Urban Comics
  Eots #8
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : Novembre 2005

« H…hein ? Ennemy of the…mais…mais… »

Le petit être rondouillard souriait de toutes ses dents à Chris, qui était totalement désorienté par les dires de cet homme devant lui. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi disait-il tout cela ? Pourquoi disait-il que son père, que Eots, lui avait menti ? Pourquoi disait-il que le surnom de Simon Stown était Ennemy Of The State ? Et surtout…et surtout pourquoi son père ne disait-il rien ? Pourquoi ce silence lourd de conséquences ?

« Ah ! Tu ne comprends pas ? Ou tu ne veux pas comprendre ? Ca doit être ça, en fait…et ouais, gamin ! Ton vieux père et ton héros ne sont en fait que des imposteurs…des criminels…des tueurs…des monstres…
- NON ! »

Le jeune homme ne pouvait en supporter plus. Comment ce porc, cet infâme monstre de la nature pouvait ainsi parler de son père, de son héros ? Comment ce dégoûtant personnage ne pouvait avoir que l’audace de penser de tels mots ? Comment pouvait-il dire cela ? Comment pouvait-il oser dire cela ?
La rage dicta alors la course et les poings levés de l’adolescent vers l’homme au sourire pervers. Mais que pouvait faire un gamin contre des hommes armés et adultes ? Si peu de choses…

Malgré son courage, Chris savait qu’il risquait de se faire tuer ou blesser. Mais il pensait, il était sûr que son père, que Eots allait le secourir…qu’il allait sortir de sa léthargie et user de ses terribles pouvoirs pour arrêter ceux qui le dénigraient…qu’il s’en occuperait et prouverait au monde qu’il est un Héros, un Juste…oui…oui, cela allait arriver…et cela arriva…mais uniquement dans les rêves du jeune homme…

En effet, rien de tout cela ne se passa. Les quelques mètres qui séparaient Chris et le gros homme en costume blanc furent vite faits, et rien ni personne ne vinrent protéger le jeune homme de l’immense poing de son ennemi qui s’écrasa sur le nez de l’adolescent.
Celui-ci tomba à la renverse et sentit lentement et douloureusement le sang descendre de son nez sur son visage, sur ses joues…dans l’incompréhension qui divisait son âme, son cœur et son cerveau, le jeune Stown leva les yeux et regarda son père en cherchant un motif d’espoir, un petit signe d’aide…quelque chose…n’importe quoi…
Mais l’adolescent ne vit que la résignation et l’obéissance d’Eots à celui qui semblait être son maître…et le jeune homme ne comprenait rien du tout à ce qu’il se passait devant lui.

« C’est bon ? T’es calmé ? Foster, fais-le se relever… »

Un des hommes armés et qui était habillé de noir approcha alors et releva violemment Chris qui se tenait le nez, enfin ce qui restait de son nez : il avait été apparemment cassé et plusieurs bouts d’os étaient apparents sur le visage de l’adolescent. Celui-ci avait énormément mal, mais ce n’était rien comparé à la douleur intérieure de voir que son père…que Eots, son héros, son idole…n’avait rien fait pour le protéger…l’avait laissé se faire frapper…
Une question faisait presque exploser les tempes du crâne du jeune homme tandis qu’il regardait les différentes personnes présentes : pourquoi ?

« Bon…maintenant que tout le monde est calmé, on va parler… »

Le petit gros se tourna alors vers Chris, qui regarda aussi dans sa direction après avoir jeté un regard noir de rage et de colère à Eots, celui qui était naguère son idole et qui maintenant ne bougeait pas, les yeux rivés sur le sol.

« Je vois que tu es énervé, petit…c’est normal, après tout : apprendre que son père est en fait son héros, mais qu’en fait c’est qu’un criminel lâche, ça doit pas rendre joyeux. Mais bon, faut aller au-delà et…
- Mon père n’est pas un criminel. Vous mentez. »

L’assurance, le calme et l’autorité du ton de Chris surprit tout le monde, même lui-même. Il semblait décider à ne pas croire aux paroles du petit gros, et celui-ci, après avoir été surprit, explosa de rire.

« Ah ! Il a du courage ton gamin, Simon…mais bon, si il me croit pas, il va falloir tout lui dire…hein Simon ? Absolument tout…on a le temps, en plus… »

Eots leva alors la tête très rapidement, et lança un regard implorant à l’homme qui parlait, qui lui souriait vicieusement, profitant pleinement de la situation et de la tension qui semblait naître en Simon Stown.

