Auteur : Ben Wawe
Date de parution : Septembre 2007
Résumé des épisodes précédents : Barry Allen est le protecteur de Los Angeles, aidé par Hartley Rathaway qui a monté un site Internet sur lui et lui a fourni son costume. Mais en tant que Flash, il a beaucoup de soucis : ses pouvoirs le font souffrir, il a du mal à gérer sa double identité avec sa mère et son meilleur ami, et surtout il a failli mourir face aux terroristes du Zodiaque. Ceux-ci ont fait exploser l'US Bank Tower avec le héros à l'intérieur, celui-ci ayant survécu par une manière inconnue. Le Zodiaque a attaqué un studio de télévision après que le journaliste Victor Sage les ait défiés en direct, mais Barry est arrivé pour le protéger. Malheureusement, ça s'est mal passé et le jeune homme est tombé, vaincu par une douleur mystérieuse et terrifiante...
« Raaaahhh !!! »
Le cri de Barry était monstrueux. Sortant tout droit de son côté bestial, montrant clairement sa douleur et son effroyable intensité, il était totalement terrifiant.
« Gaaaah… »
Il n’arrivait pas à respirer. La douleur était énorme et innommable, et il n’espérait presque qu’une chose…que tout ça finisse. Qu’il meurt, au pire. Qu’il soit délivré de cette abominable ressenti, de ces monstrueux signaux nerveux qui rendaient fou son pauvre cerveau, qui avait tant de mal à faire face à ça.
« Mon dieu… »
Allen ferma à nouveau les yeux et serra les poings, essayant de se concentrer pour que la souffrance disparaisse…pour essayer de se réveiller de cet horrible cauchemar. Evidemment, ce n’était pas un mauvais rêve et il était bien en train de vivre, de subir plutôt ces moments tous plus monstrueux les uns que les autres, mais il faisait tout pour que ça passe…parce qu’il fallait que ça passe. Son corps ne pourrait continuer ainsi très longtemps, et il savait que si il retombait à nouveau dans l’inconscience…il n’en ressortirait pas vivant.
« Nuh… »
Il se crispait autant qu’il le pouvait, se repliant sur lui-même sur ce sol froid et dur. Il savait très bien que dans quelques secondes, sa volonté même ne pourrait plus empêcher son corps de débrancher encore une fois la prise, mais il devait se battre…il devait continuer. Trop de choses dépendaient de son combat…trop de vies dépendaient de sa victoire.
Le Zodiaque devait être stoppé.
Le chef de ces tarés devait être mit sous les verrous. Il ne savait pas qui c’était, il ne connaissait pas son nom, mais il avait vu ce qu’il pouvait faire…et il était trop dangereux pour être laissé en liberté. Ce dingue avait accès à une technologie défiant la raison, il était parvenu à faire exploser l’US Bank Tower, pouvait sûrement se téléporter…et il arrivait à le faire souffrir ainsi.
« Aaah… »
Soudain, la douleur s’arrêta. Soudain, cette monstrueux souffrance s’envola aussi vite qu’elle était venu. Un immense sentiment de bien-être et de soulagement apparut alors en Flash, et il poussa un long soupir…c’était fini. C’était parti. Enfin.
Il ne savait pas comment, il ne savait pas pourquoi, mais cette horreur avait enfin décidé de ne plus le harceler, et il était content…simplement content d’être débarrassé de tout ça.
« Pff…
- Ca va mieux ? »
Une voix. Quelqu’un venait de lui parler. Immédiatement, le jeune homme rouvrit ses yeux rougis par la douleur et fatigués par la crispation, et il mit quelques secondes avant de pouvoir apercevoir quelque chose. Il ne pouvait toujours pas bouger à cause des relents de douleur et de la fatigue, mais les formes floues qu’il pouvait apercevoir lui apportaient quelques renseignements sur ce qu’il s’était passé…et ça ne lui plaisait pas vraiment.
Il était toujours dans le studio de télévision, à Los Angeles. Il était toujours en face de la table de présentation. Il était toujours couché sur le sol, à l’endroit même où il était tombé quand le chef du Zodiaque avait appuyé sur son étrange boîtier. Mais le reste…le reste avait changé.
« Nughn…Ouais… »
Barry arriva vaguement à articuler, tandis que sa vision devenait de plus en plus claire. Victor Sage était toujours là, en fait. Mais personne d’autre. Le Zodiaque avait apparemment disparu, et n’avait rien fait…pas d’explosion, de tags ou autres dégradations. Il semblait être venu, avoir vu et être reparti, tout simplement. Enfin…non. Pas vraiment tout simplement.
