Urban Comics
  Fantastic Four #3
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

Johnny ne savait pas quoi faire. Sue criait, c’était une vérité absolue. Il entendait ses cris aigues, et nul doute que tout le quartier à la ronde pouvait le faire. Mais elle n’était pas dans la chambre, du moins il ne la voyait pas ! Comment était-ce possible ?
Mais ce mystère n’était que le cadet des soucis du jeune homme. En effet, Red venait d’arriver dans la chambre de Sue, en pyjama à rayures semblable à celui des prisons. Et le jeune hacker n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre ce qui venait de se passer dans cette pièce. Il jeta un regard noir à Johnny tandis que les cris s’éteignaient. Le jeune homme à la queue de cheval parla d’une voix dure et ferme.

« Où est Sue ?
- Je sais pas…
- Où est Sue ?
- Je sais pas, je te dis ! Je venais là pour euh…
- Ferme la. Je suis loin d’être con comme toi, et je sais observer. T’es qu’une enflure, et je serais ravi de te casser la gueule quand on aura retrouvé Sue. T’en as fait quoi ?
- Mais je suis là ! »

La voix qui venait de parler s’élevait du fond de la pièce, dans l’angle des deux murs. Elle était craintive, rapide, mais douce et simple. Les deux adolescents savaient qu’il s’agissait de Sue, mais ne la voyait pas, ce qui les stupéfiant extrêmement.

« Sue ? C’est toi ?
- Oui ! Vous me voyez pas ?
- Ben…nan.
- Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?
- Je sais pas…
- Qu’est-ce qu’il m’arrive, mon dieu ? Et toi, comment as-tu pu me faire cela ? Tu voulais me violer, sale ordure !
- Euh…tu devais être consentante…
- Quoi ? Tu me prends pour qui, espèce de connard ! »

Johnny, alors à terre, fut projeté au loin dans le couloir, à l’autre extrémité du bâtiment, par une sorte de vent, ou bien quelque chose d’invisible. Nul doute qu’il était KO pour Red, qui avait tout vu et ne savait pas quoi faire. Apparemment, selon ce qu’il avait vu et entendu, c’était Sue qui avait fait cela. Elle pouvait donc disparaître et créer des trucs invisibles pour faire voler les violeurs. Pas mal, mais ce n’était pas naturel, du moins pas dans l’univers réel que voulait nous faire prendre pour vrai le gouvernment. Le jeune génie s’avança lentement jusqu’à l’endroit où il pensait qu’elle était.

« Sue ? Tu vas bien ?
- N’approche pas, je suis nue !
- Je te vois pas, donc reste cool…c’est toi qui a fait cela, nan ?
- Euh oui, je crois…
- Tu sais comment ?
- J’en sais rien !
- Du calme, Sue. D’abord, mets cela… »

Red prit le drap du lit de la jeune femme, et le tendit en l’air. Il fut surprit de voir qu’il se leva tout seul, et s’enroula autour d’un corps plein de courbes féminines. C’était vraiment Sue, on ne pouvait vraiment pas la voir…enfin, avec ce drap, on pouvait presque, ce qui aidait beaucoup Red, qui était un peu perdu, mais ne voulait pas le montrer pour ne pas inquiéter Sue.

« Tu vas bien ?
- Je…je sais pas…
- Je peux t’aider ?
- Il a voulu me violer…me violer…
- Il payera, t’en fais pas… »

Red se rapprocha de la forme qui était dans le drap blanc, et la prit dans ses bras, en tentant de caresser ses cheveux. Elle était en état de choc, il fallait la réconforter et la calmer pour éviter l’hystérie ou plusieurs mois d’analyse. Et connaissant le mode de vie de la jeune, Red savait qu’aucune des deux options n’était envisageable.
Le jeune homme sourit intérieurement tandis qu’il réconfortait Sue. Lui qui avait toujours été rejeté par les filles ou les autres, lui dont personne n’avait jamais voulu, lui tenait contre lui un objet de phantasmes qui ferait baver bien des hommes…ah, la vie était vraiment marrante parfois…

Soudain, une odeur de brûler se fit sentir. Red et Sue reniflèrent quelques instants, pour être surs de ce qui se passait. Ils ne croyaient pas au début que le feu était présent. Surtout, ils ne voulaient pas le croire. Mais ils durent se rendrent à l’évidence quand ils virent des flammes engloutir la porte de la chambre de Sue.
Les deux adolescents étaient terrifiés par ce qu’ils voyaient. Red avait toujours eu peur du feu. Le feu purificateur, dirait son père, pasteur, mais le feu qui avait emporté son ami…sa plus grande honte, son plus grand péché. Il était terrifié et n’osait pas bouger, de même que Sue, qui était pétrifiée.

Soudain, alors que la moitié de la chambre était déjà en feu, et que de la fumée rentrait dans leurs poumons déjà fragiles de fumeurs passifs, quelque chose sortit de la fournaise qu’était devenu le bâtiment en bois. Alors que plusieurs cris se faisaient entendre dans la rue et dans l’immeuble, les deux adolescents purent voir, ou peut-être croyaient-ils voir, un être de feu marcher doucement vers eux. Il semblait ne pas être touché par les flammes qui léchaient son corps déjà carbonisés, et qui semblait désormais couleur feu, rien n’existant encore de ses vêtements, si jamais il en avait eu.

Un large sourire illuminait le visage de l’être de feu, qui fit parcourir Sue et Red d’un frisson très, très froid. Il semblait heureux de ce qui leur arrivait. Après les avoir observés quelques instants, il retourna dans la fournaise qui dévorait les lieux et on ne le vit plus.
Les deux adolescents tentaient de se protéger du feu avec le drap de Sue. Ils commençaient lentement à étouffer, mais de toutes façons ils allaient mourir. Red serrait fort contre lui la jeune fille. Soudain, elle redevint visible, et le jeune homme pu voir toutes les formes avantageuses de la jeune femme. Intérieurement, il était heureux de voir une telle chose avant de mourir…

Le bâtiment explosa alors à ce moment, les flammes venant d’atteindre les réserves de gaz situées dans le sous-sol. De dehors, les passants et les pompiers arrivés trop tard ne purent que voir l’immeuble exploser dans un gigantesque champignon de feu et de fumée…


Plusieurs rues plus loin, dans un autre quartier de New York, Virginia Grimm rentrait chez elle, les bras chargés de courses. Elle était fatiguée de sa journée de bureau, et n’était pas très motivée pour servir de bonne à son mari et à ses autres fils. Alors qu’elle allait prendre la rue où elle habitait en voiture, son véhicule stoppa. La quinquagénaire appuya plus fort sur l’accélérateur, mais rien n’y fit : elle ne bougeait toujours pas. Inquiète, la femme regarda dans le rétroviseur, et ne vit qu’une sorte de monstre de pierre tenant la voiture, les yeux pleins de rage et de colère…

 
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