Histoire : Raziel
Date de parution : Décembre 2004
Lorsque, le lendemain, John fit l’erreur de raconter à sa mère ce qu’il lui arrivai, celle-ci l’emmena de force dans un hôpital. Les médecins lui firent passer un nombre incalculable de tests sanguins, urinaires, et bien d’autres encore…Le jeune homme dû passer trois jours sans pouvoir sortir, lui qui ressentait l’appel de la nature. La nuit qu’il avait passée à se dépenser était sans contexte l’un des plus beaux moments de sa vie. Cette morsure était une aubaine, une nouvelle chance, et lui il était la, bloqué dans cet hôpital. Il y resta trois jours et ne ressorti donc que le jeudi suivant, au soir. Les médecins n’avaient rien trouvé d’étrange, mis à part l’ADN étrange du jeune homme, mais l’hôpital n’étant pas assez équiper pour pousser les analyses plus loin, cette légère différence ne fut pas plus étudiée.
Le lendemain, il revint au lycée. Apparemment, la petite altercation qu’il avait eu avec Kenny ne s’était pas ébruitée car aucuns des élèves ne le regardait plus que d’habitude. De plus, il avait retiré son pansement. Ce ne fut qu’à la mi-journée que Kenny vint trouver John. Celui-ci était perdu dans ses pensées lorsque le footballeur le plaqua contre un mur :
-Alors, tocard, tu te sent plus ? T’as quelque chose à dire maintenant
-Ouais, lança John, tu pu de la gueule…
« Merde, se dit-il, il va me tuer ». Mais bizarrement, John était plutôt fier de cette réponse, même s’il n’avait pas vraiment fait attention avant de la sortir…
-Quoi???commença Kenny. Okay, tu veux jouer tes forts ?On va voir si t’aura des couilles jusqu’au bout, tocard ! J’te donne rendez-vous ce soir, sept heures, sur le parking du lycée. T’as intérêt à te pointer !
Kenny retira sa main de l’épaule de John et s’en alla, irrémédiablement accompagné de Stan et de Josh. « Ce soir, sept heures ? se demanda John. Mon dieu, j’suis dans la merde, là…Si j’y vais pas, j’suis mort et si j’y vais… »
Sur le parking qui se trouvait à l’arrière du bâtiment administratif, la dernière voiture démarra et sorti de l’enceinte du lycée. Environ cinq minutes plus tard, les premiers spectateurs qui avait été mis au courant du combat, principalement des amis à Kenny ou des élèves ayant l’habitude d’être persécuter par lui et qui voulait connaître le visage de celui qui, indirectement, les feraient encore plus souffrir, car il était clair que Kenny fera bien sentir à tous qu’il ne supporterait pas une autre « révolte », arrivèrent. A sept heures moins le quart, le parking était plein. Ne manquait plus que les principaux acteurs. Kenny vint en premier, bien sur suivi de ses deux compères, mais aussi de Ashley, sa petite amie. Le footballeur alla vers ses amis déjà présents et commença à bavarder. C’est à sept heures pile que John arriva…et tout le monde fut soufflé.
Le jeune homme avait habitué tout le monde à être habillé de façon très sage, voir démodé, avec des pantalons trop court, une chemise bien lisse, les cheveux bien peignés en mèche…Seulement là, il avait totalement changé ! Il avait sorti sa chemise de son pantalon, l’avait ouverte sur un t-shirt lui aussi hors du-dit pantalon. Il avait d’ailleurs déplier les ourlets que sa mère avait du lui faire avec amour, et les tissus passai maintenant sur les chaussures. Et il avait changé de coupe, en vérité, il avait simplement ébouriffé ses cheveux qui, plein de gel pour faire tenir une mèche jadis si laide, aidaient maintenant le jeune homme à avoir un air de…jeune homme !
