Urban Comics
  Episode 22 : L'Ultime Combat
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

Résumé : Hal Jordan est le dernier Green Lantern existant, après le massacre de ce corps d'être surhumains protégeant la planète par Sinestro et Parallax, l'extraterrestre jadis enfermé sur Terre pour traîtrise envers le Green Lantern Corps Universel.
Après une lourde défaite contre Jordan, Parallax est revenu à la vie dans le corps de Alan Scott, ancien ami de Hal, et a amassé ses troupes pour vaincre l'Humanité. Aidé de l'ancien Catman et d'un traître à Parallax, Guy Gardner, Jordan se retrouve seul face à l'armée de Parallax, les Dark Lanterns. Mais est-il vraiment seul ? Ou bien ces lumières vertes ne sont-elles pas des centaines de Green Lanterns venus de l'Espace pour protéger la Terre ? La réponse ici, dans l'affrontement final entre Hal Jordan et Parallax !

La scène était apocalyptique.
Des dizaines de Green Lanterns affrontaient un millier de Dark Lanterns. Même si les premiers étaient beaucoup mieux organisés que les seconds, il ne faisait normalement nul doute qu’ils allaient perdre. Ils avaient eus l’effet de surprise pendant quelques instants au moment de leur arrivée, mais ça n’avait pas fait long feu. Désormais, les troupes sombres formant un nuage maléfique fondaient sur les petites tâches d’émeraude qui s’étaient mises en bloc devant Seattle…et les premières perdaient.

Alors qu’on aurait pu s’attendre à une destruction en quelques instants à peine de ces dizaines d’êtres venus de planètes étranges et mystérieuses, rien ne se passait comme ça aurait dû. Les Green Lanterns luttaient avec la ferveur et la rage des condamnés, et ne laissaient rien passés. Coups violents, machines et armes d’autres mondes et mortelles, éclairs d’énergie verte destructeurs, tout était utilisé pour stopper et détruire les Dark Lanterns…et ça marchait. Ça marchait vraiment.

Les immenses nuages sombres formant les Dark Lanterns tentaient vainement d’user de leurs pouvoirs contre les représentants du Green Lantern Corps, mais rien n’y faisait. Aucun n’arrivait à passer le rideau d’émeraude placé devant le bouclier créé quelques instants auparavant par Hal Jordan, et pas un des hommes de Parallax ne parvenait à ne faire que blesser un de ses ennemis. Ceux-ci s’aidaient mutuellement à repousser l’ennemi…et rien ne semblait pouvoir les empêcher de continuer. Absolument rien.

Ils étaient des Green Lanterns. Ils étaient les chevaliers du Corps. Ils étaient les protecteurs de l’Univers et le dernier rempart de la Terre et de toutes les planètes de l’espace contre les Dark Lanterns et Parallax. Ils représentaient le dernier espoir de tout ce qui vit de survivre à ce jour, et ils ne pouvaient faillir.
Ils n’en avaient pas le droit. Ils se refusaient ce droit.

Mais, au fond, même si ces Green Lanterns étaient les êtres les plus courageux de l’Univers et que rien ne pouvait entraver leur volonté, ce qui expliquait d’ailleurs leur appartenance au Corps, rien ne se passerait ainsi sans deux êtres.
Sans les deux personnes qui menaient la résistance et le combat, ce détachement du Corps aurait bien vite rendu les armes sous les coups répétés des Dark Lanterns. Sans ces deux Green Lanterns, Seattle aurait été détruite en quelques instants à peine, tant leur courage, leur force et leur bravoure obligeaient leurs collègues à se battre avec la même hargne et la même intensité.

Ces deux êtres étaient Guy Gardner et Thomas Blake. Mais ils n’avaient plus grand-chose à voir avec le Dark Lantern et le Catman qu’ils avaient été. Ils avaient changés, en effet.

Guy n’était plus un Dark Lantern, maintenant.

