Urban Comics
  Fantastic Four #1
 
Histoire : Ben Wawe
Date de parution :


« Red Richards, dix huit ans, deux vols à l’étalage, deux fraudes bancaires, quatre vols de voitures, sept fraudes sur l’arrêt des technologies de 2004. Vous reconnaissez les faits, jeune homme ?
- Tout a fait. Et encore, c’est rien comparé à ce que j’ai fais vraiment…
- Bien. Passons à John Rainbow…
- Johnny.
- Donc John Rainbow : seize ans, trois vols à l’étalage, six vols de voitures. C’est juste ?
- Ouais.
- Parfait. A vous, Sue Tempest : dix-huit ans, plusieurs arrêts pour racolage, agression sur des officiers de police. Vous reconnaissez ?
- Ouaip.
- Excellent. Et enfin monsieur Grimm : vous avez sévèrement blessé un de vos camarades, il est désormais handicapé moteur. Vous avez aussi volé une voiture. Est-ce exact ?
- Oui.
- Excellent. Bon, mes jeunes amis, vous savez pourquoi vous êtes là ? »

Un silence profond s’installa dans la salle du proviseur de l’établissement de redressement de New York. Nouvelle institution, elle allait servir à rééduquer de jeunes criminels, trop jeunes pour la prison, et qui pouvaient encore servir la société. Les quatre adolescents qui étaient en face du proviseur Masters allaient en être les premiers élèves. Alors que Masters attendait une réponse, il en profita pour observer ces nouveaux éléments.

Red Richards était un jeune homme svelte, peu musclé, aux traits fatigués, mais aux yeux bleus pétillants. Il arborait une longue chevelure tenue par une queue de cheval, et tripotait toujours un stylo entre ses mains, pour calmer son hyperactivité.
John Rainbow était un jeune homme blond très musclé, mais aux yeux bleus qui semblaient manquer d’intelligence. Il était très beau garçon, et avait une très grande quantité de conquêtes, les filles de quinze ans commençant déjà lui tourner autour dès ses onze ans. Ainsi, il fut un homme le jour de ses douze ans.
Sue Tempest était une jeune fille aux cheveux blancs comme la neige, extrêmement maquillée, habillée avec un décolleté rouge plongeant, une petite jupe bleue qui ressemblait plus à un caleçon qu’autre chose, et avec des bas résilles.
Enfin, Ben Grimm était peu musclé, assez petit, les cheveux bien coupés, le prototype du garçon sage. Masters se demanda ce qu’il faisait ici.

« Devant votre silence, je suppose que vous vous fichez de ce que je vais dire. Bien, au fond, je vous comprends. Sachez juste que je suis votre seule chance de revoir la lumière du jour sans les barreaux avant que vous ayez l’âge de prendre du viagra pour les messieurs et les médicaments contre la ménopause pour mademoiselle. Ce centre est expérimental : nous allons vous éduquer normalement, avec des cours, mais aussi vous montrer combien vos actions ont été mal en vous faisant découvrir l’envers de vos actions, en espérant que vous changerez. Vous ferez aussi des travaux d’intérêts publics tous les jours. »

Un immense « pff » se fit entendre par Masters, bien que personne n’ait bougé les lèvres. Le directeur ne se laissa pas démonter, et se leva.

« Vous vivrez chacun dans des chambres séparées. Je trouve que les amourettes entre élèves seraient de mauvais goût, mais…connaissant vos passés, et surtout le vôtre mademoiselle Tempest, je me doute que vous ferez fis de cette règle. Donc n’oubliez pas de vous protéger et d’être peu bruyants. Bon, sur ce, je vais vous montrer vos chambres, et demain nous nous reverrons pour que je vous présente à vos professeurs. Suivez-moi. »

Masters se leva, suivit d’un pas nonchalant par les quatre adolescents. Aucun n’était motivé pour « revenir dans la société », mais aucun ne voulait rester en prison à croupir sous le regard de tatoués baveurs prêts à tout pour vous faire tomber votre savon…donc il fallait bien rester avec ce débile le temps qu’ils se sortent de ce trou.