« Oh merde… »
Il était désormais assit sur le sol, et il pouvait voir que Victor Sage, l’homme qui lui avait parlé auparavant, était accroché…au plafond. Vraiment. Au plafond. Il n’arrivait pas encore à voir comment c’était possible, mais le journaliste était réellement scotché, si on pouvait dire, et il dut bien se retenir de ne pas sourire devant le côté stupide de la chose.
« Je…Je vais venir… »
Flash avait mal.
Même si la douleur avait disparue, son corps s’en rappelait encore, et il mettrait certainement long à totalement s’en remettre. Ses gestes étaient lents, difficiles et il sentait qu’il allait devoir subir ce genre de choses pendant très longtemps encore, peut-être même plusieurs jours. Allen fit une petite grimace de douleur, avant de se traîner vers une chaise non loin, espérant avoir la force de pouvoir s’y hisser.
« Ca va ?
- Ou…Ouais… »
En fait, non, l’adolescent n’allait pas bien. Tous ses mouvements étaient encore difficiles, et que ses muscles ne rêvaient qu’à l’immobilité. Malheureusement, il ne pouvait pas leur permettre ça…pas encore. Le journaliste devait être sauvé, ou du moins être mit hors de danger. Après…après, oui, il pourrait se reposer.
« Ca n’a pas l’air, non. Vous devriez vous reposer.
- Ca ira… »
Barry posa difficilement son pied sur le disque de la chaise. Ca faisait mal, vraiment. Et il ne savait pas si il pourrait encore faire quelque chose après ça, même si il devait le faire…même si il devait repousser ses limites. Quelles qu’elles soient. Il le devait aux victimes de l’US Bank Tower qu’il n’avait pu sauvées.
« Nan. Vous ne pouvez pas me détacher. Laissez, mes collègues vont bientôt arriver.
- Qu…Quoi ? »
Il leva alors les yeux au plafond.
Le jeune homme ne voyait toujours pas comment le présentateur pouvait tenir, mais il avait raison : il n’arriverait à rien comme ça, il était trop fatigué, trop exténué. Il sourit difficilement en pensant que lui, le héros, n’arrivait même pas à gérer les conséquences des actions des méchants, mais son sourire disparut rapidement quand il pensa à tout ce qu’il s’était passé…à toutes les morts qu’il aurait dû éviter…
« Vous…vous avez raison…
- Ouais…vous devriez partir, vous savez. Mes collègues devraient bientôt arriver, oui, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient contents de vous trouver ici. Et je n’ai pas vraiment envie de vous voir agresser par tous ces charognards. »
Flash sourit légèrement à la petite réflexion avant de descendre son pied. Il avait raison…il n’avait plus beaucoup de temps avant que les employés de la chaîne ne reviennent dans les locaux et ne les trouvent ici. Il devait donc rapidement sortir d’ici, enlever son costume, se traîner jusqu’à chez lui, rentrer dans sa chambre sans éveiller sa mère, et trouver une excuse à lui présenter pour son absence.
« Pff… »
Il fit un petit signe d’au revoir à Sage avant de prendre une porte, et de se passer la main dans les cheveux. Vu comme ça, ça allait être vraiment dur…surtout la partie pour présenter une excuse à sa mère. A ce moment-là, alors que Barry se traînait difficilement dans les couloirs de la chaîne principale de Los Angeles, il aurait préféré affronter une centaine de membres du Zodiaque plutôt que de devoir parler à sa mère le lendemain…au moins, il aurait eu une chance de s’en tirer.
« Bonsoir, Maître.
- Bonsoir, Aquarius.
- La mission s’est bien passée, je crois.
- Tu crois ?
- Oui. Enfin…j’en suis sûr.
- Es-tu parvenu à détruire notre cible ?
- Oui, Maître.
- As-tu fait des victimes ?
- Oui.
- As-tu attaqué la chaîne de télévision ?
- Oui, Maître. Mais je n’ai pu la réduire en cendres.
- Pourquoi ?
- Un journaliste nous a défié, l’équipe d’intervention et moi. Il a dit qu’il ne bougerait pas, et qu’il ne voulait pas se laisser faire.
- Et alors ? N’était-ce pas mieux ? Détruire l’arrogance de Los Angeles en même temps que celle de ce journaliste ?
- Si, Maître…c’est ce que je comptais faire, en fait.
- Que s’est-il passé, alors ?
- Je suis allé avec l’équipe dans les locaux. En face du journaliste.
- Pourquoi ?
- Pour voir de mes yeux sa terreur lorsque nous le ferions exploser. Mais ça n’a pas fonctionné ainsi.
- Pourquoi ?
- Il est arrivé.
- Il ?
- Flash.
- Oh. Comme dans l’après-midi ?
- Oui. Mais si nous avions prévus son intervention à l’US Bank Tower, là j’avoue que ce fut une surprise…une mauvaise surprise.
- Je le conçois.
