Histoire : Raziel
Date de parution : Décembre 2004
Le loup franchi un nouvel espace séparant les toits de deux maisons, puis marqua une pause. Non pas qu’il soit fatigué, bien au contraire, mais il fallait qu’il situe sa prochaine proie. Le loup huma l’air. Le jeune homme qu’il venait de dévoré ‘avait nullement apaisé sa faim. Il devait encore se nourrir, profiter de la pleine lune qui brillait dans le ciel, profiter de cette force !! Il détestait cette malédiction stupide, ce précepte qui l’obligeait à éliminer en priorité les êtres vivants, homme ou animal, que son hôte haïssait. Cela pouvait durer des mois avant que le loup ne prennent véritablement le contrôle de son corps.
Ca y est, il l’avait trouvé ! En quelques minutes, il pourrait dévorer une autre victime, faire taire sa faim, devenir encore plus puissant ! Il bondit de nouveau, vers un autre toit…mais ne parvint même pas à faire la moitié de la distance le séparant de l’édifice…Le loup tomba lourdement à terre. Il ne s’était pas blesser, il lui en fallait plus que cela, mais il était surtout étonné de ce qui lui arrivait. Pourquoi se sentait-il faible ? Son instinct lui dit de lever les yeux au ciel…La Lune ! Elle disparaissait derrière un nuage. Non !! L’humain allait revenir, il allait reprendre le contrôle…Fou de rage, le loup poussa un long hurlement qui, au fur et à mesure que sa pilosité se raréfiant et que son corps rapetissait, perdant crocs, griffes et puissance, se transforma en un cri d’homme. John était revenu.
Le jeune homme était affolé. Il avait assisté à tout ce qu’il venait de faire comme dans un film. Un film dont chacun des détails morbides resteraient à jamais gravé dans sa mémoire. Il était terrifié lorsqu’il repensait à sa métamorphose, terrifié lorsqu’il revoyait ses mains déchiqueter Stan…mais ce qui le terrifiait le plus, c’était qu’il avait aimer cela. Il en avait aimé chaque secondes. Ce sentiment de puissance, de vengeance accomplie. Et le goût délectable de la chair humaine…
-C’est effrayant, n’est-ce pas ? fit une voix masculine.
Instinctivement, John se plaqua contre le mur de la maison la plus proche. Un homme d’une carrure massive s’approcha. Il était habillé d’un imperméable, ses cheveux étaient roux. Son visage était familier à John.
-Je sais ce que tu ressens, commença l’homme, mais crois-moi, tu ne dois pas te laisser possédé. Combat le loup.
-Vous…êtes…qui ?demanda difficilement John.
-Quelqu’un qui t’a fait plus de mal que personne ne pourra jamais te faire. Tu crois que ce mal est un don ? C’est une malédiction ! Va sur les quais, sur « L’HITANYCARPO ». Tu y trouveras des réponses. Quant à moi, je ne peux que m’excuser…
-De quoi ?
L’homme, au lieu de répondre, se contenta de lever les yeux au ciel et de dire :
-On dirait que je ferai mieux de partir si je ne veux pas finir comme cet adolescent…
Le roux se retira à reculons, puis pris ses jambes à son cou. Pourquoi était-il parti aussi rapidement ?? John se releva lentement, jusqu'à ressentir…une puissante démangeaison. Le loup revenait. Mais John souriait cette fois. Il ne ressentait plus de douleurs insurmontable, il suffisait de s’arracher la peau, et cela se calmerait. Le loup-garou se tourna vers la Lune qui venait de réapparaître et hurla de nouveau. Seulement son instinct lui disait que la nuit était bientôt terminée, il serait futile de risquer d’essayer de se nourrir. Il risquait de redevenir humain au moment du coup de grâce, et alors sa victime pourrait s’enfuir. Le loup fut bien obliger de revenir chez son hôte.
Le lendemain, samedi, John se réveilla en pleine forme. Pendant un moment, il douta même que sa sortie de la veille n’est été qu’un rêve, mais ses habits en lambeaux sur le sol et ses cheveux tachés de sang lui prouvèrent le contraire. Ses cheveux, d’ailleurs. Ils étaient devenus…blancs ?? Blanc comme la fourrure du loup qu’il était devenu. L’homme à l’imper lui avait dit qu’il trouverait des réponses sur quelques chose portant un nom étrange. Mais John ne se posait pas réellement de questions. Il avait rapidement appris à aimer son autre « lui ». Mais sa curiosité poussa le jeune homme à s’habiller et à sortir.
Quelques saut plus tard, John se retrouva sur un des énormes containers du port. Il sentait une odeur de sang très présente. Il décida de la suivre. Lorsqu’il en trouva la source, il sourit. C’était une simple tâche de sang entourée par des filets de la police. Mais ce n’était pas du sang quelconque. C’était son sang. Celui qu’il avait versé il y à une semaine et un jour. Et c’est alors qu’un détail le frappa. L’homme d’hier…était celui qui l’avait mordu ce soir là !!! Mais alors, à quoi correspondait le coup de feu que John avait entendu avant de s’évanouir…et le hurlement ?? John n’eut pas le temps de plus s’y intéresser car une puissante sonnerie dissipa ses pensées. Un bateau approchait. Sa coque semblait rouillé, son pont était en bien mauvaise état, mais pourtant le navire semblait flotter. Utilisant sa vue perçante, John examina plus attentivement la coque. Sur cette surface cabossé s’étalaient des lettres à moitié effacées. Mais le jeune homme parvint à déchiffrer le mot : « L’HITANYCARPO ». Il avait trouvé ce qui devait lui apporter des réponses.
John attendit plusieurs minutes, puis se glissa furtivement dans le navire. Se servant de son instinct et de ses sens, il se déplaça en silence dans les couloirs. Toutes les portes qu’il ouvraient ne donnaient que sur de simples cabines exigus aux murs couverts de photos érotiques. Le jeune homme commença à explorer les niveaux inférieurs. Les murs suintaient d’humidité, et l’odeur était nauséabonde. Plus il descendait, plus il faisait chaud.
Le jeune homme arriva devant une immense porte, mesurant plus de 5 mètres de haut. John se demandait même comment ce navire pourrissant pouvait supporter le poids de cette cloison apparemment en acier massif. Le lycanthrope avait beau poser son oreille sur la paroi métallique, aucun son ne lui parvint. Mais il entendit des pas…derrière lui !! Quelqu’un approchait. Le jeune homme n’avait aucune chance de s’échapper, le couloir menant à la porte étant directement relié à l’escalier que l’inconnu descendait. Il n’avait pas le choix, il allait devoir combattre.
John se plaqua contre le mur, dans un coin d’ombre. Retenant sa respiration, il attendit que son ennemi(sa proie ?) approche.
-Pas la peine de te cacher, l’inconnu ! J’entend ton cœur battre la chamade depuis que je suis en haut de cet escalier…Tu as infiltré le mauvais bateau…
John fut abasourdi…Cet homme l’avait découvert !!! L’effet de surprise étant définitivement à oublier, John décida de prendre la fuite. Il campa ses jambes et bondi avec dans l’idée de passer au dessus de son ennemi. Mais là encore, il le prit de vitesse, et, effectuant lui aussi un formidable bond, il l’intercepta en plein air. John eut juste le temps de voir que son agresseur était noir et chauve avant que celui-ci ne le projette contre le mur en effectuant un tour sur le lui même. Le jeune homme atterri lourdement sur les marche de métal, sonné.