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  Fantastic Four #9 : Les Monstres (3) : Rendez-vous nécrophile
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

La morgue n’est pas un endroit très accueillant en général : une atmosphère lourde et étrange se dégage de ce lieu tandis qu’un froid étrange vous glace le sang malgré que le chauffage fonctionne à fond depuis bien des jours. Mais cette fraîcheur dans les veines ne vient pas du climat ou de la température dans la pièce, mais plutôt ce que contient la pièce : même le plus chaud des sangs sait se calmer et se faire frais quand il est en présence d’un cadavre…encore plus quand il y en a plusieurs allongés sur des tables, comme des patients d’un groupe de sommeil en plein travail…

Red Richards et ses camarades étaient facilement entrés dans l’hôpital assez bien tenu de ce quartier de Brooklyn. Bien sûr, officiellement personne ne reconnaissait l’existence du corps d’une sorte d’être hybride dans la morgue de ce bâtiment, mais l’information avait déjà beaucoup circulée et les quatre adolescents avaient souris en voyant les journalistes qui tentaient de corrompre les infirmiers de garde ou le policier chargé de veiller sur le corps. Cela ne servirait à rien, personne n’était prêt à perdre sa place pour quelques malheureux dollars…

Le jeune caïd des docks, lui, n’avait pas besoin de proposer de l’argent ou de corrompre. Il n’avait même pas besoin de proposer ou de demander tout court : on avait informé son ami Ben pour lui et on lui proposait de lui montrer le corps en priorité. Contre rien du tout. Ou bien si, peut-être…le fait que Red avait des photos assez explicites d’une soirée de bizutage de la fille du docteur en chef de la morgue, photos où ladite fille avait des rapports privilégiés avec ses copines et des objets longs et durs en plastique avait dû aider…
Richards sourit en pensant à la tête qu’avait fait le médecin quand il lui avait montré les images. L’homme avait de suite comprit qu’il devait aider l’adolescent à chaque fois qu’il le pouvait si il ne voulait pas que la réputation de prude jeune fille de son enfant ne soit détruite par quelques photos sur Internet…

« Ah, monsieur Richards et ses amis…
- On dirait le titre d’une vieille mauvaise série télé avec le héros et ses faire valoir…
- Ouais, t’as raison, Ben, on dirait exactement cela…
- Et ça vous pose un problème ? »

Red se tourna vers Ben et Johnny qui s’arrêtèrent de marcher, surpris par le regard énervé et autoritaire de l’adolescent devant eux.

« Je dois vous rappeler qui vous a permis de vous en sortir après l’incident qui nous a réunis ? Qui nous a fais faire ce voyage riche en expériences qui nous a tenu éloigné de la ville ? Qui vous permet de vous habiller en Armani pour toi, Johnny, et vous permet d’avoir des habits à votre taille et des liens avec des gens normaux, pour toi Ben ?
- C’est…c’est toi, Red…
- Bien. J’espère qu’à l’avenir vous vous en souviendrez. »

Le ton dur et cassant de Richards montra toute l’autorité et le charisme dont faisait preuve l’adolescent, mais cela contrasta énormément avec la voix douce et calme qu’il utilisa pour parler au directeur de la morgue, monsieur Rayes, qui était demeuré silencieux durant la « dispute ».

« Monsieur Rayes ! Je suis heureux de vous revoir. Comment va Frankie ?
- Euh…très, très bien, monsieur Richards…elle continue ses études de droit et tout se passe bien…
- J’en suis ravi. C’est une gentille fille. Belle à croquer…ou autre chose… »

Le médecin faillit défaillir et sa voix se fit encore plus difficile et faible qu’avant, ce qui était quand même quelque chose. Sue, elle, croisa les bras et émit un petit grognement suite à la remarque de Red : visiblement, elle n’appréciait pas qu’il parle ainsi d’une autre femme…

« Hum… »

Richards se tourna vers elle, un peu surpris, avant de comprendre et de mettre sa main autour de ses hanches pour l’amener et lui, glissant très discrètement sa main sous le pantalon et le string de l’adolescente pour caresser sa hanche. Un lourd silence s’était alors installé.

« Bien. Monsieur Rayes, vous nous avez donc fais venir…
- Euh oui, en effet, monsieur Richards…cette nuit, une foule en colère a pourchassée et tuée un enfant assez…étrange, je dirais : un hybride entre un humain et une…une chose, oui… »

Ben tiqua alors : demain sa transformation, beaucoup l’appelaient La Chose à cause de son changement physique…était-ce possible qu’un autre ait le même corps, ou quelque chose de ressemblant, que lui ?

« Une chose ?
- Oui, monsieur Richards…crâne sans cheveux, aucun poil sur tout le corps, yeux globuleux, peau jaunie…vraiment, quelque chose d’assez horrible, et de repoussant…
- Peut-être est-ce un de ces mutants dont on entend beaucoup parler, en ce moment. J’espère que ce n’est pas le cas, car nous faire déplacer pour un énième monstre de foire au beau milieu de la nuit ne me plairait que modérément, monsieur Rayes… »

Red lança un regard noir au docteur qui s’urina presque de peur sur lui. La situation était assez cocasse si l’on n’était pas un de ses acteurs : un homme d’une cinquantaine d’années, à l’allure fière et forte, dont les muscles étaient visibles sous ses habits, était prêt à se pisser dessus de peur devant un gamin qui ne semblait pas extraordinaire…mais, comme toujours, l’habit ne fait pas le moine…

« Euh non, bien sûr que non, monsieur Richards…ce n’est pas un mutant, en fait…
- Pardon ? Pas un mutant ? Comme le savez-vous ?
- J’ai déjà eu affaire à plusieurs « clients » mutants et j’ai pu faire quelques analyses, vu que personne ne vient jamais les réclamer…ils ont un ADN différent du nôtre, et cela doit être ça qui leur confère leurs capacités étranges…mais là, ce gamin…il a un code génétique différent des mutants et différents des humains normaux ! Je n’ai jamais vu cela… »

Richards ne dit rien suite à l’explication du médecin, se plongeant dans ses pensées, comme en-dehors du monde, maintenant. Les autres ne dirent rien, habitués à cette pratique, et Rayes avait trop peur pour oser parler sans qu’on l’invite à le faire.