« Non…pitié…Trevor…pas ça…je ferais ce que tu veux…mais pas ça…
- Tu feras de tout façons ce que je veux, Simon. Et je vais dire à ton gosse qui tu es vraiment. Et tu vas voir que ça va être assez fun de se rappeler le bon vieux temps…
- Non…pitié… »

Eots semblait presque supplier du regard le dénommé Trevor, qui sortait un cigare de la poche de sa veste blanche. Un des hommes en bleu à côté de lui le lui alluma, et le petit gros sourit encore en recommençant à parler d’un ton sec et cassant.

« Si. Et discute pas, Simon. »

Il se tourna ensuite vers Chris, qui avait assisté à toute la scène, incrédule. Qui était cet être qui portait le costume d’Eots et qui n’était même pas digne de cirer ses chaussures ? Qui était cette larve lâche qui n’osait même pas se rebeller contre ce petit être vil ? Et qui était donc ce type qui semblait avoir un si grand pouvoir sur son pouvoir ?

« Bon…on va y aller, Chris. Tu vois tout ce que ton père t’a dit sur lui…Kimota…l’Union…l’arrivée en Virginie…le pourquoi de son absence quelques années…ses pouvoirs…etc ?
- Oui…
- Ben c’est tout faux. »

Trevor sourit encore plus en disant cela, il semblait vraiment profiter à fond du moment et de la jouissance qui semblait en ressortir pour lui.

« Et ouais…ton père n’est d’ailleurs pas Simon Stown, mais Simon Nefaria. Il est né en Virginie, oui, mais il ne vient pas d’une autre planète. C’est un humain comme toi et moi.
- Mais…mais d’où lui viennent ses pouvoirs, alors ? Je n’ai pas rêvé, il a bien des pouvoirs ! »

Chris jeta un regard troublé vers Eots, qui cachait son regard en le posant sur d’autres choses dans la pièce, pour ne pas croiser celui de son fils, ce fils qu’il trahissait…

« Non, non il a bien des pouvoirs…mais ils ne lui viennent pas d’une fable cosmique. En fait, je vais te raconter une petite histoire avant, Chris…imagine un jeune criminel de bas étage appelé Simon Nefaria. Simon est voleur de banque, mais il n’est pas doué…vraiment pas doué : il se fait serrer et va en taule pour deux ans. Malheureusement, Simon avait une femme…une femme enceinte. Et ta mère, car c’était ta mère, meurt en accouchant. Tu es alors confié à tes grands parents en attendant que ton père ne sorte.
Mais le truc, c’est que Simon savait pas que sa femme était enceinte et qu’elle était morte…quand il est sortit, il a vu que celle qu’il aimait était morte, et qu’il avait un fils. Et tout ça, à cause, selon lui, de la société et du Gouvernement qui a empêché les visites de sa femme…donc, bien sûr, Simon est énervé. Très énervé.
C’est là que nous, on intervient…
- Vous ? »

Chris ne comprenait rien à ce que disait Trevor…cela ne voulait rien dire ! Il avait connu sa mère…il avait vu ses parents ensemble…ce n’étaient que des mensonges !

« Ouais, nous. Le Club des Damnés, une assemblée de notables influents qui veulent le pouvoir et qui savent comment l’avoir. A l’époque, on tentait de comprendre pourquoi certaines personnes avaient des capacités surhumaines. Le mot « mutant » n’était pas encore apparut, et même si on avait quelques uns de ces êtres avec nous, on était vraiment dans le flou. Les chefs de l’organisation ont alors décidé de faire des expériences…des expériences spéciales.
Le but était de savoir si, oui ou non, tout le monde pouvait avoir des pouvoirs, et si oui, comment les faire sortir de leur catatonie. Il y a eu des centaines de volontaires, et tous moururent…sauf un. Un seul survécut. »

D’un mouvement de bras, le rondouillard montra Eots qui semblait devenir de plus en plus faible et pathétique au fil que les mots sortaient de la bouche de Trevor, qui semblait en prendre un immense plaisir.

« On ne sait toujours pas pourquoi, d’ailleurs…mais bon, c’est une autre histoire. Je continue donc. En clair, Simon voulait se venger du Gouvernement et de la société en général. Je l’ai recruté alors, et les expériences ont fonctionnées au-delà de nos espérances : vol, invincibilité, super force, rayon optique…il avait presque la totale. Mais, vu qu’il était le seul à avoir survécu, notre projet de créer une sorte d’escouades d’êtres surhumains tombait à l’eau. Heureusement, on a pensé à autre chose… »

Un immense sourire s’afficha alors sur le visage de Trevor.