Mais une chose encore étonnait toute l’assemblée :le simple fait qu’il soit venu ! Jamais personne n’avait osé défier Kenny, ou en tout cas ils n’en étaient pas sortis en pleine forme. Et c’était malheureusement ce qui attendait John, et c’était là l’avis de tous les élèves présents. Kenny allait lui mettre une raclée, il était musclé, sportif, alors que John était frêle et peu enclin au sport…Les deux adversaires se faisaient face. Aucuns d’eux ne bougeait. John regardait Kenny dans les yeux avec une insolence inouïe. Et puis le footballeur fonça sur sa victime préférée.
John avait la réelle impression que Kenny bougeait au ralenti. Il le vit venir comme si il était dans de la mélasse. D’un simple pas de côté, il l’évita. Avant même que son bourreau ne se retourne, il lui administra un coup de pied des plus déshonorants ! Le footballeur tomba la tête la première sur le sol. Tous les élèves éclatèrent de rire :Kenny venait de se prendre un coup de pied au cul !Cela se répercuterait sur les kilomètres !
Fou de rage, Kenny se releva et se jeta sur John. Celui-ci se baissa juste au moment où le footballeur referma ses bras au-dessus de sa tête. Le jeune homme l’attrapa au col et à la ceinture pour le faire basculer au-dessus de lui. Cette fois, tous les élèves étaient déchaînés. Enfin, quelqu’un mettait une raclée à ce prétentieux. Lorsqu’il se releva de nouveau, Kenny décida de s’approcher plus lentement de son adversaire. Une fois arrivé à un mètre de sa cible, il leva les mains, prêt à frapper. Mais une fois de plus, John avait l’impression d’assisté à un film au ralentit. IL évita chaque coup de son ancien tortionnaire avec une facilité déconcertante, avec de simples mouvements de recul. Il arrivait à prévoir les coups avec précision : là, un crochet du droit, et maintenant, un uppercut. Kenny ne faisait que brasser de l’air, et pourtant il était plutôt rapide. Cette fois il décida de tout donner dans un dernière coup. Il prit appui sur sa jambe et poussa de toutes ses forces. Si John se prenait ce coup, il allait être sonné.
Seulement le poing de Kenny vint s’écraser dans la paume de John. Le jeune homme sera du mieux qu’il pouvait. Il entendit plusieurs phalanges du footballeur craquer. Le pauvre Kenny tentait, de son autre main, de desserrer l’étreinte de son adversaire. Mais rien n’y fit. Il tomba à genoux. Pire encore, de sa main libre, John attrapa Kenny à la gorge, et serra avec une force surhumaine. En mois de cinq seconde, Kenny commença à manquer d’air…
John jubilait. Il tenait sa vengeance. Penché au-dessus de son pire ennemi, il remerciait le ciel de lui avoir envoyé cet homme le mordre. Toutes les années de douleur qu’il avait subi semblaient se concentrer dans ses mains. Il ne se demandait même plus comment il était aussi fort. Seul comptait la vengeance. Il allait tuer l’enfoiré qui l’avait rabaisser un nombre incalculable de fois. Oui, il allait le tuer. Le tuer. Le tuer. Le…
-Kenny !!!
Ce cri ramena John à la raison. C’était…la voix de Shannon. La jeune fille s’extirpa d’une foule qui n’osait plus rien faire. Elle couru jusqu'à son frère, que John avait relâché dès qu’il avait entendu la voix de la fille qu’il aimait. Kenny tomba sur le coté, crachant et toussant en se massant la gorge. Sa sœur s’agenouilla auprès de lui et tenta de voir sa main. Affolé, John fit quelques pas en arrière. Le regard de Shannon tomba sur lui. Un regard mêlé de peur de tristesse et…de colère. Elle le détestait. La pire punition qu’il pouvait subir…Le jeune homme fit demi-tour et s’en alla en courant. De retour chez lui, il était plus apeuré que jamais. Il avait été proche de tuer un homme. Si Shannon n’était pas intervenue, son frère serait mort à l’heure qu’il est. John s’allongea sur le lit et ne parvint pas à s’endormir avant un long moment…