Auteur : Baragon
Date de parution :
Deux jours se sont écoulés depuis le concert. On peut dire que ça a été une soirée mouvementée, j’irais même jusqu'à ajouter que j’ai passé un salle quart d’heure… mais j’ai remplis mon contrat, un père à revu sa fille… et il n’a pas été seul, c’est un bonus qui fait chaud au cœur.
C’est quand je reviens sur les événements qui amenèrent cette conclusion que je revois le meilleur… et le pire. J’ai retrouvé un « ancien collègue », il avait disparue il y a longtemps et a pas mal changé depuis. IL m’avait remis quelque chose pour lui quand je suis parti à mon tour. De grande retrouvailles qui risque d’amener beaucoup de soucis. L’ange de la mort à retrouvé sa lame, l’attribut de sa charge, une part de lui même. Maintenant qu’il est complet il se manifestera avec plus de force, les choses vont devenir difficiles pour le chevalier et le gamin… et pour moi aussi. L’ange de la mort m’a nommé, il c’est adressé à moi en tant qu’Aspect… et merde.
Il faut savoir une chose, IL a attribué un ange à chaque aspect de l’existence, mais il y a plus d’anges que d’aspect. Certain aspect n’ont pas de « gardien » attitré, personne pour les incarner. Ça ne veux pas dire que le « poste est vacant », juste que celui qui l’occupe n’est pas encore au courant.
Je sais ce qu’Azrael à dit au gamin… je le sais en tant qu’ange de l’amour perdue, c’est mon job… et si ça commence comme ça, je sens que ça va pas être drôle tout les jours… comme la vie d’un privé…
*
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Quelques heures plus tôt… à une table d’un bar tranquille, trois personnes discutent avant de se séparer.
- Alors vous allez reprendre la route ?
- Sûrement oui, nous ne savons pas encore pour où mais…
- L’autre détraqué saura ben nous le faire savoir.
- Je n’aurais pas dis ça comme ça Virginia…
Profitant du temps d’arrêt dans le jeune « couple », le détective privé sorti un petit paquet de son imperméable.
- Alors ça vient sûrement de lui… c’était dans ma boite postale ce matin.
- Je hais ce type…
Alors que Virginia s’apprêtait a qualifié l’expéditeur du colis de sobriquet que la morale m’interdit de retranscrire, Michael avait ouvert le paquet contenant un article de journal et une cassette audio.
- Et ça recommence…
*
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Alors que Virginia s’apprêtait à mettre le contact, Michael finissait de mettre leurs maigres effets dans le coffre en compagnie du détective.
- Vous allez suivre cette piste donc, ce « messie du Nevada ».
- Nous n’avons pas vraiment le choix, Virginia peste suffisamment de devoir rebrousser chemin pour aller en plein désert.
- Et où en êtes-vous… tous les deux ?
- Et bien… heu…
- Je vois, vous êtes encore jeunes, vous avez le temps.
- Non ce n’est pas… enfin je veux dire…
- Souvient toi du dernier message de ton « alter ego »… je l’ai lu aussi. Mais votre route peut encore être très longue, qui sait.
C’est troublé que Michael rejoint sa place dans le véhicule. Un dernier signe d’au revoir, et la route les sépare. Alors qu’il fait demi tour pour reprendre son propre chemin, il enfonce un peu plus son chapeau pour couvrir son regard… est-ce une larme qui touche le sol ?
*
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- Il devrait nous falloir un peu moins d’une journée pour nous rendre sur les lieux de l’article… quitte à nous faire rebrousser chemin pour le désert du Nevada, il aurait au moins pu nous envoyer à Las Vegas… mais j’en demande peut être trop.
- …
- Michael ?
Comme un enfant pris en faute en pleine rêverie, il détourne rapidement le regard d’elle. Elle a le regard fixé sur la route, elle ne l’a sûrement pas vue.
- Excuse-moi, je réfléchissais.
- Et qu’est-ce qui te pousse à réfléchir en regardant dans ma direction plutôt que vers la fenêtre comme d’habitude ?
- Euh, moi… rien… non… euh…
- J’ai une bonne vision périphérique, c’est utile quand on est flique.
- On peut peut-être écouter la cassette maintenant ?
- Belle esquive… vas-y…
Avec un certain soulagement, Michael mis la bande dans l’autoradio, les enceintes crachotèrent un instant avant que cette voie trop connu ne ce fasse entendre.
« Bon, vous êtes en train d’écouter ce message, donc vous avez corrigé le garnement bruyant que j’avais laissé dans la fameuse « cité des anges »…
Je tiens à vous féliciter… si, si, vraiment j’insiste. Evidement je n’avais pas tout à fait prévu que le Vieux Chnock te fasse parvenir ton jouet, le contraire aurait rendu les choses plus sportive mais bon…
Vous voilà maintenant en route pour le Nevada… j’espère que vous ne me tiendrais pas rigueur de vous laisser le désert et de me réserver Las Vegas ? On l’appel la cité des vices… et ça fait un moment que j’ai envi de vérifier par moi même et d’y prendre du bon temps.
