger bruit avec son nez, alors que Jordan sortait de la chambre. Il avait besoin d’air. Il avait besoin de se détendre, et surtout de parler à son contact à propos de nouvelles choses qui venaient de se produire. Ici. Dans Venise. Des choses qui étaient liées aux Green Lanterns. Des choses qui ne lui plaisaient vraiment pas. Des choses qui risquaient bien d’être détruites si elles continuaient à faire ce qu’elles faisaient avec les habitants de la cité…






On me croit mort.
On me croit disparu à jamais.
On est sûrs que je ne suis plus là pour rappeler des mauvais souvenirs et essayer de contrôler ce tas de boue qu’ils appellent Terre. On pense que je suis fini, que plus jamais je ne me relèverais pour essayer de faire ce pourquoi j’ai toujours été programmé. On se trompe, évidemment.

Je suis éternel. Je suis invincible. Tant qu’un Green Lantern vivra, tant que cette énergie d’émeraude sera contrôlée par un être sur cette planète…je serais là. Je serais toujours là. Je suis le cauchemar du Green Lantern Corps. Je suis la parfaite représentation qu’a chaque enfant de cette planète du Diable, et j’en suis fier.
Je suis le Mal. L’Impur. Le Maître de la Violence, des Tortures et de la Luxure. Je suis l’ennemi des hommes de bien, et celui qui vous prendra vos femmes et vos enfants si vous osez vous mêler de vos affaires.

Je suis le Mal, oui. Mais j’ai été défait. Vaincu. Assassiné. Par un sale gamin qui se croit supérieur et arrivé parce qu’il est le dernier Green Lantern vivant, et parce qu’il a réussit à me tuer, ou du moins parce qu’il a réussit à me faire disparaître temporairement.
Il se trompe, bien sûr. Mais cela, il ne le comprendra que trop tard. Quand je serais revenu à la lumière avec tous mes hommes et tous mes plans fins prêts.

Tu m’as défié, Hal Jordan.
Tu m’as vaincu, blessé, humilié. Et tu vas le regretter. Je suis le Mal. Je suis ton pire cauchemar. Je suis le monstre qui fait peur aux enfants la nuit, oui…Mais surtout…Surtout, Jordan, je suis vivant…Je ne suis pas mort, je suis encore là…Je suis dans l’ombre…J’attends le moment pour frapper…Et alors, Hal…Alors seulement tu comprendras qu’on ne peut me vaincre…Qu’on ne peut me tuer…Et tu comprendras enfin ton erreur…Celle de t’être opposé à moi…Oh oui…Tu la comprendras…Juste avant de mourir…


Venise.
Place St Marc.
Des centaines de touristes s’y pressent à chaque époque de l’année, mitraillant l’endroit et les bâtiments aux alentours de photographies pour épater les voisins et la famille quand ils rentreront chez eux. La grande majorité des vénitiens ne viennent même plus ici, fatigués par les étrangers qui viennent salir leur ville et photographier cette place extrêmement célèbre dans le monde entier.

Pourtant, malgré tous les touristes, malgré tous les pigeons présents ici grâce à l’aide généreuse des vendeurs de graines que les étrangers donnent aux animaux sans penser qu’ils participent ainsi à la destruction des différents monuments de la ville à cause des déjections de ces oiseaux, Hal Jordan était présent sur la place. Ou plutôt, il était en train de fendre la foule qui s’y trouvait, n’ayant pas d’autre moyen pour aller vers un des hôtels particuliers situés à l’autre extrémité de l’île en partant du Rialto.
Bien sûr, il aurait pu prendre un vaporetto ou passer par les petites rues, mais le Green Lantern avait une certaine affection pour cette place. Malgré toute la foule, malgré tous les touristes et leurs pigeons, il se sentait bien dans cet endroit coincé entre le Campanile (cette immense tour qui domine Venise), le Palais des Doges et le Musée Correr, toutes ces magnifiques choses qui rappellent combien l’Homme est capable de merveilles.

Mais alors que Jordan passait entre les différents touristes encore plus nombreux qu’auparavant, été oblige, il se stoppa soudainement. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose n’était pas normale. Un subtil changement dans les attitudes, l’air et l’atmosphère de la place le troublait, et l’avait fait stopper. Pire encore, Hal n’avait strictement aucune idée de ce que pouvait être ce changement. Et il n’aimait vraiment pas ça…

« Hum… »

Le dernier Green Lantern vivant leva lentement les yeux au ciel, essayant de voir si il n’y avait pas quelque chose au-dessus de lui pour expliquer ce brusque changement. Et encore une fois, son instinct lui avait dit la vérité : le ciel était en train de se transformer en quelque chose de très étrange.
Alors qu’il avait été parfaitement bleu jusque là, d’énormes nuages extrêmement sombres firent leur apparition dans le ciel de Venise. En quelques secondes à peine, la Place St Marc perdit toute sa luminosité, et il fallait vraiment faire énormément d’efforts pour voir devant soi et pour ne pas glisser sous toutes les crottes de pigeon qui traînaient un peu partout.

« Et merde… »

Même sans demander à son énergie intérieure de lui faire un briefing sur la météo de la ville, Hal avait comprit que ce phénomène n’était pas naturel. Un tel changement climatique aussi violent alors que rien ne le prévoyait auparavant, et en plus en quelques secondes à peine…ce n’était pas normal. Quelque chose se passait dans la ville pour provoquer ça. Quelque chose de mauvais, de sombre et sûrement de très dangereux. Mais au fond, ça ne dérangeait pas vraiment Jordan.

« Allez…
Un peu de sport avant le rendez-vous avec Arisia, ça ne peut pas faire de mal… »

Le dernier Green Lantern craqua lentement ses phalanges alors que tout son corps se recouvrait rapidement d’un halo d’émeraude. La brillance aveugla les personnes autour à tel point qu’ils ne pourraient jamais le reconnaître après, et c’était bien le but poursuivit par Jordan. Il allait s’occuper de cette menace. Il allait rendre le ciel bleu à Venise. Il allait s’amuser avec ceux qui avaient fais cela, et après il irait voir Arisia…

« Ouais…
En clair, ça va être une super bonne journée… »

Un énorme sourire aux lèvres, Hal s’éleva très rapidement dans les airs extrêmement sombres de la ville, prêt à se battre pour Venise et surtout pour avoir la chance de parler à la jeune femme avec qui il avait rendez-vous…Mais avant cela, il allait s’amuser, et cela lui ferait vraiment du bien après la crispation avec Blake…
Mais il ne devait pas penser à ça…Il avait une mission…Du fun à prendre…Et il n’allait vraiment pas se gêner de mettre une grosse raclée à ceux qui avaient fais ça, même si il ne savait toujours pas de qui il s’agissait et qu’il allait peut-être vers la Mort…Mais il s’en fichait…Il était Hal Jordan…Le dernier Green Lantern…Le Meilleur…Que pouvait-il bien lui arriver, après tout ?

Il avait vécu l’enfer, et en était revenu…Il n’avait plus à avoir peur…Et ne l’aurait plus jamais…Il était le dernier Green Lantern…Et il allait sauver Venise…Comme pour le monde entier…Comme toujours, en fait…Comme toujours…