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  Witchblade #8 : Interrogatoire (4)
 

Histoire : Ben Wawe
Date de parution : 

Résumé des épisodes précédents : Sara Pezzini et Danny ShanLi sont transférés de force à Québec après le meurtre du précédent coéquipier de Sara, Matthieu, par les hommes de Kenneth Irons, et ce parce que la jeune femme lui avait volé un bracelet anthique. Celui-ci, la Witchblade, est toujours à sa main et en fait la future sauveuse de l'Humanité selon d'anciennes écritures, mais aussi celle qui contrôle l'énorme pouvoir que l'objet renferme.
La Question entre ensuite en contact avec Sara et l'emmène dans un tourbillon de folies, où ils doivent affronter un métamorphe, Ian Nottingham, envoyé pour la tuer. Ils parviennent à le vaincre et partent rejoindre une Résistance aux Architectes, et après un long dialogue, Sara est plus perdue encore. Mais le pire arrive...



« Bordel ! Mais je pensais qu’il était inconscient ! »

Sara se prit un coup de poing après s'être levée. Trente secondes plus tôt, Ian Nottingham avait explosé la malle dans laquelle il était enfermé jusque là et s’était jeté sur les deux passagers du train canadien, propulsant Question au sol en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

« Je l’ai sous-estimé… »

L’homme masqué se releva rapidement, malgré la douleur due aux impacts de balles. Il en avait vu de plus dures, mais ça faisait quand même mal.

« …c’est la dernière fois. »

Inspirant profondément, il sauta sur le mercenaire envoyé pour tuer la jeune femme qu’il avait prise sous son aile, et lui donna un violent coup de poing avant de le faire tomber au sol. Il savait qu’il avait peu de chance de s’en tirer si le combat se prolongeait, et il devait donc faire en sorte que son adversaire soit rapidement mit KO. Ce type était un maître assassin, un métamorphe capable de transformer son corps en absolument tout ce qu’il voulait. Ils avaient réussi à le vaincre auparavant par chance…mais ça ne fonctionnerait pas comme ça cette fois-ci.

Là, il faudrait de la violence, de la brutalité et peut-être même des coups mortels. Et il était préparé à ça. Depuis des années qu’il faisait ce « métier », depuis tout ce temps où il avait été le poil à gratter des puissants et l’espoir des faibles, il avait tué. Pour sa cause. Pour ses idéaux. Et il était tout à fait capable de recommencer.

« Tes efforts sont vains. »

La voix froide et dure de Nottingham parvint aux oreilles de Sara, qui se relevait en s’essuyant son nez tâché par son sang. Cet enfoiré lui avait fait mal, et elle n’aimait pas ça.

Question ne s’en sortait pas. Malgré sa fougue, malgré sa position normalement avantageuse, elle sentait que son « ami » ne pourrait pas s’en tirer. Ce Ian était apparemment quelqu’un capable de changer de forme, quelqu’un d’assez puissant pour se faire passer pour Danny…alors comment Question pourrait-il gérer ça ?
Jusqu’à preuve du contraire, il n’avait pas de capacités surhumaines. Il n’était qu’un homme. Certes, extraordinaire, mais un homme quand même.

« Peut-être… »

L’homme masqué donna un coup de coude violent à son ennemi. Son nez craqua, et une lueur d’espoir apparut chez Pezzini tandis qu’elle cherchait dans son sac son arme.

« …mais ça n’empêche pas de continuer. »

Son collègue frappa encore une fois le visage de Nottingham, et celui-ci ne bougeait plus. Pendant quelques secondes, quelques vaines secondes, ils crurent alors qu’il avait réussi à mettre KO à forces de coups répétés et violents, mais un rire cruel et sadique s’échappa de sa gorge.

« Ha…toujours aussi utopiste, hein ? »

Question, qui avait ses gants couverts du sang de son adversaire, leva quelque peu ses mains, et regarda le visage amoché de Nottingham. Celui-ci souriait, et…et un miracle se produisit. Non, pas vraiment un miracle. Un cauchemar plutôt.

Lentement, la face de leur adversaire cicatrisait. Tout doucement, les plaies disparaissaient pour être remplacées par son visage parfait d’avant. Au fil de secondes terribles où les cœurs des deux personnes présentes se gelaient en voyant cela, les blessures de Ian étaient supprimées par son étrange pouvoir.

