Auteur : Baragon
Date de parution :
Après les événements des derniers jours, la vie de Michael Valley venait de prendre un étonnant détour de plus. Cette femme qu’il ne pensait jamais revoir, dont il venait d’assister à l’enterrement, se tenait là, devant lui, dans un garde meuble miteux de Pittsburg.
- Je crois que je vais avoir besoin d’une chaise.
- C’est ce que je me suis dis quand je me suis réveillé à la morgue…
Tandis que deux personnes moins ordinaires qu’il n’y paraît se faisait face, le vieux légiste prit la liberté de sortir prendre l’air, estimant que certaine conversations n’était pas de son ressort.
- Et… vous revenez souvent d’entre les morts ?
- Je dirais moins souvent que vous ne changez de personnalité quand vous êtes inconscient.
- Euh… c’est une longue histoire et je ne suis pas encore sur de tout saisir. La mort ne vous va pas si mal remarquez.
- Moui, vous savez parler aux femmes…
Au rosissement de ses joues, le trouble de Michael était visible.
- Navré… en fait je crois que je n’avais jamais parler si longtemps avec quelqu’un… je veux dire de vivant… enfin de réelle, qui ne soit pas dans ma tête…
- Comme Carmikael ?
- Comment…
- C’est lui qui me parlait juste avant… le coup de feu.
- Je vois… j’ai l’impression de vous avoir embarqué dans ma galère… et elle comprend des gens très peu recommandable.
*
**
Faisant les 100 pas le long de son véhicule, Isaac Stern tentait nerveusement d’allumer une cigarette.
- Poï… ce n’est plus de mon âge toutes ces histoires, dire que j’avais promis à Sara d’arrêter de fumer.
Quelques pas encore, une première longue inspiration… et une quinte de toux retentissante.
- Poï Poï Poï… je me souvient maintenant… c’est aussi pour ça que j’avais arrêté. Que cette saloperie sois en vente, j’ai quand même vu assez de poumon de fumeur…
Encore là de son soliloque, il fut interrompu par un coursier.
- Excusez moi, c’est bien l’entrepôt 45 ?
- En effet jeune homme… c’est à quel sujet ?
- J’ai un paquet a remettre à Valley Michael et Appelthorn Virginia… il me faut une signature.
*
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- Et maintenant, que fait-on ?
- Aucune idée, votre identité est fausse et je suis officiellement décédés. Nous sommes deux fantômes en goguette en quelques sorte.
- Oui… sans compter les deux autres.
- Les deux autres ? J’ai raté un truc et je sens que ça ne vas pas me plaire en plus…
- euh… c’est compliqué en fait… disons que c’est une « guerre de gros bonnet », et que je suis pris au milieu.
Ils avaient tout deux fini par s’asseoir à une petite table et la main de Virginia se rapprochait peu à peu de celles de Michael.
- Vous pourriez commencer par m’inviter à déjeuner pour m’expliquer tout ça, je suis enfermé ici depuis mon… retour, et je meurs d’envie de sortir… si je puis dire.
- Hum… euh… oui, bien sure… peut être à l’extérieur de la ville… je veux dire, rapport à vos proches…
- Oui, je suppose que ce n’est pas le moment pour qu’il croise mon…
- Sosie ?
- J’aime bien le terme.
Imperceptiblement, ils s’étaient rapproché l’un de l’autre. Quand soudain, Isaac entrouvre la porte et passe doucement la tête à l’intérieur.
- Dites moi jeunes gens, vous attendiez un paquet ?
*
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- Dommage pour eux, il arrive un peu tôt…
Dans un décor intemporel, peut être le sommet d’une montagne, peut être un point perdu au milieu du ciel, deux silhouettes attendent.
Chacune étrangement semblable à l’homme qu’ils observent dans la sphère de lumière, semblable et pourtant si différent…
L’un porte l’armure et le tabard des croisés, l’autre, nue et pourtant indéfinie, auréolé de flammes est partiellement enveloppé dans ses ailes.
