Urban Comics
  Flash #11 : UCLA
 
Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Novembre 2007


UCLA. University of California, Los Angeles. Un des plus grands centres de recherche du monde. Un des endroits les plus réputés des Etats-Unis d’Amérique pour apprendre et obtenir un diplôme. Un lieu chargé d’histoire, de force et de sérieux. La nouvelle maison de Barry Allen.

L’été touchait lentement à sa fin, et le moins qu’on pouvait dire était qu’il avait été agité. Devenu Flash à peine trois mois auparavant, le jeune homme avait risqué sa vie plus d’une fois, avait affronté des êtres monstrueux et psychopathes, et il s’en était sorti. Mieux encore, il était désormais le héros de Los Angeles et était adulé partout dans le monde grâce aux efforts de Hartley sur Internet.
Globalement, l’été du héros local avait été bon. Globalement.

Car même si il était en train de vivre un rêve éveillé, même si il était heureux dans son rôle de Flash, il savait que tout n’était pas rose dans sa vie. Sa mère avait des soucis d’argent. Son meilleur ami Hunter Zolomon ne voulait plus le revoir parce qu’il pensait qu’il lui avait mentit. Le Zodiaque courait toujours. Et il était en train de mourir.

Cette dernière nouvelle était bien sûr celle qui le hantait le plus, mais Barry avait décidé de faire avec. Depuis toujours, il voulait que son père et sa mère soient fiers de lui, même si le premier n’était malheureusement plus de ce monde. Quelqu’un, quelque chose lui avait donné ces étonnantes capacités, et il pouvait aider avec elles…il pouvait faire le bien.
Et même si pour ça il devait mourir à petit feu, il était prêt. Son père lui avait apprit le sens du mot sacrifice. Il était prêt à maintenant en être digne, même si il évitait d’y penser…ça n’était pas très plaisant, quand même.

« Hey, t’es nouveau ? »

Immédiatement, il se tourna et vit un jeune de deux ou trois ans plus âgé. Le crâne rasé, un piercing à l’arcade droite, un tatouage formé d’une sorte de tête humaine ouvrant grand les yeux et la bouche sur son torse nu. Il semblait sympathique, mais étant seulement vêtu d’un sort beige, il avait l’air un peu dingue pour Allen, qui n’était guère habitué à si peu d’habits sur les autres personnes.

« Euh…ouais… »

Il ne savait pas vraiment quoi répondre. On lui avait dit que lorsqu’il viendrait prendre sa chambre dans les bâtiments autour de l’UCLA, certains anciens tenteraient de le bizuter malgré l’interdiction nouvelle de ces pratiques. Il avait alors pensé que ce n’étaient que des conneries pour faire peur à ceux qui débutaient leurs études supérieures, mais en voyant ce type au regard étrange juste en face de lui, il n’en était plus vraiment sûr.

« Je m’appelle Al Crow. Enchanté.
- Euh…Barry Allen.
- Tu as peur, hein ? »

Le jeune homme fut décontenancé par une telle approche. Il ne savait rien de cet homme en face de lui, et immédiatement celui-ci lui demandait ça !

« Euh…
- Ne me mens pas. Ca se voit dans tes yeux.
- Mes yeux ? »

Il n’aimait pas ça. Cet homme de quelques centimètres de plus que lui était trop étrange pour qu’il se sente bien avec lui, et il était sûr qu’il y avait du danger à lui parler. Mais, mystérieusement, il ne pouvait détacher son regard de la silhouette pratiquement nue : cet être avait un quelque chose qui faisait qu’on ne pouvait pas ne pas l’observer, ne pas lui parler.

« Oui. Tu es nouveau, tu viens d’arriver, on t’a monté la tête avec ces conneries de bizutage, et tu penses que je suis un de ces enfoirés qui veulent t’exploser la tronche et te violer. Je me trompe ?
- Euh… »

Allen ne savait pas quoi dire. Ce type avait raison, ce type lisait en lui, et il n’aimait pas ça. Même si il avait toujours su qu’il n’était pas le plus complexe des hommes, il pensait que sa transformation en Flash l’aiderait à être moins facilement cernable par les autres. Apparemment, non.

