Urban Comics
  Episode 12 : 50 millions de p'tits mutants, et moi et moi et moi...
 
Histoire : Shala
Date de parution : Novembre 2006


Mona Sax, le premier amour de ma vie... On a quasi grandi ensemble. J'ai tout fait avec elle, ma première clope, mon premier menu larcin, mon premier baiser, ma première baise... Cette nana je l'ai eu dans la peau, pendant un beau bout de temps... Jusqu'à ce que nos chemins prennent des routes radicalement opposées. Je suis devenu flic, et elle, est devenue nettoyeuse... Dans le sens "Léon" du terme...
Bref, c'est avec elle que j'ai commencé à vivre, et il faut croire que c'est avec elle que ma vie se termine...

Sauf qu'il y a quelque chose qui clochait... J'avais mal, super mal. Habituellement quand on meurt on ne souffre plus, j'me trompe pas? Ben là, mon épaule me faisait un mal de chien. Et soudain, sorti de nulle part, un flash suivit d'un bruit de Polaroid me ramenait à la réalité...
- Souris Max Payne, tu es mort...
Mona se tenait debout devant moi, un appareil Polaroid à la main. Moi j'étais en caleçon, allongé, avec un cratère à la place de l'épaule et une espèce de peinture rouge un peu partout ailleurs. Ca ressemblait à du sang, mais s'en était pas...
- Tu... Tu m'expliques?
- Je viens de te le dire, tu es mort... Du moins pour ceux qui m'ont engagé. Tu as mis ton nez où il fallait pas mon grand... Prends une douche, et après je t'expliques le reste...
- Tu m'as niqué l'épaule Mona...
- Pauvre choupinou... Il fallait qu'au moins un des impacts soit réel, sinon on aurait vu le subterfuge... Arrête de faire ta chochotte, tu survivras, j'te connais...
Le pire c'est qu'elle disait vrai, elle me connait, comme personne... Même si ça fait des années que je l'avais plus revue... Etrangement, j'étais content de la revoir, même si elle a failli me tuer...
A la sortie de la douche, elle restait là, à m'attendre. C'est bien la seule femme devant qui j'ai du mal quand je suis à poil, elle m'a toujours intimidé, même à l'époque où on couchait ensemble...
- Tu devrais faire un peu d'exercice, t'as pris du poids.
- Si tu le dis... Tu pourrais me passer la serviette derrière toi? Et une clope...
- Ne me dis pas que...
- Commence pas Mona...
Elle m'a refilé la serviette en souriant, la situation l'amusait. Une fois la clope allumée, elle a sorti des bandages de sa trousse, et une pince.
- Va falloir te retirer la balle avant de mettre les bandages.
- Je sais.
- Je t'ai amené ça, pour supporter la douleur.
Les Painkillers... J'en ai abusé de ces saloperies pendant des années, j'avais l'impression d'être invincible quand j'en prenais... Ca a failli me coûter mon poste (et ma vie) quand j'étais chez les stups, mais mon patron de l'époque m'avait couvert... J'en avais plus repris depuis.
- J'm'en passerai...
- Max, chéri, on t'a déjà retiré une balle sans anesthésie?
- Je suis un traitement assez lourd niveau médocs, si je prends ça, ça risque de pas être bon...
- Tu ne suis plus de traitement fixe depuis l'annonce du président, je t'observe depuis un moment... Un médoc de plus ou de moins, ça changera rien...
- Ecoute, je te dis que AAAAAAARGH!!!
La salope... Je savais que ça ferait mal, mais pas à ce point là... J'ai pas eu le choix, j'ai pris ces foutus Painkillers...

