Auteur : Nicoalk13
Date de parution : Juin 2005
Il y a encore deux minutes, la foudre tombait. La foudre masquant la transformation de son corps. Derrière sa voiture de patrouille, l’inspecteur Murphy contemplait le spectacle. Il avait suivi les éclairs quand ils s’étaient manifestés et était arrivé au bon moment pour se dire qu’il aurait mieux fait de rentrer chez lui.
- Que fait-on commissaire ?
Que voulez vous répondre a un gars qui sort de l’école de police quand une véritable pile électrique mitraille en plein Manhattan ? Et que voulez vous que vous réponde un commissaire de police a cette question quand il ne sait même pas ce qui irradie la ruelle.
- Ne tirez surtout pas tous, on ne sait jamais si ça pouvait exploser.
Il y a encore une demi-heure, le vieux Bill, marchait dans le froid, en s’appuyant contre le bord du mur. De l’autre main il tenait ses tripes, comme s’il les empêchait de tomber plus bas que sous son tee-shirt. Ce qu’il n’aurait pu accomplir si ses tripes étaient vraiment à l’air vu la qualité des trous dans son costume 1 pièce et demie. Il se tenait donc plus le bas ventre, par pure superstition et douleur. Il essayait de ne point penser au mal qui le tiraillait de l’intérieur. Le plus dur n’était pas le point de coté de la grosseur d’un pied pointure 34, ou les vomissements réguliers depuis une demi-heure, ni les deux ensembles, le plus dur c’était l’impression que son organisme avait dansé la rumba sur un air de métal.
Il y a encore une heure, Bill était assit dans la ruelle avec son ami. Le grand blond en face de lui, lui expliquait comment il avait réussi à poser dans le Times.
- … vois ça comme un présent. Ok ? Mon père n’aimerait pas trop que j’utilise mes pouvoirs comme ça, et je ne suis pas sur qu’il voit d’un bon œil que je les utilise ainsi mais… tu es quelqu’un de bien Bill…
- Betaray!
- …pardon…
- Betaray, avant on m’appelait Bill Betaray.
- Alors je peux te dire Bill Betaray, que plus aucune pluie ne te portera atteinte à partir d’aujourd’hui...
- Tu peu pas faire le contraire avec la fortune ?
Bill se mit à rire sans retenue. C’était bon de le voir rire, après tout ce qu’il avait enduré. En espérant que personne ne viendrait plus déranger son seul ami, Thor se mit aussi à rire. Mais des sirènes couvrirent bientôt le bruit qui sortait de la gorge de bill, des sirènes de police qui se rapprochait et dépassèrent la ruelle à vive allure.
- Je dois y aller, Bill.
- Je comprends mon ami, vas y, à la prochaine, et cogne pour moi…
Tout en s’envolant discrètement, Thor ne pu s’empêcher d’entendre le rire du vieux clochard, un rire qui lui permettrait de ne pas s’être senti trop seul ce soir.
Il y a encore deux heures, dans un bar de Brooklyn, un colosse siégeait à une table du fond, une douzaine de verres a bière vide devant lui. Tout barman aurait refusé de servir un tel ivrogne au bout d’un moment, mais celui-ci avait la particularité de ne jamais avoir d’état d’ébriété et de payer avant. Forcément un touriste de passage, il sera bientôt parti te ne poserait plus de problème.
Assit a la table du fond, donc, il scrutait dans l’ombre les faits et gestes des autres occupants. Il dévisageait les hommes qui parlaient vigoureusement à leur femme, amie ou accompagnatrice. Il buvait une fois, puis s’attardait sur le barman qui servait des jeunes au bar, tout fier de boire leurs premières goûtes d’alcool. Encore une gorgée pour changer d’angle de vue, et contempler les ivrognes tels que lui qui s’avachissait sur les bancs du fonds. Un flic en fin de service sans doute, un clochard qui préfère dormir quelque heures, le ventre chaud, et confortablement, un homme ordinaire qui noie sa vie en solitaire dans un endroit ou l’on vient en groupe. Pour lui les occupants de ce bar étaient une caricature de la population de cette belle ville.
Et puis elle était entrée, détachant son pardessus noir, pour exhiber sa tenue provocatrice en dessous. Le barman jeta son regard dans le décolleté de cette charmante cliente. Ne prêtant pas attention a la bière qu’il versait, il se fit reprendre a l’ordre par les jeunes, qui puceaux qu’ils étaient se mirent également a contempler la plus belle chose qu’il avait vu ce soir.
Le bruit de ses talons avançait délicatement dans le bar à la recherche d’une place. Elle avança sans hésiter vers une table du fond caché par un maximum d’obscurité, et ce ne fut qu’a son coté qu’elle s’aperçut que un homme s’y trouvait déjà, occupé a siroter dans plus de dix verres de bières.
- Je peux m’asseoir ?
- Sur.
Comment un homme, voulant être discret ne pouvait t’il pas être énervé quand une femme ne fait rien pour ne pas le faire remarquer. Maintenant tous les regards étaient vers eux. Plus vers elle que vers lui, mais vers ou eux tout de même. Tous les clients essayait de ne pas faire remarquer leur obsession a essayé de deviner les formes ou les paroles du coin sombre du bar, ou ne dépassait que la carrure du type et une jambe gainé de femme.
Le barman pris l’initiative et décida d’aller chercher commande auprès de cette table. Après tout on ne s’asseyait que si l’on consommait.
- Vous …prend... prendrez bien quelque chose… Madem…Madame ? bredouilla t’il en se donnant de violant coup de poing dans sa tête devant tant de peur, de timidité ou de non professionnalisme.
- Comme mon ami. Dit elle d’une voie claire et limpide tout en défaisant un bouton de son décolleté.
- Comm. Votre …ami ? S’essaya t’il en louchant de nouveau dans le décolleté de la demoiselle, comme si une force irrésistible le poussait. Comme elle avait jeté un sort mystique pour qu’il ne puisse faire autre chose que d’y noyer son regard.
- Vous me ramènerez la même chose aussi…
La puissante voix de l’homme, ramena le barman sur terre, qui partit avec regrets chercher les consommations. Sur le chemin du retour il retrouva quelque peu ses esprits et pensa dans sa tête qu’il avait eue bien de la chance que aucun de ces deux clients ne s’était énervé de sa fixation sur le décolleté de la femme. Les bienfaits du tourisme soupira t’il…
A la table on avait commencé a parlé, se dépêchant avant que l’homme ne revienne.
- C’est toi qu’ils ont envoyé alors ?
- Oui, cela ma étonné au début, mais j’y trouve une revanche et comme ça le grand patron sait ou je suis.
- Tu devrais avoir plus de respect.
- Il suffit, nous ne sommes pas la pour parler de moi, mais du fils du tonnerre…
Maintenant, a l’instant présent, la foudre a cessé et la ruelle n’est plus éclairée. Les policiers osant faire dépasser leur tête de derrière leur cachette, portière ou coin de mur, ne distinguait pas facilement l’homme en son centre. Une forme étrange siégeait a l’emplacement ou aurait du se trouver un homme. Une forme ailée, difforme, imposant, poussa alors un cri que toutes les personnes sur dix pâtés de maison se souviendraient pour le restant de leur vie. Un cri qui alimenterait les journaux pendant plusieurs jours. Un cri d’oiseau effroyable…