« Ne t’en fais pas, je ne te veux pas de mal. Je suis le GCCAN du jour.
- Le GCCAN ?!
- Le Gentil Con Chargé de l’Aide aux Nouveaux. J’ai perdu au poker hier et celui qui devait faire ça a préféré prendre sa journée plutôt que mes dollars. Et entre nous, je le comprends. »

Le dénommé Al sourit, et Barry fit de même. Bien sûr, il ne savait toujours pas si il disait la vérité, mais quelque chose dans cet homme lui donnait envie de prendre le risque. En plus, les histoires du bizutage n’avaient plus vraiment lieu d’être depuis quelques années déjà, et tout ce qu’on lui avait dit la semaine dernière n’était certainement que de vieilles peurs de fonctionnaires.

« Je dois montrer à ceux qui arrivent ici où sont leurs chambres et ce qu’ils doivent faire, les papiers à remplir, tout ça.
- Ah…et il y a beaucoup de choses à faire ?
- Honnêtement ? »

Crow se passa la main sur son crâne nu et son visage jusque-là souriant devint las et fatigué.

« C’est l’enfer. L’UCLA est vraiment une bonne université, mais ils sont très lourds avec tout ce qu’il faut faire pour s’inscrire. Je peux te montrer, si tu veux. J’ai quelques heures devant moi.
- Quelques heures ? Tant que ça ?
- Bien sûr. Du moins, si t’as tout prêt. Sinon…
- Sinon ?
- Ca prendra plus de temps.
- Combien ?
- Mieux vaut pas que tu saches. Garde ta santé mentale pour l’instant. »

Allen sourit encore à la réflexion du garçon plus âgé en face de lui, et il se sentait un peu plus à l’aise maintenant. Toujours en face de l’ours Bruins, la sculpture en fer qui était la mascotte de l’université, sa tension baissait peu à peu et il remit sur son dos son sac.

« Tu viens faire quoi, ici ?
- Euh comment ça ? Je viens étudier…
- Ouais, mais quoi ?
- Ah…le droit.
- Tu viens faire du droit ?
- Oui.
- Tu veux faire avocat ?
- Je ne sais pas. Je verrai bien.
- Hum. »

Al Crow croisa alors les bras et observa pendant quelques secondes le jeune homme. Celui-ci se sentit mal à l’aise, n’osant pas le regarder dans les yeux. Qu’était-il en train de faire ? Pourquoi le fixait-il ainsi ? Heureusement, l’homme plus âgé reprit la parole avant cela, mais d’un ton moins enjoué qu’auparavant.

« Fais attention, la School of Law a une atmosphère étrange…elle n’est pas très appréciée par ici.
- Pourquoi ?
- Des sales rumeurs circulent dessus. On ne sait jamais ce que font les étudiants qui y sont. Bon, tous ne sont pas bizarres, mais beaucoup si.
- Comment ça ?
- Je ne peux pas vraiment trop en dire, vu que je ne connais pas le sujet…mais fais attention. Surveille bien tes arrières. Et n’oublie pas de faire la fête ! »

Malgré la dernière réflexion faite avec le sourire, Barry avait bien compris que Crow en savait plus qu’il ne voulait en dire. Son air étrange, les secondes écoulées avant qu’il ne reprenne la parole et les mots étranges qu’il avait prononcés montraient bien que quelque chose n’allait pas dans le département juridique de l’université, et il se promit alors de trouver des réponses à toutes ces questions. Mais plus tard. Il avait d’autres choses à faire, maintenant.

« Bon…tu veux que je t’aide à remplir tous ces fichus papiers ?
- Ca serait pas de refus…je suis complètement paumé, par ici. Je ne sais même pas où est ma chambre !
- Viens, je vais te montrer. On va aller prendre une thermos de café, aussi, au centre d’informations. On en aura bien besoin ! »






Trois heures plus tard, Barry était dans sa chambre. Et fatigué.

Durant tout ce temps, il avait tenté de ne pas devenir fou avec l’administration de l’UCLA. Plus d’une fois, il faillit perdre pied, mais Al Crow avait réussi à l’aider et à lui montrer que non, ce n’était pas une blague et que oui, ces types étaient bien des grands malades. Et heureusement, ensemble, ils étaient parvenus à inscrire Allen dans la School of Law après l’envoi de sa pré-inscription sur Internet.
Maintenant, tout était bon. Il pouvait se relaxer.