« A l’époque, les medias commençaient à s’intéresser un peu trop près aux activités du Club. Il fallait quelque chose pour les occuper, à Washington du moins. L’idée de faire de Simon un super héros qui occuperait les gros titres de la presse s’imposa alors d’elle-même.
C’est là que tout a commencé, donc : dans le but de faire du mal à la société, Simon a accepté et est devenu EOTS, une sorte de clin d’œil amusant pour nous. Pendant 13 ans, il a entièrement rempli son rôle de protecteur de la ville, en général contre des menaces que nous créions nous-mêmes…mais bien sûr, il a fallu que ça ne fonctionne plus…par ta faute, en fait, Chris. »

Chris ne comprenait rien…les dires de Trevor ne voulaient rien dire…même si certains éléments ne semblaient pas totalement dénués de sens…son père avait bien disparu de la surface de la Terre quelques mois après sa naissance et le jeune homme n’avait jamais eu de réponses aux questions sur cette période…il avait pensé, avant, que c’était lorsque son père était allé dans l’espace mais…mais il pouvait aussi avoir été en prison et dans les laboratoires de ce Club…

« Moi ? Mais pourquoi ?
- Tu grandis, gamin, et tu as préféré Eots à ton propre père sans savoir que c’était la même personne. Simon a commencé alors à se poser des questions…plein de questions. Est-ce qu’il avait raison de faire cela ? Qu’aurait pensé ta mère ? Est-ce que dominer dans les coulisses le monde valait-il de perdre son fils ? Je le comprends, au fond…mais je ne peux l’accepter. Il a commencé alors à vouloir se retirer pour passer plus de temps avec toi, mais on l’a pas accepté…et c’est pour ça qu’on a voulu te faire tuer.
- Alors…alors l’assassin, c’était vous ?
- Oui. On ne pensait pas que ton père allait venir si rapidement, et qu’il comprendrait qui était l’employeur de Jones…on est donc venus finir le travail.
- Quoi ?
- Tout va péter, petit. Des bombes spécialement conçues pour annuler les pouvoirs de ton père sont placées dans chaque mur vont exploser dans peu de temps, et même ton père ne pourra toutes les arrêter. Votre majordome a été tué après des années de loyaux services, et Olsen, qui est à notre botte maintenant vu qu’on lui envoie régulièrement des bouts de sa femme, dira que c’est un regrettable accident qui a fait perdre la vie au fabuleux héros de Washington. On va y perdre, mais mieux vaut couper le mal à sa racine, comme on dit. »

Le jeune homme comprenait de moins en moins les paroles de l’homme devant lui…
Tout ce qu’il disait…toutes les informations qui sortaient de sa bouche pour choquer Chris…c’était impossible pour plusieurs raisons, mais au fond…au fond, l’évidence commençait à sauter aux yeux de l’adolescent…au fond, cela pouvait être vrai…

« Mais…mais c’est impossible ! J’ai connu ma mère ! Je l’ai vue ! Et elle est morte d’une maladie rare ! Je le sais ! J’étais à l’hôpital !
- Héhé…oui et non, gamin. Au moment de l’arrivée de Eots, on a changé le nom de ton père en Stown et on lui a donné énormément d’argent pour qu’il puisse t’élever comme il le voulait. Mais il fallait quelqu’un pour s’occuper de toi…le Club lui a alors donné une femme qu’il a apprit à aimer, et qui est morte il y a 10 ans, oui. Cela avait suffit à t’élever assez correctement, et elle n’était plus utile. Elle est donc morte. »

Par mots couverts, Trevor disait que le Club avait supprimé celle qui avait élevée Chris…et celle que son père avait aimée. Tandis que le jeune homme additionnait chaque information pour comprendre que oui, son père était bel et bien ce criminel que le petit gros décrivait, il entendit un cri de rage, de douleur et de colère.
L’adolescent se retourna alors et vit Eots…non…non, ce n’était pas Eots…c’était son père, Simon Nefaria. Il le vit exploser de rage sous ses yeux. Les poings serrés, une expression de haine sur le visage, l’homme venait de crier toute sa douleur et son dégoût à Trevor et au Club qu’il représentait.

« Assassin ! Vous l’avez tué ! J’ai toujours cru que c’était moi ! Que c’était ce que vous m’aviez fait qui l’avait infecté ! Qu’il l’avait tué ! Mais non ! Mais c’était vous ! Vous !
- Héhé…et ouais, mon vieux…c’était nous… »

Un immense sourire s’afficha alors sur le visage de Trevor tandis que Simon semblait tenter de contenir sa rage.

« Et tu vas faire quoi, hein ? Me frapper ? Nous frapper ? Et après ? Tu me tues, le Club tue le gosse, et te tue toi…et pas d’une manière aussi facile et simple que celle que je propose…à quoi ça va te servir ? Laisse-moi vous tuer maintenant, ça vous évitera des souffrances inutiles…
- Non. »

La voix de son père fut si autoritaire, si calme et si forte que Chris en fut impressionné. Comment la larve humaine qui n’osait même pas le regarder avant pouvait être cet être de puissance, de calme et de force qui s’approchait du petit groupe du Club des Damnés maintenant ? Une expression de crainte passa sur le visage de Trevor alors que ses trois hommes armés allaient vers Simon Nefaria.