- Donc je n’ai pas su quoi faire, Maître. Je sais que vous vouliez l’attirer dans l’après-midi, et nous l’avons téléportés pour ça avant l’explosion, mais après…je ne savais pas quoi faire. J’ai eu peur de vous décevoir ou de vous énerver en le tuant ou en lui faisant du mal.
- Je vois. Qu’as-tu fait, donc ?
- J’ai appuyé sur le boîtier que vous m’aviez confié, j’ai donné une leçon au journaliste et nous sommes parti.
- Tu n’as fait que ça ?
- Je…oui.
- Bien. Je suis déçu, Aquarius.
- Je m’en doute…
- Je t’avais confié trois missions simples : faire exploser l’US Bank Tower, écarter Flash en lui faisant peur et détruire la chaîne de télévision pour appuyer notre marque sur la ville. Tu as failli.
- Mais…j’ai quand même…
- Il suffit. Tu as failli. Certes, tu as pratiquement rempli les termes de ton objectif, mais pratiquement ne suffit pas. Je suis déçu. Flash ne devait pas savoir maintenant que nous pouvons manipuler sa douleur…je ne t’avais donné ce boîtier qu’en cas d’urgence, Aquarius. Désormais, il sait que nous le surveillons et que nous savons comment le stopper. Ca va le rendre inquiet et paranoïaque. Il va enquêter.
- Mais…
- Pas de mais. Tu m’as déçu. Un de nos jokers est désormais mort par ta faute.
- Je…je m’excuse…
- Ca ne suffit pas. Nos objectifs étaient simples, Aquarius : montrer à Los Angeles que nous existons, et lui faire peur. Nous lui avons fait peur, oui, mais avec ce journaliste et Flash, la population a désormais des motifs d’espérance…des motifs de fierté. Et il n’y a rien de pire que la fierté et l’orgueil, et tu le sais. Ca complexifie grandement nos plans. Par ta faute.
- Je…
- Laisse, Aquarius. Laisse tout ça, et laisse-moi par la même occasion. J’ai besoin d’être seul pour réfléchir à la suite de tout ceci.
- Je…bien, Maître…
- Je te ferais appeler plus tard. Laisse-moi, maintenant.
- Oui, Maître… »
« Bartholomew Henry Allen. Tu as dix secondes pour expliquer ton absence de hier en cours et à la maison. Dix secondes, et pas une de plus.
- Bonjour, maman. Ecoute, je…
- Huit.
- Maman, arrête…
- Six.
- Je…
- Cinq.
- Arrête, je vais…
- Trois.
- Bon, ok, ok ! Je vais t’expliquer ! Arrête maintenant, s’il te plaît ! »
Le jeune homme soupira en s’asseyant sur la chaise en face de celle de sa mère, dans la cuisine. Avec toutes les peines du monde, il était parvenu à rentrer chez lui vers cinq heures du matin. Il ne savait pas du tout où il avait pu trouver la force pour faire ça, mais il avait réussi, et c’était déjà une énorme victoire pour lui que d’avoir pu atteindre sa maison, sans être reconnu ou arrêté dans son costume de Flash et avec son corps criant sa douleur.
Néanmoins, sa nuit avait été agitée à cause de la fatigue et de la souffrance encore dans son corps, mais il savait que ce n’était rien face à l’interrogatoire qu’il allait devoir passer maintenant. Il se racla donc légèrement la gorge avant de reprendre la parole d’une voix peu assurée, évitant le regard froid de sa mère, assise les bras croisés juste en face de lui, son air des très mauvais jours sur le visage.
« Alors…euh…
- J’attends. »
Il soupira légèrement en se passant la main sur les cheveux. La journée commençait mal. Entre son corps qui le faisait toujours souffrir, ses angoisses par rapport à l’étrange appareil qui avait fait revenir sa mystérieuse douleur dans le ventre, le Zodiaque et sa mère qui allait lui passer un savon sans nom, Barry avait vraiment envie d’être autre part, mais il savait qu’il ne pourrait pas y couper.
Le jeune homme prit donc une grande inspiration, leva ses yeux vers la femme en robe de chambre devant lui, et commença alors à parler, essayant d’improviser une excuse en sachant bien que ça ne servirait à rien.
« J’arrive pas à croire que tu sois vivant, mec.
- Moi non plus. »
Barry sourit légèrement.
Il était chez Hartley Rathaway depuis une dizaine de minutes, et tous deux étaient assis sur le canapé du propriétaire des lieux. Celui-ci avait depuis l’arrivée du jeune homme un énorme sourire sur le visage, et il ne semblait pas avoir envie de le quitter. Sa joie de le revoir était évidente, et Allen était touché par ça. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques jours, quelques semaines, mais déjà il sentait que ce type était sympa’.
« Comment t’as fait pour t’en sortir, en fait ?
