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  Fantastic Four #11 : Les Monstres (5) : Attilan
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

Enchaîné. Comme un animal. Comme un monstre de foire. Exposé aux railleries, aux moqueries d’êtres qui lui ressembleraient presque, mais qui n’étaient pas comme lui. Qui ne n’étaient comme personne d’ailleurs.
Ben Grimm était enchaîné sur la place publique d’une sorte de ville souterraine, et cela faisait maintenant une semaine qu’il subissait les pires humiliations de la part des habitants des égouts New Yorkais.

Les chaînes n’étaient pas très résistantes, et il aurait pu les détruire d’un geste, mais il ne le faisait pas. Pourtant, la rage, la colère et l’envie de tout casser étaient presque palpables en chacun de ses regards, mais il ne faisait rien. Il se calmait, respirait, se détendait. Enfin, l’adolescent tentait de faire cela. Ce n’était pas très facile quand il recevait des excréments sur le crâne ou des fruits pourris sur le corps…

Il se devait de tenir. Oui, il devait tenir. Si le jeune homme se rebellait, si il sortait de ses entraves, Sue serait assassinée sauvagement, et Johnny suivrait, et lui enfin en dernier. Et c’était sûrement pareil pour les autres, avait-il pensé quand on lui avait expliqué cela. Seulement, Ben n’avait vu aucun des deux autres membres de leur petit groupe depuis qu’ils s’étaient quittés dans les égouts. Peut-être n’étaient-ils même plus vivants…mais peut-être que si. Et si l’espoir de s’en sortir tous ensemble grâce à Red existait encore, le jeune Grimm devait se contrôler, devait contrôler la rage en lui. Oui, il devait le faire…



Johnny suait sang et eau, du moins si son état de torche humaine lui permettait de suer, ce dont il doutait. Cela faisait une semaine qu’il était enfermé dans une petite pièce, qui était plus un placard à balais qu’autre chose. Il devait brûler à chaque instant de la journée dans une sorte de chaufferie pour alimenter la ville souterraine en chaleur et peut-être pour autre chose. A vrai dire, l’adolescent n’arrivait plus vraiment à penser…

Il avait mal, terriblement mal. Tout le monde pensait que c’était facile de s’enflammer et de rester là, à rien faire, mais en fait le jeune homme souffrait terriblement. Chaque seconde était une torture, et le fait de ne pouvoir s’asseoir n’était rien comparé à sa douleur physique de son corps qui brûlait…car l’adolescent sentait bien que chaque jour, c’était sa peau qui brûlait maintenant…apparemment, son pouvoir ne compensait plus et le feu s’attaquait à sa peau…et Johnny avait peur…peur de devenir carbonisé…

Bien sûr, il ne manquait pas une seconde de maudire Red Richards de les avoir mit dans ce pétrin, mais peu à peu, cela disparaissait. Peu à peu, l’adolescent en était presque venu à espérer que Red, que celui qu’il détestait cordialement, vienne…qu’il vienne les sortir de là, et que tous ensemble ils puissent régler définitivement son compte à l’ordure qui enfermait Sue chez lui, ce « fils de pute » de Taupe…



Sue, elle, pleurait toutes les larmes de son corps, comme à tout moment de la journée. Depuis qu’elle et les autres avaient été attaqués et vaincus par celui qu’on appelait Flèche Noire ici, aucune heure ne s’était passée sans qu’elle appelle à l’aide Dieu, ses Anges et même le Diable. Son existence dans cet endroit sous terre était tellement horrible qu’elle avait même pensée un instant à s’enlever la vie. Elle qui n’avait jamais comprit jusqu’alors les suicidaires, elle avait rapidement changée d’avis…

Depuis que le maître des lieux l’avait vu, il avait tenté de jouir de ses charmes. Menaces, tortures physiques et morales, tout y était passé…la jeune fille avait même failli être violée par les créatures de son persécuteur, mais heureusement, elle avait réussie à dresser un bouclier de protection malgré les calmants ingurgités de force qu’elle prenait chaque jour. Depuis, on l’a laissait plus ou moins tranquille, mais elle vivait un calvaire, et savait qu’elle ne pourrait plus user de ses pouvoirs, étant trop droguée maintenant, ce qui la rendait encore plus triste et envieuse de la mort…

Sue était enfermée dans une chambre assez spacieuse, du moins selon les critères de cette cité…Attilan. Un nom étrange pour un peuple encore plus étrange. Des êtres difformes, monstrueux et vivant comme une sorte de communauté cachée du monde…ou bien le monde était caché d’eux. Car même si on pouvait avoir pitié d’eux au premier regard, la cruauté et la férocité de leur chef les rendait méprisables et digne d’un bon nettoyage au kascher, pensa la jeune fille tandis qu’elle regardait doucement l’extérieur.

A ce qu’elle avait pu apprendre par les indiscrétions de son « hôte », c’était un ancien abri atomique qui s’était effondré sur d’étranges galeries antiques…c’était lui qui avait trouvé cela vingt ans auparavant, et il avait décidé de s’établir ici, avec d’autres parias et d’autres rejetés, comme lui.
Seulement, au fil du temps, ils avaient commencés à changer…inexorablement, leur petit peuple se transformait, devenait autre, et leurs enfants subissaient le même processus de transformation…au bout de deux années à peine, ils étaient radicalement différents…inhumains, en fait.

