Histoire : SteF
Date de parution : Mai 2006
Chambre de Aaron Kearse. 00h10
"Tu as fait le bon choix, Aaron. Je te contacterai quand ils auront une mission pour toi. A plus!"
Frank Castle devint transparent, puis disparu. Aaron resta seul dans sa chambre. Ca y est, il bossait pour ses ennemis. Castle lui avait exposé les règles. Il pourrait continuer à punir qui bon lui semblait, mais il était obligé d'accepter toutes les missions que lui confierait l'Ordre. L'Ordre, c'était ses nouveaux patrons. Castle n'avait pas voulu dire à Aaron qui ils étaient. Mais il était bien décidé à élucider ce mystère. Castle servirait d'agent de liaison entre l'Ordre et le Punisher. Quand l'ancien policier avait demandé à Castle quand il aurait des pouvoirs semblables aux siens, il lui répondit qu'il n'en savait rien. "Ca viendra en son temps" avait ajouté Castle.
*****
Deux semaines avaient passées, et toujours pas de nouvelles de Frank Castle et de l'Ordre. Deux semaines qu'il punissait dealers, violeurs, et autres racailles. Il mutilait, torturait, tuait... Tout dépendait du degrès des délits. Mais c'était aussi deux semaines durant lequel son cauchemard dans lequel il revoyait la mort de Catherine avait fait place à un autre cauchemard. Revoir l'adolescent responsable de son séjour à l'hôpital avait réveillé de douloureux souvenirs. Dans son rêve, Aaron était à Hell's Kitchen (voir Urban Investigation #2). Il enquêtait sur le meurtre de Wilson Fisk, un puissant chef mafieux. L'oncle de Frank Castle (l'assassin de Fisk) tenait un petit magasin dans ce quartier de New York. Le policier espérait obtenir des informations sur Castle. Mais se promener seul à Hell's Kitchen était une mauvaise idée, surtout pour un policier. En sortant du magasin, il était tombé sur une bande d'adolescents. Piercings, cheveux colorés, pantalons troués... Bref, le mauvais genre. Ils lui avaient volé les roues de sa Mustang, et Aaron était décidé à les récupérer. En voyant sa plaque de police, les yeux de celui qui semblait être le chef s'étaient allumés, et Aaron avait resentit une terrible douleur dans le bras droit. La douleur était telle qu'il était allongé sur le sol quand les loubards vinrent le tabasser. Mais cette nuit-là, lors de ce cauchemard, Aaron remarqua un détail qui lui avait échappé jusque là. Alors qu'il était à terre en train de subir les coups, un homme observait la scène. Il se tenait près du magasin de l'oncle de Castle. Il avait les cheveux longs, une chemise noire ouverte sur un tee-shirt blanc, un jean bleu et des baskets blanches. L'homme ne devait pas avoir plus de la trentaine. Il alluma tranquillement une cigarette pendant que Aaron, sous la douleur, sombrait dans l'inconscience.
*****
L'inspecteur de police Mike Halligan ouvrit la porte de son appartement vide, et posa sa valise près de la porte. Il était partie rendre visite à sa belle-famille à Washington avec sa femme Alyssa. Normalement, Mike devait rester avec elle encore une semaine, mais il avait préféré revenir à New York pour avoir à l'oeil un ami qui se prenait pour un super-héros. Et puis sa belle-famille ne lui revenait pas. Il avait donc prétexté qu'il avait encore beaucoup de boulot et qu'il devait rentrer.
Il était 17h30, l'heure d'une des série préférée de Mike : Baywatch. Il s'assit sur le canapé et posa ses lunettes sur la table basse devant lui. Il allait allumer la télévision, quand il entendit une voix derrière lui.
"17h30... Télé... Me dis pas que tu regarde encore cette série!
Mike avait reconnu la voix. Il ne savait pas s'il devait rester calme ou s'il devait dégainer son arme.
-Tu viens te rendre, Aaron? dit-il sans se retourner.