Le directeur arriva au premier étage, et montra à chacun sa chambre, puis il redescendit.

Red rentra dans sa pièce, et jeta son maigre sac de linge sur le lit dur et froid. Il était fatigué, et énervé. Il en avait assez de toujours se faire avoir, de toujours aller en prison. Quand est-ce que cela avait commencé ? Quand est-ce qu’il avait commencé à se retourner à chaque coin de rue pour voir si un flic ne le suivait pas ? Etait-ce à cause de son père alcoolique et brutal ? De sa mère qui ne disait rien, de peur que les voisins ne l’apprennent ? Ou bien parce que ses géniteurs n’avaient jamais compris leur génie de fils ? Car Red était un génie : il pouvait créer ce qu’il voulait avec tout. Grâce à cela, il avait réussit de fumeux coups, devenant un hacker redouté avant de s’orienter vers le braquage de banques, avec succès. Mais il avait fallut qu’il se fasse trahir par son ex pour qu’il se retrouve désormais à étudier des choses qu’il connaît déjà avec des débiles mentaux…

John Rainbow rentra directement dans la salle de bains pour se recoiffer. La petite Tempest lui plaisait bien, et il avait bien envi de lui montrer le septième ciel avant la fin de la semaine. Il se fichait assez d’être là. Lui, il voulait juste s’amuser, faire l’amour et conduire des voitures. Ce centre n’était qu’un coup d’arrêt passager pour lui. Et puis il se pourrait que d’autres filles viennent rejoindre Sue…

Sue, elle, s’était allongée sur le lit pour se reposer. Elle était fatiguée. Cela faisait plusieurs années qu’elle faisait le tapin chaque soir, d’abord pour payer ses dettes et se nourrir, mais aussi pour calmer son appétit sexuel. En effet, la jeune fille était une nymphomane, c'est-à-dire qu’elle était continuellement en manque de sexe. Donc, en fait, même si elle n’aimait pas tellement son travail, il lui procurait quand même pas mal de plaisir…

Ben Grimm, lui, resta figé devant la fenêtre, incapable de parler ou de faire autre chose, une scène d’horreur revenant chaque fois dans les pensées de ce jeune homme tourmenté et en proie à de violentes crises de rage…

Le lendemain matin, une sonnerie stridente, qui aurait réveillé les morts, vint aux oreilles de chaque « élève ». Lentement, ceux-ci se levèrent, et se rejoignirent au rez de chaussée, lieu où était servit le petit-déjeuner par Mathilde, la domestique de la grande demeure. Construit presque exclusivement en bois, l’endroit était une superbe maison du 19e siècle. Mais aucun de ses nouveaux occupants ne semblait la trouver belle.
Sue s’assit juste en face de John, qui lui fit un sourire ravageur, tandis que Red s’amusait avec un rubiks cube et que Ben se servait lentement du jus d’orange, les yeux dans le vague. Quinze minutes plus tard, Masters arriva avec quelques dossiers sous les bras. Il s’adressa aux adolescents tandis que Sue remontait lentement son pied vers l’entrejambe de John.

« Bien, j’espère que vous avez bien dormi. Remarquez, si non, je m’en fiche. Aujourd’hui débutent vos cours. J’espère que vous y serez calmes et concentrés, sinon vous retournerez en cage. Votre premier cours commence dès maintenant. C’est de la chimie, avec le professeur Essex, brillant chimiste de renom, qui œuvre bénévolement (comme tous nos professeurs) pour vous aider. »

Un être grand, assez pâle, arriva. Il était vêtu d’une blouse blanche, et portait un bouc autour de sa bouche, bouc noir comme la mort, de même que ses cheveux, plaqués sur sa tête.

« J’espère que nous nous amuserons bien ensemble… »

L’homme mit tout de suite mal à l’aise les adolescents. Ou bien peut-être était-ce le sourire pervers qu’il arborait en regardant chacun d’entre eux, comme si c’étaient les cobayes de son expérience…
 
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