La balle extraite et les bandages faits, on s'est retrouvés dans le salon. Sur la table, y avait un billet d'avion pour les Bahamas.
- Tu n'es pas sérieuse?
- J'ai jamais été aussi sérieuse mon grand. Tu es mort, tu dois donc disparaître. J'ai tout prévu, tu as une petite maison au bord de la mer qui t'attend. Tu vas voir, c'est le grand luxe à côté de ton trois pièces miteux...
- Je peux pas faire ça Mona... Et puis qui t'a engagé? Qu'est ce qui se cache derrière l'affaire de cette drogue V? Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit, n'est-ce pas?
- T'as pas changé, toujours aussi obstiné... M'oblige pas à te tuer pour de vrai Max.
- Parce que tu le ferais?
- Qui sait...
- Biensûr que tu le ferais... J'te connais.
Elle rougissait... Le courant passait toujours entre nous, il ne s'est jamais arrêté en fait... Elle s'est levée, et m'a embrassé le front.
- Si tu ne prends pas cet avion, tu mourras, pour de vrai cette fois...
- Je sais. Mais je m'en fous... J'ai une affaire à résoudre.
- Adieu Max.
- C'est ça...
Elle est partie, refermant ce qui restait de ma porte derrière elle. C'est marrant, mais c'était la première femme à avoir mis les pieds dans cet appart pourri... Evidemment il n'était plus question de piquer un somme, surtout avec Mona qui n'arrêtait pas de me revenir en tête...


Près d'une heure après son départ, j'ai reçu un coup de fil. J'ai laissé le répondeur prendre le message, je ne réponds jamais au téléphone.
"Inspecteur Payne, ici Vladimir Lem. Vous savez, le propriétaire du Vodka. J'ai en ma possession quelques informations qui pourront surement vous interesser. Je serai dans mon club toute la journée, passez donc me voir quand vous aurez le temps..."
Je ne savais pas trop quoi faire... Il était bien sûr hors de question de prendre ce foutu jet, et je savais pas trop si c'était prudent d'aller voir ce type. Il ne m'inspirait pas confiance, mais il était la seule piste que j'avais pour l'instant. Je ne pouvais pas ignorer son invitation...
J'ai donc décidé d'y aller. Avant de partir, j'ai remarqué que Mona avait laissé la boîte de Painkillers sur l'évier de la salle de bain. J'ai hésité quelques secondes, et finalement je l'ai mise dans ma poche. J'avais comme la sale impression que ces saloperies allaient m'être utiles...
C'était la première fois que j'entrais dans une boîte de nuit, le jour... Ca change du tout au tout, sans les stroboscopes et le monde. Vlad se tenait près du coin de la fusillade de la nuit passée, il donnait des instructions en russe à ses ouvriers. Enfin, en y repensant, c'était peut être des injures vu le ton qu'il prenait.
- Ah, inspecteur Payne, vous avez reçu mon message à ce que je vois. Ravi que vous soyez venu si rapidement.
- Mouais... je suis un peu à court de pistes, donc si vous avez de quoi m'orienter sur la bonne voie, c'est pas de refus.
- Da. Venez, allons nous installer à une table, nous serons mieux...
- Je préfère rester debout.
- Oh, comme vous voulez. Dites-moi, avez vous déjà entendu parler du Club des Damnés?
- Pas que je sache. C'est une autre de vos boîtes?
- Non... Il s'agit d'un groupe d'hommes d'affaires importants, dirigés par deux hommes. Ils se font appelés le roi blanc et le roi sombre. Personne ne connaît leur véritable identité. Enfin, plus pour longtemps... Car je compte bien les démasquer.
- Quel rapport avec mon enquête?
- Cette drogue, la V, c'est leur idée. Faire accuser les mutants d'incidents provoqués par cette drogue, ça leur permettrait d'augmenter leur influence...
- Comment avez-vous appris ça?
- Ce genre de drogue n'est pas bonne pour mes affaires... J'ai donc mené ma propre enquête. Et je dispose de moyens que la police ne possède pas...
- Pourquoi avoir fait appel à moi si vous vous débrouillez si bien tout seul?
- Voyez-vous inspecteur, je suis un businessman... Je peux enquêter, mais pas agir. Ca c'est votre boulot... Connaissez-vous Woden Industries?
- Wai, j'ai quelques médocs qui viennent de là.
- Ils ont une usine dans le bronx. Elle sert de couverture pour fabriquer la V. Bien sûr rien ne nous garantit que cette usine est le seul point de fabrication... Mais je pense qu'une petite visite serait de circonstance...
C'est à ce moment là que j'ai compris que Vlad était un beau salaud. Il me mettait sur la voie, et en même temps je faisais le "sale" boulot pour lui, malgré moi. Le pire c'est que je n'avais pas trop le choix, vu que c'était la seule piste plausible que j'avais. Il m'a donné l'adresse exacte de cette usine, et j'y suis allé, seul. Vu que j'étais censé être mort, autant ne pas me faire remarquer, j'ai donc évité de contacter Bravura. De plus, rien ne me garantissait que Vlad disait vrai. J'aurais été bien si je ramenais toute une unité pour rien...