Ou du moins essayer. Couché sur son lit, il savait qu’il aurait du mal à trouver le sommeil ici. Dans cette chambre de quelques mètres carrés, sans douche ou cuisine, avec seulement un lit, un bureau, une chaise et une armoire, il était sûr qu’il passerait de longues soirées déprimantes dans ce lieu. Ca n’aurait pas dû être comme ça, pensa-t-il. Ca aurait dû être mieux.

Au départ, il devait être avec Hunter. Ensemble, ils auraient pris une chambre double entièrement équipée et auraient pu vivre comme des rois ici. Grâce au statut de veuve de sa mère et aux revenus modestes de la famille de son ancien meilleur ami, Barry aurait normalement eu droit à une luxueuse chambre dans un des plus beaux bâtiments du campus de l’UCLA. Mais ce n’était pas le cas, et il était obligé d’être dans cet endroit qui puait la nuit. Génial.

Le jeune homme soupira tandis qu’il fixait le plafond verdâtre de sa chambre. Hunter le détestait, il le savait. Son ami lui avait très bien fait comprendre qu’il ne voulait plus le revoir depuis que Barry avait été s’occuper du Zodiaque et qu’il avait dû faire croire à sa mère et à lui qu’il était à chaque fois chez l’autre. Mais les deux avaient parlé et s’étaient rendus compte de la supercherie…et ça avait été alors difficile pour lui.

Même si sa mère lui avait pardonné, il savait qu’elle n’avait rien oublié et que ça ressortirait bientôt. Et Hunter, lui, ne voulait pas pardonner. Zolomon avait un caractère de cochon, et Barry sentait bien qu’il avait été blessé par son attitude. Bien sûr, il aurait été facile de tout lui dire, d’être honnête, mais…mais il ne le pouvait pas. Ca lui était impossible.

Si il disait à Hunter ou à sa mère qu’il était Flash, il devrait leur dire qu’il était malade et qu’il allait mourir. Il devrait leur annoncer qu’il ne serait plus là dans dix ans. Et c’était trop pour lui. C’était au-dessus de ses forces.
Il pouvait vivre avec l’idée de mourir pour ses idéaux. Pas avec celle de rendre ses proches malheureux durant tout le temps qu’il vivrait encore.

Soudain, alors que le héros local était encore plongé dans ses sombres pensées, on toqua à sa porte de manière régulière et forte.

« Hum ? »

Allen se leva difficilement. Ses muscles étaient fatigués par ses activités nocturnes et son rôle en tant que Flash, mais il fit taire sa douleur pour s’approcher de sa porte.

« Oui, qu’est-ce qu… »

Mais il ne put aller plus loin, choqué par ce qu’il y avait dans le couloir. Devant lui, à ses pieds et inconscient se trouvait un corps…un corps d’homme. Et pas n’importe quel homme : c’était celui de l’ancien meilleur ami de Barry, Hunter Zolomon. Apparemment blessé gravement, vu son état et les marques de coups sur son corps.




Une heure plus tard, Barry était dans sa chambre, un officier de police en face de lui. Celui-ci était en train de prendre sa déposition, après que le jeune homme ait appelé la sécurité de l’université et une ambulance pour son ami. Aux dernières nouvelles, celui-ci était toujours dans le coma et avait apparemment prit énormément de coups.

« Et donc vous n’avez rien entendu ?
- Non. Rien du tout.
- Hum…vous êtes sûr ? Ni coups, ni râle, ni son étrange ? Rien ?
- Rien du tout. J’étais sur mon lit, et j’ai entendu qu’on toquait. Je suis allé voir, et voilà.
- Et qu’aviez-vous fait, avant ?
- Je vous l’ai déjà dis…je suis allé remplir mes fiches d’inscription.
- Des témoins peuvent corroborer ?
- L’administration de l’UCLA.
- Bien. Vous connaissez Hunter Zolomon ?
- …oui. »

L’air gêné de l’adolescent fut bien capté par l’officier de police, et il sourit intérieurement. Bien. Peut-être que l’enquête allait être facile, finalement.