Par contre, inspecteur, vous me décevez énormément… moi qui aime tant toutes ces nouvelles technologie vous m’obligez à m’enregistrer sur une cassette crachotante… la prochaine fois, veillez à avoir un lecteur CD décent… »
La bande se fini sur un long éclat de rire froid… qui semble pourtant échauffer les humeurs.
- RAHH… il m’énerve… mais il m’énerve !
N’ayant pas l’intention de voir le vent tourner vers lui, Michael se fit aussi discret que possible…
*
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Une paisible clairière où raisonne le chant d’oiseaux printanier…
- Tu fais des progrès Michael.
- Alors tu n’influence plus le décor ?
- Pas si tu l’as toi même déjà fais.
L’impression est étrange et pourtant, l’on pourrait croire qu’un miroir se dresse sur l’herbe tendre. Un miroir déformant aux étranges propriétés, mettant face à face une personne et son reflet, au visage si semblable mais aux mises si différentes… qui, d’ailleurs, est le reflet ?
- Ta compagne a en tout cas le verbe fleuri envers notre adversaire.
- Encore une fois, on est seulement ami…
- Admettons… mais je continu à penser que tu te leurre… même notre hôte semble avoir son avis sur la question.
- Et bien parlons en ! Tu m’as bien laissé en carafe en face de Darth Vador l’autre fois.
- Darth Vador ?
- Je t’expliquerais… et arrête de jouer sur les mots quand ça t’arrange ! Tu voies très bien ce que je veux dire.
- Hélas, je te l’ai déjà dis, je n’ai pas tout pouvoir. Et s’il veut m’écarter pour te parler seul à seul… je ne peux que faire de mon mieux…
Un silence gêné s’installe alors, uniquement troublé par les oiseaux.
- Sinon j’ai un conseil pour vous deux.
- Ah ?
- Si j’ai bien assimilé votre prochaine destination, vous risquez de passer au moins une nuit dans le désert ?
- Oui, mais on sera dans la voiture, tout ira bien.
- Prévoyez tout de même des vêtements chauds, bien que la journée soit torride, les nuits sont extrêmement fraîches.
- C’est noté Obi Wan.
Mais déjà, le rythme du véhicule ralenti et Michael, peu à peu, sort de sa rêverie… percevant à peine ces derniers mots.
- Mais qui est ce « Obi Wan » ?
*
**
Presque 17 heure sur la route du Nevada, une Firebird se gare sur le parking d’une station service. Elle même part d’une petite bourgade bordant la route principale en plein désert.
- Il ne devrait rester que 3 ou 4 kilomètre avant notre destination, non ?
- Oui, mais j’ai absolument besoin d’un café maintenant. Ce cinglé m’a mit les nerfs en pelote et j’ai besoin de me calmer.
- Avec du café ?
- OUI, avec du café. Non mais tu te rends compte du tour de cochon qu’il nous a joué ! Tu te rends compte !
- C’est vrai que ça a l’air perdu mais…
- DU QUEEN ! Depuis qu’on a passé sa saloperie de message, toutes mes cassettes audio ce sont changé en best off de QUEEN !
- Ah… ça…
- Je le hais ! Je le hais et j’ai besoin d’une bonne dose de caféine pour me détendre.
La cafétéria était coulée dans le même moule que tous les établissements de ce genre à travers le pays. Un long comptoir de zinc longé de haut tabouret, des tables séparées par des palissades servant des dossier aux banquettes en simili cuir et une vitrine réfrigérée où patiente l’inéluctable tarte maison… et derrière la serveuse, le graal de Virginia, la machine à café.
Broyant du noir et fournissant visiblement un gros effort pour ne pas laisser éclater sa mauvaise humeur, elle s’installa sur un tabouret, laissant aller un regard vers Michael qui la suivait et s’installa à son tour avant de prendre la parole.
- Bonjour, un café et un soda s’il vous plaît.
Un autre sombre regard émerge alors de la masse de boucle brune.
- Finalement je pense que ce sera un plutôt un pot de café et un soda… et je crois que je vais me laisser tenter par une part de tarte également.
- Très bien jeune homme, c’est noté.
Virginia émergea un instant de ses sombres rumination pour fixer Michael alors que la patronne partait préparer leur commande, elle fini par demander à voie basse :
- Tu ne sais même pas depuis combien de temps cette tarte traîne là… tu aime le risque.
- En fait je suis curieux… je crois bien que je n’en ai jamais mangé.
Plusieurs longues lampées de café plus tard, Virginia semblait avoir retrouvée un peu de son humeur habituelle et ils avaient migré vers une table plus tranquille.
- Finalement il est meilleur que je ne m’y attendais, ça fait plaisir. Et ta tarte ?
-…
- 1 point pour moi. Par contre ne te retourne pas, mais j’ai bien l’impression qu’il y a un gars nous observe…toi en particulier. Je dirais qu’il à la petite soixantaine, ou alors, ce qui ne serait pas étonnant à sa dégaine, une dizaine d’années de moins qui n’ont pas étés rose.
- C’est dire ?
- Un peu hirsute, mal rasé… vieille veste militaire qui a beaucoup vécue et j'ajouterais pas de douche depuis quelques semaine… et facilement une paire de jour depuis son dernier repas décent. L’archétype du clochard… et d’ailleurs il arrive.
