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  Enforcers #6 : Origines
 

Histoire : Zauriel
Date de parution : 

Les gens avaient levé les yeux, et étaient restés bouche bée devant le groupe qui montait. A New York, on voyait de tout. Des hommes araignées, des géants verts, des hommes avec des masques de démon, mais on s'étonne toujours de tout et de rien. Le rien, là, se composait d'un colosse, de deux hommes avec une garde sur le côté, d'une fille qui avait les cheveux qui virevoltait, un homme en noir qui tentait de dissimuler avec peine ses flingues sortis tout droit d'un mauvais roman de science fiction sous son manteau, et d'un mec qui semblait normal à première vue, sauf que l'on pouvait sentir que tous ses nerfs et tous ses muscles étaient tendus à leur paroxysme, comme s'il s'attendait constamment à être attaqué. Les regards curieux avaient vite énervés Tommy qui lança à tous ceux qui les dévisageaient un « regarde ailleurs si on y est » télépathique. Chacun détourna les yeux. Harry et Crystal s'étaient assis en face de Tommy et Danny, et derrière ces derniers se trouvaient Brian et Dane. Harry n'arrêtait pas de s'excuser, et Crystal lui disait que ce n'était pas de sa faute, en lui caressant cela. Dane rougit jusqu'à la racine de ses cheveux, en voyant cela.
« Dis nous, mec. »
Monaghan avait coupé le silence brutalement. Il tapotait le canon de ses armes du bout des doigts. Il s'impatientait. Crystal lui dit que ce n'était pas le moment.
« Alors quand? Quand on sera sur la table de dissection? »
Il se leva et plongea son regard dans celui de Harry, qui détourna la tête.
Tommy le gifla.
« Regarde moi quand je te parle . »
Danny lui saisit le poignet et serra légèrement.
« Ecoute moi, James Dean, tu te calmes très vite, sinon je me demande avec quels bras tu te serviras de tes flingues. »
« Ca suffit, fit Dane derrière eux. Nous avons assez d'ennuis pour se tirer dans les pattes nous mêmes. On n'a pas besoin de ça. Mais tu dois nous dire ce que tu sais Harry, tout ce que tu sais à propos de ceux qui nous chassent. »

Harry passa la main sur son visage. La gifle de Tommy ne lui avait pas fait mal, mais l'avait énormément vexé. Il n'était pas un gosse à qui on devait faire la leçon.
« J'ai connu l'Hyrdra, j'avais dix sept ans. Ma mère venait de mourir, accident de voiture. Ma soeur étaiet partie tentée sa cha,ce à Denver, ou à Chicago, je ne l'ai pas revu depuis. Mon père se défoulait sur moi, enfin quand il arrivait à marcher droit. Un jour, il a tenté de me battre une énième fois, j'ai riposté, je l'ai blessé. Alors je me suis enfui. J'ai trainé dans les rues, et ils m'ont trouvé.
Qui t'a trouvé, Harry?
Les mecs de l'Hydra. De la propagande à l'état pur. Ils m'ont dit que je pouvais participer à l'établissement d'un nouvel ordre mondial, sans guerre, un monde où l'humanité serait une belle et grande famille. J'ai marché. J'étais paumé. Mais leurs promesses, vous vous en doutez, c'était du flan. On m'a enrôlé dans un groupe d'intervention.
Olympus, murmura Tommy
Comment sais tu cela ?, demanda Harry, les yeux écarquillés.
Quand tu nous as attaqué, chez Silvermane, je me suis permis une petite sonde télépathique. J'ai vu deux noms dans ton esprit, Olympus et Tartleton.
Ne t'avise pas de recommencer. Bref, nous étions quelques uns à subir les expérimentations de quelques fous, dont Tartleton que je connaissais pas avant que je me fasse kidnapper en pleine rue par Constricor , qui visaient à pousser notre potentiel à notre paroxysme, comme ils disaient. On était lobotomisés. De vraies machines de guerres. On a tué, brûlé, fait sauter des bâtiments. On a commis tous les actes terroristes possibles et inimaginables. Mais j'ai profité d'un moment de lucidité pour m'enfuir. Par lâcheté, parce que j'avais peur d'être repris, j'ai laissé les autres. Je suis revenu à la vie civile, mais j'ai toujours gardé un oeil sur ces fumiers. Le noyau de l'Hydra, Silvermane et d'autres types, voulurent arrêter les expériences. Ils avaient peur qu'Olympus et, les autres projets deviennent incontrôlables. Ils se sont séparés des scientifiques. Mais les savants fous conservèrent les dossiers de tous les méta humains, mutants ou non, du secteur. Ils ont été engagés par le Clt, par des mafieux aussi, qui leur donnèrent suffisamment d'argent pour se remettre sur les rails, et recommencer les kidnappings. Que l'on soit du côté des gentils ou des méchants n'y changent rien. Les justiciers masqués et leurs ennemis ont toujours gêné les mafieux. »