Vêtu d’un uniforme classique de Green Lantern, ce qui voulait dire une combinaison verte avec le symbole de la lanterne sur le torse et des gants et des bottes noirs, il utilisait son pouvoir comme un lion. Persuadé désormais que Parallax et les siens lui avaient mentis, qu’il avait subit des tortures pour rien et surtout qu’on avait utilisé ses parents pour lui faire des choses maléfiques, il avait envie de régler ses comptes avec ses anciens collègues.
Mais comme tout bon Green Lantern, il n’utilisait jamais sa rage pour décharger ses émotions et sa colère sur ses adversaires. Il se contrôlait, usait de son cerveau plutôt que de son cœur. Et faisait des dégâts considérables sur le côté gauche de la ligne de défense, massacrant ses anciens camarades en donnant l’exemple aux membres du Corps plus âgés qui étaient impressionnés par tant de bravoure et de courage alors qu’il était encore jeune.

Thomas avait changé, lui aussi. Et c’était lui qui avait été le plus transformé, en fait.

Le Blake qui avait été connu jusqu’ici n’existait plus…ni son corps, d’ailleurs. Du moins, pas comment on le voyait. Coincé dans une sorte d’armure étrange, un exo squelette d’émeraude qui recouvrait tout son corps, l’ancien Catman avait de longues griffes aux doigts et aux pieds, ainsi qu’une sorte de casque qui rappelait la tête d’un…félin.
Il avait choisi cette apparence quand Hal lui avait proposé d’avoir un rôle actif dans son mouvement. Jordan avait vite compris que seul, il ne ferait que tomber face à Parallax, et il avait donc demandé l’aide de son meilleur ami dans son entreprise de destruction de son pire ennemi. Blake avait immédiatement sauté sur l’occasion et avait donc désormais le pouvoir des Green Lanterns au fond de lui, même si ça avait donné une conséquence fâcheuse : il ne pouvait plus sortir de l’exo squelette. Celui-ci était totalement greffé à son corps et lui donnait cet air étrange et terrifiant, mais le milliardaire s’en accommodait.

Ça ne faisait que quelques heures qu’il était ici, mais déjà il se sentait revivre, et ce n’était pas la dizaine de Dark Lanterns qu’il venait de réduire en bouillie en quelques secondes à peine qui dirait le contraire.

Blake était tel un félin, maintenant, et même si il savait qu’il n’était pas un parfait Green Lantern, il voulait aider son meilleur ami et mettre fin définitivement à la menace Parallax. C’était donc pour ça qu’il s’occupait du côté droit de la résistance, détruisant les Dark Lanterns en même temps que ses nouveaux collègues.
Lui comme Gardner se sentaient vivre réellement pour une des rares fois de leurs vies, et ils se déchaînaient contre leurs ennemis, qui ne pouvaient rien contre une telle motivation et une telle envie, surtout qu’elle s’était communiquée aux Green Lanterns.

Les troupes de Parallax étaient donc en très mauvaise posture malgré leur nombre. Ils étaient certes plus nombreux, mais ces êtres n’avaient ni la motivation, ni le courage, ni la force d’esprit des Green Lanterns…et leur maître était en train de le comprendre, lui qui observait de son vaisseau le combat qui devenait de plus en plus mauvais pour lui.

« Hum… »

Ca ne sentait pas bon.

Lui qui pensait que le combat contre Jordan serait facile avec Gardner envoyé en éclaireur pour l’affaiblir, il n’aimait pas ce qu’il était en train de voir. Bien sûr, il avait compris que Guy était passé de l’autre côté, mais il avait au moins espéré que Hal serait diminué par son début d’affrontement…et ce n’était même pas le cas.

Pire encore, son ennemi avait décidé de faire appel au Green Lantern Corps de l’Univers, et ça voulait donc dire que tous ces êtres que ses troupes affrontaient n’était que la première vague. Si ses Dark Lanterns parvenaient à les détruire, ce qui n’était malheureusement pas encore sûr, ils devraient combattre le reste du Corps…et ça n’était pas vraiment une bonne nouvelle, vu comment ses hommes avaient du mal contre seulement quelques dizaines d’adversaires.

« Parallax. »

Une voix…une voix venait de se faire entendre.

Immédiatement, il sut à qui elle appartenait, et pour une des rares fois de sa vie…il eut peur. Alors qu’il avait toujours les yeux fixés sur la bataille apocalyptique qui se déroulait devant Seattle, l’être qui contrôlait le corps de feu Alan Scott sentit la terreur naître en lui. Ses mains commencèrent à trembler tandis qu’il fermait lentement les yeux, espérant vivre un mauvais rêve et se réveiller dans un Univers qu’il contrôlerait…mais il savait bien que ça ne servait à rien.