En effet, le vieil homme s’approchait de leur table la main gauche pesant étrangement dans sa poche. Un léger cliquetis sous la table, Virginia s’attendait à tout…
- Pat’ ? Pat’ Milton ? Bon dieux, t’as pas pris un ride mon grand !
- …
Avant que Virginia n’ai pu éconduire l’importun, quelque chose qu’elle n’avait pas prévu eu lieu.
- Pas tout à fait non… je m’appelle Michael, Patric était le nom de mon père.
- A d’accord, je vois, ben tu ressemble sacrément à ton paternel gamin… euh, attend, t’as bien dis « était ».
- En effet, il nous a quitté il y’a cinq ans maintenant.
- Bordel a queue… ‘fin j’veux dire condoléances gamin. Au moins ça veux dire qu’il s’en était sorti à l’époque. On lui devait une fière chandelle et on savait même pas s’il s’en était tiré… m’enfin, j’suis le dernier maintenant…
Venant de l’arrière boutique, un cuistot au tablier maculé de tache de gras plus ou moins antique secoua le vieil homme par l’épaule gauche.
- Dis donc vieux fou, t’as pas fini d’emmerder les clients non ! T’as fini ton café y ‘a un bon moment déjà et ton sac et toi vous empestez. Alors arrête de faire la manche et casse toi avant que j’te… bordel de dieu !
Alors que le cuistot secouait le vieux clocha rd et avant que Michael et Virginia n’aient eu le temps de réagir, le coude du bonhomme sembla se déboîter et pendre mollement dans sa manche, retenu uniquement par la main encore dans sa poche.
- Mais putain c’est quoi ça !
Usant de son autre main pour sortir la gauche de sa poche, il se retrouva avec une prothèse d’avant bras à la main.
- A ben c’est malin p’tit con… va falloir que je rattache ça maintenant. Pis c’est quoi ces yeux de merlan là ? T’as jamais vu un vétéran du Vietnam pov’tache ?
Alors qu’il commençait à remette sa prothèse en place sous sa veste kaki, le cuistot d’abord interloqué partit dans un grand éclat de rire.
- Ben si y’avait que des épaves comme toi, pas étonnant qu’on ait pris une branlée tient.
Un instant, une colère sourde passe dans le regard du vieux clochard… un instant seulement, ensuite vient l’amertume, la tristesse…
- Bon, maintenant casse toi le vieux.
Etonnant une fois encore Virginia, Michael repris la parole
- J’étais sur le point d’inviter monsieur à se joindre à nous pour dîner.
- C’est sympa gamin, mais j’ai mangé juste avant de venir prendre un café, et je serais bien incapable d’avaler encore une bouchée. Et puis cette grande andouille à raison sur un point sans le savoir, j’ai encore du chemin à faire parcourir à ma carcasse et l’heure passe. Si tu rends visite à ton père gamin, transmet lui mes respects.
Alors il retourna vers sa place et commença à réajuster, cette fois convenablement, sa prothèse. Alors que Michael semblait troublé, Virginia en profita pour interroger le cuisinier.
- Dite, vous pourriez nous indiquer la route de l’oasis « la main tendue » ?
- Vous êtes des touristes alors… si vous faites encore 5 bornes sur la route de l’Est vous tomberez sur un grand parking et un garage… mon cousin s’y est installé et il entretient les voitures des gogos…
- Comment ça ?
- Ben parce qu’une fois là bas, il n’y a pas de route pour l’oasis… d’ailleurs y a encore un an c’était plus un trou d’eau qu’une oasis mais bon… en plus il touche pas mal… un bon paquet des illuminé qui vont là bas repartent et lui abandonne leur bagnole… touché par la grasse qu’y disent. En attendant il s’en mets plein les fouilles.
- Mais comment s’y rendent-ils sans route ?
- Yen a pour un peu moins d’une journée à pied. Mais v’s’en posez des questions… seriez pas journaliste des fois ? Parce qu’ici c’est une ville tranquille et on veut pas d’histoire.
- Non, non… nous sommes en voyage de noce… alors nous en profitons pour faire un « tour des curiosités »
- Mouais…
Il finit par repartir. Laissant Michael et Virginia seul à leur table. Cette fois c’était à lui de ruminer.
- Je n’aime pas ce type…
- Lequel ?
- Le cuistot… c’est une brute sans cervelle.
- Bah… avec ce qu’il triture comme bidoche toute la journée il doit bien en avoir un peu sous les ongles. Et c’est quoi cette histoire ? Tu t’appelles Michael Milton maintenant ?
- Non… mais… une petite voie m’a soufflé que je me suis bien appelé Patric Milton un jour… j’ai voulu en savoir un peu plus…
*
**
Les consommations ont été réglée et le morale de Virginia est remonté au beau fixe, il était temps de régler les derniers détails.
- Il va nous falloir des vêtements chaud et da quoi camper aussi je pense.
- Pourquoi ?
- D’après ce que nous à dis le tenancier, il y en a pour presque une journée de marche et il faudra bien faire l’allé retour.
- Et d’où te viens cette science de la vie au grand air dis moi ? Tu m’avais pourtant l’air d’un citadin endurci.
- C’est ce que je pense aussi, mais on m’a prévenu.