Dane remercia Harry.
« Comme vous le savez, j'ai fait équipe avec Hawkeye. Ne croyez pas ce que l'on dit sur lui, à propos de la femme qu'il aurait tué. Quand nous avons commencé à faire trop de vagues, on nous a envoyé des tueurs, mais ils n'étaient pas... dans ton état. »

Harry eut un sourire ironique.
« Certains n'ont pas besoin d'être lobotomisés pour faire ce qu'on leur demande. L'appât du gain, la pression sur la famille, les mensonges, ça peut parfois suffire. Constrictor fait partie de ceux qui aiment beaucoup l'argent. »

Dane soupira de soulagement. Des mensonges. La pression. Peut être que Yelena, la Veuve Noire , avait été manipulé pour éliminer Hawkeye. Peut être que Max, le père de Clint, ou n'importe quel autre homme qui eut porté le masque de l'archer n'avait fait de tort à Yelena Belovitch.
« Merci pour ton explication, Harry. »

Etrangement, il sentait qu'il les inspirait. Que lui, ce chevalier des temps modernes, se battant contre l'injustice grâce à une lame ou un sabre laser, avait de l'influence sur ce petit groupe d'inidividus si hétéroclite. Etait ce le hasard? Etait ce une chance, un coup du destin? Quelqu'un tirait-il les ficelles, à propos de leurs rencontres? Pourquoi pas? Il n'en savait rien. Il savait seulement qu'il était heureux de pouvoir faire équipe, à nouveau. Soudain, un parfum de nostalgie le saisit. Et l'archer? Comment se débrouillait-il, lui, l'exilé accusé à tort d'un crime dont il était innocent? Intérieurement, Dane pria pour lui. Puis il se tourna vers l'un des hommes qui avait été important dans sa vie, un deuxième père quand le sien devenait fou, un mentor. Brian Braddock, qui transpirait à grosses gouttes, et dont toutes couleurs avaient disparus sur le visage. Dane posa la main sur son épaule, inquiet, et Brian hocha deux fois la tête, avant de parler à son tour.
« Eh bien, fit-il avec un petit rire, tout porte à croire que tous les six nous allons faire équipe. Mais je vous le dis sincèrement, je pense n'avoir aucune affinité avec vous, mis à part Dane, que je connais depuis son enfance. Je mets beaucoup de temps à accorder ma confiance, mais il semblerait que je n'ai pas le choix, ici. Ceci dit, même si nous bossons ensemble, il est hors de question que nous nous sautions tous dans les bras. Mais j'ai quelque chose à vous demander. Quelque chose de personnel. Quelque chose de pratique, aussi. Si l'un de vous ne veut pas me répondre, c'est au revoir. Si l'un de vous ne sait pas me répondre, c'est pareil et... »
Tu la pose, ta putain de question, l'angliche? »

Whaow. Monaghan en avait dans le ventre. En moins de cinq minutes, il avait giflé Harry et coupé Brian en plein milieu de son speech. Dane sourit, amusé. Brian foudroya le tueur du regard, puis posa la fameuse question.

« Quels sont pouvoirs? »
Puis, en regardant Dane, il se corrigea.
« Quels sont vos aptitudes en tant que surhumain? »

