Histoire : Raziel
Date de parution : Décembre 2004
John se réveilla le dimanche matin, dans un hôpital. Il avait un pansement qui entourait tout son cou. Il n’avait pas du tout mal et se sentait au contraire très bien…mieux que jamais. La première personne qu’il vit fut sa mère. Mr.Jameson n’était même pas venu. La mère du jeune homme lui tendit une paire de lunettes toute neuve…et John se rendit alors compte qu’il voyait parfaitement bien ! Totalement étonné, l’adolescent jeta un regard circulaire à la chambre où il se trouvait :il parvint à décrire au médecin présent tout ce qui l‘entourait, avec exactitude. Il voyait même mieux qu’eux, car il parvint à déceler une fissure minuscule sur la carafe d’eau posée à l’autre bout de la pièce.
John était en panique. Mais que lui arrivait-il ? Les médecins se succédaient, lui faisant passer toute une batterie de tests. Au bout de plus de huit heures d’attente, le jeune homme et sa mère purent enfin quitter le bâtiment hospitalier. De retour chez eux, Jonah fut mis au courant. Et tout ce qu’il trouva à dire fut :
-Humpf, il me coûtera moins cher…
Tandis que sa mère le défendait, John se contenta d’aller dans sa chambre. Il s’écroula sur le lit. Etrange…sa mère devait crier vraiment fort, car il arrivait à déchiffrer chacun de ses mots comme si elle les disaient à côté de lui…
Le lendemain, John dut revenir au lycée. Il s’arrêta devant la grande porte d’entrée, tiraillé entre le désir de retourner dans cet univers qui lui était si cher et la peur de retomber sur les trois footballeurs. Il entra néanmoins. Comme il s’y attendait, tout le monde le regardait, pas plus pour le fait qu’il n’ait plus de lunettes ni pour le pansement autour de son cou. Il le regardait pour ce qu’il avait subit le vendredi d’avant. Il entendait leurs chuchotements…Mais comment faisait-il ?? Il connaissait cette voix, seulement elle appartenait à cette fille qui se tenait à prés de 50 mètres de lui, et de plus sur un des balcons…Pourtant, John avait l’impression que c’était a lui qu’elle chuchotait quelque chose. Et c’était comme ça pour tout le monde…Le jeune homme n’eut pas le temps de plus s’interroger sur le sujet car la sonnerie retentit.
La journée se passa sans encombres, excepté le fait qu’il distinguait clairement le chuchotement de ses camarades de classe, de même que le sifflement des boules de papier dans l’air…Le plus inquiétant fut de distinguer le battement de cœur des élèves lorsque le professeur rendit des copies…John finit tôt ce jour là, et il fut dehors sur le coup des trois heures. Il marchait tranquillement lorsqu’il entendit un long sifflement…du même genre que les boules de papier…D’instinct, il sut qu’il devait se baisser. A peine son genou touchait le sol qu’il pu voir un ballon ovale poursuivre une trajectoire qui aurait été stoppé par sa tête s’il ne s’était agenouillé…Oh non…c’était eux. Il se retourna et leur fit face. Les trois jeunes gens s’approchèrent de lui rapidement et Kenny prit la parole :
-Alors tocard ? T’es content, t’as évité la balle ? Bin maintenant tu vas aller la chercher, okay ?
John resta quelques secondes sans bouger. Après tout, il ne s’était pas suicider…Il avait comme une nouvelle vie, une nouvelle chance. Il pourrait en profiter pour refuser…Stan s’approcha assez près pour que John puisse sentir son haleine et dit :
-T’as pas entendu ?
John se résigna. Il fit demi-tour et alla ramasser le ballon. Les trois footballeurs le regardaient, hilares.
-Hé, les gars, vous avez vu ? Ce raté à plus de lunettes !!lança Josh.
-Ouais, fit Kenny. On dirait que papa lui a payer une opération !! C’est ma conne de sœur qui va être conten…
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il se prit le ballon en pleine face. Et à la grande surprise de tous, et surtout de lui-même, c’était bien John qui avait lancé ce véritable boulet de canon…Mais comment avait-il fait
Lui qui ne dépassait pas les 3 mètres au lancé de javelot, il venait de mettre K.O quelqu’un pourtant habitué à avoir mal !
-Et merde, lâcha John.
Les deux amis de Kenny le regardait…Ils allaient se lancer à sa poursuite…John se retourna et couru de toutes ses forces. Il n’avait aucune chance :il était nul en sport et ces deux gars était des footballeurs presque professionnels, habitué à produire des pointes de vitesse surprenantes. Ils allaient le rattraper et lui faire avaler ce foutu ballon…Pourquoi avait t’il fallut qu’il se venge ?? Il n’avait pas vraiment commander ce mouvement…C’est lorsqu’il entendit que Shannon venait d’être insultée de conne par son propre frère que son bras avait agit presque par mécanisme…
John risqua un coup d’œil derrière lui…et fut stupéfait par la distance qui le séparait de ses poursuivants ! Ils étaient à plus de 20 mètres de lui !Ils étaient de plus déjà en train de s’arrêter alors que John n’était pas du tout essoufflé…S’en était trop…Tout ce qui lui arrivait aujourd’hui…Il fallait qu’il en soit sur !Cette voiture, là-bas. John décida de voir si il pouvait la rattraper…Il accéléra son allure, courant le plus vite qu’il put…et non seulement il rattrapa le véhicule aisément, mais il le dépassa également…Or, la caisse devait être près des 80 km/h !!!
Plus tard, John rentra chez lui et grimpa immédiatement dans sa chambre pour faire le point. « Bon, se dit-il, je cours plus vite qu’une voiture…je vois sans mes lunettes, et apparemment mieux que n’importe qui…et j’entends les plus infimes bruits…Purée, qu’est-ce qu’il m’arrive ?? » Le jeune homme alla à la fenêtre. Il éprouvait une sensation qu’il n’avait jamais ressentit :sortir ! Tiens, ce toit là…peut-être qu’il pourrait l’atteindre en sautant…Sans vraiment contrôler ses mouvements, John recula jusqu'à se coller au mur en face de la fenêtre qu’il venait d’ouvrir et il se mit à courir, ateingnant en moins de 5 mètres une vitesse surprenante !Arrivé au bord de la fenêtre, le jeune homme poussa sur ses jambes, franchissant ainsi le rebord et les 10 mètres qui le séparait de ce toit. Il retomba dessus agilement, et se retourna pour apprécier la distance qu’il venait de faire en un saut, et avec peu d’élan…Bon dieu ! John ne voyait qu’une seule explication : l’homme qui l’a mordu devait être bourré d’amphétamines et, qui c’est, peut-être que sa salive avait renforcé l’organisme de John, du moins pour quelques jours…Seulement le jeune homme n’y connaissait peut-être rien, mais il savait que le simple fait qu’il soit comme cela depuis au moins deux jours annulait purement sa thèse…Le jeune homme passa la nuit à sauter de toit en toit, et à courir le plus vite qu’il pouvait…Il se sentait vivant !