Quelques renseignement pris auprès d’un des habitué devant la cafétéria leurs indiquèrent le « General Store » de la petite ville où ils purent se fournir le nécessaire.
- N’empêche que j’aurais préféré des tentes séparée.
- Tu a peur que je me jette sur toi ? Rassure toi il n’y a aucun risque, et d’ailleurs je te rappel que j’ai toujours mon arme de service, donc tes mains ont tout intérêt à rester dans ton duvet.
- Oui madame.
- Si tu le prends comme ça je vais devoir sévir… tu as gagné le droit de te trimbaler le sac à dos et tout le fatras pour les deux prochains jours.
*
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Cinq kilomètre plus loin, le véhicule fut laissé sur le parking surveillé. Les sarcasmes du gardien de parking ne les avaient pas vraiment préparé à ça, mais à quelques centaines de mètre du bord de la route commençait une longue langue herbeuse, traversant le désert comme u ne bandelette de prairie oubliée là par erreur.
C’est suivant cette route incongrue que, profitant de la lumière rasante du début de soirée, ils marchèrent deux bonnes heures qui, pour le moins, seraient toujours ça de moins à parcourir le lendemain.
Le bivouac était monté et, le frugal repas rapidement pris, chacun s’était roulé dans son sac de couchage, quelques centimètres à peine les séparaient… mais du fond des rêves agité de Michael, s’aurait aussi bien pu être un océan.
*
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Toujours cette sensation d’appartenir au décor, de connaître les lieux depuis toujours… la verdure omniprésente, la forêt… mais un silence glacial et oppressant. Alors le décor se précise, l’humidité, la chaleur étouffante, la lumière qui filtre à peine au travers des frondaisons…
L’unité progresse lentement, dans l’eau jusqu’au genou, la progression n’est déjà pas aisée, mais chaque mètre parcouru aurait aussi bien pu receler un piège. Un pieu enfoncé dans la vase sur lequel on met le pied, une grenade à demi dissimulée dans l’eau que l’on dégoupille en croisant le chemin d’un fil affleurant à peine et bien sure le plus imprévisible des dangers, le tireur embusqué.
Toute la journée, Carlton à ouvert la marche, c’est notre « œil de lynx », le lieutenant Salisbury le couvre d’un peu plus d’un mètre en arrière, puis viennent Johns et Conrad suivi par Freetown, il est beaucoup trop grand pour être discret, mais avec son mètre quatre-vingt-quinze et ses épaules de déménageur il porte le M-60 et les munitions presque comme si c’était naturel. Kowalski fait de son mieux pour toujours maintenir la radio hors de l’eau tandis que Flaherty et moi fermions la marche.
Au moins nous sommes sorti de la zone marécageuse juste avant la nuit et avons pu monter le camp à peu près au sec. La pause sera de courte durée, une demi-heure pour astiquer nos armes et s’assurer qu’elles n’ont pas trop pris l’eau, autant pour manger un morceau et se détendre, après ça il nous restera 4 heures, en comptant des quarts d’une heure par équipe de deux personnes, sa laisse trois heures de repos. Je dis repos parce que l’air est trop moite pour bien dormir.
Nous avons rapidement repris la route au petit matin, et même si la progression est plus facile sur al terre ferme, nous n’avançons guère plus vite. Les risque se multiplie ici, il faut ajouter les mines, les tirs de mortiers, le moindre trou un peu trop louche ou large provoque un arrêt, Flaherty étant le plus mince, c’est lui qui se faufile dedans, le 45’ en tête. Vers midi on atteint enfin notre objectif, sur les carte d’état major, le lieu est recensé en tant que « colline 418 », pour nous c’est une butte de terre légèrement surélevé au milieu d’une clairière. Les pontes on décidé qu’on devait poser un relaie radio ici et le tenir deux jour, le temps qu’une opération se termine. Ça nous laissera à peine le temps de rentrer à la base avant le début de la mousson, là on sera bon pour au minimum quarante jour de pluie ininterrompu, comme dans la bible.
On c’est retrouvé sur la même affectation il y a quatre mois maintenant. Quatre mois que nous vivons ensemble, ça a pas l’air énorme dis comme ça, mais le plus gros de la période est passé en mettant sa vie entre les mains des autres presque chaque jour, ça créer des liens. Dans deux ou trois heures maintenant la mission sera finie et on reprendra le chemin du point de ralliement, ça c’est tellement bien passé que s’en est louche… et connement on a relâché notre attention. Mon œil gauche me démangeait, je l’ai perdu dans un partie de chasse avec mon père quand j’étais gosse… le temps qu’on se rende compte que le couguar nous avait contourné et que mon oncle le descende, j’y avais laissé un œil et gagné trios belles balafres. En théorie je n’aurais pas du être pris, mais il me reste un excellente vue de l’œil droit et je suis le meilleur secouriste à s’être porté volontaire pour aller sur le terrain en ses temps de conscription, quand l’état doit ratisser large, il fait moins la fine gueule. Tout ça pour dire que quand ça me démange, en générale, c’est mauvais signe… je sais bien que c’est donner dans la superstition idiote… mais cette fois là, ça a pas loupé !
Flaherty s’en grillait une peinard quand la balle lui a traversé la trachée. Pendant une fraction de seconde, on est tous resté comme planté là comme des statues, ensuite… l’enfer nous est tombé dessus.
