Urban Comics
  X-Files #5 : Conspiracy (1) : Enlèvement
 
Couverture : Roe
Auteur : Roe
Date de parution : Octobre 2006
Note : A l'heure actuelle, l'arc Conspiracy n'est toujours pas achevé.


Cela faisait déjà quatre fois qu’il appuyait sur la sonnette de la porte de cette maison et personne ne répondait. Il se dit alors qu’il était peut être trop tôt, que peut être ses nouveaux clients n’étaient pas disposés à le recevoir à huit heures du matin. Après ces deux échecs, il se recula et descendit les marches du perron pour aller regarder par la fenêtre. Ne voyant aucun signe de vie dans la coquette résidence, il se décida à revenir plus tard, quand soudain la serrure de la porte cliqueta puis s’ouvrit. Un homme d’une quarantaine d’années, habillé d’une robe de chambre, demeurait debout dans l’encadrement de la porte. En l’invitant à entrer, il s’excusa de ne pas avoir répondu plus tôt, sa femme était toujours au lit. Elle y passait le plus clair de son temps en ce moment. En le priant de s’asseoir sur le sofa, l’homme lui proposa un café. Après quelques secondes, il revint s’asseoir face à lui :

« Monsieur North, comme vous l’a dit ma femme au téléphone l’autre soir, notre fils n’est pas revenu de son école.

- Il est au lycée, c’est ça ? demanda David North, d’un air intéressé.
- C’est exact. Mardi soir, nous l’avons attendu jusque tard dans la soirée, vers 23 heures mais il n’est pas revenu. Nous avons appelé la police mais ne s’est pas montrée très concernée par cette affaire, ni même très compétente à mener l’enquête.
- Pourriez vous me dire si votre fils avait des problèmes, au lycée, ou ailleurs ?
- Non, aucun problème. C’est quelqu’un de très sage, vous savez. Il est très calme et ses amis ne sont pas des personnes à problèmes. »

La cafetière se mit à biper. L’homme s’excusa et se dirigea vers la cuisine. David en profita pour contempler un peu mieux la maison. Le salon était grand et accueillant. Des couleurs chaudes mais naturelles parcouraient les murs tandis que le linoléum brillait sous l’effet des minces raies de lumière qui traversaient les fenêtres. Il y baignait une atmosphère calme et reposante. David pensa alors qu’elle ferait déjà pour lui une excellente maison de campagne. Dehors on pouvait apercevoir la lisière d’un bois à quelques centaines de mètres du jardin. Dans la pièce se trouvaient de nombreuses peintures, certainement un amateur mais qui ne manquait pas de talent. Il y avait aussi une guitare acoustique, posée debout contre un mur, et un piano noir, installé dans un coin. David fut sorti de sa contemplation par l’homme qui revenait, deux tasses de café noir brûlantes dans les mains. Après quelques banalités, David tenta, en vain, de trouver quoi que ce fût qui puisse être un indice. Il y avait bien quelque chose mais cela ne pouvait être en soit un indice, les choses étant ce qu’elles étaient en ce moment dans le pays et étant donné les conditions de vie du jeune homme qu’il recherchait, il ne sentait pas que cela pouvait être une piste. Après une bonne heure et demi à discuter, les deux hommes s’arrangèrent sur les honoraires et David, remerciant l’homme pour son hospitalité, prit congé.


DEPÊCHE du NEW YORK TIMES

Cette nuit, s’est déroulé un cambriolage à la « high mountains bank » dirigé par le richissime John Hewitt. Celui-ci n’a pas tenu à faire de commentaires sur cet incident. Il semblerait d’après les policiers que tout l’argent de la banque ait été volé. Les caméras de surveillance auraient été déconnectées et le vol se serait déroulé en moins de dix minutes. N’excluant aucunes pistes sans en avoir beaucoup, les policiers, dont l’enquête va bientôt être destituée aux agents du FBI, ont déclaré que les criminels ne resteraient pas impunis.