« Mon dieu… »

La jeune femme était atterrée. Devant lui, un homme avait été roué de coups. Mais cet homme, cette…chose allait bien. Son visage était à nouveau clair et rien ne laissait présager qu’il avait été frappé avec une telle force par son camarade. Il avait cicatrisé. Et ça voulait donc dire qu’il allait être encore plus dur à vaincre que prévu.

« Dieu ? »

La voix froide et moqueuse de Nottingham se fit à nouveau entendre. D’un geste sec, il envoya violemment Question contre la porte, avant de se relever pour faire face à la policière qui était sa cible.

« Tu peux m’appeler Ian, mon chou. Ca ira plus vite. »

Son bras droit se transforma alors en immense tentacule vert et rosâtre, et elle le regarda avec excitation mêlée d’horreur. Elle n’avait jamais vraiment crue au paranormal, même si elle avait jadis espérée que les choses pouvaient être différentes de ce qu’elles semblaient l’être. Et donc, voir encore une fois de ses yeux les étranges capacités de ce tueur, c’était comme rouvrir la porte de la pièce où était enfermée en elle l’adolescente qui espérait que le surnaturel pouvait véritablement exister. Sauf que là, c’était beaucoup plus dangereux et brutal que dans ses phantasmes.

« Argh ! »

Nottingham la frappa violemment avec son tentacule, et le coup fut si fort et si brutal qu’elle fut envoyée contre la vitre du train…et celle-ci céda ! Sara passa la barrière du moyen de locomotion, et rencontra soudainement le froid du vent québécois, retombant plus que lourdement sur la neige de la plaine où le train passait.

« Sara ! »

Question avait crié quand il avait vu la jeune femme qu’il devait protéger être balancée à l’extérieur avec une violence inouïe. Sans réfléchir, il fonça sur la vitre brisée et sauta, ne sachant pas vraiment pourquoi il faisait ça. Après tout, c’était s’exposer à un choc extrêmement brutal et à de nouvelles blessures. Et lui qui avait déjà morflé avec les balles tirées sur son gilet pare balles, ça ne lui ferait pas vraiment du bien…surtout avec un Ian Nottingham qui voulait leur mort.

Mais tout ça, sa souffrance, la menace de leur adversaire…il s’en fichait alors qu’il sortait du train pour tomber lui aussi violemment sur le sol enneigé. Pezzini avait besoin de lui. Il avait besoin d’elle. Et il n’allait pas l’abandonner.

Il avait perdu trop d’amis et de connaissances dernièrement pour ça. L’Anarchiste, Reilly…c’étaient des êtres qu’il appréciait, même si il ne leur avait pas toujours vraiment dis. Ils avaient été tués pour leurs idéaux et pour leurs valeurs, et même si il était heureux qu’ils puissent finir ainsi, il était triste qu’ils aient disparus. Il se sentait coupable de n’avoir pas été assez fort pour les protéger, et il était temps maintenant qu’il change ça.

Fini la Question solitaire et seul au monde. Fini l’homme qui ne voulait de personne pour l’aider. Seul, on ne gagne jamais. Il fallait qu’il s’ouvre aux autres, qu’il accepte de faire confiance. Et ça commençait aujourd’hui. En aidant Sara Pezzini. Coûte que coûte.

« Sara ? »

Se relevant lentement et difficilement à cause d’une douleur qui le lançait à son épaule, l’homme masqué regarda autour de lui et ne vit qu’un désert de neige perturbé par un vent porteur d’autres flocons. Aucune trace de corps. Aucune trace de sang. Aucune trace de Pezzini…

« Tu es là ?
- Elle est là, mon vieil ami. »

Immédiatement, Question se retourna et vit le corps inconscient de la policière entouré par le tentacule qui faisait désormais office de bras droit à Ian Nottingham. Celui-ci avait fait pousser des ailes noires dans son dos et le regardait en souriant, sûr de sa victoire. Quelle arrogance, pensa son adversaire tandis qu’il serrait les poings en s’approchant de lui. Il lui ferait payer tout ça un jour.

« Lâche-la.
- Non.
- Lâche-la ou tu le regretteras.
- Ah oui ? »

Le mercenaire sourit en entendant ça. A voir son visage, on eut dit que c’était la chose la plus drôle qu’il ait jamais entendue. Et Question n’apprécia pas de voir ça. Il sentait que ce type était en train de rire de lui, et il n’acceptait pas ça.