Ce n’était pas un rêve. Ce n’était pas un cauchemar. C’était la vie réelle. C’était la Terre. A l’instant présent. Et c’était surtout Hal Jordan qui venait de lui parler, à quelques mètres à peine de lui.

« Parallax. Tournes-toi, je te prie. Je ne tiens pas à te tuer dans le dos. Je veux voir tes yeux quand tu mourras. Je veux voir la peur et tes demandes de pitié en face quand je t’ôterai la vie. »

Parallax déglutit difficilement.

Il n’aimait pas ça. Déjà que le combat sous eux était en train de mal se passer pour ses troupes, voila…voila qu’il avait peur. A cause d’un humain. D’un simple humain de pacotille ! Quelle honte ! Non…non, ce n’était pas ça. Jordan n’était pas un humain de pacotille, il n’était pas un simple humain.
Il était l’Elu, celui dit comme le futur unificateur du Green Lantern Corps. Il était l’être qui l’avait déjà tué, et il était là pour lui. Il était son plus grand adversaire. Et certainement son futur assassin.

Lentement, il se tourna donc. Vêtu d’une chemise noire sur un pantalon noir, il était toujours dans le corps un peu vieux et fatigué du blond Alan Scott, l’ancien professeur de Hal. Il sourit donc très grandement alors qu’il faisait son mouvement, espérant que de voir le corps qu’il contrôlait troublerait son ennemi, et qu’il pourrait donc le prendre en défaut…mais ça ne se passa pas ainsi.

« Bonjour, Parallax. »

Hal ne bougea pas quand il vit le corps d’Alan Scott.

Vêtu de son costume de Green Lantern, avec masque et bottes et gants, il fixait l’être en face de lui, un regard neutre et déterminé sur le visage. Ses poings étaient serrés alors qu’un trou béant avait été fait dans le mur derrière lui, et Parallax comprit immédiatement que la partie allait être serrée. Jordan avait réussit à entrer dans son vaisseau sans faire le moindre bruit et il avait mit le costume traditionnel du Corps alors qu’il avait toujours détesté le porter…ce n’était pas bon signe.

« Bonjour, mon vieux Hal. Content de voir que tu vas bien. Ca m’aurait embêté de te tuer avec encore plus de supériorité qu’en temps normal. »

Il mentait, et ça ne faisait aucun doute pour aucun des deux participants au combat qui allait venir. Le Green Lantern ne bougeait pas, les poings toujours serrés et fortement serrés même. Parallax comprit, en voyant ça, que son adversaire essayait de contrôler sa colère et ses émotions pour ne pas se laisser déborder par elles. Il savait que Jordan n’avait pas pu être assez calme pour ne pas céder au côté obscur des membres du GLC à Boston, et il sourit légèrement en y repensant.

Il avait un plan. Il avait un espoir. Il suffisait qu’il joue bien pour pouvoir contrer la puissance de son ennemi et utiliser la situation à son escient. C’était possible. Oui. Il avait un plan. Et il ne pouvait plus perdre, maintenant…c’était gagné, maintenant.

« Tu vas mourir, Parallax. Alors épargne-moi de la fatigue et épargnes-toi des souffrances inutiles : suicides-toi. Tu vas perdre de toutes façons. Mieux vaut régler ça rapidement. »

L’être qui contrôlait Alan Scott souriait.

Quelques instants auparavant, il aurait eu peur en entendant tel discours, mais maintenant…il s’en fichait. Il savait comment vaincre Hal Jordan. Un simple regard sur les effets visibles de son énervement et un rappel des nerfs facilement sensibles de son adversaire lui avaient fais comprendre qu’il allait gagner. Le Green Lantern était un faible, finalement.
Il n’arrivait pas à contrôler ses émotions et refusait de les laisser prendre le pouvoir, comme lui Parallax l’avait fait. Il voulait rester un membre du Corps alors qu’il était comme lui, et il était donc un faible. Et lui adorait détruire les faibles…Spécialement ceux qui l’avaient déjà humiliés et qui étaient encore vivants après toutes ses tentatives pour le détruire…Oh oui…Il adorait ça…