De retour du Maine à New York, David était passé voir les policiers pour savoir s’ils avaient des informations au sujet de l’enlèvement du jeune homme. Ceux-ci l’avaient envoyé poliment se faire voir, lui disant qu’ils étaient débordés par une affaire de vols de banque, deux en moins d’une semaine. Le maire était fou de rage, le divisionnaire tout autant. L’affaire faisait l’effet d’une bombe d’autant plus qu’ils n’avaient pas le moindre indice, pas la moindre piste. David lut alors ce qui s’était passé dans le times, et très rapidement toutes les télévisions en parlaient. La bombe avait en effet explosé.


Extrait du journal privé de Alex Springs :

Cela fait presque trois jours que je n’ai pas écrit dans ce carnet. Le directeur Mr Gardjson avait des doutes sur l’existence de ce cahier. Il nous a interdit de tenir un journal intime. C’était l’une des proscriptions que l’on devait accepter pour pouvoir rentrer à l’institut. Pourtant nous sommes plusieurs à en tenir. Presque tous ceux de mon groupe en ont un. Cela fait trois semaines que je suis ici et il n’a jamais été aussi proche de le découvrir. Il ne fait aucun doute que j’aurais été sévèrement puni pour avoir désobéi aux règles. Mr Gardjson (qui veut toujours qu’on l’appelle Wayne mais nous n’y arrivons pas) est un homme bon, mais dur. Il est là pour nous apprendre à contrôler nos pouvoirs. Et il dit que pour arriver à cela il faut savoir faire des sacrifices. Mes parents m’y ont envoyé parce que j’avais fait explosé une partie de mon école. Je ne me souviens plus très bien de cet évènement. Mr Gardjson me dit que cela arrive souvent lors d’accidents violents. Des pertes de mémoires que notre conscience nous oblige à avoir. Comme pour mieux nous protéger. Le nouveau, John, a un pouvoir surprenant. Il est ici depuis quelques jours seulement et Mr Gardjson dit qu’il fait des progrès fulgurants. Son pouvoir lui a causé une sorte de trou dans la poitrine dont en sort de l’énergie psionique. Mais grâce aux soins des médecins de l’institut qui ont réussi à lui fabriquer une armure lui permettant de canaliser cette énergie, il peut parler, manger et roter comme tout le monde. Il est 12h30 et je dois aller prendre mes médicaments.



David eut une intuition ce jour là en arrivant chez lui. Etait-il possible que d’autres enlèvements de ce genre eussent lieu dans les environs de New York ? Il lui semblait avoir lu des articles sur des jeunes personnes disparues, mais sur le coup, étant donné ce qu’est New York et les évènements tragiques qui s’y déroulent quotidiennement, cela lui était sorti de la tête. A cette époque, David travaillait pour une jeune bourgeoise dont le mari avait disparu sans lui laisser le moindre mot, la moindre lettre. L’homme en question avait fait la guerre du Golfe, deuxième du nom. Suivant le cours de ses investigations, David apprit alors que ce soldat avait été recruté par la CIA comme agent dormant et qu’il était en mission pour le gouvernement. Le problème fut que David retrouva la trace du militaire et faillit faire rater l’opération, qui n’était certes pas de grande envergure, mais surtout un test pour le jeune agent. David eut alors affaire avec les patrons du CIA, qu’il ne connaissait que trop bien pour y avoir travailler en tant qu’agent des renseignements. Ils le firent chanter, le menacèrent, car ce n’était pas la première fois qu’il entravait une mission de la sorte.
Lorsqu’il faisait parti de l’agence, son nom de code était Maverick. Il suivait les ordres qui lui convenaient, ce qui lui valut de nombreuses réprimandes, de nombreux blâmes. Mais il était tellement brillant dans ce qu’il faisait, un tel charisme l’habitait et une telle efficacité dans tout ce qu’il entreprenait que les dirigeants se montraient le plus souvent cléments envers lui. Mais la relation amour/haine qu’il entretenait avec son travail ne put le faire rester très longtemps. De nombreux problèmes de conscience s’imposaient à lui, le rongeant peu à peu. Une trop grande sensibilité l’habitait ce qui entraînait ses graves cas de conscience qu’il dut soigner par des séances de psychologie obligatoires. Feignant de se sentir mieux après chaque séance, il réintégra rapidement son poste, mais pas pour très longtemps.
Plongé dans ses souvenirs douloureux, David ne vit pas le temps s’écouler. Se dépêchant de sortir de chez lui, il se rendit sur le quai du métro pour se rendre à la bibliothèque où il pourrait consulter les journaux des mois passés dans les archives.