-Navré, pas cette fois. Tu peux bouger, tu sais. Je n'ai aucune raison de te flinguer.
-Que me veux-tu, alors? demanda Mike en se levant et se tournant vers son ancien collègue.
-J'ai besoin de ton aide...
-Tu peux toujours rêver!
-Tu réagis toujours au quart de tour! J'ai juste besoin que tu fasses une recherche pour moi.
Aaron tendit une feuille de papier à Mike. Ce dernier la saisit. Sur cette feuille était dessiné le visage d'un homme.
-J'avais oublié que tu dessinais aussi bien.
-Je veux savoir qui il est!
-Pourquoi je t'aiderais? Tu as torturé puis assassiné Catherine!
-Je t'ai déjà dis que ce n'était pas moi! hurla soudain Aaron.
Puis il se calma aussi vite qu'il s'était énervé.
-On m'a manipulé. Et peut-être que cet homme pourra m'aider.
-Si tu es innocent, rends-toi! dit Mike.
-Renseigne-toi juste sur ce mec. En souvenir de notre amitié. Je te recontacterai bientôt.
Aaron se dirigea vers la porte de l'appartement. Mike prit son arme de service et la pointa sur Kearse.
-Tu ne crois quand-même pas que je vais te laisser partir comme ça?
-Je ne le crois pas. J'en suis sûr!"
Aaron tourna la poignée, ouvrit la porte et partit, laissant là son ancien ami médusé.
*****
Deux jours plus tard, Aaron était de retour à Hell's Kitchen. Il se tenait devant la maison de l'homme présent dans son rêve. D'après Mike, c'était un ex-tueur à gage. Il s'était apparament calmé depuis environ un an et menait une vie paisible dans le quartier de son enfance. Revenir à Hell's Kitchen n'avait pas été une partie de plaisir pour Aaron. Mais il devait savoir si ce Jackie Estacado savait quelque chose. Dans son rêve, l'homme était étrangement calme. Il regardait sans broncher Aaron se faire passer à tabac. Ce n'était pas le fait qu'il ne soit pas venu l'aider qui gênait Aaron. On était à Hell's Kitchen. Le problème, c'était son attitude et son regard. Et puis, si Aaron voulait se débarasser de Castle et de l'Ordre, il devait bien commencer son enquête quelque part.
Aaron Kearse sonna à la porte. Un homme vint ouvrir. Brun, les cheveux longs, il était torse-nu et portait un jean. Il fumait une cigarette et tenait une clé à molette dans la main droite.
"Monsieur Estacado?
-Entre, Aaron! répondit l'homme en retournant dans la maison.
Aaron referma la porte derrière lui et le suivit dans la cuisine.
-J'ai un problème avec mon évier. T'aurais pas des talents de plombier, par hasard?
Estacado retourna s'allonger sous l'évier.
-Non... Je... balbutia Aaron.
-Je t'attendais plus. T'en a mis du temps avant de venir me voir.
-Comment connaissez-vous mon nom?
-Ben... Tu fais quand-même souvent la une des journaux. Comment tu te fais appeler déjà? Ah oui! Le Punisher! Au fait, tu avance pour prouver que t'es innocent?
-Vous...
-J't'en pris, tutoie-moi! On est de la même famille, maintenant.
-Vous... Tu es au courant?
-De quoi? L'Ordre? Castle? Le marché que t'as passé avec eux?
-Comment... Dis, ça t'embêterais de sortir de dessous ton évier et de me parler en face?
-C'est bon! J'ai fini de toute façon! répondit Jackie en se relevant et en passant un tee-shirt blanc. Assieds-toi. Tu veux une bière?
Aaron s'assit à la table ronde de la cuisine. Jackie, quant à lui, prit deux bières dans le frigo et s'assit à son tour.
-Je t'écoute. Qu'est-ce que tu veux savoir? Comment je connais l'Ordre? C'est simple. Moi aussi je roule pour eux !"