Histoire : Ben Wawe
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Il était 21 heures 30 ce samedi soir-là à New York, dans la Grosse Pomme comme on dit. La fête se passait dans un immeuble de bonne facture sur les docks de la ville, un des rares endroits où les justiciers qui venaient d’arriver dans la cité ne faisaient pas régner la loi. En clair, ce pâté de maisons était la dernière maison des criminels, le dernier territoire de guerres de gangs. Mais ce soir-là était normalement le soir de la réunification.
La majorité des chefs de gangs de New York et surtout des docks étaient présents, avec leurs hommes, leurs familles et leurs amis. Ce soir-là, ils avaient décidés d’enterrer la hache de guerre et de faire la fête pour celer une alliance qui devait les protéger des héros qui tentaient de les arrêter. Et cette alliance allait les rendre plus forts, plus durs et moins faibles. Une excellente chose pour eux, en somme.
La particularité des criminels présents était en fait que c’était la jeune garde de New York. Tous les « grands » criminels de New York étaient vieux et étaient de la vieille école, mais de jeunes pousses tentaient de prendre la relève et poussaient un peu à la retraite les anciens. Ceux-ci avaient alors décider de les faire s’affronter, mais l’alliance de ce soir allait arrêter cela. L’heure de la vengeance et de la punition avait sonnée, comme l’avait dit Tony Vercetti à l’ouverture de la soirée. L’heure de la vengeance et de la punition avait sonnée.
La fête battait son plein et tout le monde s’amusait donc. La musique actuelle était poussée à fond par les différentes sonos placées un peu partout dans l’immeuble dont chaque étage avait une piste de danse et un bar. Les jeunes chefs de gangs n’avaient rien épargnés pour passer un moment sympathique et plein de joie et d’amusement pour celer leurs accords. Plusieurs dizaines de jeunes filles et de jeunes hommes dansaient sur un rythme endiablé de techno, de rap et de hip hop tandis que les gens importants présents fumaient et buvaient en observant les adolescentes qu’ils choisiraient pour prendre dans leur lit. De gré ou de force.
Soudain, alors que tout le monde s’amusait et que divers plans commençaient déjà à être tirés pour le contrôle des docks, des quartiers environnants puis de la ville, la porte s’ouvrit en grand avec violence. En fait, elle avait explosée et il ne restait que cendres et fumées de la superbe porte en bois massif qui devait protéger le gratin des jeunes criminels de New York. Cela jeta bien sûr un très grand froid dans l’assistance qui s’arrêta de danser, boire, fumer, draguer, coucher ou toutes autres activités.
Personne ne parlait, personne ne bougeait, tout le monde se posait des questions…qui était là ? Qui osait les attaquer ? Qui ? Ici étaient présents la future mafia de New York, les jeunes les plus puissants de la ville avec leurs gardes du corps, une vraie petite armée…qui était assez fou pour oser les défier et faire une telle entrée ? Qui ?
« Et bien, et bien… »
La voix était douce et froide, autoritaire et calme, étrange et bizarre…elle donnait la chaire de poule et l’on ne voulait qu’une chose : qu’elle s’arrête pour qu’on puisse tenter de l’oublier, mais c’était impossible…la voix venait de derrière la fumée qui s’envolait dans l’air après l’explosion de la pièce. Personne ne pouvait encore voir à qui cela appartenait.
« On fait une fête et on ne m’invite même pas ? Moi ? Je vais me fâcher… »
Le bruit de ses pas claqua alors sur le sol en bois du bâtiment alors que l’on devinait peu à peu sa silhouette dans la fumée et l’opacité de l’obscurité nocturne qui régnait au-dehors. C’était un jeune homme, comme la plupart des gens présents…pas très grands, cheveux normaux, allure normale presque…trop normale, peut-être…
« Mon invitation s’est perdue ou bien on a tout simplement jugé que je n’étais qu’un petit rigolo ? »
La voix faisait peur à tout le monde tandis que l’on pouvait enfin apercevoir l’être qui venait de parler : adolescent, 18 ans environ, peut-être plus, cheveux ni courts ni longs, mais teints en argentés ce qui donnait un air étrange à son visage et à son petit sourire ironique en coin. L’homme portait un pantalon et une veste noire sur une belle chemise blanche un peu ouverte sur son col tandis qu’il avait les mains dans les poches et qu’il s’arrêtait pour que toute l’assistance le voit.
« On ne me répond pas ? Vous avez perdus votre langue ? »
Le jeune homme souriait tandis que le silence était pesant. Soudain, Tony Vercetti se leva de sa place, c'est-à-dire en face des strip teaseuse, et vint s’approcher de l’arrivant, sortant sur le chemin son flingue pour le poser sous la tempe de celui qui avait fait une entrée si remarquée.
« Richards ! On t’a déjà dit que tu nous faisais pas peur et que tes délires sur quoi tu dois nous diriger ne nous intéressaient pas ! Mais vu que tu t’obstines, je vais devoir te tuer ! Désolé mec ! T’as tenté ta chance, et t’as perdu ! »
Vercetti souriait tandis qu’il allait appuyer sur la gâchette de son arme. Ce petit con de Richards leur avait envoyé il y a quelques jours une lettre à chacun leur disant que maintenant, le chef c’était lui et qu’ils devaient tous lui obéir sous peine d’avoir des malheurs par la suite. Bien sûr, personne n’y avait cru et la réunion de ce soir était aussi pour montrer à ce crétin que les jeunes criminels pouvaient être unis sans lui.
Et maintenant, son sang et sa cervelle allaient baptiser cette association, et ça Tony aimait bien comme idée.