On s’était fait repérer et encercler comme des bleues. On se planquait comme on pouvait avec les deux trois souches qui restaient sur la colline, les balles sifflaient en tout sens, Freetown, décidément trop grand, s’en est rapidement pris une dans la jambe. Le lieutenant beuglait dans la radio de Kowalski et les nouvelles n’était pas bonne, aucun soutient à attendre, et nous avions ordre de détruire la radio pour que les Viêt-Cong ne puissent pas remonter la fréquence jusqu'à l’opération en cours. On était dans une merde noire et il faudrait en sortir sans aide.
Le cordon avait l’air moins épais là d’où on venait, lis n’avaient pas du finir de nous encercler totalement, entre les arbres on aurait des lignes de vue pourri, mais en même temps on serait un minimum à couvert.
Avec un dernier juron, le lieutenant Salisbury lâcha une balle dans l’émetteur radio, adieux le relais pour les Viêt, adieux le contact avec la base pour nous. On c’est concerté un instant entre deux rafales, fallait faire le plus vite possible avant que la nasse se referme. On allé balancer des grenades des deux côtés pour nous couvrir, avec un peu de bol on en aura une paire mais surtout la poussière nous couvrirait quelques instants. Alors on a tous pensé à Freetown, il s’était engagé pour aider sa mère en Louisiane, avec sa carcasse ça s’annonçait coton de le traîner, mais on le laisserait pas là. Le troisième peloton du huitième détachement de la 101ème était constitué de bric et de broc, mais on ne laisserait pas un autre gars en arrière.
Quand on s’est approché avec Conrad, il nous a repoussés. Ensuite il a réarmé le M-60, affermi sa prise et nous a fait un signe de tête pour nous montrer notre route de sorti… après ça il a regardé droit dans la direction opposée avant de se mettre en joue en appuis sur une souche.
Je suis sure qu’on s’est tous mordu la lèvre a sang au moment de lancer les grenades et de commencer à courir…
Après tout devient flou… la course folle… le cri de Johns qui se termine en gargouillis inaudible dans le crépitement des balle… le rugissement continu du M-60 quand nous passons le rideau de la jungle… les premiers mètre hors d’haleine entre les arbres… le M-60 qui se tait et Freetown qui hurle une dernière bordé d’injure… puis de filets… Carlton et Kowalski qui chutent, eux aussi empêtré à quelques mètres… un coup de crosse… le noir…
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Dans la petite tente, Michael s’éveille en sursaut, le front et la nuque couvert d’une sueur épaisse et froide, le regard hagard. Il à déjà due se débattre avant son réveille, Virginia est assise dans le coin opposé de la tente et le regarde, abasourdie.
Cette nuit il la finira assis devant l’entrée de la tente, emmitouflé dans une couverture, els genoux ramené sous le menton, marmonnant parfois ses quelques mots :
- C’est moi qui ai voulu savoir… autre vie, autre douleur… moi qui ai voulu savoir…
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Le gros du trajet c’est fait dans le silence le lendemain, malgré quelques tentative maladroite de Virginia… comment consoler un homme après un cauchemar en plein désert ? Ainsi se déroula le ruban d’herbe grasse sous leur pas…
En milieu d’après midi, l’oasis apparue depuis le haut d’une dune. Une douzaine de personnes attendait déjà visiblement dans l’herbe, formant un demi cercle autour du point d’eau, l’autre partie de l’oasis visiblement occupé par un grand pavillon de tissu blanc, deux personne toute de blanc vêtues gardant l’ouverture. Quelques foulées encore et les voilà sur la petite pâture.
- Vous êtes là les gamins ?
Tournant de concert leur regard dans la direction de la voie, ils furent surpris de voir le clochard de la veille arriver vers eux.
- Vous en avez mis en temps les jeunes.
- Comment êtes vous arrivé ?
- Le vieux Sal’ dors pas beaucoup mam’zelle… une ou deux heures par ci par là, j’ai bien du marcher la moitié de la nuit tient. Au fait, j’dois vous appeler demoiselle ou madame Milton ?
- Non, non… on n’est pas marié !
- Ah… alors vous vivez dans le péché tous les deux… bof, c’pas plus mal.
Alors que Virginia bredouillait de plus belle, Michael ajustait les lunettes de soleil cachant ses cicatrices, l’air surpris, comme quelqu’un qui découvre soudain une évidence.
- Lieutenant ? Lieutenant Salisbury ?
Le vieux clochard eu un temps d’arrêt lui aussi, puis tenant très droit sa vieille carcasse, il reprit :
- Lieutenant Salomon Salisbury. Ton père t’avait un peu parlé de nous alors, le troisième peloton… ou ce qu’il en reste…
Sa bonhomie était passée, les années se faisant soudain plus nombreuse ou du moins plus lourdes sur ses épaules.
- Si on se poser dans l’herbe les jeunes ? De toute façon les deux loufiats là bas ont annoncé que leur « sauveur » se montrerait qu’en fin de journée pour officier ses miracles. Paraît que celui de droite était aveugle, et celui de gauche paralysé des guiboles. Si vous voulez mon avis, ils se portent vachement bien.