Ca c'était de la question. A vrai dire, ils s'attendaient tous à une autre quesrion. Monaghan aurait été ravi de dire qu'il été payé pour tuer, Crystal gênée d'avour que prendre la vie d'un autre homme lui été impossible. Mais ce n'était pas ça. Au fond, c'était peut être mieux.
« Commentce, souffla Rand. »
Le petit homme ne parlait pas beaucoup. Depuis qu'ils étaient montés dans cet autobus, ses yeux avaient tous détaillés, comme pour tout enregistrer. Il n'avait bougé que pour attraper le poignet de Tommy, tout à l'heure. Il avait juste prononcé quelques mots de menace. Il était tout simplement l'antithèse de Monaghan, ce tueur vulgaire, qui n'arrêtait pas de jacasser. Rand, lui, devait être homme à savoir aller au but, sans prendre de chemin détournés. Brian se frotta un peu la nuque, et commença.
« Bon, comme l'a si bien dit notre ami le pourri tout à l'heure ( Danny bloqua Monaghan qui était sur le point de se ruer sur Braddock), d'une manière si élégamment tournée, je suis anglais. Le costume que je portais tout à l'heure est celui de Britannic, le successeur de Union Jack, héros de la seconde guerre mondiale. »
Crystal écarquilla les yeux, la bouche ouverte.
« Je me rappelais bien avoir vu ce costume. Vous vous battiez contre un type qui se faisait appeler le Minuteur.
« L'horloger, précisa Braddock. »
« L'horloger, c'est ça, s'écria Crystal. C'était devant les maisons du Parlement. Mais ça fait presque dix ans. Vous étiez où? Pourquoi vous n'êtes plus en Angleterre? »

« J'étais en désaccord avec les autres membres d'Excalibur, l'équipe de super-héros anglais. Et puis, je venais de me réconcilier avec ma soeur, Liz, qui s'était installé à New York. Je m'étais dit, pourquoi pas? »

Mais Brian se garda bien de dire ce qui l'avait vraiment fait partir du Royaume Uni. Il avait été exilé, par la Reine en personne, parce qu'il protestait à cause des manières trop expéditives de ses coéquipiers. Il s'était battu contre lord Raven, ce fou qui torturait les prisonniers en se marrant. Raven était un héros. Il n'avait jamais contesté les décisions de la reine, alors que Britannic... On avait dû faire un choix. On avait dû se séparer de l'un des deux. Et Raven semblait plus méritant que le successeur de Union Jack. Brian avait conservé son titre de Grand Gardien du Royaume, mais ne pouvait plus utiliser ses pouvoirs sur le sol britannique.
« Hey, tu dors? »

Monaghan avait claqué des doigts devant les yeux un peu troubles du héros européen. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de reprendre, ignorant totalement Tommy.
« Quand à mes pouvoirs, je suis doté d'une force supérieure à celle de l'humain de base, je peux guérir très rapidement des mains, et je suis très habile à l'épée. »

Ils parurent satisfaits. On se serait crus à un casting. Quelle joie de dévoiler nos plus petits secrets à des individus que l'on connaissait depuis moins de vingt quatre heures.

Brian désigna Rand de la tête, qui frappa une fois dans ses mains avant de commencer.
« Je suis Danny Rand, mais j'ai aussi été un héros. Bon, il faut avouer que ma réputation ne dépassait pas San Francisco, quand je travaillais sous le nom d'Iron Fist. Ça a duré quelques temps, puis j'ai rencontré deux, trois fillettes, que j'ai formé, les filles du Dragon. J'avais de la famille dans le coin, New York me manquait, alors je suis revenu. Je fais des arts martiaux et je peux concentrer mon énergie dans mes mains, vous en avez eu un petit aperçu tout à l'heure. »

Puis il se tut. Aussi rapidement qu'il avait commencé. Un sourire satisfait, mais non exhubérant, sur les lèvres. Quel étrange personnage, ce petit homme qui avait tout compris de la communication, mais qui ne tombait pas dans les pièges du superficiel.

« Harry? »
« Je l'ai déjà dit tout à l'heure. On a fait de moi un rat de laboratoire, et maintenant je suis quasi invulnérable. Ca te va? »

Dane acquiesça
« Crystal? »

Elle se fotta un peu le bras, tournant la tête. Dieu qu'elle était belle, triste comme cela. Dane réprima une envie de la serrer dans ses bras.
« Je suis une mutante, chuchotat-elle. »
Elle l'avait dit tout bas. L'annonce du Bugle avait surpris tout le monde, y compris les mutants. Et depuis, la plupart des gens se regardaient avec méfiance.
« Je manipule les énergies. Je crée des champs de forces, je manipule des objets par la pensée. A la télé, ils ont dit c'était de la télékinésie. »

Dane n'avait jamais eu conscience des pouvoirs de son ex. on disait que les mutants étaient des monstres, des erreurs de la nature. Comment Crystal pouvait être si monstrueuse, si inhumaine, alors qu'elle était en réalité, à ses yeux tout du moins, la pureté incarnée?