« Arrête tes conneries, gamin. Tu es un faible. Tu te crois fort parce que tu as réussis à joindre le Green Lantern Corps de l’Univers, mais ce n’est rien. T’as transformé Gardner et ton ami handicapé, que j’ai rendu ainsi moi-même d’ailleurs, en Super Green Lanterns ? Wahou, impressionnant. Mais ce n’est rien, Hal. Ce n’est rien du tout. Tu es un faible. Et tu vas perdre. Je vais te tuer. Et tu sais pourquoi, petit ? »

Parallax s’approcha lentement, le sourire aux lèvres. Jordan ne bougeait toujours pas, mais son ennemi était sûr qu’il était en train de faire mal. Son adversaire avait toujours voulu se voir comme quelqu’un de fort et d’endurant vu ce qu’il avait vécu et le fait qu’il s’en était toujours relevé, mais l’être qui était dans le corps de son ancien professeur savait que si il lui sapait sa confiance, le reste suivrait.

Hal était un faible, et il allait le démontrer en le détruisant peu à peu, que ça soit physiquement et psychologiquement. Et il allait le tuer. Lentement.

« Parce que tu ne te contrôles pas. Tu as réussis à me vaincre parce que tu t’es laissé contrôler par tes émotions. Tu as réussis à tuer tes premiers Dark Lanterns parce que tu t’es laissé prendre par ta colère. Tu es faible, gamin. Tu n’as réussis à me tuer une première fois que parce que tu as usé d’une rage qui te consume. Tu veux aujourd’hui faire semblant de te contrôler, mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? »

Hal avait lentement baissé la tête. Et Parallax aimait ça.

Il s’approcha encore de son adversaire, sentant son excitation monter en même temps que son plaisir. Ce gamin avait voulu venir le défier et le détruire, et il lui avait fait peur dans les premiers instants de son arrivée. Mais l’ennemi intime de Jordan avait vu comment celui-ci ne se sentait pas à l’aise, et il jouait sur ça.
Le Green Lantern était encore psychologiquement instable selon le maître des Dark Lanterns, et il allait encore jouer sur ça.

« Tu ne te contrôles pas. Il suffit que je te le dise pour que tu baisses la tête. Qu’est-ce que ça serait si je parlais des Green Lanterns que j’ai assassinés ? De tes collègues dont j’ai pris la vie ? Ou d’Alan Scott, ton cher professeur que j’ai torturé des heures durant avant de prendre le contrôle de son corps ? Ou bien d’Emy ? Tu te rappelles d’Emy, n’est-ce pas ? Cette pauvre petite dont j’ai détruit l’esprit…vous étiez proches, non ? »

Le maître des Dark Lanterns adorait ça. Au fil de ses paroles, les poings de Jordan se serraient de plus en plus et sa tête baissait régulièrement. Il était en train de perdre toute sa motivation et sa confiance en lui, alors que Parallax devenait de plus en plus euphorique et confiant. Ses émotions étaient en train de remonter en flèche, en même temps que son sourire s’agrandissait sur le visage un peu vieux de feu Alan Scott.

« Ah, mon cher Hal…quelle déception ! Tu es normalement le Green Lantern ultime. Tu es normalement celui qui doit me tuer alors que tes amis empêchent les miens de détruire Seattle, c’est ça ? C’était ça le plan, non ? Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu tombes aux premières réflexions sur tes proches…tes chers proches. Oh, bien sûr, je me doute bien que ça ne doit pas être facile, mais quand même…l’Univers compte sur toi, mon cher ! »

Parallax sourit encore plus.

Il n’était plus qu’à quelques centimètres, maintenant, de Hal. Le tumulte du combat se faisait entendre dans le grand vaisseau vide, étant donné que le maître des lieux avait envoyé tous ses hommes à l’affrontement. Néanmoins, si il avait regretté cette décision quand son adversaire était arrivé, il s’en fichait maintenant. Il avait pris l’ascendant sur le Green Lantern, et celui-ci ne bougeait plus, faisant certainement tout pour ne pas pleurer alors qu’il lui rappelait comment il l’avait fait souffrir…et comment il avait fait souffrir ses proches.