*
**
- C’était un type bien ton paternel gamin. Un jour on c’est fait coincer sur cette foutu colline… les Viêt voulaient une paires de prisonniers pour s’informer. On a passé deux mois en enfer dans leur camp, en pleine mousson dans une cage de bambou à demi enterrée, la paille du toit plus tout a fait étanche. Ton père nous servait d’infirmier et s’il s’était pas à moitié démis l’épaule pour choper les bambous arraché par le vent, Freetown se serait noyé… c’est déjà un miracle que la gangrène ai pas emporté sa jambe… c’est là bas qu’on s’est perdu de vue. Une nuit on avait réussi à se faufiler dehors, même Freetown avait perdu assez de poids pour qu’on l’emmène.
- Vous vous êtes séparé ?
- Son père nous a dis de filer, lui il s’est glissé dans le camp… il était bizarre depuis quelques jours, il s’était mis à faire des putain de cauchemars… quand on a fini par se retourner, un incendie avait démarré dans le camp malgré la pluie, des explosions ont commencée…
Mais si t’es là gamin c’est qu’il s’en est sorti, et c’est bien.
- Oui, il parlait peu de cette époque, même si vos mésaventures sont terribles, ça fat du bien de le découvrir un peu… il était… très secret. Il ne me reste pas grand chose de lui.
Le clochard fouillait alors dans son sac, un modèle militaire qui avait beaucoup vécue… comme son propriétaire.
- Ben écoute gamin, j’ai retrouvé ça hier… me suis dis que ça te revenais quand même… vu que sans ton père, j’l’aurais jamais eu…
Il tendit à Michael une photo jaunie et une médaille d’argent, une étoile sur un court cordon pourpre.
- C’est pour avoir ramené une partie des porté disparue de la « colline 418 »… la photo c’est le peloton… ton paternel est sur la droite… on peu pas le rater, il avait la même tignasse blanche que toi, ça ressort sur le noir et blanc.
Un instant, Virginia et Michael contemplaient la photographie, huit hommes en treillis, malgré la coupe de cheveux réglementaire, tous deux reconnurent bien Michael. Puis, Virginia demanda.
- Excusez-moi mais… vous n’avez pas revu les autres après ?
Le regard du vieux clochard s’assombrit, baissant la tête, il répondit.
- Johns, tout à droite et Flaherty, le maigrichon sur la gauche, ont jamais quitté cette foutu colline. Conrad est pas sorti du camp. Freetown à été rapatrié à cause de sa jambe, il boitait trop pour continuer. J’étais avec Carlton quand…
De grosse larme coulaient maintenant le long de ses joue creuse et mal rasée. Virginia et Michael lui posèrent chacun une main sur une épaule.
- Je suis désolé d’avoir posé la question… vous n’êtes pas obligé…
- Merci gamine… mais j’ai commencé et c’est pas convenable d’oublier une partie des amis, pis si des gens savent et se souviennent, c’est comme s’ils étaient encore un peu là…
Le visage du vieil homme était touchant, partagé entre la douleur et un fond d’espoir…
- J’étais avec Carlton ce soir là… y avait toujours des gamins qui traînaient dans le camp, pour avoir un morceau de chocolat ou grappiller une ou deux piécettes…
Ce soir là y’en avait un qui demandait si on voulait qu’il cire nos rangers…
« Cirage… cirage pas cher… » qu’il répétait, je… je lui ai dis que j’en avais pas besoin… mais Carlton lui… Carlton voulait aider… pis y avait pas mal de gamins qui faisait des petits boulot comme ça, trop fier pour juste mendier… alors Carlton… Carlton lui a donné ses pompes à cirer… et moi… et moi j…
De profond sanglot ponctuait le récit, la voie parfois étranglé, le clochard continuait.
Moi… j’étais partie chercher un pack de bière… j’lui en tendais une quand le gamin… le gamin a ouvert sa boite de cirage… et là… et là tout à sauté Carlton, le gamin… moi j’était projeté derrière une table et… et Carlton y gueulait… y gueulait qu’il voilait rentrer chez lui… mais il avait plus de jambes… y perdait ses boyaux et il avait plus de jambe… et moi j’était là qu’essayait de lui remettre le bide en place… y répétait « j’veux rentrer maintenant… j’veux rentrer… » et moi j’étais là, couvert de bouts de mon ami… et j’essayais de remettre les morceaux mais ça pissait dans tout les sens… y en avait partout…
Le vieil homme se tut… épanchant quelques instant ses pleures, toujours soutenu par Michael et Virginia.
Y’s ont due s’y mettre à deux pour me bouger et maîtriser… pis c’est là que j’ai vue mon bras au pied du mur… qu’j’ai fini par être rapatrié avec les autres estropié… ça a mis une paire d’année mais j’ai fini par vouloir revoir Kowalski et Freetown…
Il montrait maintenant un gars un peu trapu et le grand noir au milieu de la photo.