« Ouais. Je sais, tu te crois plus fort, plus puissant. Tu as des pouvoirs…moi pas. Et tu as la fille. Mais la partie n’est pas gagnée, enfoiré. Rien n’est gagné.
- C’est ça. »

Ian s’éleva un peu plus dans les airs. Il serra Sara contre lui, et son adversaire put juste voir qu’elle ne semblait pas blessée. Elle avait juste l’air inconsciente, et ça devait certainement être dû à sa chute. Mais peut-être avait-elle des problèmes internes, comme une hémorragie ou quelque chose du genre…ça, il n’en savait rien. Et ça l’inquiétait.

Pezzini était trop importante pour la Résistance pour qu’il la perde maintenant. Elle était dépositaire d’un pouvoir qui défiait l’imagination, et qui n’avait jamais été utilisé jusqu’au maximum. Si il parvenait à la faire venir chez lui, à lui montrer ses documents, à lui présenter enfin la vérité…elle ferait le bon choix. Elle les aiderait, lui et ses alliés, à combattre leurs ennemis. A combattre les Architectes, ces montres qui avaient tués ses collègues et qui se préparaient à bien pire dans l’ombre.

Mais pour ça, pour que son plan fonctionne, pour que ses ennemis reçoivent enfin la punition qu’ils méritaient…il devait la sortir de là.

« Tu vas me faire croire que toi, simple petit humain stupide et sans pouvoir, tu vas réussir à m’arrêter ? Ne rêve plus, s’il te plaît. Je suis un des meilleurs mercenaires du monde. J’ai été formé par les plus grands. Je suis le fils prodige de la Main, voyons ! Que crois-tu vraiment pouvoir me faire ? Ecrire un article sur moi en disant que je suis méchant ? »

Question serra les doigts. Nottingham se fichait de lui et de ses écrits, et il ne le supportait pas. Ce qu’il faisait était plus qu’important, et il n’acceptait jamais qu’on remette en question la teneur et la force de ce qu’il donnait à lire à ses lecteurs. Bien sûr, tout n’était pas toujours bon, mais il faisait un acte de foi et de courage en donnant la vérité à ceux qui voulaient bien la lire et la trouver.

Et là, son adversaire était tout simplement en train de rire de ça et de lui. Et il ne voulait pas l’accepter.

Mais que pouvait-il faire ? Ian était haut dans le ciel, et il sentait que son corps était fatigué par toutes ses blessures de la journée…et celles des autres jours. Depuis la disparition de l’Anarchiste et tout ce qu’il s’était passé, il était continuellement traqué par les hommes des Architectes, qui voulaient à tout prix recevoir l’énorme prime qui était promise à quiconque réussirait à le tuer.
Il était donc passablement usé et fatigué, et il était sûr que le combat contre le métamorphe serait à son désavantage. Oui. Mais ce n’était pas pour ça qu’il n’allait pas le mener.

Si il n’y avait qu’une chose à retirer de tout ce qu’il avait appris de l’Anarchiste, c’était qu’il ne fallait jamais baisser les bras. Qu’aucune cause n’était jamais perdue. Et que tout combat devait être mené. Spécialement ceux dits comme perdus d’avance.

L’homme masqué banda donc ses muscles et inspira longuement, se préparant au combat tandis que son ennemi continuait de le défier en parlant avec son ton moqueur.

« Tu ne peux rien faire contre moi. Je suis le meilleur. Personne ne peut m’arrêter.
- Faux. »

Une voix féminine bien connue de la Question se fit entendre sur la droite de Nottingham. Les deux êtres tournèrent leurs regards vers Sara, et celle-ci releva la tête, souriante et apparemment en très bonne forme.

« Lui ne peut rien faire. Mais moi si.
- AAAARGHHHH !!! »

Ian cria de douleur tandis que le bracelet de la jeune femme s’était transformé à nouveau en gant, et qu’une épée avait été formée à partir de cet objet. Et évidemment, Pezzini avait enfoncée cette lame dans le ventre de l’être qui la serrait contre lui, un sourire évident sur le visage.