« Que dirait Alan Scott, Hal ? Que dirait ton cher professeur ? Evidemment, tu peux lui en vouloir parce qu’il est indirectement responsable de ce qui t’es arrivé, mais quand même…tu imagines comme il peut être déçu ? Tu imagines comme il a dû souffrir en comprenant que tu ne viendrais pas l’aider ?
Et les Green Lanterns, alors ? Tu t’en rappelles ? Ceux qui sont morts par ma faute alors que tu devais normalement les sauver ? Ceux qui comptaient sur toi pour recréer le GLC, chose que tu n’as pas faite ? Qu’est-ce qu’ils penseraient en voyant ta maigre silhouette face à moi, totalement détruit par quelques mots ? Est-ce qu’ils ne seraient pas entièrement déçus par toi et tes petits agissements ?
Et Emy, hein ? Qu’est-ce qu’elle dirait de tout ça ? »

C’était le moment le plus violent, et il le savait.

Parallax était juste en face de Hal, et sa main droite se concentrait lentement en énergie sombre. La levant calmement, il reprit la parole, ses yeux brillants d’émotion et d’envie. L’instant de jouissance où il tuerait son ennemi était proche. Oh oui.
Mais avant, il devait le détruire psychologiquement, et il ne manquait que quelques mots pour ça. Oui…Juste quelques mots pour casser complètement le petit homme si frêle devant lui qu’il assassinerait avec un grand plaisir dans les instants à venir…

« Emy serait déçue, Hal.
Elle serait déçue de te voir, mais surtout elle saurait qu’elle avait pris la bonne décision. Tu es un loser, gamin. Ta copine t’a largué pour une autre fille, et tu mérites ça. Elle le sait, Emy. Elle l’a toujours su. Tu es moins que rien, moins qu’une merde. Tu ne mérites pas de vivre, et tu ne sauras jamais quelqu’un d’important. Tes parents sont morts, mais ils sont sûrement heureux de ne plus être de ce monde, tu sais. Ils auraient honte d’un fils comme toi. Ils se sentiraient salis, tu crois pas ? »

Ca y était.

L’excitation de Parallax était à son comble, et ses yeux pétillaient. Ca y était vraiment. Le moment qu’il avait tant attendu. L’instant qu’il désirait tant. Jordan n’était plus qu’une larve humaine, et il allait le tuer…il allait le tuer, oui. Enfin. Enfin…

« Tu dois mourir, mon vieux…C’est la dernière chose à faire, maintenant…Et la juste punition pour un petit imbécile qui a voulu jouer avec des forces qu’il ne connaissait pas… »

Parallax sourit grandement. Son poing chargé d’énergie partit alors vers le visage de Hal. Il allait mourir. Le maître des Dark Lanterns donnait tout ce qu’il avait dans ce coup, et il s’attendait à ce que Jordan meure sous le coup. Il s’attendait à ce qu’un son sec se fasse entendre, avant que le corps de son ennemi ne disparaisse. Il s’attendait à ce que son adversaire soit totalement détruit par ça, et donc à pouvoir enfin prendre possession de l’Univers une fois cette menacée écartée.

Oui. Il s’attendait à ça. Mais évidemment et encore une fois, ça ne se passa pas du tout comme il l’avait imaginé.

Alors que son poing allait s’écraser sur le visage du Green Lantern, alors qu’il donnait toute sa force dans son coup…il fut arrêté. La main gauche de Hal s’était levée en quelques secondes à peine, et avait stoppée l’attaque faite par Parallax. Ses doigts devenus verts par le pouvoir qu’il avait concentré dans cette zone de son corps empêchaient le poing noir du maître des Dark Lanterns de s’abattre sur lui, à la grande stupéfaction de celui-ci, d’ailleurs.

