Histoire : Zauriel
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Il ouvrit les yeux, et les referma aussitôt, aveuglé par la luminosité des murs nus et blancs. Il était attaché à une table d’opération, et autour de lui s’affairaient de nombreux hommes en blanc. Que s’était-il passé ? Il était devant le club de Beneccetti, où il avait combattu une vingtaine de ninjas. Et puis leur chef, un mec qui se nommait Mordo, Baron Mordo même aux dires de Beneccetti, lui en avait foutu plein le cornet. Il était maintenant réveillé. Les hommes en blanc, des médecins, des savants fous, qu’en savait-il ? lui tournaient autour mais n’avaient pas remarqué qu’il était de retour dans « le monde des vivants ». il observa la salle. Des ordinateurs, posés sur des petites tables, mesuraient son rythme cardiaque. Les hommes hochaient la tête en grommelant devant ses résultats. Il regarda son torse, et vit qu’à la place de l’œil d’Agamotto se trouvait un trou béant. Merde ! On le lui avait arraché. Mais il était toujours en vie. Que s’était il passé ? Soudain, l’un des médecins vit qu’il était réveillé.
Il se précipita, saisit une seringue, et l’enfonça dans le cou du jeune homme. Strange se débattit, mais le produit eut raison de lui, et il se retourna dans un sommeil plein de créatures de cauchemars, de combattants du ciel, et d’étranges prophéties. Il marchait dans un vaste labyrinthe, peuplé d’escaliers, de portes et de fenêtres, qui ne conduisaient nulle part. Il entendit un murmure. Il se retourna. Son maître était là. Celui qu’il avait vu mourir dans sa boutique était en face de lui, souriant comme à son habitude. Strange resta sur ses gardes.
L’Ancien s’approcha et lui parla.
« Stephen, tu t’es mis dans une très mauvaise situation. »
Cette remarque fit rire nerveusement le jeune homme.
« Suffit, crétin. Tu ne sais pas dans quoi tu t’es fourré. Mais pour le salut de l’humanité, pour le tien, je vais t’affranchir. »
Le vieillard s’assit sur un banc bleu à taches oranges et commença son histoire.
« Il y a bien longtemps, les hommes n’étaient pas encore sur Terre, des puissances mystiques s’affrontaient. L’équilibre du bien et du mal était préservé, pas encore perverti par l’Homme. Le bien, c’était Agamotto, un des puissants seigneurs célestes. Son adversaire était Dormammu, un prince du mal, un étranger venu de l’Ombre. Leurs duels eurent raison de la Terre telle qu’ils la connaissaient. Un énorme cataclysme, provoqué par le fracas de leur lutte, purgea la Terre de ses habitants d’alors. Vint l’ère des Dinosaures. Puis celle des hommes.. L’ esprit de Dormammu se réveilla au 7e siècle. C’est lui qui poussa le poète fou Abdul Alhazred à écrire le nécronomicon, pour réveiller ses frères. Heureusement, le démon fut défait par un Ancien, qui l’enferma dans une rune, en Mésopotamie. Le sortilège devait garder Dormmamu prisonnier jusqu’à la fin des temps. Mais il y a deux ans, une équipe d’archéologue le réveilla. Il la décima, et partit chercher son ennemi de toujours. Agamotto était renfermé dans l’œil que tu portais dans la poitrine. Il voulait l’anéantir, être sur qu’il ne serait pas contré par le seigneur céleste. Il arriva à New York, et bien qu’il soit désincarné, il devint bien vite le maître de Beneccetti. Celui ci mit tout en œuvre pour retrouver Agamotto. Il le trouva dans mon magasin. Le voleur, l’homme qui m’a tué, a tenté de s’en emparer pour le remettre à son patron. Cependant, tu étais là, et l’œil a trouvé un gardien. Alors que tu aurais dû t’enfuir, partir loin pour éviter les foudres de Beneccetti, tu es parti dans une croisade ridicule dont le but était de me venger. Crétin ! C’est exactement ce que voulait le Démon. Maintenant, il va falloir que tu l’affrontes.
-C’est impossible. Je devrais me battre contre un Démon millénaire, qui a vécu avant les hommes, privé de l’œil ?
-Tu n’as donc rien compris. L’œil n’était qu’un réceptacle, une enveloppe, un sanctuaire plus qu’une prison. Agamotto n’y est plus. Lorsqu’ils t’on arraché l’œil du torse, il s’est réfugié en toi. L’œil n’est plus qu’une coquille vide, désormais. Dormmamu va tenter de prendre les pouvoirs de son adversaire, mais il se trompera de cible. Agamotto est en toi. Tu peux battre Dormammu. Réveille toi, Stephen. Sauve le monde, sauve ton âme. »
Dans la chambre blanche, les cadrans commençaient à s’exciter. Le rythme cardiaque du jeune apprenti était prêt à exploser. Les médecins lui injectèrent d’autres produits, mais c’était trop tard. Strange ouvrit les yeux. Sa rage s’y lisait. Sa rage et celle de la puissance qui l’habitait. Tous les écrans volèrent en éclats. Les médecins se réfugièrent dans le fond de la pièce, mais ils n’échappèrent pas au jeune homme. Des scalpels volaient de partout, les écorchant, les blessant au visage. Ils criaient, le suppliaient d’arrêter, mais les instruments continuaient leur danse de mort. D’un seul battement de cils, il arrêta leurs cœurs. Ils moururent tous en même temps, en s’écroulant. Ce n’était que des victimes sans intérêt. Dormammu était dans la pièce à côté. Ils avaient un compte à régler, un compte qui durait depuis des millions d’années…