Mais c’était encore foiré… j’ai appris que Kowalski c’était fais planter par un ivrogne dans un bar, un an après la fin de la guerre… pis j’ai retrouvé la mère de Freetown. Il était immense l’enfoiré, j’me disais que j’aurais pas de mal à le reconnaître… mais je suis arrivé un mois trop tard… il était mort dans la jungle et il le savait pas. Avec toutes les saloperies qu’ils balançaient sur la jungle, il avait chopé un cancer… j’ai vu une photo… à la fin il était tellement sec qu’on aurait dis un tas de branche dans un fauteuil…
Pis reste plus que moi… reste plus qu’un vieux fou…
A ce moment, les pans du pavillon s’ouvrirent et un homme en sorti. Pas très grand, les cheveux mis long… un visage exprimant toute la compassion et la bonté du monde. Il écarta les bras au ciel dans le rougeoiement de la fin de journée.
- Venez à moi… amenez moi les blessés et les affligés, qu’ils oublient leur peine dans les eaux d’un nouveau baptême.
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Sous le regard des autres, alors que les deux hommes en blanc chantaient en fond sonore, un homme au bras rachitique et déformé fut plongé dans l’eau par le « messie » que tous étaient venu voir. Et à la surprise générale, il en sortie avec un bras comme recréé, fort, saint. De se bras nouveau il arracha lui même l’écharpe qui avait maintenu son membre déficient.
Puis une femme au visage brûlé sortie de l’eau, les trait parfaitement lisse et régénéré, puis un boiteux qui pu de nouveau courir. Toujours une légère lumière nimbé l’homme qui les immergeait.
Pour Michael il y avait quelque chose d’étrange, une sorte de malaise… et enfin, quand se fut au tour de Sal’, il comprit…
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Il n’en croyait pas ses yeux… il était venu sans trop y croire et été au moins content d’avoir croisé le petit Milton, ce n’était pas tout à fait ça mais il avait enfin retrouvé une bribe de son passé, aussi douloureux que ce soit. Mais maintenant il avait vu les estropier ressortir de l’eau comme neuf… et c’était son tour.
Timidement il s’avança, l’homme dans l’eau jusqu'à la taille l’invitant avec gentillesse et d’infinies précautions à s’avancer. Délicatement, il lui fit enlever sa veste et sa prothèse, le plongeant ensuite de l’eau.
La sensation était étrange, comme suffoquer de chaleur à peine immergé, comme si l’eau n’était qu’air surchauffé… puis la brûlure à son moignon, la démangeaison… et enfin il émergea. Inspirant une grande gorgée d’air frais après avoir senti ses poumons se dessécher. Et il était là ! Son bras, semblable au droit… non, en meilleur forme même. Alors qu’il s’apprêtait à laisser exploser sa joie, le jeune Milton se leva d’un bon, une lueur intense émanent de sous ses lunettes, il hurla…
Et le désastre commença…
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Les yeux de Michael se dessillèrent soudain, lui révélant la vérité, insoutenable et infâme vérité. Il n’y avait pas de guérison miraculeuse, il n’y en avait sûrement jamais eu en cet endroit. Il les voyait parfaitement à présent. Chaque miraculé en accueillant un à plusieurs. De petit être contrefait, tantôt écailleux, tantôt velu, parfois plat et malingre, d’autre révélant des muscles noueux. Ils jouaient le rôle de prothèse, l’un, aux yeux démesuré, était assis sur l’épaule du zélote aveugle, prenant le rôle de ses yeux, il lui chuchotait sa vision du monde à l’oreille. Un autre, plat comme une limande, était collé au visage de la femme défiguré par des brûlures, masque abjecte… et chacun remplissait son rôle avec force ricanement et grimaces obscène.
N’y tenant plus, il hurla quand il vit l’une de ses créature se cramponner de ses pattes griffu au bras de Sal’ pour lui servir de main. Alors vint le dur réveille pour tous.
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Virginia n’y comprenait rien, en quelques secondes, le visage de Michael avait totalement changé. Ils venaient tous deux d’assister à une suite de miracle quand se releva en hurlant, ses yeux irradiants de lumière sous ses lunettes de soleil. Il faisait encore une crise, comme de ce hangar à Los Angeles.
Et là, comme chacun dans cette oasis, elle vit !
La lumière avait envahit l’espace un instant et le flash avait laissé place à l’horrible vérité, tout un enfer de petites créature grouillants sur les personnes, jouant une parodie des fonctions perdue de leur porteur. Les miraculé se mirent à hurler et à courir en tout sens, certain s’écroulant alors que leur jambes n’était plus soutenu par les petits êtres qui se regroupait derrière l’homme dans l’eau. Mais lui aussi avait changé, tout comme le décor, l’herbe était sèche et jaunie, l’eau un peu boueuse arrivait à peine au mollet de la personne encore dans l’eau… toute bonté avait quitté son visage, remplacé par une joie malsaine, une malice palpable.
Et alors qu’il se délectait de la détresse de ceux qui avait eu foi en lui, les créatures s’abattirent sur Virginia et Michael tel une lame de fond.
L’homme s’approcha d’eux alors qu’ils se débattaient à terre contre la masse rampante des créatures, là où La Main de Michael se refermait, une créature partait en fumée dans un glapissement pitoyable… immédiatement remplacée par cinq autres tentant de lui plaquer le bras au sol.
- Alors finalement je suis découvert… vous arrivez bien tôt mes mignons… j’avais encore tant à m’amuser avec ceux là…
Il fit un geste théâtrale dans al direction des anciens miraculé, encore sous le choc, ils se regroupaient à peine, pelotonné les uns contre les autres.