« M…Mais…
- Premièrement, Parallax… »

Sa voix était froide, dure et terriblement forte. La peur de Parallax revint lentement en lui alors qu’il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il se passait. Comment était-ce possible ? Comment cette loque qu’il avait détruit quelques instants auparavant pouvait avoir stoppé son coup, et surtout comment pouvait-il parler ainsi ? Il était si charismatique…et…et si terrifiant, aussi…

« Les Green Lanterns savent très bien que le Green Lantern Corps est déjà recréé. Thomas et Guy en sont les premiers nouveaux membres, et ça veut donc dire qu’ils ne sont pas déçus vu que j’ai réussis à faire ce qu’ils voulaient. Ensuite… »

Sa voix était plus terrifiante et forte à chaque instant. La confiance que le maître des Dark Lanterns s’effritait à chaque seconde qui passait, tant le charisme de l’homme en face de lui semblait énorme et intenable.

« Alan Scott est responsable de ce qui m’arrive, mais je ne lui en veux pas. Je sais qu’il a vécu des choses dures, et je sais aussi qu’il n’a pas été déçu que je ne vienne pas le sauver. Je ne savais pas pour lui, et je ne peux donc être tenu responsable. En plus, je suis certain que mon ancien professeur n’a jamais pensé à mal sur moi, et je suis convaincu qu’il a accueilli la mort comme une libération…donc je n’ai rien à me vouloir sur ça. »

Parallax déglutit difficilement. La situation devenait de plus en plus compliquée. Il sentait que la force de son adversaire était énorme vu qu’il n’arrivait plus à bouger la main, et sa terreur s’intensifia quand Hal reprit la parole, le regard toujours posé sur le sol.

« Et mes parents ne seront jamais déçus de moi. Avant tout ça, je n’étais qu’un adolescent timide et qui n’avait pas confiance en lui. Même si ils sont morts et que je les pleurerai à jamais, je sais qu’ils sont fiers de moi. J’ai sauvé le monde. J’ai sauvé des vies. Et j’en sauverai encore. Ils sont fiers de moi, Parallax. Je le sais. Et tu ne pourras jamais rien dire ou faire qui me prouvera le contraire. »

Le poing droit de Hal se mit à luire alors d’une manière très forte, très étrange…et surtout très verte. Son ennemi comprit de suite que quelque chose se préparait, mais la poigne de Jordan était si forte qu’il n’arrivait même pas à faire le moindre geste…et il avait peur. Il avait extrêmement peur, même…

« Et Emy…et Emy ne m’a jamais considéré comme un loser.
Je le sais, et je l’ai toujours su. Je lui en ai voulu pour m’avoir largué, mais c’est fini. Je ne l’aime plus, Parallax. C’est fini. Mais je tiens toujours à elle, et je ferai tout ce qui est possible pour la faire revenir à la vie. Tu l’as blessé, mais tu ne l’as pas tué. Tu as voulu me détruire ma confiance en me parlant ainsi, mais tu t’es trompé. Oh, bien sûr, tu m’as fais du mal. Tu m’as pris Emy, Alan et les Green Lanterns. Mais tu sais quoi, Parallax ? »

Le Green Lantern leva pour la première fois son visage vers le maître des Dark Lanterns. Ses yeux verts brillaient par-delà son masque d’émeraude, et Parallax sut alors que c’était fini. Il pensait voir de la rage, de la colère indomptables dans son regard…mais ce n’était pas le cas. Hal se contrôlait. Il ne lâchait pas ses sentiments, il ne lâchait pas ce qu’il avait au fond de lui. Il gardait tout, et ne se laissait pas aller. Et c’était bien ça le pire.

« C’est fini. TOUT est fini, maintenant. »

Le poing de Jordan alla s’écraser violemment sur la face de son adversaire, et celui-ci fut catapulté jusqu’au mur derrière lui. Le choc fut violent, destructeur et surtout terriblement brutal. Parallax sentit le visage du corps qu’il contrôlait être détruit en quelques instants à peine, et la douleur fut insupportable. Il s’écrasa avec douleur contre le mur de son appareil, se retrouvant à terre et emplit de souffrance alors que quelques secondes auparavant, il contrôlait la situation.

« Nghn… »

Parallax était blessé. Pour une des rares fois de sa vie, il était blessé.