« Tu sais faire quoi, toi, le manchot? »
Tommy Monaghan. Certainement l'être humain le plus intéressant et le plus commun, paradoxalement, qu'il n'ait jamais rencontré. Malgré le ton bourru de son nouveau compagnon, il répondit joyeusement.
« Je suis épéiste, comme Brian, mais je n'ai pas de superpouvoirs. Et toi, Men in Black?
Tu parlais de sonde télépathique, tout à l'heure? D'où ça te vient, ça? »

Ah non. Non, il n'était pas question de se mettre dans leur petit jeu du « qui suis-je? ». Il n'avait pas besoin de leur parler de ça. Ca ne les regardait pas. Si ça leur faisait plaisir de se faire l'amical des joyeux héros, à se raconter leur petite enfance et leurs misères, c'était leur problème.
« Allez quoi. T'as besoin de nous. Et on te suivra pas si tu ne nous dis rien. »
Génial. Super bien joué. Et merde. C'était quoi ça? L'autre tordu avait raison. Il pouvait pas dégommer les tarés qui s'en prenaient aux méta-humains tout seul. Il avait besoin d'eux. Il allait le regretter.
« J'suis pas un mutant. Ça vient pas d'une divergence génétique. Je... merde, c'est pas facile à dire. Je suis... j'suis pas vraiment d'ici. »

Il se tut. Tous le regardèrent avec des yeux écarquillés, le souffle coupé.
« T'es un E.T? »
Il acquiesça. Il y eut une seconde de blanc et ils explosèrent tous de rire. Pliés en deux, ils rigolèrent pendant trois minutes qui parurent à Tommy trois heures.
« Z'avez fini? Leur demanda-t-il quand le pire était passé
C'est bon, continue, hoqueta Harry, les larmes aux yeux. »

Tommy pensa brièvement à Jack avant de reprendre. Aurait il rigolé,lui aussi? Ou bien n'aurait-il eu que ce sourire sobre et cette attitude digne qui le caractérisait, même au centre de sa douleur?
« J'suis pas ET. Je suis mi terrien, mi shi'ar, une espèce humanoide. »
Il leur avait donné la version soft. Pas question de leur dire la vérité. A savoir que sa mère biologique et son époux avaient été capturés par les Sh'iars, qu'ils avaient tué l'homme et que l'empereur, D'ken le dément, avait violé la femme. De cette union était né un batard improbable, qui présentait de grands pouvoirs dès son plus jeune âge, que l'on gardât plus par curiosité que par affection. Après seize années d'asservissement et d'humiliation, il égorgea son père pendant son sommeil et s'enfuit, au volant d'un vaisseau spatial. Il ne s'était pas tout de suite rendu sur Terre. Certes, il avait hâte de voir la planète qui avait engendré sa mère. Peut être par ignorance des coordonnées, ou peut être par voeu de voir l'univers avant de se fixer, il avait voyagé pendant deux années. Il se rappelerait toujours Norrin Radd, qui l'avait hébergé, sur Zenn lA, et qui avait réparé son vaisseau, et il n'oublierait jamais Morg le conquérant, ce barbare qu'il avait affronté sur un planétoide minuscule. Après ces deux ans de pérégrinations, il avait atterri, ou plutôt s'était écrasé sur Terre.

« Et tes flingues? Pourquoi ils émettent ce type d'énergie?, demanda Crystal, fascinée par l'éclat et le magnétisme qu'exerçaient sur elles les armes du tueur.
« Fabrication Sh'iar. Technologie extra-terrestre. »

Encore un mensonge. Il ne pouvait leur dire que, arrivé sur Terre; il avait été victime d'un dédoublement de personnalité et q'un certain sorcier suprême avait emprisonné sa part des ténèbres dans deux armes d'une simplicité étonnante, deux magnums 357, durant un rituel éprouvant pour le métis et le sorcier.
Et toi, Stephen? Où t'es passé, toi qui étais destiné à sauver le monde des forces du mal?

« On y est, fit Harry, sortant le tueur de sa rêverie. »

Il regarda par la vitre. Le quartier du port. Des entrepôts collés les uns aux autres. Une bonne centaine, à tout casser. Et dans certains de ces blocs de bétons s'abritaient des charognards. Plus pour longtemps, maintenant. La guerre était déclarée.

 
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