- Surtout ses deux là… ils me croyaient tant qu’ils avaient décidé de se dédier à mon service… il s’en fallait de très peu que je ne les convertissent. Mais tant pis… tous vont disparaître et je recommencerais. Car voyez-vous, je suis l’espoir. L’espoir aveugle qui pousse à tout croire, le mirage auquel il est si facile de se raccrocher quand les choses vont mal. L’espoir le plus précaire, celui dont l’on tombe du plus haut.
Tout en soliloquant, il faisait de petits gestes des doigts, à la façon d’un marionnettiste, lentement il ramassa l’arme de Virginia, perdue dans la lutte. De son autre main, il continuait ses mouvements.
- Et viens l’heure du rideau pour vous deux.
Un choc sourd, un coup de feu… et une fois encore, les plateaux de la balance se renversent.
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Sal’ avait vu la chose sur son moignon se décrocher et se joindre à la curée, lentement il avait ramassé sa prothèse. Il avait abandonné un Milton derrière lui une fois… pas aujourd’hui, plus jamais.
Tel un gourdin, la prothèse s’abat sur le crâne du salaud qui orchestre tout ça. Comme des marionnettes dons les fils cassent, les petites créatures ont un instant de flottement. Les jeunes se libèrent…
Un bruit assourdissant, l’odeur de la poudre… une vive douleur au niveau de l’estomac… une sensation connu… ancienne et douloureuse…
Alors qu’il remarque les cicatrices sur l’œil du jeune Michael, le lieutenant Salomon Salisbury s’écroule…
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En un instant tout bascule, les voilà libre, mais Sal’ s’écroule… à peine relevé, Michael perd pied. Sa peau s’assombrit jusqu’au noir d’encre, constellé de tache lumineuse. Le monstre a terre, l’arme encore fumante en main n’a même pas le temps d’un dernier bon mot, d’une dernière malédiction… une lame sorti de nul part le fauche et seul ses cendres touchent le sol. La lame disparaît comme elle est venue, alors que celui qui n’est plus vraiment Michael s’agenouille et prend le vieil homme dans ses bras, fermant les yeux…
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Salomon ne sait plus vraiment où il est, il sait juste qu’il n’y est plus pour longtemps, ses membres sont cotonneux et son cœur bat à ses oreille avec une insistance incessante. Il ne sent pas son corps bouger. Il voie seulement le visage au dessus de lui.
- Alors t’était là tout ce temps… y a pas de Michael… hein Patrick…
Au dessus de lui, l’homme à la crinière d’albâtre hoche la tête.
- Ch’uis le dernier, c’est ça ? T’es venus me voir encore une fois et je vais tous vous revoir… c’est ça ?
Nan… je suis qu’un vieux fou et un lâche qu’a laisser ses hommes derrière lui… même pas foutu de mourir avec eux, je vais finir en enfer…
- Non Salomon… tout le monde t’attend.
Il n’est pas sure d’avoir entendu les mots… enfin pas comme les entends d’habitude, pour la première fois, il entend avec son cœur… lors des derniers battements de celui-ci.
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Les créatures viennent de se dissoudre dans le sable du désert et Virginia peut enfin se relever. Elle ramasse son arme de service, le canon est encore chaud… elle réprime un sanglot…
- Il est… ?
- En sécurité… un ami y a veillé…
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Il est 3 heures du matin et le shérif Barnes à du mal à comprendre cette affaire… au milieu de la nuit un coup de fil les a fait venir, lui et ses hommes, en plein désert. Visiblement l’espèce de petite secte de l’oasis « De la main tendu » avait dérapé et il allait devoir passer la serpillière.
En arrivant c’était plutôt bizarre… les gogos qui s’étaient fait piégés été tous réunis sous le grand pavillon de tissus blanc. Les éclopé qui étaient venu là plein d’espoirs ses dernier jours étaient tous là, aucun plus marqué qu’il ne l’était avant de venir… pas de sévices, pas de suicide collectif… du velours finalement.
Non, ce que le shérif Barnes avait du mal à comprendre, c’était les dépositions. D’après les témoins, le gourou avait tenté de les blesser voir de les tuer, ça c’était un fait. Par contre, tous prétendent avec ferveur avoir été sauvés par le vieux clochard retrouvé mort. Ils le veillaient tous, comme à l’église à son arrivé.
Personne n’était d’accord sur le comment, mais tous affirmaient qu’ils ne s’en seraient pas sorti sans lui.
Le type avait une balle dans le ventre et combiné à l’âge, s’était surement la cause du décès. Il avait les bras croisé sur la poitrine, une photo de régiment jaunie et une médaille sur le cœur.
- Milo, il a des papiers le vieux ?
- Nan shérif… par contre c’est la médaille d’honneur du congrès… y a un truc écrit derrière.
- Ben reste pas là, lis.
- Merde, c’est gravé petit… alors y a :
"Au Lieutenant Salisbury, pour avoir ramené ses hommes à bon port"
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Quelque part, dans un lieu indéfinissable, les gars du troisième peloton du huitième détachement de la 101ème trinquent avec leur lieutenant… Salomon Salisbury est en paix…