- Je sais à quoi tu pense… ça ne ce fait pas de l’espionner comme ça, ce sont ses premiers pas dans le monde en tant que lui même, en aillant conscience de notre existence, et nous l’espionnons…
D’accord… je l’espionne…
La silhouette incandescente semble impassible.
- Mais dis moi, si c’est moi qui l’espionne, que fais-tu là ?
Un léger frisson dans le plumage, une variation de l’intensité des flammes peut être…
- C’est ce que je me disais… j’ai eu une vie autrefois, des espoirs, des projets…
Mais dis moi, j’en ai appris plus sur toi en une soirée que pendant les siècles que nous avons passé ensemble. IL semblait parler de couple au seins de vôtre… entourage disons, IL te disait le plus calme, le plus impartiale… tu n’a jamais eu « d’amie » à l’époque ?
Encore un froissement d’ailes, cette fois certain et la lumière pulsant du globe se fait plus intense. Révélant trois personne autours d’un colis ouvert.
- Tu t’en sort bien à changer de sujet…
*
**
Isaac, Michael et Virginia se trouvaient maintenant autour d’un paquet ouvert contenant une cassette vidéo. Ce colis leur avait été livré à peine quelques minutes plus tôt au nom d’un homme qui n’existe pas et d’une morte… pour une coïncidence…
- Je suppose que le meilleur moyen de savoir de quoi il retourne est de la regarder ?
- C’est pas faux. Dis moi Isaac, tu n’aurais pas un vieux magnéto et une télé dans ton fatras ?
- Un peu de respect jeune fille, ce sont des souvenirs… certaines babioles ici sont d’ailleurs à toi et les autres t’ont bien servie ces derniers jours.
- Bon, excuse moi… y aurait-il un magnéto et une télé parmi tes souvenirs ?
- Oh, je dois bien avoir ça dans mes vieillerie…
Alors qu’Isaac farfouillait à la recherche des instruments idoines, Michael se massait doucement le front.
- Quelque chose ne vas pas ?
- Non, ça va… juste un léger mal de crâne… comme une espèce de bruit de fond…
Isaac émergea alors en poussant un petit meuble de salon portant les appareil nécessaires. Quelques branchements plus tard, un visage désagréablement dépourvu de lèvre les contemplait, affichant un air de joie malsaine…
« Mes chers amis…
Il me tardait tant de vous revoir. Si vous voyez cette vidéo, et je suis certain que c’est le cas, c’est que vous vous êtes retrouvé.
Alors Michael ? Heureux de mon « cadeau » ?
Et ne le fusillait pas du regard de cette façon Miss. Appelthorn, il ne savait rien de tout ça jusqu'à cette instant… et avoué que vous êtes tout de même fort aise de respirer à l’heure actuel ? »
Maintenant installé dans un divan de belle facture, il repris son soliloque tout en caressant un chat.
« Comme je vous l’ai dis, j’ai envie de jouer… de jouer au chat et à la souris en fait. Je serais la souris. »
A cet instant, un petit rongeur apparue dans la main qu’il était en train d’ouvrir.
« A vôtre charge d’assurer le rôle du chat. Nous allons nous livrer à un petit jeux de piste, je vous laisse un indice, vous tentez de trouver ce que j’ai semé, viens alors un nouvel indices et ainsi de suite jusqu'à ce que vous en arriviez à mon humble personne. »
Dans une ample révérence, il relâche les deux animaux, le félin donnant immédiatement la chasse.
« A comme j’aimais ce jeux quand nous étions jeune… que le vieux sénile cachait un grains de sable au fin fond de l’univers et qu’il nous laissait sillonner le firmament à sa recherche. »
Un instant nostalgique, son visage se fendit bientôt d’un sourire mauvais.
« Mais prenez garde à la souris… »
Le rongeur se jeta alors à la gorge de son poursuivant, le faisant trébucher à terre…
« Je vais poser ma main sur ce pays… un mains à six doigts si je puis dire, laissant un… comment dire… un vassal à autant d’endroit. Trouvez le sixième et il vous conduira à moi. »
Théâtralement, un rideau tombe sur la scène avant que la bande ne s’arrête…