Durant tout le trajet, mon épaule s'est remise à ma faire mal. La boîte de Painkillers me narguait depuis ma poche. En plus comme j'avais pas pris d'autres médocs depuis un bail, je me sentais pas trop en état. Arrivé sur place, j'suis bien resté cinq minutes dans ma caisse. J'avais pas envie de retomber dans le piège de ces saloperies, mais en même temps, j'avais pas envie de me faire avoir à cause de cette épaule à la con. Je fixais mon regard dans le rétro, et ce connard de reflet m'a parlé...
- Allez Maxou, t'as besoin de ces pilules...
- M'en passerai je te remercie...
- Regarde-toi mon vieux, tu perds déjà la boule, t'es en train de causer à un rétroviseur!
J'ai pris ces foutues pilules, rien que pour qu'il ferme sa gueule... Et je dois bien avouer que ça m'a aidé, car en plus de ne plus l'entendre, mon épaule m'a rapidement foutu la paix...
Cette usine avait l'air assez vieille vue de l'extérieur. Des murs en briques rouges crade, des petites fenêtres avec des chassis en bois bien en hauteur, un toit en tuiles plastique... Bref, une ruine. J'ai bien mis deux minutes à trouver l'entrée de ce bâtiment, tellement il était grand. Pour finir j'ai trouvé une petite porte de service dans une ruelle sur le côté, elle était ouverte...
J'étais à peine entré que je sentais déjà que quelque chose clochait. Habituellement il fait un boucan d'enfer dans ces usines, à cause de toutes les machines en marche en même temps. Et ben là, que dalle. Toutes les machines étaient au repos. Plutôt curieux pour cette heure là de la matinée. Aucun signe de vie des employés non plus... C'était pourtant pas un jour férié.
J'ai malgré tout continué l'exploration du bâtiment. Il fallait que je trouve le labo qui servait à fabriquer la V. Car malgré l'aspect vieillot de l'extérieur, l'intérieur était assez moderne, ce n'était donc surement pas une usine à l'abandon. L'hypothèse de Vlad concernant cette usine tenait donc toujours.
Le problème, c'est qu'il y en a pas mal des labos là-dedans. Et vu que le coup du "je goutte la poudre blanche pour vérifier si s'en est", ça marche que dans les films, fallait que je trouve un truc pour distinguer le bon labo.
C'est là que mon pote la chance s'est pointé avec ses gros sabots... Des voix, elles venaient du fond du couloir. Au fond de ce couloir, une porte, qui menait vers d'autres labos, plus bas.
- Magne-toi Jack, on en a pleins d'autres à placer!
- C'est un travail de professionnel, Lou. Ca demande finesse et doigté. Alors tu laisse l'artiste travailler...
Ce qui était sûr, c'est que ces deux là n'avaient pas une gueule de pharmaciens, et ce qu'il faisaient ressemblait à tout sauf de la préparation de médocs. Me suis donc permis de les interrompre...
- On lève les mimines l'artiste... Toi aussi Lou.
- Putain c'est qui lui?
- J'sais pas Lou, ça ressemble à un poulet... Un poulet avec une arme...
- T'es trop perspicace... Mettez les mains derrière la tête.
- Putain! Putain! Il avait dit qu'il y aurait personne l'autre! J'te préviens Jack, j'vais pas en prison moi!
C'est à ce moment là que Lou a sorti une arme et a commencé à me canarder. Il faut toujours qu'il y en ait au moins un qui pète les plombs dans ce genre de situation... J'vous jure, des fois c'est trop con un malfrat. Heureusement pour moi, j'avais vu le coup venir, j'ai pu éviter ses tirs. Mais sincèrement, je m'inquiétais plus pour le labo que pour le reste, vu le nombre de produits volatiles qui s'y trouvent. D'ailleurs Jack n'a pas manqué de le faire remarquer à ce crétin...
- P'tain Lou! Tu vas tous nous tuer abruti!
Soudain, Lou s'est fait descendre, d'une balle dans le front. J'ai voulu me retourner pour voir d'où venait le tir, mais la crosse d'un fusil mitrailleur m'a mise KO avant d'apercevoir quoi que ce soit.