Extrait du journal privé de Lorna Dane :

Les cachets que nous fait prendre Mr Gardjson nous font somnoler. Il faut attendre quelques minutes avant de pouvoir en sentir les effets, mais alors on entre dans une sorte de transe pendant une heure environ. Ensuite on a la gueule de bois et puis cela va mieux. On se sent calme, serein. Cela m’a occupée une bonne partie de l’après midi. Ce matin je me suis entraînée avec Mlle Ragnon qui m’a bien aidée à savoir contrôler mon pouvoir magnétique. Elle dit que le jour où j’arriverais à le maîtriser parfaitement, je serais capable de faire de grandes choses. J’ai réussi à soulever tout un pilier en métal, tordre une porte blindée, à introduire une clé dans une serrure à une distance de deux cent mètres, à provoquer une tempête magnétique qui a brouillé la salle où l’on s’entraîne pendant un bon quart d’heures.
Je suis toujours tiraillée par ces rêves absurdes dont je n’ai pas le courage d’en décrire les évènements. Cela me terrifie. Je n’ose pas en parler à Mr Gardjson. Il me croirait folle. Je sais que je ne suis pas seule dans ce cas. Ce matin, en prenant le petit déjeuner, Alex m’a raconté un des rêves qu’il a fait lui aussi. Lorsqu’il a vu que je ne me sentais pas bien, il s’est tout de suite arrêté et s’est excusé. Des larmes ont coulé de mes joues et je me suis sentie idiote tout à coup. J’ai senti mes pommettes rosir lorsqu’il a posé délicatement sa main sur la mienne. Il m’a promis qu’il ne recommencerait plus, qu’il était bête de m’ennuyer avec ça. Il s’est mis à me caresser doucement la main en me demandant si ça allait mieux. En relevant la tête je vis un grand sourire illuminer son visage. Ses mèches blondes reflétaient les rais de soleil qui traversaient les persiennes. On eut dit un ange. Mes joues me chauffaient et je sentais mon estomac se nouer. Mon cœur battait à tout rompre. J’esquissais un sourire maladroit et lui dit d’une voix faible : « Ca va mieux maintenant ». La sonnerie retentit, je dois aller en cours.



DEPÊCHES du NEW YORK TIMES

(…)La nuit dernière, un garcon de 19 ans a disparu. Ses parents ont attendu le matin pour déclarer sa disparition et la police n’a toujours pas la moindre piste. Il semblerait que ce soit une fugue (…)
(…)Les parents de la jeune fille sont toujours sans la moindre nouvelle. C’est la 2ème disparition en quelques jours (...)



En parcourant ces dépêches, David se rendit compte qu’il avait peut être mis la main sur quelque chose d’intéressant. Des disparitions inexplicables avaient eu lieu ces derniers mois. Les personnes étaient toutes jeunes et avaient toutes cette particularité…
« Il est 22 h, la bibliothèque va fermer, merci de bien vouloir remettre les livres à leurs places et de sortir du bâtiment dans les 5 minutes à suivre. Elle rouvre demain à 9 heures. Bonne nuit à tous. »

La voix le sortit de ses pensées. En prenant soin de bien remettre le livre contenant les articles à sa place, il s’avança vers la sortie en se disant qu’il avait une piste intéressante à suivre. Rien de bien flagrant, mais quelque chose de concret, sur lequel il pourrait s’appuyer. En sortant de la bibliothèque, il vit le soleil couchant, drapant la ville d’une couleur violacée. Il faisait encore chaud malgré l’heure. Cet été serait pour lui plus inoubliable qu’il ne pourrait le croire.
 
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