« Mais…mais arrête, Simon ! Je t’ordonne de t’arrêter ! Je…
- Rien du tout. »

En un clin d’œil, le père de Chris mit à terre les trois hommes armés et les deux en bleu, et il leva de terre Trevor, qui avait peur désormais et avait laissé tomber son cigare.

« Mais…mais…tu dois m’obéir…tu m’as toujours obéis !
- Oui. »

Chris ne comprenait rien, encore une fois. Peut-être était-ce la douleur qui striait son visage et son nez cassé, ou peut-être le fait de voir son père, ce lâche qui avait joué le héros, devenir un héros…

« Jusqu’à maintenant, j’ai suivi le Club. Parce que j’avais mal. Parce que j’avais peur. Parce que je voulais offrir à mon fils ce que je n’avais pas eu : argent, sécurité, bonheur. Parce que j’étais en colère. J’ai fais des choses pour vous que je regretterais à jamais. J’ai tué pour vous. J’ai menti pour vous. Et pour quoi ? Pour que vous tuiez la deuxième femme que j’ai jamais aimé ? Pour que mon fils me déteste et me prenne maintenant pour un lâche ? C’est terminé, Trevor.
- Hein ? Qu’est-ce qui est terminé ?
- Tout. »

Simon se tourna alors vers son fils, un air désolé sur le visage.

« Pars, Chris. Pars vite. Tout va exploser dans peu de temps. Et…et excuse-moi. Je ne voulais que ton bonheur, et j’ai eu tout faux. J’espère que tu trouveras la force de me pardonner un jour…
- Mais…papa… »

Papa…c’était la première fois qu’il appelait son père ainsi…la première fois aussi que Chris ressentit tout l’amour qu’il portait à celui qui maintenait au-dessus du sol un Trevor apeuré.

« Pas de mais, Chris. Pars. Vite. Et n’oublie jamais que je t’aime, fils… »

Les yeux de Simon Nefaria commencèrent lentement à rougir tandis que les larmes de son fils coulaient déjà sur ses joues ensanglantées…pour la première fois de sa vie, il comprenait qu’il aimait son père, et que malgré tout, il en était fier…pour la première fois de sa vie, Chris laissait son cœur s’ouvrir et voyait son père comme ce qu’il était vraiment : un être humain qui avait fait de son mieux pour l’élever et le rendre heureux…

« Je t’aime aussi, papa… »

Et après ces quelques mots qui étaient si importants pour les deux hommes, l’adolescent prit ses jambes à son cou et passa derrière Trevor, dans l’ouverture dans le mur que lui et ses hommes avaient fais en entrant.
Alors qu’il courait à en perdre haleine dans le jardin de la propriété, l’adolescent entendit encore les quelques mots de son père et du petit rondouillard.

« Fou…tu es fou, Simon…on va crever ! On va tous crever !
- Oui, je sais…j’ai toujours menti au monde en disant que j’étais un héros. Maintenant que j’ose enfin faire ce qui doit être fait, je meurs en héros. La vie est ironique et… »

Mais déjà, Chris n’entendait plus rien. Il courait, courait toujours, ses jambes le portant plus rapidement et plus vite que jamais elles ne l’avaient faits auparavant. Le jeune homme devait fuir, partir. Fuir pour son père. Pour vivre pour dire au monde que Eots était, au fond, un être bien…pour dire à tous qu’il était fier de lui…qu’il l’aimait…

Mais que peut faire un simple adolescent face au tic tac cruellement précis d’une bombe ? Face à l’infinie explosion d’un engin de mort ? Si peu de choses…
Même si il courait plus vite qu’il ne l’avait jamais fait, le jeune Stown entendit l’horrible explosion derrière lui…

Lentement, il sentait l’odeur de brûlée et de poudre, ainsi qu’une odeur chimique qui devait être ce qui arrêtait les pouvoirs de son père…
Lentement, il sentait le feu brûler peu à peu ses habits alors qu’il courait toujours…
Lentement, ses oreilles bourdonnaient du bruit de l’explosion…
Il avait failli…
Il n’avait pas courut assez vite…
Il avait trahit la confiance de son père…

Mais non, il ne l’avait pas trahit…il avait fait ce qu’il pouvait…il était aller au bout de lui-même pour son père…et alors que l’explosion brûlait peu à peu son corps sans que, étrangement, Chris n’ait mal, il sourit…il sourit en pensant que son père et lui allaient être heureux, maintenant…qu’ils étaient fiers l’un de l’autre malgré leurs erreurs et leurs fautes…et que, au fond, il n’y avait que cela qui comptait dans la vie…et que rien d’autre ne devait entrer en ligne de compte entre un père…et un fils…

 
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