De retour dans la salle des machines de l'usine. Je me suis retrouvé attaché à un pilone. Un peu partout autour de moi, des gars cagoulés, tous armés. Jack était plusieurs mètres devant moi, il était encore une fois en train de placer une charge explosive. A côté de lui, un autre mec en cagoule.
- Voilà, c'est la dernière.
- Parfait. On lève le camp alors.
- On fait quoi pour le flic?
- On le laisse là, il sautera avec le reste.
- C'était pas ce qui était prévu. Je suis un artificier moi, pas un assassin. Je refuse que mes bombes servent à tuer.
Je l'aimais bien moi ce Jack, un type bien moi j'vous dis... Mais le mec en cagoule avait pas la même vision des choses que moi... Avant que Jack ait pu comprendre, ce salopard l'avait flingué. c'est au même moment que j'ai entendu un clic derrière moi. Quelqu'un avait ouvert mes menottes, et avait posé mon beretta à côté. Mon pote la chance encore une fois? Pas si sûr...
Quoi qu'il en soit, j'ai pas cherché à savoir, je me suis relevé et j'ai buté le mec qui a tué ce pauvre Jack. Ce que j'avais pas vu de là où je me trouvais, c'est que les types en cagoule, ils étaient vachement nombreux. Là encore, c'est l'adrénaline qui a pris le dessus. Je voyais encore tout au ralenti, j'avais plus qu'à suivre mon instinct. J'ai plongé vers le mec cagoulé que j'ai buté, j'ai pris son MP5 et j'ai tiré sur tout ce qui bougeait. Sauf que j'avais beau être plus rapide qu'eux, y a pas eu de miracle... Ils étaient trop nombreux. J'ai pris une prune dans la cuisse, une m'a érraflé les côtes et une dernière est venue amocher encore plus mon épaule. Je me suis réfugié dans un coin, lorsque les petites bombes de Jack ont commencé à faire bip. Les hommes en cagoule ont paniqué, et sont partis sans demander leur reste.
Quant à moi, je me suis approché de l'une d'entre elles pour voir qu'il ne restait plus que 30 secondes. J'étais grave dans la merde, les seules fenêtres dispos étaient en hauteur, et j'étais au rez-de-chaussée. J'ai couru comme j'ai pu vers l'escalier, en essayant d'ignorer mes blessures. Bon sang, j'ai jamais eu aussi mal de ma vie qu'à ce moment là.
Bref, les bips se faisaient de plus en plus pressants, et sans réfléchir, lorsque j'ai approché une fenêtre, j'ai foncé dedans...
 
 
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