Assit dans les décombres du mur de son appareil, son dos contre ce qui restait de celui-ci, il sentait son visage craquelé sous la douleur et surtout sous la force du coup qu’il avait subit quelques instants plus tôt. Tout son corps criait sa souffrance, et son pouvoir refusait de panser ses plaies…ou même de faire la moindre chose.
Ses capacités semblaient ne plus vouloir suivre ses ordres, et il sentit sa terreur être au maximum quand il entendit les pas de son adversaire s’approcher lentement de lui. C’était la fin…

« Tu as tué les Green Lanterns.
Tu as assassiné et volé le corps d’Alan Scott.
Tu m’as pris la femme que j’aimais et tu l’as tué. Et tu veux réduire l’Univers en esclavage simplement parce que tu as eu des rêves de grandeur et parce que le GLC ne te laissait pas faire ce que tu voulais. »

Le maître des Dark Lanterns n’arrivait plus à bouger. Ses yeux ne lui offraient qu’une vision très vague du Green Lantern, mais il savait ce qui allait arriver. Il allait perdre…Encore une fois…Et encore une fois à cause du même homme…Hal Jordan.

« Je t’avais dis que je ne te laisserai pas faire, Parallax. Tu as cru m’avoir eu en me déroulant tes grands discours, tu as cru que je me laissais avoir par mes émotions, comme ma colère ou ma douleur…mais tu te trompais. Je ne suis pas toi, Parallax. Je ne me laisse pas commander par ce que je ressens, comme toi tu l’as fais. Je ne me laisse pas aveugler par tout ça, comme toi tu sais si bien le faire.
Tu t’es trompé, Parallax. Je ne suis pas toi. Je ne suis pas un Dark Lantern. »

Parallax sentit alors la puissance d’un poing chargée d’énergie au-dessus de lui. Sa respiration se fit plus saccadée et plus forte à ce moment-là, alors que sa terreur s’intensifiait aussi, si tant que c’était encore possible.

« Je suis un Green Lantern. Je suis le protecteur de la Terre et je suis l’envoyé du Green Lantern Corps Universel. Et tu sais ce que m’ont dis mes chefs alors que je préparais le combat et que j’envoyais un message d’aide au GLC de l’espace pour avoir des troupes ? »

La voix de Jordan se fit alors plus dure et plus froide encore qu’auparavant.

« Tuez-le. »

La puissance du poing de Hal fut alors plus grande, et Parallax pouvait presque toucher l’énergie tant elle était forte et proche de lui.

« Tu es un monstre, Parallax.
Si je m’écoutais, je te torturerai, mais je ne vais pas le faire. Tu fus Green Lantern, tu sais ce que ça veut dire. Contrôle de soi. Confiance. Retenue. Sûreté dans ses actes. Prudence. Protection des innocents. Et surtout, force de caractère. Tu as oublié tout ça. Tu as zappé tout ça. Pas moi. »

Le tumulte de la bataille se faisait de moins en moins fort, comme si même les combattants à l’extérieur savaient que quelque chose d’important était en train de se jouer dans le vaisseau au-dessus d’eux.

« Je suis un Green Lantern. Tu es l’ennemi. Adieu, Parallax. Adieu, et ne reviens jamais…Parce que je serai toujours là…Je serai toujours là pour t’attendre si tu reviens…Je suis ton pire ennemi, Parallax…Je suis ton assassin préféré…Je suis Hal Jordan, et ça c’est pour tout ce que tu as fait… »

Un rayon d’énergie verte sortit alors du poing de Hal Jordan, irradiant durant quelques instants le corps d’Alan Scott et l’être à l’intérieur. Cela dura quelques secondes à peine, avant que tout ceci ne soit détruit et réduit en poussière. Sans un cri, sans un mot, sans un râle, Parallax cessa de vivre sous l’attaque la plus violente et la plus destructrice du Green Lantern en face de lui.

La menace était écartée, désormais. Parallax était mort, Hal l’avait tué. Les grandes manœuvres pouvaient désormais commencer, pensa alors Jordan tandis que le vaisseau autour de lui se désagrégeait à cause de l’absence de son créateur…Les grandes manœuvres allaient enfin pouvoir commencer, oui.

Epilogue.




Six mois ont passé, maintenant. Et pourtant, ça me semble hier.
Je suis Hal Jordan. Je couche ces mots sur du papier, et je sais que ça fera sûrement cliché quand mon successeur aura trouvé ça. A l’heure de nouvelles technologies et des avancées amenées par le GLC de l’espace, beaucoup pensent qu’écrire vraiment est obsolète et sans intérêt. Pas moi. J’ai besoin du contact de la plume sur du papier, de la crampe à la main et du sentiment d’avoir fais quelque chose de vrai à la fin.