Personne n’avait comprit ce changement, mais certains disaient que cela provenait de l’étrange brouillard qui régnait dans les profondeurs des galeries…mais personne ne pouvait en être certain. De toutes façons, ils ne cherchaient pas à comprendre : ils voulaient juste vivre dans leur cité, leur grand refuge contre ce monde qui les avait déjà haïs et rejetés avant, et qui serait encore pire pour eux maintenant qu’ils étaient encore plus différents…

La jeune fille soupira en posant lentement son regard sur Ben. Ce pauvre Ben…obligé de supporter toutes ces humiliations perpétuelles pour que elle et Johnny ne soient pas blessés ou attaqués…au fond, malgré son allure horrible et sa timidité, c’était quelqu’un de bien…quelqu’un qu’elle appréciait…mais bon…il ne ferait rien pour elle…son seul espoir…son seul espoir résidait en un nom…Red Richards…son Red…

Pourquoi n’était-il pas là ? Pourquoi n’était-il pas venu les sauver ? Une semaine…cela faisait une semaine qu’ils étaient là, et ils n’avaient eu aucune nouvelle de Red…pourtant, il aurait dû venir comme un fou et se déchaîner contre ces fous qui osaient s’attaquer à ses amis…mais…rien…il n’était pas venu…peut-être ne viendrait-il jamais…peut-être ne comptaient-ils pas pour lui…peut-être ne comptait-elle pas pour lui…

Arrête, crétine venait-elle de penser. Jamais Red ne les laisserait tomber. Il devait être en train de remuer chaque bouse d’égout, chaque tunnel de New York pour les retrouver…pour la retrouver. Oui, cela devait être cela…il devait être ivre de rage, et ce monstrueux pourceau sentirait alors sa douleur quand celui qu’elle aimait viendrait lui montrer comment il traitait ceux qui s’approchaient d’elle…
Un sourire s’afficha alors sur le visage de Sue, et l’espoir revint lentement en elle.



Un grand rassemblement était organisé au milieu d’Attilan. Tous les habitants étaient conviés à écouter leur chef, leur maître même. Il allait sûrement leur expliquer qu’il allait prendre la jeune blonde comme épouse…enfin, comme quatrième épouse. Celui que l’on appelait Taupe avait la fâcheuse manie de perdre rapidement des mariées, qu’on ne revoyait plus après quelques semaines…

Au bout d’un moment, quand tous les étranges êtres difformes et aux couleurs étranges étaient rassemblés, celui qu’ils craignaient le plus après Taupe apparut devant le rideau de la petite cabane d’où sortait le roi de la ville quand il devait parler. Flèche Noire, le second de leur maître. Immensément grand, il portait divers tatouages en formes de flèches foncées sur le corps, et son crâne nu était entièrement recouvert d’un immense dessin noir représentant bien sûr une flèche. Un air menaçant et terrifiant fut lancé sur la foule. Personne ne parla et beaucoup arrêtèrent de respirer quelques secondes.
Flèche Noire vérifiait que personne n’avait d’attitude malveillante envers son maître. Nul ne connaissait vraiment ses pouvoirs, mais tous savaient qu’il lui était possible d’atomiser complètement Attilan en quelques gestes…et qu’il était entièrement aux ordres de Taupe, ce qui le rendait encore plus dangereux.

Soudain, le maître des lieux arriva. Lentement, le petit être marcha calmement vers son trône, une sorte de fauteuil en fer construit on ne savait vraiment comment. Plusieurs femmes et enfants détournèrent rapidement les yeux de la vision qu’ils avaient devant eux : la laideur incarnée était vraiment la meilleure définition de Taupe.
Petit, trapu, des yeux presque aveugles cachés derrière des verres ultra foncés, des doigts crochus, un nez monstrueusement grand et un sourire pervers étaient les principales caractéristiques de celui qui ressemblait vraiment à une taupe humaine…avec la sauvagerie des pires prédateurs et monstres en plus, bien sûr.

Le maître de la ville regarda son peuple quelques instants, avant de sourire et de parler d’une voix nasillarde et horrible à entendre.

« Mes chers amis…
Aujourd’hui est un grand jour. Aujourd’hui, moi votre maître et bienfaiteur, je vais prendre une épouse qui donnera, j’en suis sûr, plein de bonheur à celui que vous aimez tous. J’espère que vous la verrez comme la reine qu’elle est, vu que je suis votre roi. Des festivités seront faites dans les jours à venir, et… »

Soudain, une présence apparut au-dessus de Taupe et de Flèche Noire et un cri de frayeur sortit de la gorge d’une enfant qui l’avait aperçue et montrée du doigt. Tous levèrent les yeux sur cet être étrange qu’ils ne connaissaient pas et qui s’était introduit presque par magie dans leur ville. Flèche Noire voulut détruire ce gêneur, mais son maître lui indiqua par geste de ne rien faire et se leva avant de regarder l’arrivant, qui avait les bras croisés.

« Qui es-tu, étranger ? Et que veux-tu ? Est-ce que tu sais au moins quelle folie que tu viens de faire en venant ici sans y être invité ? »

Taupe avait l’assurance de ceux qui ont sous leur coupe des êtres de pouvoirs qui sont dominés. Il ne pouvait rien contre l’étranger, mais Flèche Noire ou le reste de son peuple si. L’étranger sourit alors, les bras toujours croisés.

« Qui je suis ? Je suis Red Richards, dirigeant du crime organisé dans les docks de New York et bientôt du reste de la ville.
Ce que je veux ? Mes associés et ma petite amie, que tu retiens ici contre leur gré depuis une semaine.
Est-ce que je sais la folie que j’ai de venir ici ? Attends…tu enlèves ma copine, mes collègues et tu les retiens ici…à les faire souffrir chaque minute depuis une semaine. Tu fais donc souffrir ceux qui me sont le plus proche… »

Un sourire mauvais s’afficha sur le visage de Red.

«Est-ce que toi, tu sais quelle folie t’a prise de me faire ça, à moi ?»

 
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