Red réfléchissait, donc. Ce n’était pas un humain. Ce n’était pas un mutant. Pourtant, il avait un code génétique et avait vécu, même si c’était sous le couvert d’un corps difforme et affreux. Qu’était-ce, donc ? Une autre expérience d’Essex ? L’adolescent avait dès le départ observé des échantillons d’ADN de chacun pour voir pourquoi ils avaient changés, pourquoi ils étaient devenus ce qu’ils étaient maintenant. Et il avait trouvé qui était responsable de tout cela. Essex. Nathaniel Essex.
Le jeune homme avait trouvé que quelque chose s’était ajouté à leur code génétique et l’avait modifié, libérant des capacités qui ne pouvaient être utilisées avant. En clair, on leur avait donné une clef pour ouvrir la porte qui leur permettait maintenant d’utiliser leurs fantastiques dons.
Red n’avait pas tardé à trouver qui, dans leur entourage à chacun, avait assez d’intelligence et de technicité pour faire cela : seul Nathaniel Essex le pouvait, et ils s’étaient chargés, sous le coup de la colère, de le laisser pour mort après s’être vengés, ce qui avait eu pour effet que jamais ils n’auraient de réponses à leurs questions…

Après cela, il avait laissé ses éprouvettes tranquilles pour se charger de l’expansion de ses ambitions, mais cette information remettait plusieurs choses en question…que devait-il privilégier ? La conquête du crime de New York alors qu’il était proche du contrôle presque total de la majeur partie des quartiers riverains du centre de la ville ? Ou bien la recherche scientifique, sa vraie passion, qui l’appelait pour résoudre ce mystère ?
Mais, après tout pensa Richards, si il existait d’autres êtres comme cela, peut-être pourrait-il s’en servir pour conquérir le reste de la ville…comme une armée personnelle effrayante…un peu comme les Orques de Sauron dans le Seigneur des Anneaux…
Un sourire mauvais s’afficha sur son visage tandis qu’il lâchait Sue pour aller derrière Rayes, qui se retourna, surpris, avant de tenter de l’arrêter.

« Non ! Monsieur Richards, je vous ai appelé pour vous informer de cela, mais je ne peux vous laisser toucher le corps ! Je n’ai pas le droit ! Comprenez-moi, je risque de perdre ma place et de…
- Ben ? Occupe t’en.
- Très bien, boss. »

Ben Grimm tendit son énorme bras en pierre et donna un petit coup de doigt à l’arrière du crâne du docteur, ce qui eut pour effet de le mettre KO pour plusieurs heures. Tandis qu’il tombait lourdement sur le carrelage blanc et froid de la morgue, Red, lui, enlevait le drap et découvrait ainsi le petit monstre dont avait parlé Rayes.
Johnny, Ben et Sue firent chacun une moue de dégoût, la jeune femme se cachant les yeux par la main tandis qu’elle allait se cacher derrière Red dans un signe de faiblesse qui fit sourire l’adolescent.

« Allons, ne me dites pas que Johnny n’est pas pire le matin sans son heure et demie dans la salle de bains à se pomponner… »

Sue et Ben sourirent tandis que l’adolescent blond n’arrivait même pas à s’y forcer : la colère montait peu à peu en Johnny, mais il savait que Red le tenait et qu’il pouvait facilement le faire plonger pour beaucoup de choses…il était piéger par cet esprit, il était bien obligé de l’admettre, supérieur…

« Bien. Nous allons l’emmener chez nous.
- Quoi ?! »

Les trois adolescents furent surpris et parlèrent en même temps, ce qui eut pour effet de faire sourire Richards qui se retournait.

« Oui. Je dois l’étudier et j’ai les meilleurs outils de la ville à Pier Four.
- Mais pourquoi tu veux étudier ce…ce monstre ?
- Pourquoi, chère Sue ? Mais parce qu’il va me permettre de réaliser un de mes plus grands rêves…
- Qui est ?
- La domination, ma chère, la domination…
- Je croyais que je te l’avais déjà fais dès le début, ça…si ton nouveau phantasme c’est un truc nécro, je te préviens, c’est sans moi…
- Ah ! Non, je n’ai pas besoin de quelqu’un d’autre au lit, tu es la meilleure et tu le sais, je ne veux que toi… »

Red, en bon charmeur, déposa quelques doux et excitants baisers dans le cou de la jeune femme qui sourit et dont tous les doutes et problèmes s’évanouirent alors pour laisser place à un ardent plaisir.

« Tu parles de quoi alors ? »

Johnny avait parlé un peu blasé, fatigué du manège de son chef. Richards lui répondit par un regard cruel et un sourire diabolique.

« Mais de l’Etat, Johnny, je parle de la domination de l’Etat… »

 
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