« Comment ?
- Il est…il était mon meilleur ami.
- Etait ?
- Oui.
- Il y a eu des soucis entre vous ?
- Si on veut.
- Qu’y a-t-il eu ?
- Il pense que je lui ai mentit et ne veut plus me parler.
- Il a raison ?
- Quoi ?
- Vous lui avez mentit.
- Si on veut… »

Barry ne savait pas quoi faire. Plus que troublé par la vision de son ami blessé et inconscient, il était en train de se faire manipuler par ce flic, et il n’arrivait pas à s’en sortir. Après tout, même si il voulait faire du droit, il n’avait encore suivi aucun cours, et était donc totalement perdu face à ce type expérimenté.

« Expliquez.
- C’est dur à dire…
- Allez-y quand même.
- Hunter est mon ami. Même si on vit un moment difficile, c’est mon ami, jamais je ne lui ferai du mal. Jamais. »

L’officier sourit à cette réponse. Il était tel un prédateur devant sa proie, et celle-ci venait de faire une erreur fatale. Qu’il comptait bien utiliser pour son profit personnel et pour finir cette enquête au plus vite.

« Pourquoi dites-vous ça ?
- Parce que vous pensez que c’est moi qui ai fait ça.
- Je n’ai rien dis.
- Ca se voit…
- Vous vous sentez peut-être obligé de dire ça. Vous voulez peut-être vous couvrir.
- Je…mais non ! Je n’ai rien fait ! »

Le jeune homme perdait pied. Il devait faire quelque chose pour se sortir de là, mais il savait qu’il avait déjà fait de belles erreurs.

« Je…je ne veux plus parler de ça.
- Pourtant, nous allons continuer. Et vous allez me dire pourquoi vous avez frappé Hunter Zolomon, ce qu’il vous avait fait et…
- Il ne va rien dire du tout. »

Un garçon plus âgé que Allen se tenait dans l’embrasure de la porte. Avec un short noir et avec seulement des lunettes de soleil de la même couleur comme seuls vêtements, il semblait très proche du look de Al Crow, même si lui avait une longue chevelure…verte.

Oui. Ce type avait les cheveux verts, et longs. Barry se demanda alors si il n’était pas en train de vivre un cauchemar éveillé, tant tout semblait partir dans tous les sens.

« Qui êtes-vous ? Vous dérangez un interrogatoire de police, et…
- John Chambers. Avocat de monsieur Allen.
- Avocat ?!
- Oui.
- Mais vous n’avez même pas encore votre diplôme ! »

Le dénommé Chambers sourit en entrant dans la chambre.

« La Constitution permet à tout apprenti avocat de défendre quelqu’un si il est aidé par un professeur. Et j’ai sept permissions de professeurs, ici. »

Il sortit plusieurs feuilles pliées de sa poche et les donna à l’officier de police. Celui-ci les lu pendant quelques secondes, grimaça avant de se tourner à nouveau vers Chambers.

« Mais monsieur Allen n’a pas encore demandé d’avocat ! Il n’a encore rien demandé ! Vous n’avez aucun droit d’être ici !
- Euh…je demande un avocat… »

Le jeune homme ne savait pas quoi faire, mais il était sûr d’une chose : il ne voulait pas continuer à être interrogé par le flic. Il sauta donc sur l’occasion et exprima la phrase clef, celle qui fit exploser les nerfs de l’officier de police et qui le fit le regarder d’une manière terrifiante.

« Hum…d’accord. Faites ce que vous voulez ! Mais on se reverra, Allen. On se reverra. »

Le flic se leva, claqua la porte derrière lui et partit, avec une humeur massacrante. Barry soupira en le voyant au loin, avant de se tourner vers le dénommé Chambers. Celui-ci souriait grandement en ramassant sur le sol les papiers que le policier avait fait tomber, avant de se tourner vers lui et de parler d’une voix très calme et posée.

« C’est Al Crow qui m’envoie t’aider. Je pense pas que ce flic revienne, mais on va préparer une défense quand même. Tu viens ?
- Mais…euh…où ? »

L’adolescent ne comprenait rien, et encore une fois il subissait ce qui arrivait plus qu’autre chose.

« Où ?
- Où on va ?
- Ah…bah au bar.
- Au bar ?!
- Bah oui.
- On va préparer ma défense au bar ?!
- Ça te surprend ?
- Bah…oui…
- Ah…tu viens d’arriver ?
- Oui.
- Première année ?
- Oui. »

Chambers sourit en mettant son bras autour des épaules du héros local pour l’entraîner dehors.

« Tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur l’UCLA, mon vieux. Beaucoup de choses. »
 
 
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