Urban Comics
  Episode 5 : La fin de l'histoire ?
 

Histoire : SteF
Date de parution : Mai 2005


Vide ! Ce putain d’appartement était vide ! La colère montait en moi. Il fallait que j’attende encore pour coincer Castle. Je décidai d’inspecter les lieux. Peut-être qu’un élément ou deux m’auraient permis de savoir où se trouvait cette pourriture. C’était un appartement new yorkais tout ce qu’il y avait de classique. Mais quelque chose attira mon attention : un petit bureau collé contre le mur. Je m’y approchai. Dessus se trouvaient 4 têtes de mannequins. Et ces têtes portaient toutes un masque différent. Pas un masque de carnaval en plastique. Non. C’étaient des masques imitant à merveille la peau humaine. L’un de ces masques était le visage de Luke Cage, le gars qui avait sois-disant découvert le corps de Wilson Fisk. Il y avait aussi le visage du coursier qui m’avait remis l’enveloppe au commissariat. Mais ce qui me surpris le plus, ce fut de découvrir le visage du médecin qui m’avait suivit durant mon hospitalisation après mon altercation avec les jeunes de Hell’s Kitchen. C’était donc comme ça que Castle avait pu écrire le mot sur mon calepin. Il avait profité de mon coma pour me narguer. Mais pourquoi ne pas m’avoir tué plutôt ? Peut-être qu’il ne pensait pas que je serais arrivé aussi loin dans mon enquête. Il m’avait sous-estimé ! Cela allait causer sa perte.
La quatrième tête de mannequin, quant à elle, n’était recouverte par aucun masque. Ce n’était donc plus Frank Castle que je devais rechercher. Mais qui ? Je me retournai pour quitter ce maudit appartement vide, quand je vis que la porte s’était refermée. Sur celle-ci était accroché un plan de la ville. Des marques avaient été faites au feutre rouge. J’analysai ces marques. Trois lieux étaient encerclées : «Lower East Side», «Hell’s Kitchen» et «Longshot Street»… «Lower East Side» : siège de Wilson Fisk où on avait découvert son cadavre et celui de neuf de ses associés. «Hell’s Kitchen» : quartier où habitait l’oncle de Frank. «Longshot Street» : ma rue. Un autre endroit avait été entouré sur la carte, avec un post-it collé à côté : «C’est ici que l’inspecteur Aaron Kearse a pété les plombs et qu’il a tué sa collègue Catherine Gray et son ami Michael Allred…»
Je jetai alors un regard derrière mon épaule en direction de la seule tête sans masque…

*****

La porte de l’appartement de Catherine était entrouverte. Je notais qu’elle n’avait pas été fracturé. Je pris mon arme avec ma main valide et poussai prudemment la porte. Je pénétrai dans le logement de ma collègue. L’entrée débouchait sur le salon. La dernière fois que j’étais venu, ça avait été pour fêter ses 30 ans. Je revois encore son visage plein de bonheur quand je lui ai offert mon cadeau. Un vase en cristal. Il m’avait coûté les yeux de la tête. Mais quand on aime…
Le salon avait été saccagé. Chaises renversées, tableaux arrachés aux murs… En progressant, un craquement sous mes pas se fit entendre. Je venais de marcher sur les débris du vase en cristal.

Je me dirigeai vers la chambre de Catherine. Elle était dans le même état que la pièce que je venais de quitter. Une caméra à pied avait été mise en face du lit deux places. Un lit sur lequel était attachée et bâillonnée Catherine. Elle était en sous-vêtements, avait la lèvre inférieure ouverte et un bleu au niveau de l’œil gauche. Elle était terrorisée. A côté d’elle gisait le corps apparemment sans vie d’un homme. Sûrement Michael Allred, son nouvel amant. Il s’était apparemment prit une balle dans le cœur.

«Désolé pour le bordel, mais c’était nécessaire pour la mise en scène ! Maintenant, lâche ton arme et vas rejoindre ta copine, dit une voix derrière moi.

J’obéis. Arrivé près de Catherine, je me retournais pour me voir en train de pointer vers moi le pistolet que je venais de lâcher. Frank Castle avait prit mon identité. J’étais enfin en face de lui, mais c’était mon visage que je voyais. D’après le mot trouvé dans son appart, il voulait me faire porter le chapeau du futur meurtre de Catherine et Michael. Mais pourquoi toute cette mascarade avant ?