« Tuuut…Tuuut…Tuuut…Bonjour. Ici le Capitaine Kirk au téléphone. Votre correspondant est en ce moment sur l’Entreprise et ne peut donc vous parler. Veuillez attendre son retour, et…
- Hart, ta gueule.
- Danny ?
- Ouais.
- Ben merde alors. Salut !
- Ouais, salut. Ca fait une paye.
- Ça c’est sûr.
- Et t’as pas changé.
- Ah ouais ?
- Ouais. Toujours aussi nul dans tes faux messages de répondeur.
- On se refait pas.
- Jamais. J’ai besoin d’infos.
- Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Je suis pas mal pris, en ce moment, tu sais.
- Toi ? Pris ?
- Ouais.
- Tu fais quoi ? T’as repris ta collec’ de Warhammers pour tous les refaire à la main ? Ou bien tu tentes de chercher la femme idéale sur le Net ?
- T’es con, Danny.
- Ouais, mais on rigole.
- Pas là. C’était vraiment con.
- Je…désolé. Je suis pas vraiment dans mon état normal, là.
- Ça va pas ?
- Pas vraiment. Ma…ma coéquipière a été enlevée.
- Ah ouais ? Sara, c’est ça ?
- Ouais.
- Celle qui a été mutée de force.
- Exact. Elle a été enlevée, et je sais par qui.
- Qu’est-ce que t’attends alors ? Je t’ai connu plus actif.
- Je sais pas où trouver ce mec. Et disons que…que j’aimerais en savoir plus sur lui avant de me lancer dans le grand bain.
- Comment ça ?
- Je sais pas vraiment comment dire ça…Ca risque de te mettre dans une belle merde…
- Mec, on est amis. T’as été un des rares flics de Los Angeles à ne pas te foutre de moi quand je vous envoyais des messages sur Internet que je jugeais dangereux pour les gosses.
- Et finalement, t’as aidé à démanteler un réseau de pédophiles.
- Ouais. T’es un ami, Danny. Alors dis-moi ce qui va pas et ce que je peux faire pour toi. Et crois-moi : même si c’est dangereux, ce n’est pas un problème. J’ai une relation qui pourra m’aider en cas de coup dur.
- Une relation ? Un garde du corps ?
- Si on veut.
- Joli. Bon, d’accord alors. Tu…tu connais la Question ?
- …
- Hart ?
- Dis-moi que c’est pas vrai.
- Quoi ?
- C’est pas la Question qui a enlevé Sara, hein ?
- Si…
- Putain.
- Hart ?
- T’es dans la merde, mec.
- Tant que ça ?
- Pire encore. Tu sais qui est la Question ?
- Vaguement. Un criminel qui écrit des conneries sur le Net et qui menace les industriels de complot mondial. Un illuminé masqué. Mais un dont je suis pas vraiment fan.
- Nan, mec. C’est pas que ça, la Question.
- C’est quoi alors ?
- C’est une légende. C’est un mythe. C’est le type qui a tué John Lynch. C’est celui qui a balancé sur le Web les dernières images de l’Anarchiste. C’est celui responsable de la divulgation d’infos sur les Architectes.
- Attends, attends…je comprends rien. Lynch, Anarchiste, Architectes…c’est quoi tout ça ? Tu sais que j’apprécie les justiciers, mais là, j’avoue que j’ai besoin d’un cours de rattrapage.
- T’es dans la merde, mec. Je t’envoie les informations que j’ai sur tout ça. Mais sois prudent, et n’essaye pas de défier la Question.
- Il est si dangereux que ça ?
- Tu n’imagines même pas. Salut. »






« AAARGHHH !!! »

Après avoir frappé le ventre de Nottingham avec sa nouvelle épée, Pezzini coupait le tentacule qui la retenait prisonnière. Retombant à nouveau lourdement sur le sol, elle se rappela cette fois-ci ses cours à l’académie de police et roula sur la terre enneigée pour éviter le plus gros du choc.

Tenant toujours son arme dans les mains, elle se releva et regarda un Ian remplit de rage, saignant abondamment et souffrant le martyr. Elle sourit en voyant ça. Elle commençait à aimer toute cette folie.

« Toi…salope…tu vas me payer ça…
- Mais oui. »

Sans savoir comment elle faisait, la jeune femme fit rentrer l’épée dans son gant et leva son bras droit vers son adversaire. Elle ne savait pas comment elle réussissait à faire tout ça, mais elle ne se posait pas de question. Avant, quand elle était tombée, elle avait été inconsciente quelques secondes avant de jouer la comédie pour voir comment tout ça allait se dérouler.
Elle n’avait pas appris grand-chose, mais la jeune femme avait eu assez de temps pour se reposer et concentrer son esprit sur ce qu’elle voulait faire.

