Urban Comics
  Fantastic Four #4
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

L’école avait entièrement brûlée, il ne restait plus que des ruines encore fumantes de ce qui aurait pu être un splendide lieu de réinsertion. Les espoirs et les dollars de la mairie venaient de prendre feux et de disparaître dans les airs à jamais. Il faudrait maintenant attendre longtemps avant que de nouveaux moyens pour aider les jeunes qui voulaient revenir dans le droit chemin soient débloqués…

John Masters était devant l’immeuble que les pompiers éteignaient petit à petit. Il était en chemise et pantalon, son visage portant les traces de la fumée qu’il avait dû avaler pour s’en sortir. Par chance, le directeur avait été dans son bureau quand le feu s’était déclaré. Il avait pu s’enfuir en emportant avec lui un des employés. Mais apparemment, tous les élèves avaient péris dans les flammes…
Alors qu’il pensait que sa carrière était brisée et qu’il allait devoir partir de l’Etat avec sa fille, John Masters vit quelque chose sortir des flammes qui balayaient encore le haut du bâtiment. Cela avait été très rapide…mais il était sûr d’avoir vu sortir une traînée de feu des flammes, comme si un objet enflammé s’était échappé du brasier…mais il devait délirer…non ?


Plusieurs mètres sous terre s’écoulaient des centaines de réseaux d’égouts qui faisaient des sous-sols de la ville un véritable labyrinthe géant digne de celui du Minotaure. Juste en dessous du bâtiment qui était en fait, plusieurs débris jonchaient le canal d’écoulement d’égout. Murs, bois, portes, bouts de lits, tissus, plusieurs objets provenant de l’école semblaient être tombés ici quand le feu s’était déclaré.

Alors que l’eau tentait de s’écouler mais qu’elle en était empêchée, les débris bougèrent un peu. Lentement, bien sûr, mais ils bougeaient quand même. Au bout de quelques instants, plusieurs bouts de bois volèrent en l’air suite à un cri de hargne proche de celui d’un animal. Alors que les débris tombaient dans l’eau sale, une forme émergea des ruines.
Un homme apparemment, mais très fatigué, avec un éclat de verre dans la cuisse droite. Ses vêtements étaient soit déchirés soit brûlés, et il n’en restait à peine qu’assez pour préserver son intimité. Son visage était entièrement noircit par la fumée et les flammes. Mais il était vivant.

Soudain, une autre forme émergea elle aussi des décombres. Red, car c’était bien lui, lui donna sa main pour que Sue se relève lentement, en tenant le drap blanc sur son corps nu, drap qui ne masquait pas grand-chose à Red, mais il avait autre chose à faire en ce moment que de fantasmer sur le corps de sa compagne.
Celle-ci était tailladée sur les bras, et du sang coulait de son visage. Ses cheveux étaient remplis de suie et elle semblait las et proche de l’inconscience. Le jeune homme l’aida à descendre sur un des rebords de l’égout, et ils s’assirent dessus pour reprendre leurs esprits en contemplant les décombres.

« Red…que s’est-il passé ?
- Je…j’en sais rien. Je me rappelle du feu, de Johnny je crois en flammes…mais c’est tout.
- Je crois que le plancher est tombé…et qu’on devait mourir…mais non…Red, on est où ?
- Dans les égouts. Dans le réseau d’évacuation sous la ville.
- Que va-t-on devenir ? J’avais tout ce que je possédais là-haut…
- Moi aussi. Mais ne t’en fais pas. J’ai beaucoup étudié la cartographie des lieux. Je connais ce réseau presque par cœur. C’est idéal pour s’enfuir après un casse. Et je te laisserais pas tomber. Je te le promets. »

Sue lui sourit. C’était la première fois qu’on lui disait cela. Enfin, qu’on lui disait cela en étant sincère. Personne n’avait jamais vraiment prit la défense de la jeune fille. Très vite jetée dans la rue, elle jouait l’aguicheuse uniquement pour cacher son mal de vivre. Depuis longtemps, elle voulait en finir avec la vie, et espérait qu’un soir un de ses clients ferait ce qu’elle n’osait pas faire. Sa nymphomanie était feinte. Elle n’était pas folle de sexe. Elle n’était qu’une petite fille qui avait peur…

Et en ce moment, elle avait très peur. Elle et Red étaient seuls, sans argent, sans vêtements, portés disparus ou pire. Et d’ailleurs Red était aussi inquiétant…elle ne savait rien de lui, il était un étranger et voulait l’aider. Elle avait un peu peur de lui. Et d’ailleurs, la jeune fille avait déjà commencé à lui mentir. Elle se rappelait ce qui s’était passé avant.
Oui, ils étaient tombés par le plancher car il avait cédé sous les flammes. Mais elle se rappelait ce qui s’était passé après. Red avait étiré ses bras de façon impossible pour se rattraper lui et Sue avant de toucher le sol. Le jeune homme n’avait pas réussit à rester dans cette position, c'est-à-dire les deux bras touchant deux murs opposés tandis que Sue se tenait à son cou en fermant les yeux. Il avait cédé, et était tombé dans les décombres. Mais cela leur avait permis de survivre à la chute qui leur aurait été mortelle.
Personne ne pouvait faire cela, pensa Sue. Personne de normal.

Normal…qui l’était encore ? Red ne savait pas trop ce qui se passait ces derniers temps. D’abord il avait été arrêté, Victor avait eu ce terrible accident…et là Johnny et Sue qui avaient ces pouvoirs dingues…et lui aussi apparemment…bien qu’il refusait de l’accepter. Pour lui, cela n’était pas possible. Autant les facultés de Sue et de Johnny étaient réelles car il les avait vus, mais là ce qu’il avait fait, il se refusait à le croire. Après tout, il avait sûrement rêvé…c’était la fumée qui avait intoxiqué quelque peu son cerveau…oui, c’était cela…


A plusieurs rues de là, Virginia Grimm était à terre, un éclat de porte dans le ventre. Du sang coulait sur sa belle robe verte tandis que sa voiture était en morceaux autour d’elle. Elle avait peur. Très peur. La chose qui était devant elle, une sorte de monstre de pierre gigantesque, l’avait attaquée, frappée violemment. Sans un mot, sans rien dire. Juste des yeux tristes mais déterminés. Alors qu’il levait son lourd poing droit pour tuer la femme, celle-ci hurla quelques mots.

« Mais pour l’amour du ciel, pourquoi faites-vous cela ?
- Car tu as laissé papa me rendre fou et me souiller, maman. Tu l’as laissé faire. Et tu as dis après que ce n’était pas lui. Que ce n’était pas de sa faute. Que c’était moi qui voulait, que c’était moi le fou. Tu es aussi coupable que lui, maman, et cela je ne te le pardonnerais jamais… »

Alors que Virginia Grimm commençait à comprendre que l’être qui la tuait était son fils, Ben Grimm laissa s’exprimer sa force sur le corps désormais sans vie de sa mère. Avec sadisme, il continuait à la frapper quand des voitures de police arrivaient près de lui…

 
 
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