- J’en ai strictement aucune idée… »
Rathaway fronça les sourcils alors que son invité soupirait. Ils entraient dans un domaine compliqué et difficile, et il sentait qu’il allait devoir répondre à beaucoup de questions, auxquelles il avait trop peu de réponses…et il n’aimait pas ça. Ca l’inquiétait, et il sentait au fond de lui que tout ça…c’était beaucoup plus gros et menaçant que ça en avait l’air.
« C’est dingue quand même…ils t’ont téléporté, tu crois ?
- Je pense, oui.
- C’est de la SF, ça.
- J’en sais rien. Il y a des projets spéciaux dessus, ça j’en suis sûr. Et je pense que dans quelques années, l’armée l’utilisera. Mais maintenant…ça me paraît être de la SF, oui.
- Sauf que tu l’as expérimenté.
- Sauf que je l’ai expérimenté, oui… »
Allen se passa la main dans ses cheveux blonds coupés courts. Hartley avait raison : même si ça paraissait tiré par les cheveux, même si ça paraissait fou…c’était vrai. Il avait été téléporté par le Zodiaque lors de l’attaque de l’US Bank Tower, et il s’était retrouvé plusieurs kilomètres plus loin.
Pourquoi ? Pourquoi avaient-ils faits ça ? Quel avait pu être leur intérêt de le faire survivre ? Au contraire, ils auraient dû tout faire pour le tuer, pour mettre fin à ses jours…après tout, il était une menace pour eux, non ? Alors pourquoi le sauver ?
« Et il y a le reste, aussi. Ta douleur.
- Ouais… »
Le jeune homme frissonna rien qu’en repensant à ça. Il ne comprenait toujours pas comment le chef du Zodiaque avait pu lui faire ça…comment il avait pu agir sur son corps avec simplement un boîtier. Et si il ne comprenait pas ça, ça l’inquiétait aussi, vu ce que ça soulevait comme questions…vu ce que ça soulevait comme mauvaises questions.
Comment ces terroristes pouvaient-ils agir sur lui ?
Comment pouvaient-ils assez le connaître pour faire ça ? Est-ce que ça voulait dire qu’ils le surveillaient ? Qu’il était la véritable cible du Zodiaque ? Qu’est-ce que ça lui apprenait sur ses pouvoirs ? Qu’est-ce que ça lui apprenait sur lui ? Et qu’était-il, au fond ? Une expérience ratée du Zodiaque ? Un Mutant ? Ou autre chose ?
Barry n’avait aucune réponse à ces questions, et il n’aimait pas ça. Ca le bouffait de l’intérieur, et Rathaway vit ça sur son visage, et il décida donc de changer rapidement de sujet, même si il ne choisit pas vraiment le bon pour détendre l’atmosphère.
« Et avec ta mère, ça s’est bien passé ? »
Allen soupira lourdement avant de tourner ses yeux bleus fatigués vers son ami. Il lui répondit d’une voix lasse, son corps encore très fatigué et lassé par la nuit très difficile qu’il avait vécu quelques heures auparavant.
« Nan…ça a été très dur.
- Comment ça ?
- Disons que je me suis pris le savon de ma vie.
- Tant que ça ?
- Ouais. Selon elle, j’ai passé la nuit à boire et à me droguer.
- T’aurais pas pu dire que t’étais avec ton pote…Hunter, c’est ça ?
- J’y ai pensé, mais Hunter était venu chez nous hier soir. Pour voir si ça allait, et pour s’excuser de notre engueulade de hier.
- Ah merde.
- Et ouais. Donc je l’ai déçu, je suis la honte de la famille…bref, que des choses tops.
- Bah…c’est pas si grave. Ca arrive à tout le monde de décevoir ses parents, c’est pas la fin du monde… »
Sauf que le jeune homme ne pensait pas ça.
Pour lui, l’opinion qu’avait sa mère de lui comptait énormément. Depuis la mort de son père, il était tout pour elle, et vice versa. Si il était devenu Flash, si il protégeait la ville, c’était autant pour être digne de son père que pour rendre fière sa mère. Bien sûr, il ne lui avait encore rien dit, sachant bien qu’elle désapprouverait ça au début…il attendait d’avoir fait beaucoup de grandes actions pour tout lui avouer. Il attendait d’être un héros reconnu et acclamé pour enlever son masque devant sa mère, pour pouvoir lire la fierté et l’amour dans ses yeux.
Mais là, ça allait être dur maintenant. Sa mère était déçue, elle ne lui faisait plus confiance et ses sorties allaient être grandement surveillées. Hunter lui-même devait lui en vouloir pour être « sortit sans lui », et il s’attendait à une autre engueulade avec son ami. Sans compter les soucis au lycée, les examens, et ses problèmes en tant que Flash…
« Quelle vie de merde, quand même…
- Tu l’as dis, mon vieux. Tu l’as dis. »