Son bracelet pouvait devenir un gant et faire apparaître des choses. Elle n’avait aucune idée de son fonctionnement, mais elle voulait que ça arrive. Elle voulait se défendre. Elle voulait se battre. Et en pensant tellement fort à ça, à l’idée de vaincre Ian Nottingham, elle avait sentie l’arme apparaître sous ses doigts, et alors la fête avait commencée.

Et maintenant, elle avait encore envie de le vaincre. Il fondit sur elle avec ses ailes ouvertes et son tentacule qui commençait à repousser, apparemment prêt à tout pour la détruire. Mais, étrangement, Pezzini n’avait pas peur. Elle se sentait sereine. Elle savait ce qu’elle avait à faire, et elle savait que ça allait arriver.

Nottingham voulut donc la frapper avec ses bras, mais une hache à double tranchant fut créée par le gant de la policière. Elle sourit et coupa les deux mains de celui qui voulait la tuer, et sous le poids de la douleur et du choc, il alla s’écraser lourdement sur le sol en un cri terrifiant.

« Wow… »

Elle ne s’était pas attendue à ça, et ne savait pas quoi faire maintenant. Elle avait pensé qu’elle devrait livrer un combat épique pour le vaincre…alors qu’apparemment non. Mais que devait-elle faire, maintenant ? Le frapper encore ? Le tuer ? Elle ne pouvait s’y résoudre. Si certaines de ses valeurs commençaient à changer avec tout ce qu’il se passait, si elle avait de meilleures idées sur les êtres comme la Question désormais, elle ne voulait pas s’abaisser au rang des justiciers qui tuaient ou torturaient les criminels.

Certes, elle était policière, mais ce n’était pas une raison. Pour elle, la vie était sacrée. Elle ne pourrait jamais tuer quelqu’un. Ca lui était impossible. Même quelqu’un d’aussi abject que Ian Nottingham.

« Sara ? Ca va ? »

L’homme masqué arriva derrière elle. La jeune femme était toujours perdue entre l’excitation du combat et ses valeurs, et allait parler de ses doutes quand leur adversaire s’éleva dans les airs pour foncer vers eux. Encore plus rapide qu’auparavant, il tentait une attaque de la dernière chance…et elle risquait bien de réussir.

En effet, déconcentrée et en proie à la fatigue et à ses soucis mentaux, Sara n’était pas préparée et son gant avait déjà réabsorbé sa hache. Elle ne pourrait rien faire contre le coup à venir de Ian, et elle savait que son allié ne pouvait rien pour la sauver. Ils allaient être frappés, et certainement vaincus. Ils avaient eu un avantage, mais ils l’avaient perdus. Et maintenant…maintenant, tout était terminé.

Mais soudain, alors que le mercenaire était presque sur eux, celui-ci reçut une salve de balles qui le fit une nouvelle fois lourdement tomber au sol. Immédiatement, les deux êtres humains se tournèrent pour voir qui venait de les sauver, et Pezzini sentit que la Question se détendait quelque peu. Apparemment, il connaissait le petit groupe étrange qui venait d’apparaître.

« Ah…enfin.
- Euh…c’est qui, eux ? »

Deux hommes, une femme et un être étrange étaient postés juste derrière eux, le dernier ayant le bras gauche levé et encore fumant. Il devait certainement avoir une arme, mais avec la neige, la nuit et le vent, on ne voyait pas grand-chose. Pourtant, il était clair que tous semblaient bizarres, et la jeune femme ne se sentit pas vraiment rassurée en voyant toutes ces personnes inconnues près d’elle.

« Eux ? »

Question marcha tranquillement vers le petit groupe, et la femme qui était là-bas sourit en le voyant arriver. Elle semblait douce et calme, mais la présence à sa ceinture de trois armes blanches et à sa main d’un Glock en état de marche stoppa vite ces pensées dans l’esprit de la policière. Elle n’était pas là pour rigoler. Comme les autres, d’ailleurs.

« Ce sont Betty Ross, ce bon vieux Jack, Harry Truman…
- Deathlok. Pas Harry. »

Une voix neutre et métallique venait de se faire entendre. Sara frissonna quand cela vint à ses oreilles, mais elle se força à croire que tout ça ne venait que du vent et de la fatigue. Personne ne pourrait parler ainsi. Personne d’humain, en tout cas.

« Okay. Donc Betty Ross, Jack, Deathlok et Tim Hunter. Ils sont la Résistance, Sara. Ils sont ta nouvelle famille. Et les seuls qui donneront leurs vies pour toi dans les mois à venir. »

 
 
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