«Pourquoi toute cette mascarade ? demandais-je.
-Pourquoi pas ? répondit Castle. Plus sérieusement, t’as mis les pieds dans quelque chose qui te dépasse. Même moi, je ne suis pas au courant de tout.
-Pourquoi avoir tué Wilson Fisk ? Tu n’avais jamais tué auparavant !
-Il y a environ un mois, j’étais dans un bar, incognito (enfin, je croyais). Je sirotais ma bière, quand une personne m’a abordé. Elle savait tout de moi. Contre son silence, je devais lui rendre un service : tuer un caïd du crime organisé. Tout d’abord, je refusai. Comme tu l’as dit, je n’avais jamais tué personne, et je n’avais pas l’intention que ça change. Mais cette personne a des méthodes… particulières pour convaincre les gens.
-Mais pourquoi Fisk ? Qu’est-ce que cette personne lui voulait ? Et puis d’abord, c’est qui cette fameuse personne ?
-Elle m’a formellement interdit de divulguer son identité. De toute façon, je ne sais que très peu de choses sur elle. Quant à savoir pourquoi je devais tuer Fisk, elle m’a simplement dit que cela faisait parti du «Plan». Mais je ne devais pas seulement liquider Fisk ! Je devais aussi te faire accuser d’un meurtre que tu n’avais pas commis. C’est pour ça que j’ai emprunté ton identité.
-Et tu n’as pas pensé qu’il y a sûrement des gens qui on vu entrer DEUX Aaron Kearse dans l’immeuble ? Ca fait suspect.
-Je ne suis pas fou ! Je suis entré avec mon visage. Tu sais que j’adore le risque !
-Mais comment Catherine a-t-elle pu te laisser entrer chez elle ?
-C’est grâce à notre ami Michael ici présent., dit-il en désignant le cadavre. Il travaillait chez mon employeur. C’est d’ailleurs curieux qu’il m’ait demandé de le zigouiller. Bah ! C’est sans importance ! Je dois finir le boulot. Il faut que j’aille chercher le fils de Stephen. Il est chez un copain. Ah ! Une dernière chose. La caméra c’était pour qu’on te voit butter Michael et t’amuser avec ta collègue. La vidéo est déjà partit chez tes collègues.

Soudain, il pointa mon arme de service vers Catherine.

-Allez Aaron, dis au revoir à mademoiselle Grey !»

*****

Du sang souillait le lit. Du sang coulant du crâne de Catherine…Une seconde ! C’était le temps qu’il avait fallu à cette ordure pour mettre fin à la vie de l’inspecteur de police Catherine Grey. Et tout ça pour qu’un inconnu puisse m’atteindre ! J’étais envahit par un mélange de chagrin et de haine. Je m’apprêtais à bondir sur Castle, mais il avait disparu. Je me précipitai vers la porte d’entrée restée grande ouverte. Il n’était pas dans le couloir. Je restai figé à la porte. Tous les voisins étaient présent dans le couloir et dans les escaliers. J’avais joué le jeu du mystérieux employeur de Castle. Pour tous ces gens, et bientôt pour la police, j’étais le meurtrier de Catherine et Michael. Une seule solution se présentait à moi : fuir !

*****

Deux mois ont passé, et mon bras reprend l’apparence qu’il avait avant que je ne me fasse agresser. Deux mois que je fuis sans répits une justice que je m’étais juré de servir. Mes empreintes ont été trouvé partout dans l’appartement de Catherine. Mais pas de traces de cet enfoiré de Frank Castle. Etant donné que Michael avait été tué par une autre arme que la mienne, la police en a conclut que j’avais un complice. Je suis à Washington depuis trois semaines, et je pense déjà au départ. Je ne dois pas m’éterniser trop longtemps au même endroit. J’ai été engagé comme mécanicien dans un garage, sous l’identité de Frank Michael. Demain je reprend la route. J’ai l’intention de me rendre à Orlando, en Floride. J’avais un ami à la fac. Au dernière nouvelle, il serait devenu trafiquant d’armes (c’est dingue comment les gens changent) et aurait déménagé à Orlando. Je dois aller là-bas pour me procurer des armes et élaborer un plan. Pour le moment, c’est la seule personne que je connais qui soit assez loin de New York. Et je ne peux faire confiance à personne de mon entourage tant que je ne sais pas qui a manigancé tout ça. Néanmoins, j’ai sympathisé avec le fils de mon patron. Il m’a d’ailleurs offert un tee-shirt qu’il a lui-même fait. Il est noir avec une tête de mort sur le devant. Tout ça pour dire que si je m’attache aux gens que je vais rencontrer durant mon voyage, je ne suis pas rendu. Mais je ne dois pas traîner. Je dois savoir qui a foutu ma vie en l’air ! Pas pour me venger ! La vengeance serait un mauvais motif. Mais pour le/la punir ! Il/elle mérite une punition. Et je punirais tous ceux qui se mettrons en travers de mon chemin ou qui nuiront aux honnêtes gens.

Ceux qui croient que l’histoire de Aaron Kearse est finie ont raison. En revanche, celle du Punisher ne fait que commencer.

                                         A suivre dans Urban Punisher #1
et toute la lumière (ou presque) sur l'affaire dans Urban Investigation #0

 
 
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