« Une dernière volonté ?
- Oui.
- C’est quoi ?
- Dis tes prières.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Je com…arrghhh…kof…koffff… »
Tony, dont le dos était face aux autres, laissa alors tomber son arme avant que ses jambes ne le soutiennent plus et le fassent aussi perdre pied, le jeune homme se tenant la gorge tandis que son corps était prit d’un spasme de douleur.
Red, lui, souriait, et tandis que son ennemi tombait à terre, les autres criminels pouvaient voir qu’il y avait un étrange phénomène qui était sur son front…un bout de peau semblait s’être étiré du front et avait formé une sorte de tige mobile, qui rapetissait pour revenir sur le front sur lequel il ne restait aucune trace. Une étrange odeur de fumée se faisait alors sentir.
« Par tous les dieux… »
Plusieurs jurons sortirent des bouches des adolescents présents tandis que Richards donnait un coup dans le corps inanimé de Tony, et la vérité apparut alors aux personnes présentes : la gorge du criminel avait été ouverte par une toute petite chose pointue et pas très grande, et le pauvre homme était mort étouffé par son propre sang…mais qu’est-ce qui avait pu faire cela ? Red avait toujours eu les mains dans ses poches, et seul son…oh non, pensèrent-ils tous presque en cœurs, c’était impossible…et pourtant…son…son front s’était allongé pour ouvrir la gorge de Vercetti pour le tuer…et pendant qu’ils comprenaient ce qui arrivait, Richards souriait et marchait doucement vers eux.
« Bon…maintenant que je vous ai montrés que je n’étais pas qu’un rigolo qui s’amusait à dire des conneries, j’aimerais savoir…est-ce que je dois encore tuer quelqu’un pour qu’on me prenne au sérieux ? Non ? Bien. Je réitère encore ma demande, alors…ou plutôt, pardon, mon ordre : désormais, toutes les jeunes familles sont sous mon contrôle. C’est d’accord ? »
Chacun fit oui de la tête, trop apeuré par le monstre qui se tenait devant eux…comment ce qu’il avait fait était-il possible ? Bien sûr, tout le monde avait entendu parler des mutants et de leurs mystérieux dons…Richards en était-il un ? Si oui, de quoi d’autre était-il capable ? La peur était presque palpable dans la pièce tant elle transpirait en chacun…
« Bien. Vous allez signer les différents contrats que vous allez voir… »
Red claqua des doigts et…et des dizaines de papiers arrivèrent alors par la porte, mais avec personne pour les porter ! Ils semblaient voler dans l’air à allure régulière, comme si quelqu’un les avait dans les bras, mais il n’y avait personne ! Etait-ce encore Red ? Ses pouvoirs étaient-ils infinis ? Alors que les plus grands chefs recevaient chacun un papier, tous déglutirent avec difficulté à cette pensée…
« Ces papiers… »
Richards souriait en disant cela tandis qu’il marchait de droite à gauche puis de gauche à droite.
« Ces papiers prouvent que désormais vous m’obéissez. Ils me donnent les pleins pouvoirs sur vos organisations. Si vous ne les signez pas, vous suivrez ce cher Tony. Et vos proches aussi. Je suis bien clair ? »
Le jeune homme promena un regard dur et autoritaire sur l’assistance qui tenait de s’en cacher pour signer rapidement ces damnés papiers. Quand ce fut fait, ils furent de nouveau en l’air et partirent aussi étrangement qu’ils étaient venus.
« Bien. Très bien. Je pense que tout le monde a remarqué l’odeur de fumée qui assaille nos narines. En fait, vu que vous ne m’avez pas écouté et que vous avez refusé ma proposition au départ, j’ai dû prendre des dispositions. Ainsi, la mort de Tony n’était pas ma seule vengeance envers vous. Les trois étages au-dessus de nous sont maintenant en cendres, ainsi que toutes les personnes présentes dans ces endroits. Vous n’avez rien entendus ? Normal, mon ami Johnny a fait vite et bien. Comme toujours. Messieurs dames, nous nous verrons dans deux jours pour un briefing. A bientôt. »
Richards sourit et sortit alors. Il alla rejoindre Sue, Ben et Johnny qui riaient ensemble de la facilité qu’ils avaient eus à tuer tant d’adolescents. Quand leur chef arriva, les plaisanteries et les sourires s’effacèrent avant qu’il ne leur donne le droit, par un sourire, à continuer. Ce fut Sue qui parla en premier.
« Ca s’est bien passé ?
- Très. Ils sont morts de peur et vont nous obéir parfaitement.
- C’est cool.
- En effet, Johnny. Bon, Ben, quel est le programme maintenant ?
- On doit aller voir un gosse qui a été tué par des passants pas loin d’ici. Le truc c’est que le gosse a l’air assez bizarre et étrange…
- C'est-à-dire ?
- Il ne ressemble pas à un humain.
- Intéressante. Allons-y donc. »
Tandis que les quatre étranges êtres partaient vers l’hôpital, tous les criminels présents dans l’immeuble montaient les escaliers pour voir si Red avait dit la vérité. Et il l’avait dite. Les trois étages de l’immeuble avaient été entièrement brûlés et il ne restait strictement rien d’eux, ni des gens qui y étaient…il n’y avait tout simplement rien après l’escalier, et ce fut une vision d’horreur que d’imaginer la mort funeste de tous ces adolescents…tous se promirent alors de ne plus jamais défier Red Richards, le nouveau Caïd des docks de New York…et bientôt de toute la ville, peut-être…