J’écris ce journal pour expliquer à mes successeurs comment ma vie fut et comment les débuts du Green Lantern Corps furent. Je l’ai recréé à ma sauce depuis ces six derniers mois, et j’en suis fier. Aujourd’hui débute un nouveau chapitre dans sa vie, et je sais qu’il durera longtemps ainsi. J’en suis sûr, oui. Il ne peut en être autrement.

Il y a six mois, Parallax fut vaincu. Définitivement.
Sur ordre du GLC de l’Univers, j’ai réglé son cas en l’assassinant…en détruisant chacune des fibres de son être. Je ne regrette pas ça. Cet être était le Mal, j’ai fais ce que tout Green Lantern devait faire. Je ne dis pas que je n’en retire pas du plaisir : mettre fin à la vie de celui qui a pris la femme que j’aimais et celle d’un proche fut quelque chose de bien, oui. Mais je ne l’ai pas fais pour ça.

Parallax pensait qu’il fallait se laisser aller aux émotions pour pouvoir vivre réellement. Je ne suis pas d’accord. Je pense qu’il faut se contrôler, mais aussi se lâcher. Il faut se contrôler dans les moments importants, et se lâcher dans le reste. C’est ça que j’ai fais. C’est ça qui m’a fait gagner. C’est ça que j’apprends à mes Green Lanterns.

Quand leur maître est mort, les Dark Lanterns ont perdus la moitié de leurs pouvoirs. Ils furent tués par les Green Lanterns « prêtés » par le GLC dont nous dépendons tous. Là non plus, je n’éprouve aucun remords. Ces êtres avaient choisis leurs destinées. Ils avaient choisis de nous défier. Ils avaient choisis de tenter de nous tuer et de réduire l’Univers en esclavage. A eux d’assumer.

Evidemment, après tout ça, la ville de Seattle fut changée.
Grâce aux pouvoirs des Green Lanterns présents, nous avons vite reconstruits ce qui était cassé, et avec l’aide de certains alliés dont je tairai le nom, la population de la ville a pensé que ce n’était qu’un phénomène naturel. Ça n’est pas bien passé chez tout le monde, mais globalement la ville ne se rappelle pas avoir été le théâtre d’un tel affrontement. C’est déjà ça, et nous gérons les rares cas qui se rappellent de cet épisode. Etre un Green Lantern fait souvent oublier qu’on voulait dire la vérité au monde entier, j’ai remarqué.

Le Green Lantern Corps existe à nouveau, maintenant. Je ne sais trop quoi dire de plus sur lui. Je l’ai recréé, c’est tout. Avec l’aide de Thomas et de Guy, qui sont mes lieutenants, nous avons recrutés les êtres qui méritent d’être avec nous. Nous avons construits une plateforme mobile, d’émeraude évidemment, qui peut être à la fois dans l’air que dans l’eau. Nous surveillons le monde tout en formant des successeurs. Et nous les formons bien, je peux vous l’assurer.

Que dire de plus ? Pas grand-chose, je comprends.
Le Green Lantern Corps est de retour, je le dirige. Avec l’aide de Tom qui ne peut quitter son exo squelette mais est un professeur parfait et un tacticien de génie et de Guy qui est mon meilleur homme sur le terrain, je ne peux que bien faire. Même si je ne sors presque plus de la plateforme, je protège le monde. Je ne le fais juste plus seul.

Nous sommes des dizaines, maintenant. Nous serons bientôt des centaines. Nous sommes partout. Nous sommes nulle part. Nous sommes les protecteurs de la planète, prêts aux sacrifices ultimes à chaque instant. Nous sommes ceux qui sauveront toujours les innocents des menaces qu’ils doivent subir.
Nous sommes le Green Lantern Corps. Et que tremblent nos ennemis, car même dans la nuit noire et les jours sombres, jamais ils n’échapperont à notre regard. Nous sommes des Green Lanterns. Et rien ne peut nous arrêter...

 
 
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